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Citations de Alain Laurent (57)


Avec la révélation du « cogito» énoncé dans le Discours de la méthode (1637), « Descartes signe l'acte de naissance philosophique des individus souverains » (André Glucksman). Dans la démarche (auto)critique qui y conduit et ne s'appuie que sur le doute de sa propre raison à l'encontre de tout ce qui vient de l'extérieur, l'auteur du Discours scande un « Je » signifiant l'initiative singulière d'une conscience qui se saisit et se pose dans sa puissance de penser par elle-même. Lorsqu'au terme de ce cheminement elle finit par s'apparaître à elle-même dans une irréductible autosuffisance, le « Je pense donc je suis» fait coïncider le sujet grammatical et le sujet pensant que cette autoréférence pose en subjectivité certaine de sa propre réalité, indépendante du monde et d'autrui. Cette foncière séparation ontologique érige la conscience de soi en unité distincte que la possession de la « raison naturelle » pourvoit de libre arbitre: l'individu est conceptuellement là, centré sur sa propre évidence et capable d'autodétermination.

Cette souveraineté « pensée» n'est pas l'apanage d'un seul être, elle vaut également pour tous les hommes définis en autant de « centres du monde », pour « un chacun en particulier ». (pp. 29-30)
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[…] le principe du financement volontaire du gouvernement implique que celui-ci soit le SERVITEUR, pas le DIRIGEANT des citoyens ; à cet égard, le gouvernement s’assimile à une AGENCE qui doit recevoir paiement pour ses services […]
(Ayn Rand, Extrait de «La Vertu d’égoïsme » [1964]) (p. 178)
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Le principe de financement volontaire du gouvernement repose sur les deux prémisses suivantes :
1) le gouvernement n’est pas le propriétaire du revenu des citoyens, et ne peut pas en disposer comme bon lui semble ;
2) la nature des services gouvernementaux légitimes doit être constitutionnellement définie et délimitée, de manière à empêcher le gouvernement d’augmenter ses services à sa seule discrétion arbitraire.
(Ayn Rand, Extrait de «La Vertu d’égoïsme » [1964]) (p. 177-178)
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L’un des services les plus vitaux, et que seul le gouvernement peut rendre, est la protection des ententes contractuelles entre citoyens. Supposez que le gouvernement ne protège (c’est-à-dire ne reconnaisse comme légalement valide et ayant force de loi) que les contrats pour lesquels on lui aurait payé une prime calculée en fonction des sommes impliquées. Une telle assurance ne serait pas obligatoire ; aucune pénalité légale ne serait imposée à ceux qui choisiraient de ne pas la prendre ; […]. La seule conséquence est que de tels contrats n’auraient pas force de loi ; en cas de rupture de contrat, la partie qui aurait subit le préjudice ne pourrait pas chercher compensation dans un tribunal.
(Ayn Rand, Extrait de «La Vertu d’égoïsme » [1964]) (p. 174-175)
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Si les taux actuels étaient pleinement appliqués, les effets en pourraient bien être assez graves pour provoquer une baisse radicale de la productivité de la société. Il se peut, par conséquent, que l’évasion fiscale ait été essentielle au bien-être économique.
(Milton Friedman, Extrait de «Capitalisme et liberté » [1962]) (p. 167)
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[…] le système de fiscalité discriminatoire universellement accepté, sous le nom trompeur d’impôt progressif sur les revenus et successions, n’est PAS UN SYSTEME VRAIMENT FISCAL. C’est PLUTOT UN MODE DEGUISE D’EXPROPRIATION des capitalistes et entrepreneurs efficaces.
(Ludwig von Mises, Extrait de «L’action humaine » [1949])
(p. 123)
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Il est manifestement contraire à l’intérêt des consommateurs d’empêcher les entrepreneurs les plus efficaces d’étendre la sphère de leurs activités, dans toute la mesure où le public approuve leur façon de faire en achetant leurs produits. Ici de nouveau, la question est : qui doit commander des acheteurs ou du gouvernement ? […] Doit-on investir le gouvernement du pouvoir de renverser le jugement des consommateurs ?
(Ludwig von Mises, Extrait de «L’action humaine » [1949])
(p. 122)
