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Critiques de Alexandra Koszelyk (377)
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À crier dans les ruines



Ukraine, Pripyat, ville proche de Tchernobyl. 



Léna et Yvan, jeunes enfants, se rencontrent au square. Un lien fort se noue entre eux, ils inventent une langue, des codes, se comprennent d'un regard. "Les hautes herbes folles s'écartaient sur leur passage, elles étaient une haie d'honneur païenne."



À l'adolescence leur amitié se mue en amour… sans se le dire.



Vient le 25 avril 1986, survient la catastrophe, l'incendie de la centrale nucléaire.



Lena quitte l'Ukraine pour la France le lendemain avec ses parents. Elle est convaincue qu'Ivan est mort. 



Ivan se gâche dans l'alcool.



La vie des familles qui ont voulu ou n'ont pas eu le choix de rester proche de leur terre est cruelle, les maladies, le rejet, les doutes, les fantômes. La nature elle se forge de nouveaux passages.



Chaque année Ivan écrira une lettre à Lena, des lettres qui resteront chez lui dans une boîte. 



Dès la première page du roman, Lena revient dans son pays natal en Ukraine, elle foulera les ruines touristiques de Tchernobyl. Tentera de retrouver ce qui lui a manqué. 



Un premier roman aux sujets intéressants (centrale nucléaire, Tchernobyl, exil, retour au pays natal ), cependant je suis mitigée … j'ai apprécié la plume poétique mais elle était bardée de trop de références littéraires, des symboles étaient beaucoup trop nombreux et ont rendu la lecture assez lourde finalement et j'ai ete gênée par des facilités au niveau des liens, de plus l'issue était évidente dès le début. L'autrice à un grand potentiel, l'écriture est douce.







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L'Archiviste

Il y a parfois des romans qui vous ouvrent des portes, des romans qui sont des enchantements en même qu’ils vous en offrent de nouveaux. « L’archiviste » est de ceux-ci, Alexandra Koszelyk y fait dialoguer les époques et les artistes ukrainiens de manière lumineuse.



K vit avec sa mère malade. Alors que la guerre fait rage, elle veille sur des chefs d’œuvres enfuis dans les sous-sols de la ville. Sa mère ignore tout de l’enfer qui s’est déchaîné sur son pays. Un jour, un homme à chapeau demande à K de falsifier des œuvres d’art en échange de la vie de sa sœur. Il veut qu’elle enlève ce qui fait l’identité ukrainienne des œuvres d’art. K est prise entre son attachement aux œuvres, à son pays et à sa famille. Elle doit alors faire preuve de créativité pour contrer les volontés destructrices de son bourreau.



A mesure que K entreprend de falsifier les œuvres, des ombres s’amoncellent autour d’elle et l’entrainent dans des époques lointaines. L’impétueuse Alla Horska comme la passionnée Maria Primatchenko lui donnent une leçon de courage et de dignité. Dans la figure du cosaque ou dans celle de Taras Chevtchenko, elle puise l’énergie pour résister. L’ombre de Sonia Delaunay ou de Gogol accompagne sa lutte. Au milieu de ce panthéon d’artistes, K entretient l’espoir et la lumière. Ceux qui se sont dressés avant elle pour la liberté, les grandes œuvres qui ont traversé le temps deviennent des guides, des raisons de croire encore.



En suivant K dans les tunnels de ses archives, nous plongeons dans une culture bouillonnante et porteuse de liberté. Le lecteur découvre, ébloui, la richesse d’un peuple sans cesse menacé. Nous sommes saisit par la vitalité créatrice comme par le nombres d’épreuves douloureuses traversés par les ukrainiens. Alexandra Koszelyk, en même temps qu’elle construit une intrigue immersive, nous ouvre des possibilités d’explorations futurs. On sort de ce livre l’esprit en alerte, saisit de nouvelles urgences. Elle nous rappelle le pouvoir de l’art et comment il peut porter des idéaux à travers les époques. Elle rend hommage aux artistes qui se sont dressés pour la liberté et dont les combats nous guident. J’ai désormais envie de relire « La prose du transsibérien » dont les vers et les couleurs de Sonia Delaunay m’avaient tant émue. Je veux découvrir la poésie de Taras Chevtchenko et de Lessia Oukraïnka. Et enfin il me tarde de fouiller internet à la recherche des œuvres de Alla Horska et Maria Primatchenko. Quel bonheur quand la littérature se fait passeuse, quand le roman invite à mille nouvelles explorations. Merci Alexandra pour ce cadeau, pour tout ce que ce livre à suscité en moi. « L’archiviste » renferme des trésors à découvrir, des pépites cachées que vous devez découvrir.
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L'Archiviste

