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Citations de Alan Le May (79)


Elle voulut d’abord savoir comment les Zachary l’avaient trouvée. Matthilda fut tentée d’inventer un récit mouvementé, par lequel elle doterait Rachel d’un riche passé familial et de l’aura romantique d’une orpheline. Malheureusement, elle se doutait qu’un jour ou l’autre, elle serait rattrapée par les faits. Elle opta donc pour un compromis, en ne révélant qu’une partie de la vérité. Les parents naturels de Rachel étaient inconnus, reconnut-elle. Quant à la suite, elle modifia quelque peu l’histoire. Un grand nombre de chariots étaient partis vers la Californie, raconta-t-elle, et l’un d’eux, accidentellement, avait oublié Rachel en quittant un campement nommé Possum Stop. L’endroit n’existait plus. On ignorait de quel chariot il s’agissait, ni pourquoi les parents n’étaient jamais revenus chercher leur bébé. Peut-être croyaient-ils l’avoir perdue ailleurs, et avaient-ils fouillé d’autres lieux en vain ? Ou bien il leur était arrivé quelque chose… Au final, il y avait beaucoup plus de faux que de vrai dans la version que présenta Matthilda, sans doute parce que l’on savait si peu de la vérité.

Chapitre 16
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Pendant près d’une semaine, Rachel se débattit avec sa quête d’elle-même. Il lui semblait avoir perdu tous ses repères. Son identité avait été balayée. Ces gens parmi lesquels elle vivait étaient en réalité des étrangers ; ils la nourrissaient et la protégeaient, par esprit de tolérance et charité, non pas parce qu’ils le lui devaient, car elle n’avait aucun droit. Au souvenir de ses révoltes, de ses exigences, elle avait honte. Elle s’apitoyait sur son sort, et elle avait peur, aussi, comme si elle se réveillait au bord d’un abîme après l’avoir longé en somnambule toute sa vie. (...)
Elle avait envie de partir, de se perdre là où personne ne la connaîtrait et où on se ficherait bien de qui elle était. Mais comment pouvait-elle tourner le dos à ces gens qui lui avaient tout donné ?

Chapitre 16
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— Tu n’es qu’un accident, une enfant trouvée, tu étais nue comme un ver quand on t’a ramassée sur le bord de la route. Tu ignores qui tu es, d’où tu viens… et tu ne le découvriras jamais ! Et tout le monde le sait.

Chapitre 15
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Un instant, elle souhaita que Kelsey soit vraiment mort, afin que ce cauchemar s’arrête. Elle imagina son cadavre, raide, gisant parmi les herbes sèches. Puis, horrifiée, elle se sentit atrocement coupable de se laisser aller à de telles pensées.
Pourquoi nous harcèle-t-il ? Il a une raison. La même qu’autrefois… Sinon Ben n’aurait pas ordonné sa mort. Quelle terrible action avons-nous commise – nous, ou Papa – il y a longtemps, pour que ceci arrive aujourd’hui ?

Chapitre 14
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Tout ce qu’elle savait, c’était qu’un printemps plein de promesses était en train de se transformer en un quotidien terriblement ennuyeux, alors que les grosses chaleurs et la saison des mouches n’avaient même pas encore commencé.

Chapitre 13
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Elle aimait aussi les bruits. Un mugissement continu montait des grands troupeaux, une musique à nulle autre pareille pour les oreilles d’un éleveur. Et, à demi-noyée sous cette masse sonore, circulait inlassablement une sourde mélodie, la voix de la prairie ellemême, foulée par d’innombrables sabots.

Chapitre 10
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Elle aimait la bonne odeur des vaches et des chevaux, du cuir, des haricots bouillis et du porc salé que l’on faisait frire, de la sauge écrasée sous les sabots ; partout flottait le parfum de la jeune herbe après les pluies, le plus formidable miracle auquel il soit donné d’assister. C’était une chaleur nouvelle, douce, humide, et vivante, jaillie de l’énergie même de la terre libérée – l’odeur de l’espoir, des promesses, d’un monde qui renaissait. Sous le sol et au-dessus, dans les airs, tout ce qui était mort en hiver s’éveillait avec l’impatience de la jeunesse, et les cœurs humains répondaient en chantant.

Chapitre 10
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Une soirée si amusante, où l’on se laissait aller sans retenue, devait s’apprécier pleinement. Rachel aurait souhaité qu’elle ne finisse pas, comme si c’était la dernière nuit avant la fin du monde. C’était en effet la dernière, pour le groupe qu’ils formaient. Jamais plus ils ne se retrouveraient ensemble sous le même toit.

Chapitre 8
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Charlie, le benjamin, et le plus proche de Rachel en âge, avait des yeux tristes et mornes, un visage timide – vide, selon elle. Il était le seul à ne pas avoir reçu en héritage la force et la solide constitution de la famille. L’originalité – un peu ridicule – de sa personne tenait à ses cheveux perpétuellement ébouriffés qui se dressaient tout droit sur sa tête. Il avait beau les aplatir avec de l’eau, les mèches rebelles, à peine sèches, se hérissaient l’une après l’autre comme les pointes d’un fil de fer. Rachel savait que le regard de Charlie se posait rêveusement sur elle, quand il croyait qu’elle n’en avait pas conscience. Elle trouvait plutôt agréable l’intérêt qu’il lui témoignait, même s’il ne lui inspirait qu’indifférence.