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Une loi qui interdit à tout individu d’accumuler plus de dix millions ou de gagner plus d’un million par an de revenu, entrave les activités de ces entrepreneurs précisément, qui réussissent le mieux à répondre aux besoins exprimés par les consommateurs. Si une telle loi avait été promulguée aux Etats-Unis il y a cinquante ans, beaucoup de multimillionnaires aujourd’hui vivraient dans des conditions plus modestes. Mais toutes ces nouvelles branches d’industrie qui fournissent en masse des articles dont on n’avait même pas idée auparavant, fonctionneraient à une échelle bien moindre (à supposer qu’elles existent tant soit peu), et ces articles seraient HORS DE PORTEE DE LA BOURSE DE L’HOMME ORDINAIRE.
(Ludwig von Mises, Extrait de «L’action humaine » [1949])
(p. 121-122)
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[...] le POUVOIR DE TAXER est en même temps POUVOIR DE DETRUIRE. Ce pouvoir peut être employé pour détruire l’économie de marché, et c’est, chez beaucoup de gouvernements et de partis, une ferme intention que de s’en servir dans ce but. Dans la mesure où le socialisme se substitue au capitalisme, le dualisme de deux domaines d’action coexistants et distincts disparaît. Le pouvoir politique ENGLOUTIT LE CHAMP ENTIER DES ACTIONS AUTONOMES DE L’INDIVIDU, et DEVIENT TOTALITAIRE.
(Ludwig von Mises, Extrait de «L’action humaine » [1949])
(p. 118)
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Qu’est-ce qu’une succession, au point de vue de l’Etat ? Un fait tout personnel, le remplacement d’un exploitant par un autre, rien de plus, rien de moins. Pas un centime n’est ajouté au capital social par la mort du défunt et l’avènement du successeur ;
[…] tout ce que nous avons à faire, c’est taxer l’héritier en lieu et place du défunt, à dater du jour du décès, et de manière qu’il n’y ait pas double emploi. L’emploi sur les successions n’est en effet pas autre chose qu’un double emploi constituant UNE EXTORSION DU FISC, UN VRAI LARCIN. Sous les Césars, le citoyen romain qui désirait laisser sa fortune à son fils ne manquait jamais, afin de rendre à ce cher héritier l’empereur favorable, d’inscrire celui-ci, pour une portion, dans son testament. Cela pouvait s’appeler le rachat de l’héritage. Une TYRANNIE HIDEUSE, sacrilège, telle est l’origine de l’impôt sur les successions. (Pierre Joseph Proudhon, Extrait de « Théorie de l’impôt » [1860])
(p. 82-83)
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[…] l’impôt nuit plus directement encore aux capitaux, lorsque pour le payer le contribuable doit nécessairement détourner une partie de ceux qui sont déjà voués à la production. Selon une expression ingénieuse de M. de Sismondi, ils ressemblent à une dixme qu’on lèverait sur les semences au lieu de la lever sur la moisson. Tel est l’impôt sur les successions. (Jean-Baptiste Say).
(p. 27-28)
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L'anti-individualisme théorique du rousseauisme a très vite engendré une pratique des plus révélatrices lors de la seconde phase de l'épisode révolutionnaire français: la Terreur. C'est au nom de la « volonté générale » inscrite dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen qu'on entreprend alors d'expulser l'individu inscrit dans les institutions démocratiques de la première période par les libéraux (Girondins) – et surtout la répression violente et l'extermination de ceux-ci. Dans La guillotine et la Terreur (1987), D. Arasse explique: « En 1793, l'individualisme est anti-révolutionnaire car dans un État en révolution, il ne peut exister qu'une entité dans laquelle se fondent tous les individus : l’État (...) La guillotine indique que l'ennemi à abattre n'est autre que l'individu qui a choisi sa propre volonté particulière au détriment de la volonté générale. » (p. 82)
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Les partisans de la « révolution nationale » du maréchal Pétain proviennent essentiellement des deux rameaux de l'anti-individualisme réactionnaire : les ultra-nationalistes fascisants à même d'en finir avec la liberté individuelle léguée par les Lumières et les Droits de l'homme; et des catholiques traditionalistes avides de restaurer « par le haut» l'ancien ordre communautaire et religieux. Le système de valeurs pétainiste résulte de leur symbiose et résume tout ce à quoi un siècle et demi de procès de l'individualisme conduisait logiquement : une solidarité sociale « organique », un ordre moral répressif, la primauté de la famille patriarcale, une religion d'Etat, la vie de groupe et l'organisation corporative comme modèle, un pouvoir politique autoritaire et monolithique – soit un monde sans individus libres de vivre comme ils l'entendent.

