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Critiques de Alan Le May (17)
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La prisonnière du désert

La prisonnière du désert est un classique dans les romans western et dans les films.



Moi qui adore les westerns, je ne l’avais pas encore lu, ni même vu le film avec John Wayne. Shame on me, une fois de plus…



Ce western vient d’être réédité par les éditions Gallmeister, avec une nouvelle traduction, c’est donc celle-là que j’ai choisie.



L’autre édition, chez Télémaque, possède une longue préface qui parle du roman et surtout du film de John Ford, avec John Wayne. Préface qui divulgâche un décès, donc, il vaut mieux la lire après avoir fini la lecture du roman, si vous voulez garder votre virginité sur l’histoire (j’en ai fait les frais en la feuilletant).



Ce western ne perd pas de temps et il plante tout de suite le décor : le Texas, ses vastes plaines, son herbe, ses troupeaux et les colons qui y vivent depuis des années, la peur au ventre à cause des raids des Comanches et des Kiowas.



Une troupe d’homme est à la poursuite d’une bande qui a volé des bêtes et pendant ce temps-là, de l’autre côté, c’est l’enfer et la mort qui vont s’inviter dans la petite famille d’Henry Edwards…



Nous ne saurons rien de ce qu’il s’est passé entre le moment où la famille est planquée dans la maison, face au danger des Indiens et celui où Amos Edwards retrouvera la famille massacrée. Mais ça a dû être terriblement violent. Les deux filles, Lucy et Debbie, ont été enlevées par les Indiens.



Ce western, c’est le récit d’une traque pour retrouver les deux gamines de Henry Edwards, le frère d’Amos, enlevées par la bande de razzieurs Comanches.



Aidé au départ par d’autres personnes, après une terrible confrontation, Amos continuera avec Martin Pauley, un jeune garçon, élevé par les Edwards après le massacre de sa propre famille.



Ceci n’est pas un western trépidant, la traque va s’étaler sur plusieurs années, les deux hommes vivant dehors, sillonnant le Texas et les états limitrophes, afin de retrouver la bande de Comanches qui a enlevé les deux gamines.



Ce sera une vie de privation, de froid, de chaleur, de chevaux que l’on perd, de difficultés. Avare de mots, Amos est tenaillé par la haine des Comanches, quant à Martin, il veut retrouver la petite Debbie parce qu’il ne lui a pas témoigné beaucoup d’attention avant et il s’en veut. Au point de tout laisser tomber, même la fille qu’il aime.



Le titre en français a été mal choisi, pour moi et celui en V.O est plus parlant : The Searchers = les chercheurs. La prisonnière ne vit pas dans le désert et le désert ne sera présent que sur le final, autrement dit, très peu.



Dans ce roman, plus psychologique qu’autre chose, nous n’aurons que le point de vue des Blancs, jamais celui des Indiens. Le racisme envers les Indiens est prégnant dans tout le roman, ce qui est réaliste, parce qu’à cette époque, au Texas, on vivait la peur au ventre de se faire assassiner par des bandes d’Indiens.



Je ne jugerai ni l’un, ni l’autre. Les colons ont pris les terres, terres que le gouvernement leur disait qu’ils pouvaient prendre (puisque pas de propriétaires, de papiers…), puisque pour tout le monde, les Indiens étaient de la vermine qu’il fallait éliminer ou parquer dans des réserves. La politique fait souvent du tort partout où elle passe. Mais personne ne s’est jamais demandé pourquoi les Indiens réagissaient de la sorte ? Non ? Ils auraient dû…



Les personnages sont taiseux et pourtant, je n’ai pas ressenti d’ennui durant ma lecture, tant leurs portraits étaient intéressants, notamment celui de Martin, qui va changer, durant ces années de recherches, lancés sur des pistes qui font pchiiiittttt. Martin, lui, a gardé espoir, lui n’a pas la haine et lui ne veut pas arriver à devoir faire ce qu'Amos veut faire, quand ils retrouveront Debbie… La colère ne l’a pas aveuglé, lui.



Le final est énorme, rempli de suspense et de violences. Pas un happy end, vu tous les morts sur le champ de bataille. Mais au moins, il y a de l’espoir pour deux personnages. Ce ne sera pas facile, ce sera un combat de tous les jours, surtout quand le cerveau a été lavé et on termine le roman avec un sourire sur les lèvres.


