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3.71/5 (sur 43 notes)

Nationalité : Mexique
Né(e) à : Mexico , le 07/12/1951
Biographie :

Romancier, nouvelliste, critique et éditeur mexicain.
Docteur ès lettres (il soutient une thèse sur Pasolini à Jussieu, sous la direction de Roland Barthes). Romancier, critique littéraire, essayiste, éditeur. Il est Directeur de l'extraordinaire revue Artes de Mexico qui révèle les richesses artistiques et culturelles d'un pays particulièrement gâté en ce domaine.
Son œuvre, traduite dans plusieurs langues, a reçu diverses distinctions et prix importants. Parmi lesquelles le gouvernement français l'a décoré du grade d'officier de l'Ordre des Arts et des Lettres.


Source : http://www.albertoruysanchez.net/
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Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Ce n'est pas que je déteste la vieillesse, mais il n'est pas facile d'admettre que, tôt ou tard, apparaît sur notre visage ce que nous portons en nous-mêmes, ce que nous sommes en profondeur. Non, ce n'est pas toujours facile. p 46 grand-père Amado
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Sur l'une des collines qui entourent Mogador au nord-est, une femme a semé des plantes appelées "esclaves de l'arc-en-ciel". Elles donnent des fleurs aux pétales brillants, qui sont l'une des plus belles visions qu'aient eues certains mystiques de religions diverses. Mais elles ne durent qu'un jour et meurent. Toutefois, si l'on retire pendant la nuit les feuilles et les fleurs fanées, la plante donne une autre fleur le lendemain, d'une couleur différente. Les gens se font une fête de les planter, puis ne tardent pas à les négliger, lassés de tous les soins qu'elles exigent, et les plantes meurent. Cette femme, quis'appelle Lalla, a semé ces fleurs, à peu de distance l'une de l'autre, sur un coteau long de plus de cent mètres, oú elles font un tapis de couleurs éblouissantes, et a décidé de devenir leur esclave.
"Eh bien, je ne serai qu'une esclave de l'arc-en-ciel de plus", déclare-t-elle, jouant avec le nom de ces fleurs pour se moquer de ceux qui lui reprochent de se donner tout ce travail, et elle s'habille chaque jour d'une couleur différente, pour ne pas détonner avec la nuance dominante de son parterre. p 131-132
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Près de la source, à l'endroit où Hassiba s'était levée pour partir en courant, se dressait une stèle en pierre d'apparence millénaire. L'un de ses côtés était couvert d'une inscription... :
"Entre. Ceci est le jardin où le corps se meut dans le vent comme les plantes qui naissent de la terre. Où les sens s'épanouissent. Où la voûte du ciel et les figures stellaires forment le toit qui veille sur le vol du pollen des songes, quand ceux-ci parviennent à échapper à leurs reflets dans les bassins. Entre."
Il n'y avait pas de porte derrière la stèle, mais un sentier ondoyant qui se perdait dans l'épaisseur du feuillage des grands arbustes aux odeurs pénétrantes. p 41
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Dehors, la rumeur des eaux fait chanter les galets, embrasse les rochers et bat le tambour des murailles de la ville. La rumeur grandit et en grandissant vient le caresser.
Il a retenu son souffle pour ne pas perturber la course de son calame. Comme son métier l'exige. Il doit prévoir à l'instant où il interrompra le trait pour reprendre son souffle et retremper la plume de roseau dans l'encrier. Il retient sa respiration tandis que sa main progresse. Mais il n'a pas pu prévoir que l'air chargé d'embruns allait véhiculer jusqu'à sa peau l'haleine de chaque vague. La mer ne cesse d'affluer à sa fenêtre. Cette fois, elle le trouble. L'émeut. Son oreille n'est plus que la plage rongée par un chant salin.
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"Quand nous étions encore des enfants avides de contes anciens et nouveaux, elle nous réunissait sous un grenadier, là, dehors. Et je t’assure qu’une fois lancée dans un récit, même le vent s’arrêtait pour l’écouter. Elle ouvrait un trou dans le temps, comme si une seconde se changeait soudain en un fruit mûr ouvert en deux, et la saveur de ses paroles nous attirait dans cet espace appétissant. Peu importait l’heure qu’il était. Elle devenait reine du temps. " p 51
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Epigraphe :
Ton rêve dormira dans mes mains
marqué par les lignes de mon destin.
Vicente Huidobro

Si dans ton rêve l'eau te recouvre,
danse avec elle.
Si tu te réveilles entre ses lèvres,
c'est que tu as rapporté du rêve
le suc de l'amour.
Fais-lui une place dans ta vie
et plus jamais tu n'auras soif.
Principe Soufi
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DANS LA LUMIÈRE, UN VIDE
À Mogador l'inaccessible, à la ville oubliée de Mogador, on arrivait seulement par voie de mer. C'est au rythme lent de la vague douce que l'oeil peut accueillir l'éclat de la pierre blanche de ses murailles, m'a-t-on dit maintes fois, et en termes différents. Ainsi Mogador m'est-elle apparue sur le miroir de la mer, chaque granulation de ses pierres lestée de son depôt de soleil, quand la lumière, en ses jeux aveuglants, semble décider pour celui qui vient du moment et du mode de l'approche. La luminosité du jour, à son comble, bridait tout contact heurté et le plus lent va-et-vient des eaux incitait par sa douceur au rapprochement. p 168
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Le contrat suivant m'a conduit à Carthagène. Je me rends compte à présent que Carthagène des Indes et Mogador sont des villes jumelles. Leurs murailles créent dans la ville un bouillonnement, changent les rues en veines chaudes. Elles sont semblables à l'écume, leurs horizons engloutissent le soleil, elles conservent le souvenir des canons des corsaires, des femmes aux mouvements de mer, des hommes excités qui dansent au son des tambours pour affirmer leur séduction ; toutes deux ont une haleine salée, une moiteur nocturne, une odeur de sexe. Elles sont les songes fortifiés d'hommes en proie au délire, au rythme, à l'insomnie. p 101
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Cuando se mira de esa manera, el horizonte no existe, lo fija la mirada, es un hilo que se rompe a cada parpadeo .

Ella miraba fijamente la línea que el cielo y el mar comparten durante el día, la orilla que pierden cuando llega la noche a unir en secreto todas las telas. Ya en la obscuridad, era una línea de estrellas la que sus ojos fijaban, una línea clara reflejada a lo lejos sobre el agua.

Ni el vuelo de los insectos sobre sus párpados podía cortar los hilos extendidos por su mirada: nada hacía de sus pestañas inquietas alas.
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On pouvait presque voir la sécheresse de l'air. Cet après-midi-là, sur les côtes de Berbérie, sur la ville fortifiée de Mogador, l'automne s'annonçait dans le vent. Ses souffles invisibles, longs et secs, filant comme des serpents furieux entres les récifs, tiraient de ces pierres rongées le bruit d'une déchirure.
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