Dans ses divers messages et discours de 1940-1941. l'anti-individualisme de Pétain est obsessionnel « Cet individualisme dont nous nous vantions comme d'un privilège est à l'origine des maux dont nous avons failli périr. Nous voulons reconstruire, et la préface nécessaire à toute reconstruction, c'est d'éliminer l'individualisme destructeur. Destructeur de la famille dont il brise ou relâche les liens; destructeur du travail, à l'encontre duquel il proclame le droit à la paresse; destructeur de la patrie, dont il ébranle la cohésion quand il n'en dissout pas l'unité. » Créateur des chantiers de jeunesse, J. de La Porte du Theil n'est pas moins clair: « Ce qui nous a porté le plus grand tort, c'est l'individualisme poussé jusqu'à l'extrême limite, chacun ne cherchant plus rien au-delà de son propre intérêt ou de sa propre jouissance, et le cherchant férocement par tous les moyens, licites ou non (...) Nous avons bien failli mourir d'un excès d'individualisme. A l'individualisme à outrance, il faut opposer la vie d'équipe, nous n'avons pas d'autre moyen de le combattre et de le vaincre. » (pp. 79-80)
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Ce n'est qu'aux alentours des XIIIe et XIVe siècles que se font ressentir les premiers effets de l'immersion de l'individualisation chrétienne de la foi dans les mentalités, la philosophie politique et l'organisation sociale européenne.

A cette époque charnière apparaissent des changements sociaux et culturels significatifs qui tendent à faire de l'individu l'acteur de base « visible» de la société. Une nouvelle ontologie de l'individuel s'élabore tandis que le sujet individualisé devient une catégorie fondamentale du droit – d'abord théologique puis laïque. Un peu partout en Europe occidentale, l'établissement puis la consolidation des premières véritables villes provient de la coopération de volontés individuelles agissant de leur propre initiative. En France, dès les XIe et XIIe siècles, Roscelin puis Abélard inaugurent la théologie de l'individuation. Mais l'épi- centre de ces surgissements spontanés, simultanés et interactifs, semble surtout se situer en Angleterre où Guillaume d'Ockham va accomplir la révolution épistémologique donnant naissance au cours du XIVe siècle à un second courant nominaliste plus puissant et aux implications politiques et sociétales considérables.

C'est dans ce pays qu'après Colin Morris (The discovery of the individual - 1050-1200, London, 1972), Alan Macfarlane voit poindre les prémisses concrètes d'une autre révolution, sociologique celle-là, amorçant la libération individuelle des entraves communautaires traditionnelles.

Dans la mesure où les thèses nominalistes (selon lesquelles n'existent d'une manière générale que des êtres singuliers dont chacun est absolument un) ne commencent à s'étendre à la conception des relations homme/société qu'au cours du XIV siècle, elles ont sans doute plus traduit ou accompagné le changement culturel déjà à l'œuvre qu'elles ne l'ont suscité.

A cette époque en tous cas, le résultat intellectuel de la confrontation théologico-politique d'Ockham avec la papauté est que pour la première fois dans l'Histoire, le paradigme individualiste commence à prendre forme dans le champ épistémologique, puis « sociologique» et éthique, en s'opposant à la philosophie réaliste et holiste alors dominante de saint Thomas. (pp. 21-23)
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Après une longue et souterraine gestation tout au long du Moyen Age au terme de laquelle l'individu émerge d'une manière balbutiante lors de la Renaissance comme réalité vécue et catégorie de la pensée, l'individualisme fait irruption au grand jour aux XVIIe et XVIIIe siècles.

Alors s'opère une « révolution copernicienne » instituant l'individu en sujet séparé et autonome, puis en unité fondamentale de la société. Elle en légitime les aspirations à l'indépendance par la reconnaissance de son droit naturel de propriété et de libre disposition de soi. (p. 13)
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L'adjonction du suffixe phobie a visiblement pour fonction de réduire toute hétérodoxie à une pathologie mentale ou sociale, un mal-pensant ne pouvant qu'être soumis à des affects pulsionnels pervers et démuni de toute argumentation raisonnée.
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“Close, cette société l’est donc à la liberté critique des individus, aux échanges et interactions avec l’extérieur, aux évolutions et à la diversité qui en résultent. Rien n’y importe plus que la perpétuation de son ordre hyper-hiérarchisé, de son homogénéité monolithique et la soumission à des traditions immuables et des croyances collectives ni contestables ni amendables qui déterminent le sens de la vie. Le lien social y a la consistance d’une glu, le control social prend la forme d’une constante et étroite surveillance mutuelle tandis que l’appartenance au groupe déclinée en statuts tient lieu d’identité personnelle.”
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