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Le vent de la plaine

L’être humain est un grand connard, un imbécile, un médisant, un colporteur de ragots et un grand crédule.



En ces temps reculés, je peux encore pardonner, ou comprendre le fait que leur pouvoir de réflexion volait plus bas que le derrière d’un cochon, leur crédulité, leur bigoterie (mais plus à notre époque).



Anybref, ce western noir nous plonge dans l’imbécilité faite Homme ou comment un type qui a perdu la raison, suite à la mort de son fils après enlèvement par les Kiowas, va faire croire à des imbéciles que leur voisin sont de mèche avec les indiens : la preuve, ils ne se font jamais attaquer parce que leur fille est d’origine Kiowas.



Ce western sombre va nous démontrer comment on peut arriver dans ses situations extrêmes à cause des médisances, le tout attisé par les rancœur et une sacré dose de racisme ordinaire.



Sans compter que l’enfer étant pavé de bonnes intentions, le bordel arrivera surtout à cause de madame Zachary qui s’est enfoncée dans son mensonge, refusant de dire la vérité à Rachel, évitant d’affronter la réalité pour se préserver, elle; de par la question innocente de l’un des Zachary, ce qui a déclenché l’irruption des Kiowas et de par l’assassinat de l’un deux, alors qu’il ne portait aucune peintures de guerre, ni armes.



Ou comment se tirer une balle dans le pied tout seul comme un grand !



Les Kiowas n’étant pas des enfants de cœur, valait mieux pas qu’ils vous tombent dessus. Les gens près de la Frontière les craignaient, ne les aimaient pas, pourtant, ils ne faisaient rien pour se protéger un peu plus.



L’auteur, au travers de son récit, nous décrit la vie dure que les colons ont endurés dans ces plaines du Texas et du Kansas car là-bas, tout était hostile : de la nature à ses habitants d’origine qui vivaient essentiellement de razzias.



Sans parti pris, il nous livre ce qu’il se passait dans ces plaines, lorsque les Kiowas tombaient sur le râble des fermiers, et je peux vous dire que ce n’était pas triste et qu’il valait mieux ne pas être une femme.



De plus, il nous donne quelques particularités des Kiowas, là où Hollywood nous a toujours montré des indiens parlant l’anglais ou des colons baragouinant leur langue, mais sans savoir si c’était la véritable. La langue Kiowa comptait 74 voyelles ! Qui le savait ?



De plus, l’auteur prend la peine de nous décrire le physique, l’allure de tous les Kiowas qui jouent un rôle important, de Striking Eagle à Seth.



Le May décrit ce qui les différencie, leur donne une vraie existence physique et fait en sorte que le lecteur ne confonde pas l’un avec l’autre et se fasse une idée de leur visage ou leur allure générale.



Comme il le fait avec la famille Zachary, dont on sait distinguer ses membres, et même avec les autres voisins, les Rawlins ou le ténébreux personnage d’Abe Kelsey. Chacun est décrit avec minutie sans pour autant en faire des tonnes, mais avec peu de mots, il les rend réalistes et vivants.



Dans son récit, l’auteur évoquera aussi cette fameuse Frontière, qui a reculé de 160km en quelques années. Autant de terres que l’on a volées aux Kiowas et qui ont été vendues par le Sud pour payer les dettes de la guerre de Sécession, notation historique tout à fait passionnante, rarement évoquée et qui m’a passionné.



Ce western, s’il fait au départ la part belle aux larges plaines désertiques, se finira en huis-clos, dans la cabane assiégée par une tribu en colère, la tension montant crescendo, les scènes d’action entrecoupées de moments d’attentes des plus angoissants.



Un western noir où le salut ne viendra pas des autres car le peu de voisins des Zachary préfèrent les laisser se faire massacrer au lieu de leur porter secours. Après, on pourra toujours récupérer leurs terres et leurs vaches.



Un western noir à l’ambiance oppressante, dense, moite à couper au couteau, où les non dits et les secrets commencent à se faire pesant, où une mère a arrangé une réalité pour elle-même, ou des gens sont crédules au point de croire un fou, où l’Homme envie sans cesse son voisin, ses terres.



