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Les premiers romans de la rentrée littéraire de septembre 2019
Liste créée par nicolasbabelio le 10/07/2019
70 livres. Thèmes et genres : rentrée littéraire , premier roman

Cette année, ce sont pas moins de 82 auteurs qui voient leur premier roman paraître lors de la grand-messe éditoriale de septembre. Avec une répartition qui se rapproche toujours plus de la parité (42 hommes, 39 femmes), voilà une moisson de livres qui promet encore de belles découvertes. On aurait aimé vous proposer une liste exhaustive, mais il est encore un peu tôt pour ça, donc n'hésitez pas à ajouter les premiers romans que vous avez repérés !



1. L'allée des manguiers
Lucie Delvert
3.50★ (28)

Premier volet de la série "La femme du diplomate", L'allée de manguiers raconte une première expérience d'expatriation en Tanzanie, les déboires, l'amour, la vie d'une jeune femme étudiante en géographie tropicale qui rencontre un diplomate à la dérive, comme elle.
2. La chaleur
Victor Jestin
3.45★ (814)

« Oscar est mort parce que je l’ai regardé mourir, sans bouger. Il est mort étranglé par les cordes d’une balançoire. » Ainsi commence ce court et intense roman qui nous raconte la dernière journée que passe Léonard, 17 ans, dans un camping des Landes écrasé de soleil. Cet acte irréparable, il ne se l’explique pas lui-même. Rester immobile, est-ce pareil que tuer ? Dans la panique, il enterre le corps sur la plage. Et c’est le lendemain, alors qu’il s’attend chaque instant à être découvert, qu’il rencontre une fille. Ce roman est l’histoire d’un adolescent étranger au monde qui l’entoure, un adolescent qui ne sait pas jouer le jeu, celui de la séduction, de la fête, des vacances, et qui s’oppose, passivement mais de toutes ses forces, à cette injonction au bonheur que déversent les haut-parleurs du camping.
3. À la demande d'un tiers
Mathilde Forget
3.42★ (224)

« La folie n’est pas donnée à tout le monde. Pourtant j’avais essayé de toutes mes forces. » C’est le genre de fille qui ne réussit jamais à pleurer quand on l’attend. Elle est obsédée par Bambi, ce personnage larmoyant qu’elle voudrait tant détester. Et elle éprouve une fascination immodérée pour les requins qu’elle va régulièrement observer à l’aquarium. Mais la narratrice et la fille avec qui elle veut vieillir ont rompu. Elle a aussi dû faire interner sa sœur Suzanne en hôpital psychiatrique. Définitivement atteinte du syndrome du cœur brisé, elle se décide à en savoir plus sur sa mère, qui s’est suicidée lorsqu’elle et Suzanne étaient encore enfants. Elle retourne sur les lieux, la plus haute tour du château touristique d’où sa mère s’est jetée. Elle interroge la famille, les psychiatres. Aucun d’eux ne porte le même diagnostic. Quant aux causes : « Ce n’est pas important de les savoir ces choses-là, vous ne pensez pas ? » Déçue, méfiante, elle finit par voler des pages du dossier médical qu’on a refusé de lui délivrer. Peu à peu, en convoquant tour à tour Blade Runner, la Bible ou l’enfance des tueurs en série, en rassemblant des lettres écrites par sa mère et en prenant le thé avec sa grand-mère, elle réussit à reconquérir quelques souvenirs oubliés. Mais ce ne sont que des bribes. Les traces d’une enquête où il n’y a que des indices, jamais de preuves.
4. Mon père, ce tueur
Thierry Crouzet
4.14★ (96)

