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3/5 (sur 3 notes)

Né(e) : 1947
Biographie :

Né en 1947, agrégé, docteur d'État, Alain Dubresson est professeur à l'université Paris X Nanterre, directeur du Centre d'études géographiques sur l'Afrique noire (CEGAN) et de l'Ecole doctorale « Études des sociétés ».

Il a séjourné au Sénégal, puis en Côte-d'Ivoire où il a coordonné des recherches pour le ministère du Plan. Membre du Conseil scientifique de l'Orstom, il a publié de nombreux travaux sur l'Afrique de l'Ouest et dirigé la revue Politique africaine.

Source : http://www.bibliomonde.com
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INTERVIEW - Alain Dubresson - FIG 2011


Citations et extraits (34) Voir plus Ajouter une citation
Les ressources doivent être protégées, parce qu'elles sont finies et menacées mais, pour ce faire, encore faut-il comprendre la complexité des interactions entre les sociétés humaines et la nature.

La prise de conscience de l'importance de la biodiversité pour nos sociétés humaines est relativement récente. (...)

Inestimable, elle l'est aussi dans un tout autre sens, tant son évaluation paraît incertaine. Le nombre total d'espèces existantes est encore mal connu.
On considère généralement que la planète en compte entre 5 et 30 millions, alors que dans les faits moins de 2 millions d'espèces sont répertoriées.
Tout aussi incertains, les taux d'érosion actuels de la biodiversité.
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Pourquoi la justice spatiale ?

Etudier la justice spatiale, c'est étudier les conséquences de l'organisation de l'espace en termes de justice et d'injustices sociales, en même temps que les conséquences des injustices sociales sur l'organisation de l'espace.
Ce concept connaît un regain d'intérêt chez les géographes contemporains, notamment français. (...)

Il s'agit aussi de savoir si l'on peut définir une politique territoriale juste.

Devrait-elle traiter de façon identique tous les espaces, corriger des inégalités par une discrimination territoriale positive ou, au contraire, ne pas intervenir sur les dynamiques à l'œuvre ?

Doit-on viser des structures spatiales justes et stables (territoire équilibré, harmonieux ...) ou des dispositifs de régulation souples, sans idéal territorial type, dans l'objectif de réduire les injustices ?

Et comment ne pas être "normatif", c'est-à-dire comment tenir compte des situations et des représentations locales du juste et de l'injuste, différentes selon les contextes sociaux, politiques et culturels ?

Comme tout renouveau théorique, l'usage du concept de justice spatiale a le grand intérêt de faire débat
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Eloignés des visions alarmistes, voire catastrophistes, travaillant depuis longtemps sur les problèmes posés, les auteurs de cet ouvrage s'emparent de dix défis déjà largement débattus en apportant un regard géographique différent. Ils affirment la place centrale des sociétés humaines, des sciences et des techniques maîtrisées, de la négociation des solutions possibles entre tous les acteurs.

Les défis à relever et les questions à résoudre ne sont pas uniquement d'ordre naturaliste. Il ne s'agit pas de "sauver la terre" en conservant la "nature" pour mieux la protéger, en multipliant les parcs et les réserves excluant des sociétés ou en réduisant le nombre d'humains.
Il s'agit de trouver, démocratiquement, les voies et les moyens de vivre ensemble sur une planète dont on a pris conscience qu'elle n'est pas infinie.

Cette ambition implique une recherche constante de l'équité sociale et spatiale, combinaison ici qualifiée de "justice spatiale", dans le respect de la diversité des sociétés, chacune d'entre elles ayant à inventer localement ses modalités de durabilité.
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Vertige démographique : le retour des grandes peurs ?

A l'échelle planétaire, les effets des processus démographiques sont saisissants. On peut en citer quatre types qui, conjugués les uns aux autres, peuvent effectivement donner le vertige, de prime abord, à un public non averti.

En raison de la transition démographique - c'est-à-dire du passage d'un régime démographique de mortalité et de natalité élevées à un régime de basse mortalité, puis de faible natalité -, la population dans le monde, estimée à 2532 millions en 1950, a atteint (...) les 7 milliards dans les derniers jours de l'année 2011. Selon les hypothèses moyennes, elle sera de 9 306 millions en 2050.

Cette population ne cesse de se concentrer dans les villes :
(...) 28,8% de la population mondiale, y habitaient en 1950. La population urbaine quadruple presque en cinquante ans (...) Selon l'ONU, le seuil de 50% est d'ailleurs dépassé depuis 2008. La projection moyenne [en 2050] indique (...) 68,7% de la population totale. Une humanité plus nombreuse, un peuplement plus concentré que jamais, accompagné dans le même temps par une baisse de la densité rurale.

Mais aussi une population qui vieillit. (...) Les personnes de 65 ans ou plus étaient 130 millions en 1950, formant 5,2% de la population dans le monde (...) le pourcentage de seniors ne s'élevait qu'à 6,9% en 2000. (...) Ce chiffre peut pourtant être considéré comme faible par rapport à la projection moyenne pour 2050 qui atteint (...) 16,2% de la population mondiale.

Reste un quatrième processus : la migration. Sous l'effet combiné de facteurs politiques, économiques, démographiques, sociaux ou environnementaux, les migrations internationales sont croissantes.
Faute d'estimations pour 1950, l'ONU livre un premier chiffre, en 1990, de 155 millions d'immigrants dans le monde (...). Le nombre d'immigrants est ensuite estimé à 178 millions en 2000, puis 214 millions en 2010. L'Office des migrations internationales propose une projection à 405 millions en 2050.
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Des travaux récents dénoncent un mélange opaque entre les fondations, dispensées d'impôt pour leurs actions en faveur de la santé publique, et les entreprises lucratives. Par exemple, le portefeuille de la Fondation Gates détient directement 5 % des actions McDonald's et 7 % de Coca-Cola, sans oublier Philip Morris (et beaucoup d'autres si l'on ajoute les participations croisées). Il est légitime de pointer le paradoxe qui consiste à financer certaines dépenses de santé avec des fonds rassemblés par des entreprises se souciant par ailleurs assez peu de la santé publique.