J’ai acheté le dernier roman d’Alexandra lors d’un voyage à Brest, à la librairie Dialogues. Et c’est toujours une émotion de voir ainsi en bonne place les livres d’une copine de blog, devenue à présent une autrice confirmée, alors que je participais autrefois à son atelier d’écriture sur internet. Quel chemin parcouru ! … Dans ce roman à la couverture bleue et jaune, Alexandra évoque l’Ukraine, le pays de ses ancêtres, malmené par la guerre. Son personnage principal est une jeune femme, K., archiviste. Souvent seule, veillant tard, passionnée par son travail, elle a pour tâche de protéger des œuvres d’art mises à l’abri. Le reste de son temps, elle le passe auprès de sa mère, dont la santé semble se dégrader, après sa dernière attaque cérébrale. Etant sans nouvelles de sa sœur jumelle Mila, K. a décidé de mentir, pour ne pas perdre espoir et préserver sa mère. Un jour, elle reçoit à la bibliothèque la visite de l’homme au chapeau, un personnage énigmatique, mais qui est sans conteste du côté de l’ennemi. Il lui demande de falsifier des documents ukrainiens importants, fondateurs, afin de tenter de modifier l’Histoire et la perception future de cette guerre. Pour arriver à ses fins, il utilise le chantage. Mila serait entre leurs mains. D’abord atterrée par ce qui lui est demandé de faire, K. découvre en elle des ressources dont elle n’imaginait pas l’existence… Même si le roman d’Alexandra Koszelyk se confronte, bien sûr, à la barbarie d’un pays envahi et traumatisé, il nous entraîne aussi dans ce qui fait sa beauté. En effet, les falsifications dont K. se charge nous permettent à chaque fois de découvrir un artiste, de voyager quelques temps avec lui dans sa poésie, ses rêves et sa vérité. Les fantômes de l’Ukraine veillent. Et j’ai vraiment adoré être ainsi emportée dans une atmosphère mêlant fantastique, démarche artistique et rêveries, et qui a littéralement fait battre mon coeur un peu plus vite. Ce livre est vraiment très beau, d’une grande force poétique, et rend hommage au courage plein d’espoir des ukrainiens.
Lien : https://leslecturesdantigone..
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À crier dans les ruines

Un très beau roman sur l'exil, l'héritage, l'histoire, la famille qui résonne comme un cri du coeur. L'auteure aborde la catastrophe de Tchernobyl sous un nouveau jour, celui des humains qui l'ont vécu.



On voit les réactions au moment de la catastrophe, la panique, la difficulté de choisir entre rester malgré le danger ou partir en abandonnant ses racines. On voit les conséquences après pour ceux qui sont restés, ceux qui sont partis sans regrets et ceux qui se sentent rappelés sur la terre de leurs ancêtres.



J'ai trouvé l'histoire d'amour très touchante. Pas trop fleur bleue, juste réaliste sur l'avenir d'un amour de jeunesse séparé par l'histoire et les événements.



Tout ceci résonne évidemment avec la nouvelle tragédie qui frappe l'Ukraine actuellement et les millions de personnes confrontées à ce choix de partir ou rester pour lesquelles on ne peut que imaginer les conséquences dans le futur.



La plume de Alexandre Koszelyk est douce et fluide et on avale les chapitres sans s'en rendre compte.
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La dixième muse

Voilà un roman touchant, délicat, optimiste, qui fait du bien.



J'ai été interpelée par cette magnifique couverture, signée Elena Vieillard. Elle est bucolique et romantique. Elle reflète parfaitement le roman. La dixième muse est sorti en janvier 2021 aux Forges de Vulcain.



