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EAN : 9782330104269
256 pages
Actes Sud (06/06/2018)
3.98/5   30 notes
Résumé :
Dans ce western puissant et violent, Alan Le May nous raconte l'histoire des Zachary, une famille de ranchers du Texas. En 1874, alors que les habitants de la région et les Indiens s'affrontent pour les terres, un vieil ennemi des Zachary répand la rumeur selon laquelle leur fille ne serait pas leur enfant biologique, mais une Kiowa volée à sa tribu. Bientôt, les Zachary sont rejetés par leur propre communauté et doivent se préparer à une âpre bataille contre les Ki... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
L'être humain est un grand connard, un imbécile, un médisant, un colporteur de ragots et un grand crédule.

En ces temps reculés, je peux encore pardonner, ou comprendre le fait que leur pouvoir de réflexion volait plus bas que le derrière d'un cochon, leur crédulité, leur bigoterie (mais plus à notre époque).

Anybref, ce western noir nous plonge dans l'imbécilité faite Homme ou comment un type qui a perdu la raison, suite à la mort de son fils après enlèvement par les Kiowas, va faire croire à des imbéciles que leur voisin sont de mèche avec les indiens : la preuve, ils ne se font jamais attaquer parce que leur fille est d'origine Kiowas.

Ce western sombre va nous démontrer comment on peut arriver dans ses situations extrêmes à cause des médisances, le tout attisé par les rancoeur et une sacré dose de racisme ordinaire.

Sans compter que l'enfer étant pavé de bonnes intentions, le bordel arrivera surtout à cause de madame Zachary qui s'est enfoncée dans son mensonge, refusant de dire la vérité à Rachel, évitant d'affronter la réalité pour se préserver, elle; de par la question innocente de l'un des Zachary, ce qui a déclenché l'irruption des Kiowas et de par l'assassinat de l'un deux, alors qu'il ne portait aucune peintures de guerre, ni armes.

Ou comment se tirer une balle dans le pied tout seul comme un grand !

Les Kiowas n'étant pas des enfants de coeur, valait mieux pas qu'ils vous tombent dessus. Les gens près de la Frontière les craignaient, ne les aimaient pas, pourtant, ils ne faisaient rien pour se protéger un peu plus.

L'auteur, au travers de son récit, nous décrit la vie dure que les colons ont endurés dans ces plaines du Texas et du Kansas car là-bas, tout était hostile : de la nature à ses habitants d'origine qui vivaient essentiellement de razzias.

Sans parti pris, il nous livre ce qu'il se passait dans ces plaines, lorsque les Kiowas tombaient sur le râble des fermiers, et je peux vous dire que ce n'était pas triste et qu'il valait mieux ne pas être une femme.

De plus, il nous donne quelques particularités des Kiowas, là où Hollywood nous a toujours montré des indiens parlant l'anglais ou des colons baragouinant leur langue, mais sans savoir si c'était la véritable. La langue Kiowa comptait 74 voyelles ! Qui le savait ?

De plus, l'auteur prend la peine de nous décrire le physique, l'allure de tous les Kiowas qui jouent un rôle important, de Striking Eagle à Seth.

Le May décrit ce qui les différencie, leur donne une vraie existence physique et fait en sorte que le lecteur ne confonde pas l'un avec l'autre et se fasse une idée de leur visage ou leur allure générale.

Comme il le fait avec la famille Zachary, dont on sait distinguer ses membres, et même avec les autres voisins, les Rawlins ou le ténébreux personnage d'Abe Kelsey. Chacun est décrit avec minutie sans pour autant en faire des tonnes, mais avec peu de mots, il les rend réalistes et vivants.

Dans son récit, l'auteur évoquera aussi cette fameuse Frontière, qui a reculé de 160km en quelques années. Autant de terres que l'on a volées aux Kiowas et qui ont été vendues par le Sud pour payer les dettes de la guerre de Sécession, notation historique tout à fait passionnante, rarement évoquée et qui m'a passionné.