(...) Beaucoup se demandent aussi à quel prix les vaccins sont achetés : pourquoi cette puissante initiative contribue-t-elle à assurer la prospérité des grands laboratoires en ne négociant pas davantage les prix, ce qui lui permettrait de sauver plus d'enfants ? Pourquoi, dans sa démarche d'achat, se tourne-t-elle presque systématiquement vers l'Europe ou les Etats-Unis ?
Ne peut-elle pas, comme Médecins sans frontières, soutenir les producteurs à faible coût des pays pauvres et faire ainsi d'une pierre deux coups ?

En outre, les entités qui financent la lutte contre certaines grandes maladies transmissibles sont aussi celles qui prennent d'importantes parts d'actions dans des compagnies pharmaceutiques et même dans des firmes produisant, par exemple, des boissons sucrées.
Dès lors, elles contribuent à accroître les maladies non transmissibles (obésité, diabète ...) qui comptent pourtant déjà pour la moitié de la mortalité dans les pays à faible revenu.
Le fameux "double fardeau" de ces pays - qui sont déjà touchés par les maladies des pays riches, tout en subissant encore celles caractéristiques des pays pauvres - ne semble guère pris en compte.

Tous les grands donateurs confondus n'orientent que 3 % de leurs fonds collectifs vers les maladies de dégénérescence et de surcharge,
ce qui leur est reproché.
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De grands programmes de santé pour de grandes causes, oui,
mais quid des autres besoins ?
L'augmentation des ressources a privilégié des programmes dits "verticaux", axés sur une ou des maladies. Cela pose le problème de l'équilibre des financements entre de "grandes causes" qui font du bruit (sida, tuberculose ...) et de "petites causes", tout aussi importantes mais plus silencieuses, comme l'accès à l'eau potable ou la lutte contre la mortalité maternelle.
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Le discours institutionnel ne change pas : la biodiversité est considérée comme un bien limité, fini, existant indépendamment de son contexte territorial, globalement menacé et qu'il convient donc de protéger.

C'est un tort. La diversité du vivant n'est ni uniforme ni uniformément répartie.
En Amazonie, elle est avant tout liée à la remarquable richesse de la forêt,
alors qu'en milieu méditerranéen, c'est la juxtaposition d'écosystèmes différents qui en est à l'origine.

De plus, la géographie de la biodiversité est fortement contrastée entre des hot spots où se concentre une grande variété d'espèces (donc de ressources) et des espaces dits de faible biodiversité.

Dans ces conditions, la finitude de la ressource ne peut être posée qu'en regard de son cadre spatial. Il existe ainsi des espèces menacées au niveau régional mais pas au niveau national, d'autres au niveau national mais pas international. Comment alors choisir une échelle pertinente pour caractériser la menace et la nécessité d'une protection ?
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Face aux déséquilibres du commerce, de nouvelles formes d'échange sont apparues, mais restent peu répandues.
Ainsi, le commerce équitable qui autorise une hausse des prix payés au producteur dans les pays du Sud, répercutée sur le consommateur, est en forte expansion, mais concerne seulement 1 % du commerce mondial des produits agricoles.

Le principal problème reste celui de la mise en concurrence d'agricultures aux niveaux de productivité très différents, qui plus est inégalement aidées.

C'est pourquoi se diffuse l'idée, soutenue par la FAO, de la création de marchés régionaux à l'intérieur desquels les écarts de productivité par individu ne sont pas trop marqués et où les conditions de production sont proches.
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Les études sur l'évaluation économique de la biodiversité ne résolvent pas davantage l'incertitude. Celle réalisé à la fin des années 1990 par l'Américain Robert Costanza et son équipe évalue, par exemple, la valeur produite par les services écosystémiques rendus à l'homme par la biodiversité à environ deux fois le PIB mondial. (...)
Dans la même logique, les récents travaux de Nicolas Gallai, discutables dans leur chiffrage mais incontestables dans leurs conclusions, estiment l'apport des insectes pollinisateurs aux principales cultures mondiales en 2005 à 15 milliards d'euros, soit 9,5 % de la valeur de la production alimentaire mondiale.

Quelles qu'elles soient, les évaluations économiques de ce type se heurtent à des incertitudes méthodologiques, mais aussi à des questions d'ordre éthique et philosophique relatives aux valeurs de non-usage (esthétique, sacrée, patrimoniale).

Les difficultés à s'entendre sur une définition unanime de la biodiversité, à constater l'ampleur de son érosion, ou encore à statuer sur sa valeur en font une ressource inestimable dans tous les sens du terme : à la fois indispensable et impossible à évaluer.
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La problématique de la ressource [notamment pour étudier la biodiversité] peut être insuffisante, voire absurde. Par exemple, l'évolution de l'agriculture au cours des derniers siècles s'est traduite par une concentration des cultures sur quelques espèces. Ce sont ces espèces qui assurent aujourd'hui l'essentiel de l'alimentation mondiale (moins de 10 d'entre elles couvrent près de 70 % de la demande alimentaire totale !)

(...) Ce raisonnement par l'absurde montre surtout que la question de la biodiversité ne saurait s'enfermer dans une approche quantitative, dans une simple logique utilitariste, mais qu'elle doit s'ouvrir aux dimensions sociales et éthiques de la vie en société.

On pourrait envisager de se nourrir avec seulement trois céréales,
mais s'agit-il d'un bien, et pour qui ?
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