On suit Florent, un homme qui ressemble à tout un chacun, et qui mène une vie assez banale, dans sa découverte du poète Apollinaire. Un jour qu'il se promène au Père Lachaise, il se retrouve devant la tombe du poète, et ramasse à côté de la tombe un petit bout de bois. Dès lors, Florent va ressentir des choses, entendre et voir des personnes qui ont connu le poète, se fondre dans la peau de ses Muses. Commence alors un dialogue entre Florent et Apollinaire, un jeu d'échos entre le passé et le présent, des similitudes étranges entre les deux époques.



J'ai beaucoup aimé ce roman à plusieurs titres. D'abord, la plume d'Alexandra Koszelyk est maîtrisée, poétique. Faite d'images, d'échos et musicale, sa langue nous berce, nous entraîne dans les pas de Florent à la rencontre de la Poésie pure.



La rencontre du narratif et de la poésie d'Apollinaire fonctionne très bien. Ce mélange est fluide, parfois des poèmes sont retranscrits en entier, en guise d'intermède, le plus souvent des vers s'échappent des pensées de Florent ou des paroles d'un personnage. Apollinaire semble nous parler directement...



Les nombreux allers et retours dans le passé, associés à des chapitres centrés sur différents personnages, créent un roman choral, vertigineux. On découvre l'Homme derrière le Poète, par le biais d'instants intimes racontés par ses Muses.



Surtout, le roman crée un quotidien nouveau. Florent est un homme commun, qui mène la vie que nous menons tous, avec son quotidien routinier, ses blessures passées, ses responsabilités, ses projets. Cela peut nous paraître bien gris, et fade, parfois. Mais l'autrice nous montre que la magie n'est jamais loin, cachée derrière un voile assez fin qu'il suffit de soulever. Elle crée donc un roman empli de réalisme magique, entre onirisme, hallucinations et réalité métamorphosée. La beauté pure de la Poésie, de la délicatesse, la magie du Beau... tout est là, il suffit de regarder, d'être attentif et à l'écoute.



C'était une lecture vraiment parfaite en ce moment peu réjouissant, de début d'année gris, peu optimiste, où il semble que la magie a quitté notre vie. Alexandra Koszelyk nous redonne des raisons d'y croire, d'espérer, et cela fait du bien. Elle nous rappelle avec justesse que le Beau est là, la poésie partout, et qu'un poète ne meurt jamais vraiment.
Lien : https://zoeprendlaplume.fr/a..
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À crier dans les ruines

Ce roman s'ouvre sur le retour de Léna à Pripiat, la ville voisine de Tchernobyl où elle vivait avec ses parents, une ville construite au début des années 1970 et qui se voulait l'une des vitrines modernes de l'URSS. Mais en moins d'une semaine, la ville sera vidée de ses occupants : au coeur de la "Zone" (sous-entendue contaminée), Pipriat est maintenant une ville fantôme dans laquelle les animaux errent et qui a été reprise par la nature... Et pourtant, derrière le danger, derrière la mort, rodent la vie et l'espoir.



Avec une écriture à la fois délicate et puissante, Alexandra Koszelyk livre une histoire d'amour et de résilience. Elle rappelle combien un arrachement comme celui que va vivre Léna peut être un traumatisme et marquer toute sa vie future. Pour un premier roman, j'ai trouvé très peu de faiblesses et de lacunes, je me suis laissée envahir par l'univers poétique créé par les mots d'Alexandra.
Lien : http://croqlivres.canalblog...
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À crier dans les ruines

Léna et Ivan ont l’innocence de leurs treize ans. Ils vivent à Pripiat, ville artificielle créée de toute pièce pour les techniciens de la centrale. Ils sont amoureux.



Après l’explosion, la famille de Léna n’emporte rien, en quelques minutes ils prennent le bus vers Kiev. Pripiat ne sera évacuée officiellement que le surlendemain. Ivan, comme quelques irréductibles, resterait avant d’être contraint par l’armée de partir. Il leur faudra abandonner ce qui hier constituait leur vie.