Ce western, s'il fait au départ la part belle aux larges plaines désertiques, se finira en huis-clos, dans la cabane assiégée par une tribu en colère, la tension montant crescendo, les scènes d'action entrecoupées de moments d'attentes des plus angoissants.

Un western noir où le salut ne viendra pas des autres car le peu de voisins des Zachary préfèrent les laisser se faire massacrer au lieu de leur porter secours. Après, on pourra toujours récupérer leurs terres et leurs vaches.

Un western noir à l'ambiance oppressante, dense, moite à couper au couteau, où les non dits et les secrets commencent à se faire pesant, où une mère a arrangé une réalité pour elle-même, ou des gens sont crédules au point de croire un fou, où l'Homme envie sans cesse son voisin, ses terres.

Un western noir qui ne prend pas de gants pour décrire certaines exactions commises par les indiens, ni pour critiquer le gouvernement qui reniait toujours ce qu'il signait ou promettait, ni pour dénoncer la bigoterie de certains pionniers, ce qui les rendaient égoïstes et aveugles à tout le reste.

Un western noir réaliste, dur, âpre, où la nature est hostile, sans pitié pour les Hommes et les bêtes, et où la vie n'était pas facile, les mauvaises années étant plus nombreuses que les bonnes.

Un excellent western noir !

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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Le vent de la plaine est une oeuvre magistrale. Ni plus ni moins. Il est rarement donné de lire un texte aussi puissant et évocateur dans le genre si particulier de la littérature dite western.
Alan le May a écrit ici un texte poignant, d'une portée impressionnante, où de nombreux thèmes se conjuguent en une symbiose parfaite, que ce soit le thème du captif, du blanc indianisé, le thème du rapt, celui du conflit ethnique, de l'opposition entre des mondes si diamétralement différents, tous ces thèmes inhérents à l'épopée de l'Ouest sont abordés ici avec une qualité rarement égalée dans un roman.
L'auteur nous emmène dans les contrées du Texas, dans la Prairie, encore sauvage, où la vie reste un combat, une lutte du quotidien.
La famille Zachary, une famille de ranchers, luttant année après année pour vendre ses têtes de bétail, jouant coup sur coup son devenir comme un coup de poker -réfléchi, est confrontée à une rumeur insidieuse, couvant comme un feu de prairie: Rachel, leur jeune fille en fleur, ne serait pas leur enfant biologique, mais aurait du sang Kiowa. Bientôt en butte avec leurs propres associés, qui ont eu à subir les attaques des kiowas, les Zachary doivent se préparer à faire face à leur propre communauté et s'attendreà une âpre bataille contre les Kiowas.
Alan le May, par sa profonde connaissance de la culture indienne, nous immerge littéralement aux côtés de cette famille de pionniers, en écartant tous les clichés, tant sur les indiens, que sur les nouveaux "conquérants" de la prairie.
On peut apprécier dans ce livre une présentation de l'indien faite en toute objectivité, c'est à dire avec cette part d'ombre qui existait, cette part de violence qui fut bien réelle. de fait, les kiowas n'apparaissent pas ici comme des indiens fantasmés, mais bien comme ils étaient en réalité et comme ils pouvaient être perçus par des familles isolées, proies potentielles, à la fois de leur appétence pour le raid, de la quête de la gloire par le combat, et de leur lutte pour continuer à exister sur leurs terres.
Dans ce roman, tout est juste et tout est tragique, mais sans pathos aucun, l'auteur nous dresse le tableau vrai de ce qu'était la vie d'une famille de pionniers en plein coeur de la tempête des guerres indiennes, ce moment de l'histoire américaine où les tribus, par des sursauts de violence, manifestaient leur soif d'exister, d'être et de durer.
Encore une fois, tout est juste, que ce soit la psychologie des indiens, sur le plan individuel ou collectif, où bien celle des ranchers, premiers artisans d'une ère de rentabilité dans la conquête, on est saisi par la justesse, ligne après ligne, page après page. Les tactiques, la culture du combat des kiowas, les notions de survie en milieu hostile des pionniers, la façon de se comporter au quotidien, tout est d'une justesse sidérante et donne à ce livre son caractère majeur. On est physiquement frappé par le vent de la plaine.
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*Lecture recommandée par le Picabo River Book Club*

La nouvelle parution de la collection Western d'Actes Sud met en lumière un grand écrivain du genre : Alan le May.

