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Citations de Albert-Marie Schmidt (28)


Du baiser de s’ayme

En la baisant m’a dit : Amy me blasme
Ce seul baiser, qui deux bouches embasme ,
Les arres sont du bien tant espéré ;
Ce mot elle a doulcement proféré,
Pensant du tout appaiser ma grand’flame.
Mais le mien cueur adore plus elle enflame,
Car son alaine, odorant plus que basme (baume),
Souffloit le feu, qu’Amour m’ a préparé
En la baisant.
Bref mon esprit sans coignossance d’ame
Vivoit alors sur la bouche à ma Dame,
Dont se mouroit le corps enamouré :
Et si la levre eust gueres demouté
Contre la mienne, elle m’eust sucé l’ame
En la baisant. 

(p. 34 et 35 Clément Marot)
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De celuy qui entra de nuict chez s’aymye

De nuict et jour fault estre advantureux
Qui d’amours veult avoir biens plantureux :
Quant est de moy, je n’euz onc (jamais) crainte d’ame,
Forts seulement, en entrant chez ma Dame,
D’estre apperceu des Langars (mauvaises langues) dangereux.
Un soir bien tard me feirent si paoureux,
Qu’advis m’estoit qu’il estoit jour pour eulx :
Mais si entray je, et n’en vint jamais blasme
De nuict et jour.
La nuict je prins d’elle un fruict savoureux,
Au poinct du jour vey son corps amoureux,
Entre deux draps, plus odorants que Basme (baume).
Mon Oeil adonc, qui de plaisir se pasme,
Dit à mes Bras : vous estes bien heureux
De nuict et jour.

(p. 29 Clément Marot)
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Dun
Qui incite une jeune dame à faire amy

A mon plaisir vous faictes feu, et basme :
Parquoy souvent je m’estonne, ma Dame,
Que vous n’avez quelque Ami par amours
Au diable l’un, qui fera ses clameurs
Pour vous priez, quand vous serez vielle lame.
Or en effect, je vous jure mon ame
Que si j’estois jeune, et gaillarde femme,
J’en aurois un devant qu’il fut trois jours
A mon plaisir.
Et pourquoy non ? Ce serait grand diffame,
Si vous perdiez jeunesse, bruyt et fame
Sans esbranler Drap, Satin et Velours :
Pardonnez moy, si mes motz sont trop lourdz,
Je ne vous veulx qu’apprendre votre game
A mon plaisir.

(p. 11 Clément Marot)
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De l’amoureux ardent

Au feu qui mon cueur a choisy,
Jectez y, ma seule Déesse
De l’eau de grace et de liesse
Car il est consommé quasi,
L’amour l’a de si près saisi
Que force est qu’il crie sans cesse
Au feu !
Si par vous en est dessaisy
Amour lui doint (donner) plus grand destresse,
Si jamais sert autre maistrresse
Doncques, ma Dame, courez y
Au feu.

(p. 11 Clément Marot)
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RYMES (Pernette du Guillet)


Sans congnoissance aucune en mon Printemps j'estois:
Alors aucun soupir encor point ne gectois,
Libre sans liberté: car rien ne regrectois
En ma vague pensée
De mols et vains désirs follement dispensée.
Mais Amour, tout jaloux du commun bien des Dieux,
Se voulant rendre à moy, comme à maints, odieux,
Me vint escarmoucher par faulx alarmes d'yeux,
Mais je veis sa fallace * :
Parquoy me retiray, et luy quittay la place.
Je vous laisse penser s'il fut alors fasché:
Car depuis en maints lieux il s'est toujours caché,
Et, quand à descouvert m'a veue, m'a lasché
Maints traits à la volée

* fallace = ruse, goût de tromper
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000
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Jacques GREVIN

SONETS DE LA GELODACRYE
EXTRAITS/SECOND LIVRE


  CES beaux cheveux crespez, qu'en mille et mille sortes
Tu trousses bravement sur le hault de ton front,
Dedans vingt ou trente ans au monde ne seront,
Mais avec le corail de tes deux levres mortes :
  Ces deux mons cailletez, des deux fraises retortes,
Ces deux bras potelez, et ces beaux doigts mourront,
Seulement au cercueil les cendres demourront
Encloses pesamment dessous les pierres fortes.
  Et puis pour tout cela tu te fais adorer,
Tu fais plaindre, gemir, plorer, desesperer,
Puis mourir, puis revivre un amant en martire.
  Uses en ce pendant, FRANÇOISE, que le temps
T'en donne le loisir : car tous ces poursuyvans
En la fin comme moy ne s'en feront que rire.

p.749
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Délie, XLIX (Maurice Scève)

Tant je l'aymay qu'en elle encor je vis:
Et tant la vy que malgré moi, je l'aime.
Le sens et l'âme y furent tant ravis,
Que par l'Oeil fault, que le coeur la désayme.

Est-il possible en ce degré suprême
Que fermeté son oultrepas * révoque ?

Tant fut la flamme en nous deux réciproque
Que mon feu luict, quand le sien clair m'appert,
Mourant le sien, le mien tost me suffoque,
Et ainsi elle, en se perdant, me pert.

* degré suprême, perfection
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