Mais du haut de leurs treize ans difficile d’aller à l’encontre de sa famille pour retrouver un amour perdu. Léna part en France, elle croit Ivan mort. Ivan revient sur la zone et attend le retour de Léna.



Une belle plongée dans la tragédie de Tchernobyl et ses conséquences sur la population de Pripiat. Une histoire d’amour touchante. Un roman sur le déracinement. Un très beau premier roman.
Lien : https://eemmabooks.wordpress..
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À crier dans les ruines

J'ai été marquée par la douceur de ce récit. Malgré un thème dur, le livre racontant la séparation de deux adolescents suite à l'explosion de Tchernobyl, il n'y a pas de pathos. Lena va partir en France quand Yvan restera sur sa terre natale. Ils vivront chacun une vie très différente. Le livre nous offre leurs deux destins croisés : la déracinée et le survivant au cœur de la tempête, avec comme gouvernail l'amour qui les unit.

C'est aussi un grand cri du cœur pour tous les exilés qui ne peuvent oublier leurs racines.

Et que dire du travail fait sur la couverture? Elle illustre parfaitement la description de Prypiat donnée dans le livre: un mélange de murs gris où la nature reprend ses droits de façon brutale mais admirable.

Vous l'aurez compris, j'ai passé un très bon moment avec ce roman. Il offre un point de vue original et plein d'espoir sur cette catastrophe. .
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À crier dans les ruines

Des coquelicots, des fleurs de trèfle. Et à l'horizon la centrale. C'est le paysage que connait Léna. Elle vit en Ukraine, à Pripiat, en 1986. Une enfance ordinaire avant la catastrophe qui va bouleverser l'histoire et mettre à mal l'URSS.

Des coquelicots, des fleurs de trèfle. Et à l'horizon la centrale. Quand Léna s'installe avec sa famille dans le Cotentin, le paysage n'est pas si étranger. Si ce n'est la mer.

Léna en prenant la route de l'exil, laisse derrière elle tout ce qui lui appartenait. Tout ce qu'elle aimait. Celui qu'elle aimait. Ivan, son ami, son âme sœur. Il attendra une lettre de sa part. Elle cherchera des signes de sa présence.



Ce livre est composé de mille petites choses qui font écho en moi. Les chemins du Cotentin, les contes, qu'ils soient ukrainiens ou normands, Barbey d'Aurevilly, la lecture comme moyen de vivre le monde tout en s'en protégeant. On est aussi entouré d'une ambiance particulière. La radiation est ésotérique, elle passe à travers les santons sculptés par Ivan ou une histoire racontée au coin du feu sur une île italienne. Ce qui irradie c'est la chaleur de ces deux êtres qui ont été séparés physiquement mais qui restent liés à jamais. C'est toujours l'histoire familiale qu'il faut porter, parfois sans s'en rendre compte, et dépasser pour créer son sillon à soi.

Un roman à l'atmosphère chargée de particules magiques qui donneront à Tchernobyl une aura que vous ne lui soupçonnez pas.
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À crier dans les ruines

Une tension palpable.

Des larmes au coin des yeux.

Le vent qui s’engouffre .

Des souvenirs d’enfance.

.

[ leurs mains ne se lâchaient jamais ...]

.

La nature qui pleure .

Des visions qui hantent .

Les yeux effrayés .

.

[ il est des images qu’on garde à l’abri des creux de nos cicatrices ]

.

Des souffles courts .

Les mots qui débordent .

.

[un soir, en sortant du collège, elle courut se réfugier à l’abri des menhirs. Seule face à l’océan, elle cria dans les ruines. Elle revint avec un cœur funambule : l’absence piétinait sa peine et l’espoir réunis. ]

.

Les regards perdus .

Tant d’espérances emmurées .

De pensées mélancoliques .

.

[ il est des silences remplis d’autres silences ]

.

Un beau premier roman .

Une lecture émouvante , forte .

Tout en sensibilités et émotions .

Une catastrophe humaine .

Et surtout une ode à la vie , à la liberté .

Tout en Amour .

Conté avec poésie et mélancolie .

.

Merci Alexandra Koszelyk pour cette belle lecture .
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À crier dans les ruines

Dévoré. Englouti. Avalé en quelques heures et en ressortir K.O.