Un western noir qui ne prend pas de gants pour décrire certaines exactions commises par les indiens, ni pour critiquer le gouvernement qui reniait toujours ce qu’il signait ou promettait, ni pour dénoncer la bigoterie de certains pionniers, ce qui les rendaient égoïstes et aveugles à tout le reste.



Un western noir réaliste, dur, âpre, où la nature est hostile, sans pitié pour les Hommes et les bêtes, et où la vie n’était pas facile, les mauvaises années étant plus nombreuses que les bonnes.



Un excellent western noir !


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Le vent de la plaine

Le vent de la plaine est une oeuvre magistrale. Ni plus ni moins. Il est rarement donné de lire un texte aussi puissant et évocateur dans le genre si particulier de la littérature dite western.

Alan Le May a écrit ici un texte poignant, d'une portée impressionnante, où de nombreux thèmes se conjuguent en une symbiose parfaite, que ce soit le thème du captif, du blanc indianisé, le thème du rapt, celui du conflit ethnique, de l'opposition entre des mondes si diamétralement différents, tous ces thèmes inhérents à l'épopée de l'Ouest sont abordés ici avec une qualité rarement égalée dans un roman.

L'auteur nous emmène dans les contrées du Texas, dans la Prairie, encore sauvage, où la vie reste un combat, une lutte du quotidien.

La famille Zachary, une famille de ranchers, luttant année après année pour vendre ses têtes de bétail, jouant coup sur coup son devenir comme un coup de poker -réfléchi, est confrontée à une rumeur insidieuse, couvant comme un feu de prairie: Rachel, leur jeune fille en fleur, ne serait pas leur enfant biologique, mais aurait du sang Kiowa. Bientôt en butte avec leurs propres associés, qui ont eu à subir les attaques des kiowas, les Zachary doivent se préparer à faire face à leur propre communauté et s'attendreà une âpre bataille contre les Kiowas.

Alan Le May, par sa profonde connaissance de la culture indienne, nous immerge littéralement aux côtés de cette famille de pionniers, en écartant tous les clichés, tant sur les indiens, que sur les nouveaux "conquérants" de la prairie.

On peut apprécier dans ce livre une présentation de l'indien faite en toute objectivité, c'est à dire avec cette part d'ombre qui existait, cette part de violence qui fut bien réelle. De fait, les kiowas n'apparaissent pas ici comme des indiens fantasmés, mais bien comme ils étaient en réalité et comme ils pouvaient être perçus par des familles isolées, proies potentielles, à la fois de leur appétence pour le raid, de la quête de la gloire par le combat, et de leur lutte pour continuer à exister sur leurs terres.

Dans ce roman, tout est juste et tout est tragique, mais sans pathos aucun, l'auteur nous dresse le tableau vrai de ce qu'était la vie d'une famille de pionniers en plein coeur de la tempête des guerres indiennes, ce moment de l'histoire américaine où les tribus, par des sursauts de violence, manifestaient leur soif d'exister, d'être et de durer.

Encore une fois, tout est juste, que ce soit la psychologie des indiens, sur le plan individuel ou collectif, où bien celle des ranchers, premiers artisans d'une ère de rentabilité dans la conquête, on est saisi par la justesse, ligne après ligne, page après page. Les tactiques, la culture du combat des kiowas, les notions de survie en milieu hostile des pionniers, la façon de se comporter au quotidien, tout est d'une justesse sidérante et donne à ce livre son caractère majeur. On est physiquement frappé par le vent de la plaine.
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Le vent de la plaine

*Lecture recommandée par le Picabo River Book Club*



La nouvelle parution de la collection Western d'Actes Sud met en lumière un grand écrivain du genre : Alan Le May.



J'avais lu et adoré La Prisonnière du désert et il en fût de même avec cet autre roman. Bien entendu nous connaissons pour la plupart des grands films dans le genre western mais la collection L'Ouest, le vrai redonne ses lettres de noblesse aux livres qui en sont à l'origine.



Le Vent de la plaine est un roman sublime, un roman d'aventure fabuleux qui met en lumière un personnage féminin fort et intrépide. Si Alan Le May décide d'installer son intrigue dans un cadre spatial assez restreint, les paysages sont sublimés par une écriture d'une grande beauté : le nature writing se mêle aux moments d'action avec maestria.



