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3.59/5 (sur 22 notes)

Nationalité : Russie
Né(e) à : Saint Pétersbourg , le 24/08/1817
Mort(e) à : Krasnyï-Rog , le 28/09/1875
Biographie :

Alekseï Konstantinovitch Tolstoï (en russe : Алексей Константинович Толстой) est un poète russe, auteur également de nouvelles et de pièces de théâtre.

Il est né dans la famille des comtes Tolstoï. Il est cousin éloigné de l'écrivain Léon Tolstoï. Diplômé de l'université de Moscou en 1836, il passe plusieurs années à la cour de Nicolas Ier puis d'Alexandre II, d'abord avec la charge de maître de cérémonies et en 1855 à l'avènement du nouveau tsar il est nommé aide de camp d'Alexandre II. Il est aussi nommé Grand Maître des chasses impériales.

En 1851 il rencontre Sofia Andreïevna Bakhmetieva, une femme d'une grande culture. Ils se marièrent en 1863, à Leipzig. Sofia inspirera toute la poésie de Tolstoï et deviendra le juge attentif et passionné de son œuvre théâtrale et romanesque.

En 1854-1855 Tolstoï participe à la guerre de Crimée ; chargé d'organiser et d'administrer des hôpitaux, il tombe malade du typhus. Sofia, venue le rejoindre, le soigne durant de longues semaines.
En 1859, il obtient un congé illimité de ses fonctions administratives - il ne pourra présenter sa démission au tsar Alexandre II qu'en 1861 - pour se consacrer entièrement à son œuvre.
Dans les années 1870 il tombe malade, souffrant notamment de violentes crises d'asthme ; ayant été toute sa vie un maître et un ami généreux, il constate aussi que ses ressources financières ont considérablement diminué ; il meurt pour avoir pris une dose excessive de morphine en octobre 1875.

Il a écrit des ballades, des récits fantastiques, un roman historique "Le Prince Serebriany" (1862) (traduit sous le titre "La meute du tsar"), quelques vers érotiques et - en collaboration avec trois de ses cousins Jemtchoujnikov - des fables, des satires et des parodies publiées dans la presse sous le pseudonyme collectif de Kozma Prutkov, personnage fictif qui devint rapidement le prototype du bureaucrate borné.

Il exprime ses idées, non sans didactisme, dans des œuvres à thème historique notamment une trilogie dramatique : "La Mort d'Ivan le Terrible" (1866), "Le Tsar Fédor" (1868), "Le Tsar Boris" (1870).

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Citations et extraits (7) Ajouter une citation
J’ai oublié de vous dire, mesdames, que, lorsque les Serbes soupçonnent quelqu’un de vampirisme, ils évitent de le nommer par son nom ou de le désigner d’une manière directe, car ils pensent que ce serait l’évoquer du tombeau. Aussi, depuis quelque temps, Georges, en parlant de son père, ne l’appelait plus que le vieux.
Il se passa quelques instants de silence. Tout à coup, l’un des enfants dit à Sdenka, en la tirant par le tablier :
– Ma tante, quand donc grand-papa reviendra-t-il à la maison ?
Un soufflet de Georges fut la réponse à cette question intempestive.
L’enfant se mit à pleurer, mais son petit frère dit d’un air à la fois étonné et craintif :
– Pourquoi donc, père, nous défends-tu de parler de grand-papa ?
Un autre soufflet lui ferma la bouche. Les deux enfants se mirent à brailler et toute la famille se signa.

Nous en étions là quand j’entendis l’horloge du couvent sonner lentement huit heures. À peine le premier coup avait-il retenti à nos oreilles que nous vîmes une forme humaine se détacher du bois et s’avancer vers nous.
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Alekseï Konstantinovitch Tolstoï
             — Il n'en manque pas de ces merveilleux accouplements du verbe et de la lumière…



— Il n'en manque pas de ces merveilleux accouplements du verbe et de la lumière, — mais celui-là seul peut les rendre qui sait entendre et voir, — qui, ayant surpris un simple fragment de contour, une consonance, un mot, — en façonne une œuvre entière, à l'étonnement de l'humanité. — Oh ! entoure-moi de ténèbres, poète, entoure-toi de silence, — sois aveugle et solitaire comme Homère, sourd comme Beethoven, — mais ouvre d'autant plus attentivement l'oreille de ton âme, — et comme à l'approche de la flamme les lignes incolores d'un écrit mystérieux — se montrent soudain, ainsi devant toi des images apparaîtront tout à coup, de l'ombre surgiront des colorations de plus en plus vives, des formes de plus en plus tangibles, — et d'harmonieuses alliances de mots se combineront en un sens lumineux… — À cet instant, écoute, regarde, en retenant ton haleine, — puis, à l'heure de l'effort producteur, rappelle-toi ces visions fugitives.