Un énorme 💙 pour [ 𝘈 𝘤𝘳𝘪𝘦𝘳 𝘥𝘢𝘯𝘴 𝘭𝘦𝘴 𝘳𝘶𝘪𝘯𝘦𝘴. 𝘈𝘭𝘦𝘹𝘢𝘯𝘥𝘳𝘢 𝘒𝘰𝘴𝘻𝘦𝘭𝘺𝘬 ]



Ou comment mettre de l'amour, de la beauté et de la poésie au milieu d'une épouvantable catastrophe.

Ukraine. Pripiat. Ivan et Lena. Lena et Ivan. Jeunes enfants de 13 ans, inséparables , amoureux sans vraiment le réaliser. Et puis... 26 avril 1986: le réacteur 4 de Tchernobyl explose.



[ Je vous passe les détails de ce désastre , la série tv sur @canalfr Chernobyl est très bien réalisée. ]



Pour Ivan et Lena, c'est une tragédie qui commence. D'abord la séparation forcée , la fuite à l'ouest pour l'une, la déportation dans d'autres lieux de vie pour l'autre. Aucun moyen de communication entre eux. Comment continuer à vivre? Comment se , reconstruire ? Trouver son identité ?

De nombreux rappels historiques contemporains ( famine organisée en Ukraine par les soviétiques , guerre froide USA/URSS , chute du mur de Berlin,...) mais aussi des chapitres consacrées à l'Histoire remontant jusqu'à l'Antiquité avec ses croyances, ses mythes. Très instructif et passionnant.





Une grande part du récit est également réservée à la Nature qui reprend à Pripiat tous ses droits, droits que l'Homme avait écrasés, bafoués.



Une belle histoire magique, simple à lire; il n'y a qu'à se laisser porter.



Merci aux éditions @auxforgesvulcain pour avoir publié ce 1er roman et lui avoir donné cette superbe couverture tout en symbolique. Lisez ce roman et vous ne regarderez plus les coquelicots de la même manière, si toutefois vous arrivez encore à en trouver dans nos champs aseptisés par L'Homme.



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À crier dans les ruines

Un roman que je découvre grâce aux 68 premières fois. Et quelle chance !!

Ce livre est à la fois touchant, émouvant par son histoire d'amour.

Il est percutant, révoltant par la catastrophe survenue à Tchernobyl : les décès, les maladies, les migrations, l'exil, les secrets, les monsenges. Et cela, il n'y a pas si longtemps !!

On retrouve également les légendes et mythes de l'Ukraine, ce qui amoindri la douleur de cet événement.

L'auteure a su mettre en avant la poésie du paysage. La chronologie du texte est claire. Le style d'écriture simple et efficace.

Le retour au pays, à ses racines est parfois un choix difficile mais cela fait partie de notre destin ...

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À crier dans les ruines

Parmi les 23 titres sélectionnés pour les 68 premières fois de la session septembre 2019, je ne les aurai pas tous lus mais je suis contente d’avoir pu lire le roman d’une consoeur. Il s’agit du roman A crier dans les ruines d’Alexandra Koszelyk. La couverture avait attiré mon œil et j’étais impatiente de le recevoir.

Voici la présentation de l’éditeur – aux forges de Vulcain

Tchernobyl, 1986. Lena et Ivan sont deux adolescents qui s'aiment. Ils vivent dans un pays merveilleux, entre une modernité triomphante et une nature bienveillante. C'est alors qu'un incendie, dans la centrale nucléaire, bouleverse leur destin. Les deux amoureux sont sépares. Lena part avec sa famille en France, convaincue qu'Ivan est mort. Ivan, de son côté, ne peut s'éloigner de la zone, de sa terre qui, même sacrifiée, reste le pays de ses ancêtres. Il attend le retour de sa bien-aimée. Lena grandit dans un pays qui n'est pas le sien. Elle s'efforce d'oublier. Un jour, tout ce qui est enfoui remonte, revient, et elle part retrouver ce qu'elle a quitté vingt ans plus tôt.