Chapitre 8
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Georgia Rawlins apparut. C’était une fille robuste, de deux ans plus âgée que Rachel, grande comme sa mère et solidement bâtie ; trop masculine pour être jolie, mais les yeux vifs et lumineux après avoir passé la journée dans la prairie. (...)
Cette fille-là aurait dû être la meilleure amie de Rachel ; il n’y avait pas d’autre choix.

Chapitre 8
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Les femmes Zachary ne se plaignaient guère de la monotonie de leur vie, peut-être n’avaient-elles même pas conscience du peu de plaisirs que cette existence leur octroyait.

Chapitre 8
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Pendant qu’elle se tenait là, Ben avait remarqué à nouveau, non sans inquiétude, combien elle était devenue jolie. Elle conservait ses grands yeux d’enfant, mais sa chemise de nuit informe n’empêchait pas de voir qu’elle était aussi dotée de tous les attributs de la féminité. Une femme fraîchement éclose, songea-t-il, que n’importe quel jeune mâle kiowa, pour peu qu’il ne soit pas aveugle, voudrait sûrement posséder. Par combien d’yeux invisibles serait-elle épiée, cette année ? Les Kiowas passaient sans cesse près de la maison, en chemin vers d’autres cibles plus faciles. Cette fille qu’il avait si longtemps vue comme sa sœur se transformait soudain en appel au meurtre.

Chapitre 7
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Ce soir, ils se trouvaient de nouveau réunis. Les survivants, en sécurité, au chaud, bien nourris, et Rachel éprouvait une sincère reconnaissance. Ben vit combien elle était heureuse, confiante dans ce que lui offrait l’existence au sein de son monde. Il fut tenaillé par un douloureux pincement de pitié et de colère devant cette innocence qui ignorait tout de la menace suspendue au-dessus de sa tête, une noirceur si dense qu’elle pouvait assombrir leurs vies à tous.

Chapitre 6
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Dans la maison, aussi propre et étincelante que si l’on eût accueilli le gouverneur en personne, les femmes servirent un repas de choix dès qu’elles se furent détachées de Ben suffisamment longtemps pour poser les plats sur la table. C’était à lui qu’il incombait de dire le bénédicité, à présent qu’il était revenu. La famille l’avait toujours récité une fois par jour et, d’ordinaire, Ben l’expédiait en marmonnant, si bien qu’aucun parmi eux ne prêtait plus attention à des paroles qu’ils avaient entendues leur vie durant. Ce soir, peut-être parce qu’il avait été dispensé de son devoir pendant un moment, Ben prononça la prière de manière parfaitement audible.
“Notre Père miséricordieux, merci pour ces victuailles et pour toutes Vos bénédictions de ce jour. Guidez-nous, gardez-nous et protégez-nous du mal, nous Vous implorons au nom de Jésus… Amen.”

Chapitre 6
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Ben croyait fermement que son père leur avait légué les moyens de faire fortune. Sous ses yeux s’étendait cet espace immense, l’herbe grasse où errait un bétail abondant – trop abondant, même, depuis qu’ils avaient dû ramener une grande partie du troupeau. (...)
C’est impossible, pensa Ben. Je ne peux pas m’enfuir. Pas maintenant. Pas encore. Il faut qu’on tienne le coup, ici, sur cette terre où Papa nous a installés. Il le faut. Quoi qu’il arrive.

Chapitre 5
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Ils surveillaient la lune. Les Kiowas attaquaient de jour comme de nuit, mais ils ne se déplaçaient qu’à la faveur du clair de lune. Quand la lune était pleine, on pouvait présumer qu’ils guettaient partout l’occasion de mener un de leurs raids meurtriers, alors qu’ils ne se manifestaient jamais durant la nouvelle lune.

Chapitre 4
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Rachel, dite Rachel Zachary, se croyait l’une des leurs depuis toujours. Mais elle n’était pas une Zachary, ni même une parente. Personne ne connaissait son identité, ses origines ou même son sang.

Chapitre 4
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Il n’y avait rien de ce côté-là avant Fort Griffin, sur une distance de plus de cent cinquante kilomètres (...). Des terres désolées, abandonnées des dieux et hantées pendant la saison du massacre par des chasseurs de buffles, des hommes plus hardis que des anges et plus sales que des loups. Parfois, ils tombaient sur le squelette calciné d’une cabane et campaient sur les tombes tout autour.

Chapitre 4
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La roue de la vie quotidienne se remit à tourner, comme elle finit toujours par le faire.

Chapitre 2
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Le ciel s’était à nouveau obscurci et le cavalier se découpait en contre-jour dans la faible lumière, enveloppé d’une ombre qui semblait lui appartenir. Un homme sans visage, auquel le vent ne prêtait que les contours flottants d’une barbe.

Chapitre 2
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