J'avais lu et adoré La Prisonnière du désert et il en fût de même avec cet autre roman. Bien entendu nous connaissons pour la plupart des grands films dans le genre western mais la collection L'Ouest, le vrai redonne ses lettres de noblesse aux livres qui en sont à l'origine.

Le Vent de la plaine est un roman sublime, un roman d'aventure fabuleux qui met en lumière un personnage féminin fort et intrépide. Si Alan le May décide d'installer son intrigue dans un cadre spatial assez restreint, les paysages sont sublimés par une écriture d'une grande beauté : le nature writing se mêle aux moments d'action avec maestria.

La force de ce roman repose sur cette tension constante liée à la certitude d'une confrontation à venir entre les Zachary et les Indiens. Cette confrontation étant subséquente au secret inhérent à la naissance de Rachel.

Rachel est une héroïne comme je les aime : courageuse, sincère et avec une volonté incroyable. Confrontée à des moments difficiles voire violents, ce personnage va faire preuve d'un sang froid qui suscite indéniablement l'admiration et le respect.

Alan le May nous entraîne au coeur d'une région sauvage où la nature est reine, au coeur d'une intrigue palpitante et nous amène à faire la connaissance de protagonistes charismatiques et émouvants.

En définitive, le Vent de la plaine est un très beau western que je recommande pour les lecteurs en quête d'aventure au coeur des grands espaces américains.
Lien : https://leatouchbook.blogspo..
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Servi par une écriture soutenue, ce récit propose une intrigue remplie de paradoxes, sans bons ni méchants, chacun partant de son point de vue avec, en ligne de mire, un objectif à atteindre : récupérer la jeune femme et, dans l'autre camp, la garder coûte que coûte. Les rapports y deviennent du coup extrêmement complexes et conflictuels, jouant sur les différences qui opposent deux cultures, tout en insistant sur la violence d'une époque, avec des étrangers qui s'appropriaient des territoires sans se soucier de ceux qui les utilisaient précédemment. Comme toute installation, celle-ci s'est opérée par la force. Alan le May propose une vision différente de celle à laquelle le cinéma et la littérature nous avaient habitués. Les Blancs y sont capables d'une férocité incroyable en allant, par exemple, massacrer un village; alors que les natifs sont présentés avec dignité et sagesse. Chose qui n'empêche pas leur détermination. D'ailleurs, le premier sang versé est celui d'un Kiowa venu pacifiquement, un « sale peau-rouge » comme l'affirme un protagoniste !
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Voilà le roman qui a inspiré le cinéaste John Huston en 1960. Un western âcre, dans lequel une famille se débat face aux avanies et à un climat particulièrement peu amène. La terre est néanmoins précieuse, au point que les colons s'opposent à la tribu indienne locale. de surcroît, un vieil ennemi des Zachary répand la rumeur selon laquelle leur fille ne serait pas de leur sang. Plutôt une squaw arrachée aux siens alors qu'elle était bébé. Puis, le soufflé retombe. Jusqu'au matin où un groupe de Kiowas vient proposer de l'échanger contre quelques chevaux. En fait, elle serait la soeur d'un des guerriers. Dans l'hypothèse d'un refus, chacun sait qu'un conflit armé éclatera.
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Citations et extraits (69) Voir plus Ajouter une citation
Elles entendirent le mugissement du troupeau au loin. Du fond de la prairie leur parvenait le sentiment de son énorme masse, de la formidable importance qu'il occupait dans leurs vies. Une heure durant, il leur demeura caché par le relief, tandis qu'un grondement sourd montait de la terre et que sa voix, peu à peu, enflait puis laissait entendre des meuglements individuels. Elles arrivèrent enfin sur un monticule choisi par Rachel la veille, où l'œil embrassait tout le panorama.