Ce récit est émouvant à plusieurs titres. Il rappelle que les histoires d’amour des enfants sont éternelles, elles transcendent les lieux, les temps, les conflits. Cependant point de mièvrerie ni de sentimentalisme bon marché sous la plume d’Alexandra Koszelyk, bien au contraire, elle décrit avec subtilité et douceur le manque, le vide que crée l’absence de l’autre et ici l’absence du lieu originel, deux entités liées et indissociables.

Les personnages sont touchants. L’exil forcé de Lena, le silence de ses parents, le refus du passé sont des déchirures pour cette jeune fille qui n’aura de cesse de les combler par son métier, par ses rencontres. La solitude d’Ivan, la confrontation à la mort, à l’exclusion rendent ce personnage à la fois terriblement dur et fragile. Ces deux âmes blessées, victimes de Tchernobyl, Roméo et Juliette des temps modernes, rappellent que derrière la catastrophe nucléaire des hommes, des femmes, des adolescents, des enfants, des générations futures ont volé en éclats !

J’ai aimé l’écriture poétique de l’auteure, l’importance qu’elle accorde à la poésie de la nature notamment à travers le personnage d’Ivan. Pour moi, ce fut une lecture agréable, à la fois prenante et douce.

En résumé : un joli premier roman qui donne envie de découvrir les autres histoires d’Alexandra Koszelyk.

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À crier dans les ruines

Ce fut une belle lecture, une très belle histoire, émouvante.

La plume de l’autrice est belle. Elle nous transporte dans les années 1980 en Ukraine.

C’est un livre assez court et rapide à lire mais il est tout autant chargé d’émotions, on ressent le déchirement de l’exil, du déracinement de sa terre d’origine.
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À crier dans les ruines

Un magnifique roman qui aborde conjointement les thèmes de l'exil, de l'enfance, de l'amour, de l'oubli, des racines, du transgénérationnel (famine ukrainienne des années1930 Holodomor) sur fond de catastrophe nucléaire de Tchernobyl.

Léna et Ivan vivent près de Tchernobyl dans la ville soviétique moderne de Pripiat en 1986. Ils s'aiment depuis leur plus jeune âge d'un amour pur et total. La catastrophe les sépare : Léna part en France, Ivan reste. Ils évoluent dans deux mondes séparés mais ne s'oublient pas. Léna grandit difficilement car sa mère la pousse à oublier ses racines. Léna s'aide de sa grand-mère attachée à ses racines ukrainiennes, de la littérature et de la Nature car ce roman est aussi une ode à la Nature, une Nature qui survit à tout ou presque puisque la forêt proche de Tchernobyl a su renaitre de ses cendres, une forêt luxuriante, une zone verte dont on pourrait presque oublier qu'elle est contaminée par les radiations.

Ivan et sa famille sont restés et le roman nous raconte les conséquences de la catastrophe pour eux et les habitants de la zone, l'oubli impossible pour Ivan.

Un roman poétique, écologique, onirique et réaliste tout à la fois.
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L'Archiviste

Je n'avais pas encore eu l'occasion de participer à la Masse Critique Littérature : c'est désormais chose faite avec ce roman profondément d'actualité. Merci Babelio et Aux forges de Vulcain pour cet envoi ! 



Le résumé de l'éditeur étant vraiment parfait à mon sens, il serait inutile de le paraphraser. Passons à la chronique ! 



Dès les premières pages, le ton est posé avec l'évocation des ravages de la guerre en Ukraine et des conséquences sur les vies de ses habitants (l'«envahisseur» n'est d'ailleurs jamais nommé explicitement). Le contexte et le portrait de K. nous sont exposés très brièvement, en insistant sur son profond attachement à ses racines et à sa culture, ce qui rend d'autant plus ignoble le chantage dont elle va être victime. On ne connaîtra d'ailleurs jamais l'identité de ce diabolique Homme au chapeau, symbole de la domination culturelle, de la censure et du révisionnisme qu'ont de tout temps imposés des envahisseurs sur l'objet de leurs conquête, et qui sont appliqués encore aujourd'hui… 