La force de ce roman repose sur cette tension constante liée à la certitude d'une confrontation à venir entre les Zachary et les Indiens. Cette confrontation étant subséquente au secret inhérent à la naissance de Rachel.



Rachel est une héroïne comme je les aime : courageuse, sincère et avec une volonté incroyable. Confrontée à des moments difficiles voire violents, ce personnage va faire preuve d'un sang froid qui suscite indéniablement l'admiration et le respect.



Alan Le May nous entraîne au cœur d'une région sauvage où la nature est reine, au cœur d'une intrigue palpitante et nous amène à faire la connaissance de protagonistes charismatiques et émouvants.



En définitive, Le Vent de la plaine est un très beau western que je recommande pour les lecteurs en quête d'aventure au cœur des grands espaces américains.
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La prisonnière du désert

L’esprit grande prairie

Comment résister à la superbe couverture de la collection Totem de Gallmeister ? Ces deux cavaliers chevauchant au milieu de Monument Valley… Mythique.

L’intrigue prend place dans un contexte historique particulier : la guerre de Sécession a pris fin quelques années plus tôt. Les colons s’installent dans l’immense Texas, s’emparant des terres des indiens qui les harcèlent périodiquement. La famille Edwards y a un ranch presque prospère mais n’est pas à l’abri des raids des voleurs de chevaux. Amos, le frère aîné du chef de famille, part à la poursuite de ces indiens, espérant reprendre leur butin. A son retour, le ranch est dévasté, tous les membres de la famille massacrés, à l’exception des deux filles, enlevées par les Comanches. Dès lors, Amos n’aura plus de repos tant qu’il n’aura pas retrouvé ses nièces… L’aînée n’a pas survécu mais la plus jeune, la petite Debbie, serait cachée dans la tribu du chef Cicatrice. Amos, un veteran de la guerre de Sécession, et son neveu Martin, vont, durant des années, fouiller chaque coin et recoin du Texas et du Nouveau Mexique, espérant sauver Debbie…

Disons le tout net, Amos n’est pas un personnage sympathique. Il éprouve à l’égard des indiens une haine farouche et sa quête pour retrouver Debbie se transforme vite en expédition vengeresse. Il y a beaucoup de violence dans ce personnage… Celui de Mart est plus contrasté, sa psychologie moins manichéenne…

Mon avis sera malgré tout mitigé : si j’ai bien aimé cette chevauchée dans les grands espaces de l’ouest américain, j’ai été gênée par le racisme anti-indien dont tout le roman est imprégné, bien qu’ayant fait l’effort de le situer dans le contexte historique et sans faire d’angélisme.

Quant au film de John Ford avec John Wayne et Nathalie Wood qui est librement adapté du roman, je l’ai vu il y a très longtemps… C’est dommage, il n’y a plus « La dernière séance » pour passer des westerns à la télé…

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La prisonnière du désert

Qui ne se souvient de ce très bon western dans lequel John Wayne incarnait ce cow-boy raciste, obsédé par sa quête, rechercher sa nièce capturée par une tribu indienne après le massacre de sa famille ?



Et bien c'est un roman qui est à l'origine de ce film. The searchers a été publié en 1954 et deux ans plus tard, John Ford s'en emparait pour réaliser le film que l'on connaît.



Amos Edwards, vétéran de la guerre de Sécession, vit non loin de la famille de son frère, un éleveur qui a quatre enfants. Un jour, pendant qu'Amos est à la recherche de voleurs de bétail, les Comanches attaquent le ranch familial. Seules les deux petites filles, Lucy et Debbie sont épargnées mais enlevées par la tribu.



Pour Amos, et son neveu Martin Pauley, commence une traque de plusieurs années pour retrouver les disparues.



Parlons clairement, c'est un roman qui traite du racisme envers les Indiens. Amos est habité par une haine farouche dès lors que sa famille a été massacrée. Il ne rêve que vengeance, tuerie et représailles. Le jeune Mart n'est pas loin d'avoir la même opinion, mais malgré tout, son principal souci, c'est de retrouver les jeunes filles.