(1855-65)


//Traduit du russe par Emmanuel de Saint-Albin.
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Il y avait surtout une légende populaire qui m'avait toujours donné la chair de poule : on prétendait que parfois dans cette forêt les voyageurs étaient poursuivis par un homme gigantesque, d'une pâleur et d'une maigreur effrayantes, qui courait à quatre pattes après les voitures et s'efforçait d'en saisir les roues en poussant des cris et en demandant à manger.

"Le rendez-vous dans trois cents ans"
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Tandis qu'il s'apprêtait à se coucher, Rounievski jeta encore un regard au portrait, qui lui rappelait tant les traits du visage à présent gravé dans son cœur.
"Si l'on s'en remet à toutes les lois du fantastique, se dit-il, voilà un portrait qui doit absolument prendre vie et me conduire dans quelque souterrain jusqu'à son squelette intact !"

"Oupires"
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Pareil à vous, je ne croyais alors à rien de ce que les gens sont convenus de nommer "surnaturel" ; mais en dépit de cela, j'entendais souvent résonner en mon sein d'étranges échos qui venaient ébranler ma conviction. J'aimais à leur prêter l'oreille, parce qu'en comparaison de la prose glacée du monde où nous vivons, celui qui s'ouvrait alors à moi offrait un contraste qui me ravissait. Cependant, je contemplais les tableaux qui se déployaient devant moi comme un spectateur observe un drame non dénué d'intérêt. Le jeu animé des acteurs le transporte, mais il sait au fond de lui-même que les coulisses sont en papier et que le héros, une fois quittée la scène, troquera son casque pour un bonnet.

"Oupires"
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Serait-il possible, me dis-je, que Sdenka ne fût pas la jeune fille pure et innocente qu'elle semblait être il y a deux ans ? [...] Et moi qui croyais la connaître ! Mais qu'importe ! Si Sdenka n'est pas une Diane comme je l'ai pensé, je puis bien la comparer à une autre divinité, non moins aimable et, vive Dieu ! je préfère le rôle d'Adonis à celui d'Actéon !
Si cette phrase classique que je m'adressais à moi-même vous paraît hors de saison, mesdames, veuillez songer que ce que j'ai l'honneur de vous raconter se passait en l'an de grâce 1758. La mythologie alors était à l'ordre du jour, et je ne me piquais pas d'aller plus vite que mon siècle. Les choses ont bien changé depuis, et il n'y a pas fort longtemps que la révolution, en renversant les souvenirs du paganisme, en même temps que la religion chrétienne, avait mis la déesse Raison à leur place. Cette déesse, mesdames, n'a jamais été ma patronne quand je me trouvais en présence de vous autres et, à l'époque dont je parle, j'étais moins disposé que jamais à lui offrir des sacrifices.

"La famille du vourdalak"
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Alekseï Konstantinovitch Tolstoï
             Tu te fais illusion…



             Tu te fais illusion, artiste, si tu te crois le créateur de tes œuvres. — De toute éternité, elles ont flotté dans notre air, invisibles aux yeux. — Non, ce n'est pas Phidias qui a donné l'être à son célèbre Jupiter olympien ! — Aurait-il pu imaginer ce front, cette crinière de lion, — ce regard séduisant et fascinateur sous ces sourcils gros de tempêtes ? — Non, Gœthe n'a pas créé son grand Faust : — le costume seul est d'un Allemand d'autrefois, mais dans sa réalité intime, dans son essence, — Faust ressemble trait pour trait à son éternel modèle ! — Et quand Beethoven trouva sa marche funèbre, — tira-t-il de lui-même cette suite d'accords où le cœur se navre, — cette lamentation d'une âme inconsolable de la perte de son idéal sublime, — cet écroulement de mondes lumineux dans l'abîme désespéré du chaos ? — Non, de tels sons ont gémi de tout temps dans l'infini de l'espace, — et lui, sourd pour cette terre, a deviné ces sanglots inouïs.


(1855-65)

//Traduit du russe par Emmanuel de Saint-Albin.
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