Mais en plus de dénoncer l'absurdité du conflit, l'autrice utilise son roman pour rendre un puissant hommage à la culture Ukrainienne. En effet, chaque tâche confiée à K. par l'Homme au chapeau se rapporte à une œuvre emblématique ou à des événements ayant marqué l'histoire de son pays, et qui ont forgé l'esprit empreint de liberté de ses habitants. Le schéma se répète ici au fil des courts chapitres : découverte de la mission dans l'enveloppe, projection de K. dans le passé, retour dans le présent avec un élément de sa vision et parallèle avec un des propres souvenirs de l'archiviste. J'ai beaucoup apprécié cet aspect didactique : parcourir ainsi plusieurs siècles de cette histoire ukrainienne que je ne connaissais pas et faire la rencontre de grands artistes, figures historiques ou simples anonymes avait quelque chose de très émouvant. Du fait de la variété des thématiques abordées dans ces séquences, la redondance de cette construction ne m'a pas dérangé. 



Petit à petit, K. va gagner en confiance et défier cette autorité invisible qui cherche à la faire sombrer dans le désespoir avec un profond sadisme. Si la tension monte d'un cran dans les derniers chapitres, qui s'éloignent de la routine du travail de l'archiviste pour faire avancer les enjeux de l'intrigue, j'ai été un peu déçu par la conclusion, que j'ai trouvée trop vite expédiée par rapport au reste du roman. L'intention de l'autrice était sans doute de créer une rupture brutale, on peut dire que c'est réussi ! 



J'ai vraiment beaucoup apprécié la lecture de ce roman tout entier dédié à l'Ukraine, dont les couleurs sont même reprises sur la très symbolique illustration de couverture. L'amour de l'autrice pour le pays de ses origines et pour sa culture se dégage de chaque page, à travers ces fragments de vie du présent et du passé, avec beaucoup de nostalgie et de poésie. Un livre important, et un vrai plaidoyer pour l'espoir ! 
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Le sanctuaire d'Emona

Le road trip de quatre jeunes adultes tourne lentement mais irrémédiablement à la catastrophe, rappelant les cauchemars récurrents de l'héroïne, Séléné. L'histoire d'un "autre monde" s'entremêle au récit du voyage vers Ljubljana, épaississant le mystère qui entoure l'aventure...



Je n'avais pas lu de "roman fantastique pour jeunes adultes" depuis longtemps et j'avais très envie de me remémorer mon séjour en Slovénie. Le fait que l'autrice soit professeur de lettres classiques m'a encouragée à découvrir ce premier tome.

J'ai été déçue par le peu de liens avec la Slovénie, l'ambiance et le rythme tantôt lent, tantôt précipité (surtout dans les 60 dernières pages). Je ne me suis pas du tout attachée aux personnages, que j'ai trouvé fades et bardés de clichés sur les ado des années 2010. J'ai relevé plusieurs incohérences (confusion de noms, d'époque et de lieux, personnages quasiment occultés) au point de m'interroger sur le travail d'édition... Et enfin, vu la profession de l'autrice, je m'attendais à une écriture plus captivante et plus littéraire.

Malheureusement, j'ai été très déçue par ce roman, mais peut-être en attendais-je trop...
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Le sanctuaire d'Emona

La plume d’Alexandra KOSZELYK, je la connaissais pour avoir lu ses romans, « À crier dans les ruines » et « La dixième Muse », tous deux publiés Aux Forges de Vulcain. Elle franchit un nouveau cap avec « Le sanctuaire d’Emona » de la Collection R de Robert Laffont.



J’ai adoré retrouver la fluidité de la prose au service d’un roman, cette fois d’aventures, vraiment haletant. Il y a ce départ en vacances de Séléné, addict des réseaux sociaux. Alexandra KOSZELYK croque tendrement cette jeunesse en mal d’exister devenue experte dans la technique du recadrage, l’usage des filtres et autres animations pour séduire leurs followers.



Si elle prend du plaisir à ancrer le propos dans la réalité de notre XXIème siècle, la tournure des événements va bientôt prendre un tout autre chemin, celui de la mythologie, des contes et légendes, pour nous proposer un récit fantastique guidé par des forces cachées. Séléné et Irina sont attirées par le surnaturel. L’une sculpte des figurines aux pouvoirs obscurs, l’autre laisse son imagination déborder et dessine d’innombrables mangas. J’ai beaucoup aimé tous ces passages où la création artistique des deux adolescentes est l'expression de talents et explorée dans ce qu’elle a de plus impérieux.