Oui, les Indiens tuaient les ranchers, et oui, les soldats et Texas rangers massacraient en retour. Personne pour se demander pourquoi les Indiens étaient amenés à tuer, pas un pour se repentir de s'installer sur les terres indiennes. La résistance à l'ennemi blanc c'était la guerilla. Pas joli mais il fallait bien mener la lutte.



C'est rare de lire un western avec une psychologie aussi fouillée, aussi intéressante. Bien que l'on commence l'histoire avec le point de vue des Blancs, Alan Le May nous montre également le quotidien des Indiens, et dépeint les rapports pour le moins houleux qui existaient entre colons et autochtones à cette époque. Chez les deux protagonistes principaux, les changements qui s'opèrent en eux au fil des années en font des personnages complexes. Ma préférence est allée, naturellement, à Mart Pauley, dont l'évolution de caractère est particulièrement intéressante à suivre. Et la fin est tellement émouvante, tellement touchante... Ce n'est pas un happy end, ce sont pas les gentils cow-boys contre les méchants indiens, c'est bien plus riche que tous ces clichés.



Je crains hélas que ce roman (édité par les éditions du Rocher, collection Nuage Rouge) ne soit épuisé aujourd'hui. Pour les plus courageux, lire en v.o. peut être la solution idéale pour découvrir ce bon bouquin.




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La prisonnière du désert

Ce livre est vraiment exceptionnel. Allan Lemay nous trace ici une histoire qui dépasse le cadre, parfois convenu, du western. Il s'agit d'une vraie quête, pas uniquement celle de deux hommes de la Prairie, partis à la recherche d'une des leurs, enlevée par les comanches, des Indiens, dont l'épopée réelle, caractérise si bien la différence entre l'homme blanc et l'homme rouge. Plus d'une fois, les deux cavaliers, Don les recherches s'étiolent pendant plusieurs années, se rappelleront martèleront, qu'ils ne doivent pas, qu'il ne peuvent pas, penser comme un Indien. Mart et Amos, tels deux spectres errant dans les méandres de deux mondes, nous emmènent dans un voyage de feu et de cendres, conduits par ce qu'ils pensent être leur devoir, par une soif de sens pour l'un, par une colère sourde pour l'autre. Tout est rudesse, et tout est vérité, toute décision prise est faite en pleine acceptation des conséquences. On a ici un véritable chef-d'œuvre.
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La prisonnière du désert

Western écrit en 1954, La Prisonnière du Désert retrace la quête de deux hommes dans l'Ouest Américain à la fin du XIX siècle pour retrouver une jeune fille enlevée par des Comanches. Histoire plus connue pour son adaptation rapide au cinéma par John Ford, elle est inspirée d'une véritable anecdote.



C'est en lisant l'éloge de Quentin Tarantino dans Cinéma Spéculation qui fait un aller-retour entre le livre et le film qu'est venue l'idée de me plonger dans un genre aussi éculé que le Western. Eculé ? erreur. C'est un ouvrage nerveux, précis, un thriller authentique, dans la lignée du nature writing qui est la touche originale des Editions Gallmeister.



On y retrouve l'âpreté de l'Ouest qui est transcendée par son style chez Cormac McCarty dans Méridien de Sang et le choc frontal des migrants (les fermiers) avec les autochtones (les indiens) dont les massacres successifs plongent le Texas dans le chaos, les commerces qui se nouent entre les deux, les conflits entre rangers et cavalerie.



Au-delà de la dimension épique qu'offre inévitablement l'Ouest américain, c'est un drame antique qui se noue. Amos et Martin sont les jouets d'un destin dont les fils apparaissent progressivement au fil du récit.



Une excellente histoire, un texte sérieux et bien traduit.



Thomas Sandorf
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La prisonnière du désert

L'histoire est connue, notamment grâce au film de John Ford, et pourtant on se laisse surprendre par la lecture de ce roman d'une quête opiniâtre.



Martin (le jeune tendre) et Amos (le vieux dur) s'engagent à la poursuite de la tribu Comanches qui a ravagé leur ferme, tué une partie de la famille et enlevé les deux fillettes. On se trouve là dans l'immensité de l'ouest, au moment où le Texas vient de rejoindre l'Union, dans ces territoires immenses et désertiques, dans ces prairies, ces montagnes, ces vallées, ces horizons qui se comptent en centaines de kilomètres et où le temps se compte en années.



