A l'occasion du Forum France Culture "L'année vue par les savoirs" à la Sorbonne, Adèle van Reeth anime cette table ronde autour de la question du besoin de conflits. Pour en discuter, Hélène L'Heuillet, psychanalyste et philosophe, Pierre Judet de la Combe, directeur d'études à l'Ehess et directeur de recherche émérite au Cnrs, Alain Renaut, professeur émérite de philosophie politique et d'éthique à Sorbonne Université, et Frédéric Worms, philosophe, professeur à l'ENS et directeur du Centre international d'étude de la philosophie française contemporain.
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Chapitre 5. Le désir
L’interrogation sur le désir est aussi vieille que la philosophie elle-même. En témoignent aussi bien Le Banquet de Platon que, chez Lucrèce, le livre IV du De natura rerum, aussi bien le Discours sur les passions de l’amour, longtemps attribué à Pascal, que, plus près de nous, les pages consacrées au désir par Sartre, en 1943, dans L’Être et le Néant. Il faudra se demander selon quelle logique le désir est ainsi venu s’inscrire avec insistance dans la réflexion philosophique comme un objet possible d’interrogation. Inscription qui n’est pas en effet sans quelque paradoxe, si du moins on accorde que la philosophie a plus souvent choisi d’aborder le réel à partir des exigences de la raison (voir : « La raison et le réel », I et « La raison et le réel », III) que sous l’angle du désir. À la faveur de cette priorité donnée aux exigences de la raison, le désir risquait d’apparaître au philosophe surtout comme un objet de défiance, pour ainsi dire comme constituant en nous l’autre de la raison, voire l’adversaire de la raison. Force est donc, pour apercevoir selon quelle logique le désir offre matière à philosopher, de partir ici d’une telle défiance et de ce qui, à travers les questions que le vécu même du désir pose au philosophe, peut convaincre celui-ci de tenter de relever le défi que le désir semble lancer à la raison.
Chapitre 1. La conscience
La conscience est l’un des objets les plus traditionnels de la philosophie. Cependant, comme à propos d’un certain nombre d’autres objets traditionnels de la philosophie, il est indispensable aujourd’hui, pour le philosophe, de légitimer, en le situant avec clarté, le type de contribution qu’il peut encore, ici, apporter à la réflexion. Marx notamment nous avait déjà accoutumé à penser l’idée d’une production sociale de la conscience. Durant ces dernières décennies, ce sont les recherches sur le système nerveux (ce qu’on appelle les « neurosciences ») qui ont fait surgir de multiples tentatives d’élucidation biologique du psychisme ou de l’activité mentale. Au point qu’on a même parfois pu considérer que la conscience se trouvait désormais scientifiquement « expliquée ».
L’amitié requiert la capacité à nouer des relations authentiques avec les autres sans perdre par là son indépendance. À cette fin, on doit se délivrer de deux espèces d’affects, à savoir d’une part la coquetterie importune et la flatterie intéressée et d’autre part l’esprit de querelle et la grossièreté. Parce que ces deux affects s’opposent comme des contraires, l’amitié comporte aussi le moyen terme (Éth. Nicom., II, 7, 1108 a 26-30, cf. Éth. Eud., III, 7, 1233 b 30-33) par lequel Aristote définit la vertu du caractère (II, 5, 1106 à 29-32 entre autres), laquelle se ramène à une relation réfléchie, méditée, de même que souveraine aux affects.
(p.163)
La manière dont est appréhendée aujourd'hui le plus souvent l'histoire de la modernité, comme l'histoire du règne sans cesse consolidé de la subjectivité, est très profondément marquée par la déconstruction heideggerienne de l'histoire moderne de la philosophie et, plus généralement, de la culture moderne [...] Or l'histoire de la subjectivité, telle que Heidegger nous a accoutumés à la lire pose beaucoup de problèmes et charrie avec elle bien des équivoques qui sont de nature à hypothéquer gravement les chances d'un nouveau déploiement de la question du sujet.