Et puis, il y a la magie de l’histoire, une ville de Slovénie où les sculptures de dragons sont légions, une maison inquiétante, des apparitions, une grotte comme lieu d'apprentissages... Bref, tout y est pour en faire un roman captivant.



Il y a encore le traitement des émotions des deux jeunes filles, un brin lyrique, et la relation d'amitié qu'elles vont tisser ensemble au fil du livre pour se solidariser et affronter les éléments.



Enfin, il y a des valeurs. Ce roman, ce sont aussi des messages adressés aux jeunes adultes, une invitation à mesurer le sens de ce qui peut faire société. Le roman devient conte philosophique avec une dimension initiatique. Là aussi, les passages sont prodigieux.



Alexandra KOSZELYK nous enchante une nouvelle fois avec une plume éminemment descriptive, presque cinématographique.



Coup de ❤
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Le sanctuaire d'Emona

Entre mythe, nature et magie, Le sanctuaire d'Emona est une lecture pour finalement tout âge. Avec un suspens redoutable tout au long du roman, nous plongeons dans cet univers particulier où nous faisons connaissance de Séléné, une jeune adolescente torturée par des cauchemars persistants qui évolue dans un monde virtuel via les réseaux sociaux, et Irina, ado du même âge qui aime la nature, les santons et le tarot. Le recit démarre réellement lorsque le paysage de la Slovénie se dessine. L'atmosphère de ce roman est ensorcelante et l'intrigue qui se dessine au fil des pages est bien ficelée. J'ai aimé le lien qui se tisse entre Séléné et Irina. La magie et la mythologie présente dans le roman reste sobre sans trop en faire.  Bref, c'est une très belle découverte et j'ai hâte de connaître la suite.

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La dixième muse

Quand un auteur écrit un premier roman, forcément on l'attend au tournant pour le deuxième. Surtout quand le premier fut une telle merveille. Après son magistral "A crier dans les ruines", Alexandra Koszelyk passe le cap avec "La dixième muse" et ô combien. Lyrique, onirique, écologique, ce roman est un livre-monde, voire un roman-cosmos. Alors qu'il se trouve avec un ami au cimetière du Père Lachaise, Florent est irrémédiablement attiré par la stèle de Guillaume Apollinaire. Il trouve aussi sur place un morceau de bois qui l'attire étrangement. Une fois chez lui, le morceau de bois vibre, ainsi que se développe chez lui une obssession pour le poète. Et plus le bois vit, plus l'obsession va grandissante. A moins que ce ne soit l'inverse.

Impossible d'en dire plus sans trahir l'âme du roman, sa complexité (non pas dans le sens péjoratif) et sa richesse. Deux personnages sont au centre du récit. Apollinaire, force de la Nature, solide comme un chêne, mais déjà déraciné avant même la tempête de la grippe espagnole. Apollinaire et ses femmes, compagnes, muses. Neuf... Et la dixième, la Première, la primale. La poésie nourrie au sein originel de la Femme monde, puis à la sève de ses femmes, essences variées et toutes aimées. Le deuxième personnage ? Une source éternelle d'inspiration, celle qui est là en nous, pour nous dont elle se nourrit et à qui il ne faut pas oublier de rendre la pareille sous peine qu'elle ne nous détruise. Et c'est certainement le principal à retenir : l'osmose.

Alexandra Koszelyk nous fait là l'offrande d'une écriture riche et dense comme l'argile dont on fait les plus beaux tanagras, puis délicate et aérienne telles les branches d'arbre légères qui tutoient le ciel. Des morceaux de phrase tels des épithètes homériques. Etant émerveillée par la beauté et la force de la nature, et fascinée par les mythes antiques, j'ai embarqué pour suivre le flot d'une rivière dont les rives sont nature et littérature, se rejoignant en un pont par-dessus les étoiles. Apollinaire disaient qu'il était grand temps de les rallumer. Alexandra Koszelyk l'a fait.
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