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EAN : 9782377590148
380 pages
In Octavo (14/07/2018)
4.04/5   14 notes
Résumé :
Salade de truands à l’ardéchoise : saisissez un paroissien ordinaire, laissez mijoter en cellule ; ajoutez un voyou lyonnais et son calibre ; relevez d’une poignée de mauvais garçons, d’une veuve et d’un colonel de gendarmerie mélomane ; assaisonnez de vendettas urbaines et de rancœurs agricoles. Servez chaud au creux d’une vallée perdue.
Que diable Quentin Cherrier, pigiste épris de ruralité, avait-il besoin d’ajouter son grain de sel ? Il est des estomacs q... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (10) Voir plus Ajouter une critique
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En hiver, dans un hameau de l'Ardèche d'ordinaire très calme,
un homme est abattu d'un coup de fusil. Elie, son voisin qui l'avait déjà menacé est incarcéré. Pour les beaux yeux d'Elsa qui croit en son innocence, Quentin, journaliste pigiste pour la rubrique des mots fléchés, va endosser l'habit d'enquêteur.
Désormais plus de repos pour le détective célibataire cruciverbiste qui va arpenter de fond en comble la vallée à la rencontre des Ardéchois pure souche et de truands casses gueules.
Aux pays des châtaignes, il va être servi...
Le très bon polar rural d'Alain Brion mérite le détour.
Le scénario est tiré au cordeau, les chapitres s'enchaînent comme les lacets sur les routes de montagne et les personnages ont du caractère.
J'ai suivi amusé les tribulations du détective en herbe qui manie comme personne les mots fléchés, les horoscopes bidons qu'il ponctue au fil des pages.
En voilà un aperçu de sa composition :
Poils sales, pieds propres en 8 lettres...tic tac tic tac
C'était Bien sûr ...PAILLASSON !
Bon comme enquêteur, c'est une autre paire de manche
mais croyez moi, il apprend vite au contact des Ardéchois(es), des Lyonnais, de Cléopâtre et d'un commissaire qui aime jouer les Castafiore.
Donc quoi de mieux pour préparer l'hiver que ce bon petit polar du terroir qui sort des sentier battus, et qui sent bon les marrons glacés.
Je remercie Babelio, Masse critique et les éditions In-octavo pour cette bonne pioche en terre ardéchoise.
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Voilà un nouveau roman qui dormait dans ma bibliothèque. Presque dix ans qu'il est coincé tout au fond d'une étagère où depuis s'entassent d'autres polars.
Heureusement que j'ai décidé de faire un peu de tri et de rangement.
En plus ce roman m'a été dédicacé, car j'ai eu la chance de rencontrer Alain Bron à différentes occasions au Salon du polar de Montigny-lès-Cormeilles mais aussi aux Festival du polar 2012 de Roissy en Brie en autre. C'est sans doute là que j'ai acheté Maux Fléchés.
Ce roman a pour décor l'Ardèche et met en scène Élie Roure, un paroissien ordinaire qui se retrouve en prison, un voyou débarqué de Lyon, quelques mauvais garçons, une veuve, un colonel et un pigiste Quentin Cherrier épris de ruralité, au coeur de vendettas urbaines et de rancoeurs agricoles.
Voilà pour le contexte de Maux fléchés.
Comme dans tous les romans d'Alain Bron, l'aspect policier n'est pas l'essentiel. Car si Élie Roure le vieux paysan protestant est accusé du meurtre d'un nouvel arrivant au village, son supposé crime n'est là que pour permettre à l'auteur de confronter le monde rural à celui de la ville. Un choc frontal en somme. Une fracture totale entre la vie au jour le jour des campagnards, des terriens, de ceux qui travaillent la terre au rythme des saisons qui contraste avec celle agitée et dévoyée des urbains qui courent sans cesse après le temps. Ainsi la fiction explore, révèle, témoigne sans jamais juger ni moraliser. Et puis il y a l'histoire immuable de cette paysannerie marquée à jamais par son histoire et par les guerres de religion. Une cicatrice toujours pas refermée. Une blessure qui a façonné autant les coeurs que les esprits de cette population ardéchoise longtemps obligée de se cacher à cause de son protestantisme.
Apportant un regard distant sur ces situations dramatiques, l'intrigue est là pour faire passer d'autres messages : la folie du monde par exemple, la perversité des hommes, la course à l'argent aux biens matériels, le besoin du retour à la terre. Alain Bron interroge notre société avec un regard sincère et quand il l'épingle, c'est avec humour et tendresse. Il pourrait juger et faire la morale. Il pourrait se complaire dans la noirceur du monde. Mais voilà... Dans ses romans, jamais il ne juge. Les personnages mauvais ne sont pas si mauvais, et les bons ne le sont pas tout à fait. Et au moment le plus noir, le plus dramatique, se glisse un geste tendre, un trait d'esprit ou une espérance qui vient rappeler que l'humanité, si elle est loin d'être parfaite, mérite toute notre attention.
Bref un excellent polar que je vous recommande vivement. A découvrir et faire découvrir