De batailles rangées en traques solitaires, les deux hommes partent sur la piste, décidés à ramener la jeune Debbie à la ferme.



Au fil du temps, ils comprennent la vie et les mœurs des indiens, leur soif immédiate de vengeance se transforme peu à peu. Entre les deux hommes, unis par le même but initial, la relation évolue lentement. De doutes en certitudes, de fatalités en espoir retrouvé, leur longue marche va attendrir le vieux et endurcir le tendre. Dans quel état physique mais surtout mental retrouveront-ils la jeune Debbie, s'il la retrouve un jour ?



L'auteur est un conteur, il aime le détail, même quand on pense que rien ne se passe. Nos deux cavaliers isolés et taciturnes, tournent, suivent des pistes issues de renseignements erronés, marchent, fatiguent des chevaux, souffrent de faim et de soif ...



Une aventure humaine dans un contexte de politique de "pacification" des territoires indiens, socle de la construction des États-Unis modernes.




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La prisonnière du désert

Dans ce western d’Alan Le May, traduit par Marc Boulet, Amos et Martin vont chevaucher pendant des années à la recherche de Debbie, exploitant toutes les pistes dont ils entendent parler.

Il est touchant de voir à quel point cette quête les obsède et les pousse à s’oublier eux-mêmes.

La lecture est prenante ; même si la psychologie des personnages est moins fouillée que dans d’autres westerns, j’ai apprécié ce roman, son rythme, les descriptions de paysages, l’évocation de l’histoire du Texas. L’enlèvement de Debbie par les Comanches m’a rappelé Le fils, fabuleux roman de Philip Meyer.

Allez, encore un film à voir ou revoir !
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La prisonnière du désert

Il n'est pas fréquent d'avoir pour livre de chevet un western, eh bien c'est fait et ce fut un plaisir de lecture, malgré certaines longueurs. Tout un chacun connaît l'histoire de cette petite fille enlevée par les Comanches lors du massacre de sa famille grâce au célèbre film de John Ford, librement inspiré de ce roman paru en 1954. Chapeau bas au cinéaste bien entendu mais également et, surtout à Alan le May. l'écriture est parfaite, visuelle, on ne peut s'empêcher de se mettre à la place des personnages, de vivre leur vie, leur quotidien. De plus, malgré le coté parfois manichéen en faveur des colonisateurs, l'auteur s'est fortement documenté sur les coutumes indiennes et on le sent un peu partagé quand Debbie, la gamine capturée, se révèle plus indienne que blanche. Les affrontements tribus armée sont un morceau d'anthologie, même si on en sort un peu embrouillés.On ne peut pas dire que l'on s'attache aux personnages mais on suit leurs aventures avec un intérêt grandissant. De l'art du roman !
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La prisonnière du désert

Un nouveau western de chez Gallmeister lu pour le challenge et le thème Sud profond du mois de juillet.



Ce roman, c’est l’histoire d’une traque qui va durer plusieurs années à travers le Texas. Tout commence par le massacre d’une famille et l’enlèvement de Debbie la plus jeune des filles par les Comanches. Amos et Martin motivés par une soif de vengeance n’ont plus qu’une seule idée en tête sauver la fillette. Mais, même s’ils chevauchent ensemble, même s’ils seront inséparables la manière dont chacun souhaite atteindre ce but diffère. En effet, Amos est totalement enragé et plein de violence, tandis que Martin, lui pourrait se contenter seulement de retrouver Debbie vivante et de la ramener avec lui.



J’ai aimé que ce roman se déroule sur plusieurs années, cela met en perspective l’histoire du Texas avec les différentes tribus indiennes et les différences qu’il y a chez les blancs. J’ai aimé l’évolution d’Amos et de Martin qui par le temps et la force des choses sont amenés à presque devenir comme les personnes qu’ils poursuivent. Ils apprennent les différentes langues indiennes, vivent à leurs manières… Je trouve l’évolution de ces deux personnages vraiment intéressants.



Mais ce qui pour moi fait la force de ce roman, ce sont les tensions interculturelles, les conflits entre les différentes cultures présentes dans l’Ouest Américain du XIXe siècle. En effet, le sujet au cœur de tout est le contrôle des terres, les colons investissent des terres qu’ils considèrent à eux alors que les Indiens eux ont une connexion profonde avec ces terres ancestrales. Je trouve cela passionnant, c’est vraiment au cœur du roman d’Alan Le May.



