Cet euro numérique programmable ne sera plus une monnaie à proprement parler. On aura converti sans vous le dire les euros qui se trouvent sur votre compte en banque en une sorte de carnet de tickets de restaurants et de bons d’achats. Ainsi, une des dernières libertés qui vous restait, à savoir le libre choix de vos produits de consommation, pourra purement et simplement être orientée ou annihilée, en fonction de critères sur lesquels vous n’aurez plus la main.
Quant au projet de Constitution européenne, il était temps de le relancer, sous une autre forme. Comme l’avait déclaré Jean-Claude Juncker à propos du référendum en France : « Si c’est oui, nous dirons donc : on poursuit ; si c’est non, nous dirons : on continue ». Cette déclaration de l’ancien président de la Commission européenne illustre à merveille la mentalité délétère de cette oligarchie européenne, hautaine et méprisante.
Trois parmi les pays les plus prospères d’Europe ont donc refusé de participer à l’euro et cela n’a pas inquiété qui que ce soit ?
Maastricht constitue les trois clés de l’avenir : la monnaie unique, ce sera moins de chômeurs et plus de prospérité ; la politique étrangère commune, ce sera moins d’impuissance et plus de sécurité ; et la citoyenneté, ce sera moins de bureaucratie et plus de démocratie. » (Michel Rocard, Ouest-France, 27.8.92)
Sortir de l’UE, ce n’est nullement franchir le Rubicon, c’est retrouver l’espoir et un avenir. L’UE est un nœud gordien qu’il ne faut pas essayer de démêler ; il faut le trancher. Pour ce faire, nous devons trouver notre Alexandre le Grand.
L’Europe, ce sera plus d’emplois, plus de protection sociale et moins d’exclusion. » (Martine Aubry à Béthune, 12.9.92)