Le premier convoyage de l'année paraissait toujours nouveau, comme si c'était le premier du monde. Les longhorns elles-mêmes offraient un spectacle impressionnant – des bêtes puissantes, maigres et hautes sur pattes, armées de cornes dont l'envergure dépassait parfois deux mètres ; et Cash en conduisait plus de quatre mille. Ils avaient déjà acheminé des troupeaux plus gros que celui-ci, sur une distance beaucoup plus longue, mais à la vue de ce large ruban dont le flot s'écoulait lentement, étiré jusqu'à l'infini, semblait-il, on ne pouvait échapper à l'impression d'assister au pèlerinage le plus extraordinaire jamais entrepris par l'homme.
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Après la déception de leur premier convoyage à Sedalia, les Zachary n'avaient connu ni échec ni succès. Ils subissaient simplement les paradoxes inhérents au commerce du bétail. Vous pouviez posséder dix mille têtes, et ne plus avoir une seule livre de sucre dans la maison. Vous pouviez transporter votre or à dos de mulet, tout en sachant qu'il ne valait rien. Rassembler quatre mille têtes sur vos pâturages, et découvrir que seulement six cents vous appartenaient. Commencer avec deux mille têtes, convoyer du bétail pendant quatre ans à hauteur d'un demi-million de dollars, et vous en sortir à la fin avec toujours deux mille têtes, mais endetté jusqu'au cou. Et vous pouviez même, si l'année de vos rêves se réalisait, cacher un baril de poudre plein d'eagles sous le plancher d'une cabane en terre battue, et continuer à fabriquer vous-même votre savon et vos bougies, parce que vous n'aviez pas le temps de parcourir les deux cent cinquante kilomètres qui vous séparaient du magasin le plus proche...
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Après avoir traversé la Dancing Bird, un cavalier indien, seul, avançait droit vers la maison. "Lost Bird", annonça Cash à l'intention de tous.
Il s'approcha comme auparavant, sauf qu'il montait à cru, avec une bride de guerre consistant en une corde unique attachée à la mâchoire inférieure du cheval. Il ne portait pas de peintures et était vêtu d'une chemise, un gros concho d'argent large de dix centimètres brillait dans ses cheveux. Et, cette fois, ils voyaient qu'il n'était pas armé. Il était étrange qu'un Kiowa se présente ainsi, sans aucune protection, mais là résidait justement ce qui rendait les Kiowas si terribles : ils se conduisaient toujours de manière imprévisible, de sorte qu'on ne savait jamais par quel biais ils allaient vous attaquer.
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“Les Kiowas ne les ont jamais touchés, et ne les toucheront jamais ! Ils s’en sont tirés indemnes quand ils ont vendu mon garçon. Ils ont même pris une petite négresse rouge en échange, pour sceller le pacte. Allez donc voir par vous-mêmes ! Une squaw toute jeune encore qui grandit avec le nom des Zachary !”
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Même sans les Indiens, Matthilda Zachary aurait détesté la prairie. Les longs mois soumis à un vent exaspérant, la poussière omniprésente qui s’infiltrait par les murs et le toit dans le trou qui leur servait de maison, les coulées de boue chaque fois qu’il pleuvait, l’absence totale de confort, et un labeur incessant qui n’apportait jamais aucune récompense, le savon grossier que l’on fabriquait soi-même, si irritant pour la peau que la propreté se payait par des mains douloureusement gercées – tout cela, Matthilda l’aurait pardonné.

Mais elle ne pardonnait pas ce qu’elle voyait comme l’infinie malfaisance de la prairie, plus vaste que ses immensités, plus puissante que ses orages.

Un incendie, un blizzard, une sécheresse, et la terre se couvrait de carcasses. Partout, des ossements innombrables se dissimulaient au cœur de la végétation.

Malgré ses chants d’oiseaux, ses fleurs, et la douce ondulation de ses hautes herbes, la prairie se changeait invariablement en une horrible bête dont la gueule pouvait avaler le travail de toute une vie en une seule nuit. Elle lui avait pris son mari, et ne s’était même pas souciée de rendre son corps.
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