Ce fut je dois dire une bonne lecture, même si par moment j’ai eu l’impression d’un peu tourner en rond. Je crois qu’encore plus que l’intrigue, c’est le fond du roman que j’ai apprécié. Car même si de base nous sommes dans un stéréotype, une fille blanche se fait capturer par des méchants Indiens, des cowboys vont la sauver en dégommant tous ceux qui se dressent sur leur chemin, Alan Le May réussit à faire de son roman bien plus que cela, bravo à lui.
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La prisonnière du désert

Difficile d’avoir un jugement critique du film après avoir lu le livre The Searchers ! John Ford a certainement donné avec L’Homme qui tua Liberty Valance (1961) à et La Chevauchée Fantastique (1939) à John Wayne ses trois plus beaux rôles. Pourtant le film n’aurait jamais existé sans le bouquin d’Alan May paru en 1954, de même le bouquin d’où sort The Searchers n’aurait jamais été connu sans ce western réalisé en 1956 par John Ford.

Pour des raisons dont j’ignore, Ford change le nom du personnage principal du film Ethan Edwards à celui secondaire du roman Amos Edward. Toutefois, le personnage Ethan existe bien dans le roman, mais en filigrane, car c’est le frère aîné d’Amos et de Henry, autrement dit, le père de "Martin Pawley"marié à une squaw, tués et scalpés par une tribu de sauvage belliqueux.

Dans le film, Ethan Edwards revient comme dans le roman (Amos) de la guerre de Sécession vers le reste de sa famille…

Dans le western de John Ford, Martin Pawley (Jeffrey Hunter) est un personnage secondaire récupéré bébé pat Ethan dans une famille massacrée par les Peaux-Rouges, dont la mère fut scalpée par leur chef, prenant son scalp par orgueil, et l’affichait comme un trophée au bout de sa lance… Ethan reconnu dans la tribu de chef belliqueux le scalp de la mère de Mart Pawley… Dans ce western bien filmé, une fin poétique dont la porte se ferme derrière le personnage principal ne meurt pas dont l’horizon est un désert. Mais que reste-t-il du roman ?

La trame du film par John Ford est très respectée, il s’agit bien de deux cavaliers, un jeune et un vieux à la recherche pendant des années de Déborah Edwards enlevé par des Comanches rebelles après le massacre de la famille Edwards, fouillant d’une extrémité à une autre dont le titre original porte bien son nom, Les Chercheurs où, les explorateurs. Dans le roman, le héros est Martin Pawley-Edwards qui pendant des années à cru qu’il était un enfant étranger, élevé par une famille croyante, mais c’est en fur et à mesure qu’il apprend que son véritable père était Ethan Edwards marié à une jeune princesse indienne, mais en réalité, Martin Pawley est un jeune métis et le neveu d’Amos Edward. Nous sommes plus dans un western classique comme Ford en véritable auteur apporte une nouvelle dimension du roman d’Alan Le May en véritable conteur de l’ouest, autour duquel, son roman La Prisonnière de désert n’est plus classique, mais un western psychologie sur une trame de la tragédie grecque Les personnages chez Le May sortent de la tragédie Shakespearienne. Si John Wayne est remarquable dans ce vengeur raciste et obsédé prêt à en découdre avec la race des Peaux-Rouge, il faut avoir une sacrée imagination dans ce western, pour savoir quel est son but de sa vengeance ; Le personnage du roman, Amos est beaucoup plus tragédien, son obsession du racisme, va jusqu’à sa folie, il devient fou prêt à tuer sa nièce devenue une jeune femme d’une tribu de Comanche, mais celle-ci fuit dans le désert, loin du génocide provoqué par les Rangers, puis la Cavalerie. Amos ne trouvant plus sa nièce lors du génocide, poursuit une Comanche croyant que c’est sa nièce (certains disent sa fille, mais dans le roman, comme le film de Ford, ce n’est pas dit) meurt par sa folie par une jeune Comanche ayant caché une arme sur elle. Si tout le roman d’Alan Le May est exceptionnel, racontant les coutumes des Apaches, dont une des filiales principale est celle des Comanches, c’est la dernière partie la plus belle, Martin Pawley qui n’a pas perdu la raison, est le seul à croire que sa jeune cousine Debbie n’est pas morte après le génocide, mais elle a fui sa "tribu", car Martin Pawley, le héros du roman de Le May la ramène à la raison, fuit dans le désert ; elle veut se laisser mourir, mais Mart la retrouve, raconte l’histoire de la famille de Débbie, lui dit qu’elle est la seule héritière du patrimoine Edwards (ce qui n’est pas tout à fait vrai), et lui dit vers la fin après avoir refusé l’héritage d’Amos Edwards.