Lien : https://collectifpolar.com
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Entre Frédéric Dard et Georges Simenon, il y a de la place pour Alain Bron. Sans compter les sorties de piste prématurées de Frédéric Fajardie et de Thierry Jonquet qui ont libéré la route devant les nouveaux auteurs du roman noir à la française.

A lire la quatrième de couverture on pourrait s'attendre en effet à du San Antonio :

" Salade de truands à l'ardéchoise : saisissez un paroissien ordinaire, laissez mijoter en cellule ; ajoutez un voyou lyonnais et son calibre ; relevez d'une poignée de mauvais garçons, d'une veuve et d'un colonel de gendarmerie mélomane ; assaisonnez de vendettas urbaines et de rancoeurs agricoles. Servez chaud au creux d'une vallée perdue. Que diable Quentin Cherrier épris de ruralité, avait-il besoin d'ajouter son grain de sel ? Il est des estomacs qui ne supportent pas plus les châtaignes que les pruneaux... "

Mais très vite, les héros de l'histoire prennent le pas sur les événements qu'ils subissent, l'intérêt grandit pour leur environnement, pour leurs comportements et l'humanité de leurs relations parfois difficiles ou impossibles. Tout cela fait basculer le roman d'action policière vers le roman d'atmosphère, un style que Simenon avait inventé et désignait pour lui-même par roman gris.

Sans avoir l'air d'y toucher, par petites touches tiens justement, l'auteur met le doigt où ça fait mal dans la vraie vie, sur les maux ordinaires mais bien réels qui eux ne vont pas disparaître avec le happy end du roman, la résolution du crime, la libération de l'innocent. Les personnages de Maux Fléchés vont continuer à vivre difficilement dans des paysages sublimes. Élie Roure, Jocelyne, les Peyre, Elsa et les autres sont les personae de vrais gens à qui l'auteur rend hommage dans son roman : des amis, qu'il connait bien, qu'il aime, et qu'il ne laissera jamais tomber.

C'est sensible, drôle, intelligent et très bien écrit !

Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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Il est des auteurs qui se renouvellent. Alain Bron fait incontestablement partie de ceux-là.
"Maux fléchés" n'a rien à voir avec "Vingt-sixième étage",en dehors de l'aspect purement stylistique qui fait que dans les deux romans,on monte à un niveau d'écriture élevé, tout en se familiarisant avec le goût pour les récits croisés de l'auteur.
Personnellement,j'adhère complètement à cette forme littéraire (que je rangerais dans la catégorie "intrigue complexe").
Maniée habilement,elle apporte à l'intrigue une vivacité et un suspense bénéfiques à un roman,d'autant plus quand il est policier.
Peut-être est-ce mon côté gourmand qui fait que j'ai dévoré d'une traite cette "salade de truands à l'ardéchoise"?Ou alors,c'est tout simplement parce que l'histoire est tout à fait captivante,du début à la fin.
Il faut dire que lorsque des personnages,très différents les uns des autres qui,logiquement,n'auraient jamais dû se croiser,partagent plus ou moins et sans le vouloir un drame,forcément,on ne s'ennuie pas une seconde.
A plus forte raison quand le romancier excelle dans l'art de bien assaisonner sa salade.
Et puis il n'y a pas que le côté "thriller" dans ce roman,il y a de la chaleur humaine,grâce notamment aux personnages typiques qu'on trouve dans cette campagne ardéchoise.
Une campagne décrite géographiquement,idéologiquement et culturellement avec visiblement une certaine tendresse et une grande connaissance par l'auteur.On dirait qu'il est passé par toutes les activités et tous les endroits dépeints dans le livre.
Tous,sans exception.
Même chose avec les événements.On jurerait par exemple qu'il a déjà participé à une intervention policière.
Il y a de l'amour,de l'humour aussi.Un humour tout en finesse,comme j'aime.
J'ai eu des coups de coeur dans cette lecture,entre autres,pour les définitions hilarantes et subtiles du cruciverbiste,ou pour la personnification de Cléopâtre,reine de la race féline comme on n'en a jamais vu, dotée de réflexion humaine.
Je crois que je regarderai mon chat autrement dorénavant...
En conclusion, un voyage dans la bibliographie d'Alain Bron ne peut s'arrêter à un livre.
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Un vrai coup de coeur que ce roman qui allie impeccablement action et beaucoup d'humour. L'histoire se passe au fin fond de l'Ardèche. Elle est racontée à tour de rôle par les différents personnages : Élie, le paysan accusé du meurtre de son voisin, à qui il avait promis de faire la peau et qui réveille en pleine nuit ses camarades de cellule en récitant ses tâches à faire à la ferme. Quentin, le pigiste de mots fléchés, installé depuis des années en Ardèche, qui accepte, pour les beaux yeux d'Elsa, d'innocenter Élie et se retrouve mêlé à des règlements de compte entre truands lyonnais et à des vieilles rancoeurs de famille. Simone, la femme du voisin tué, qui cache bien des secrets sur ses anciennes relations et celles de son mari, etc.
Entre recettes de cuisine, évasion à la une, fusillades et promenades en pays ardéchois, on n'a pas le temps de s'ennuyer.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
- Je ne suis pas contre les éoliennes. Je suis contre les mettre n'importe où. Ce n'est pas parce qu'il faut remplacer le pétrole et le nucléaire qu'on doit autoriser n'importe quoi. Les crêtes d'ici sont d'une beauté époustouflante. On y voit la vallée du Rhône d'un côté et le Massif Central de l’autre. C'est un patrimoine qu'il faut absolument protéger !
- Le paysage, un patrimoine ? Ça n'a jamais rapporté un radis, le paysage !
- Et ça va vous rapporter quoi un truc qui tourne au dessus de vos têtes nuit et jour en faisant du bruit ?
- Ils ont dit qu'ils mettraient des fenêtres à double vitrage à tout le monde !
- Et qu'ils donneraient des sous aux propriétaires des terrains et du coton pour les oreilles de tout le monde, c'est ça ?
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- Ton christ est juif, ta démocratie est grecque. Tes chiffres sont arabes, ton écriture est latine. Ton café est brésilien, ta chemise est indienne, ta radio est coréenne. Et...tu reproches à ton voisin d'être étranger ?
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JEUDI 16 NOVEMBRE. Quentin n'aurait jamais dû décrocher le téléphone. il aurait mieux fait de dissimuler sa voix et répondre qu'il n'était pas là, qu'il n'avait jamais été là et qu'il ne serait désormais plus là. Mais, voilà Quentin Cherrier montrait générosité et curiosité, deux qualités qui, combinées, pouvaient devenir un gravissime défaut.
A la seconde où il avait raccroché, il se dit qu'il avait tout de même autre chose à faire...
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Élie avait toutefois le sentiment d’avoir menti par omission. Il ne leur avait pas dit qu’il avait renseigné Tassin sur le lieu de travail de Simone. Pour une bonne raison : personne ne lui avait demandé. Plus généralement, personne ne s’était enquis de ce que lui, Élie, avait bien pu dire. Comme s’il était muet, ou pire, comme s’il était dépourvu de pensées. Et à la question : « Que t’a dit Tassin avant de partir ? », il aurait pu répondre ce que Jacky lui avait lancé avant qu’il ne s’endorme : « Tu vois l’Ardéchois, le but de la prison, c’est pas de faire payer une faute, c’est d’achever les types comme nous. Nous, on est cabossés par la vie d’avant. On est des naufragés. Et la prison, c’est pas pour moi ». Oui, il aurait pu le dire. Mais il ne l’avait pas fait. Pourtant, le peu qu’il connaissait de la prison donnait bougrement raison à Jacky. Mais ça, les gardiens ne pouvaient pas l’admettre. Est-ce qu’un viticulteur avoue que son vin est aigre ? Jamais. Bon.
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ELIE N'AURAIT JAMAIS DÛ S'EMPORTER. Jamais il n'aurait dû hurler à son voisin: " Un jour j'aurai ta peau !". Et devant témoin par-dessus le marché. il aurait mieux fait d'obéir à sa culture parpaillote et laisser à Dieu seul le soin du châtiment. Ces quelques mots ne lui avaient valu rien de moins qu'une garde à vue, suivie d'une mise en examen et une incarcération à la maison d'arrêt de Privas...
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