- « Je te ramène chez toi, je serais là pour toi ». La fin du roman est beaucoup plus forte que celle du film plus classique, dans les deux cas, Laurie Mattison est amoureuse depuis son enfance de Martin Pawley. Dans le film de Ford, le personnage Laurie n’évolue pas, reste vers la fin chez Ford uni à Martin Pawley. Mais dans le roman, son personnage évolue, Laurie sait que Martin Pawley est top obnubilé par la recherche de sa sœur adoptive, qu’elle décida d’accepter son sort en se mariant avec un jeune officier des Rangers. Martin Pawley acceptait ce mariage sans jalousie, car pour lui sa seule obsession est de ramener Debbie chez elle. Si le western est bien réalisé par Ford, celui du roman, bien écrit est une tragédie grecque dont les deux jeunes gens sont amoureux l’un de l’autre… dans les deux cas, les deux fins sont ouvertes, mais j’ai une préférence, celle du roman est bien plus belle, plus romantique et plus poétique, un amour freudien.
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Le vent de la plaine

Servi par une écriture soutenue, ce récit propose une intrigue remplie de paradoxes, sans bons ni méchants, chacun partant de son point de vue avec, en ligne de mire, un objectif à atteindre : récupérer la jeune femme et, dans l’autre camp, la garder coûte que coûte. Les rapports y deviennent du coup extrêmement complexes et conflictuels, jouant sur les différences qui opposent deux cultures, tout en insistant sur la violence d’une époque, avec des étrangers qui s’appropriaient des territoires sans se soucier de ceux qui les utilisaient précédemment. Comme toute installation, celle-ci s’est opérée par la force. Alan Le May propose une vision différente de celle à laquelle le cinéma et la littérature nous avaient habitués. Les Blancs y sont capables d’une férocité incroyable en allant, par exemple, massacrer un village; alors que les natifs sont présentés avec dignité et sagesse. Chose qui n’empêche pas leur détermination. D’ailleurs, le premier sang versé est celui d’un Kiowa venu pacifiquement, un « sale peau-rouge » comme l’affirme un protagoniste !
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Le vent de la plaine

Voilà le roman qui a inspiré le cinéaste John Huston en 1960. Un western âcre, dans lequel une famille se débat face aux avanies et à un climat particulièrement peu amène. La terre est néanmoins précieuse, au point que les colons s’opposent à la tribu indienne locale. De surcroît, un vieil ennemi des Zachary répand la rumeur selon laquelle leur fille ne serait pas de leur sang. Plutôt une squaw arrachée aux siens alors qu’elle était bébé. Puis, le soufflé retombe. Jusqu’au matin où un groupe de Kiowas vient proposer de l’échanger contre quelques chevaux. En fait, elle serait la sœur d'un des guerriers. Dans l’hypothèse d’un refus, chacun sait qu’un conflit armé éclatera.
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Le vent de la plaine

Excellent roman dans une série Actes Sud consacrée aux livres sur « l’Ouest » : puissant et dramatique. Je vais très certainement piocher d’autres titres De cette série car ce premier livre m’a fait découvrir un Classique de cette littérature Western ... j’ai hâte !!!
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Le vent de la plaine

J'ai découvert un des auteurs qui a inspiré les western de mon enfance ! Finalement, la vies colons partis vers l'ouest américain était bien plus proche de l'image des garçons vachers pauvres, bouseux, poussiéreux, incultes que des beaux garçons bien coiffés façon cinéma Hollywood des années 50. Et comme d'habitude, les indiens ont le mauvais rôle... La description de la vie très spartiate des colons est surprenante...
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