« J'ai toujours eu peur de mon père. Je savais qu'il avait déjà tué au cours de la guerre d'Algérie. J'étais persuadé qu'il pouvait recommencer. » Thierry grandit dans l'ombre glaçante de Jim, élaborant des scénarios de fuite et se barricadant toutes les nuits dans sa chambre. Quelques années après la mort de ce père menaçant, le fils se plonge dans les photographies et les carnets où Jim ne parle que de la guerre. Il décide de partir à la recherche du fantôme, de retrouver par les mots celui qui avait été un jeune garçon à qui l'on avait appris à être un tueur. Car pour se garder de transmettre l'héritage de la violence, il faut en connaître la source.
5. Chroniques d’une station-service
Alexandre Labruffe
3.49★ (433)

« Je me dis que si la station-service explosait par accident, si je mourais sur mon lieu de travail et qu'un archéologue découvrait, dans cent ans, sur les ruines de son chantier, les morceaux de mon squelette d'athlète, mon crâne atypique, ma gourmette en or, à moitié calcinée, agrégée de pétrole et d'acier, il me déclarerait trésor national et je serais exposé au musée des Arts premiers. » Pour tromper l'ennui de son héros pompiste, Alexandre Labruffe multiplie les intrigues minimalistes, les fausses pistes accidentelles et les quiproquos érotiques. Comme s'il lui fallait sonder l'épicentre de la banalité contemporaine - un commerce en panne de sens, sinon d'essence - avant d'en extraire les matières premières d'une imagination déjantée.
6. Mangoustan
Rocco Giudice
3.41★ (115)

Trois femmes fragiles et puissantes. Après trente ans de vie commune, Laure est larguée par son mari, parti avec une employée de maison. Ukrainienne ambitieuse, Irina est l’épouse d’un Genevois de bonne famille, qui ne manque pas une occasion de lui faire sentir sa basse extraction. Ex-mannequin slovène, Melania a épousé un Priape à la crinière de feu et se retrouve First Lady contre son gré. Quels liens unissent ces trois femmes qui ne se connaissent pas? Des maris dominateurs et la volonté de s’émanciper ? Sans doute. Mais aussi un typhon répondant au doux nom de Mangoustan. Il s’apprête à balayer Hong Kong le week-end où chacune d’elles est venue s’y ressourcer.
7. À crier dans les ruines
Alexandra Koszelyk
3.95★ (953)

Tchernobyl, 1986. Lena et Ivan, deux adolescents amoureux l'un de l'autre, voient leur vie bouleversée par l'explosion de la centrale. Si Lena, croyant Ivan mort, part avec sa famille en France, Ivan, qui n'a pas pu quitter la zone, attend son retour. Déracinée, la jeune fille tente d'oublier son passé. Vingt ans plus tard, elle fait le chemin inverse, et repart en Ukraine.
8. 77
Marin Fouqué
3.44★ (276)

Ce matin, il a attendu le car scolaire avec les autres adolescents mais il n'est pas monté dedans. Aujourd'hui il va rester toute la journée seul sous l'abribus, à regarder passer les voitures, à laisser son regard se perdre sur la terre du "sept-sept", ce département de transition entre Paris et la glaise, à se noyer dans les souvenirs qui le lient à Enzo le Traître, à la fille Novembre, au grand Kevin.
9. Rhapsodie des oubliés
Sofia Aouine
3.73★ (965)

« Ma rue raconte l'histoire du monde avec une odeur de poubelles. Elle s'appelle rue Léon, un nom de bon Français avec que des métèques et des visages bruns dedans ». Abad, treize ans, vit dans le quartier de Barbès, la Goutte d'Or, Paris XVIIIe. C'est l'âge des possibles : la sève coule, le coeur est plein de ronces, l'amour et le sexe torturent la tête. Pour arracher ses désirs au destin, Abad devra briser les règles. A la manière d'un Antoine Doinel, qui veut réaliser ses 400 coups à lui. Rhapsodie des oubliés raconte sans concession le quotidien d'un quartier et l'odyssée de ses habitants. Derrière les clichés, le crack, les putes, la violence, le désir de vie, l'amour et l'enfance ne sont jamais loin. Dans une langue explosive, influencée par le roman noir, la littérature naturaliste, le hip-hop et la soul music, Sofia Aouine nous livre un premier roman éblouissant.
10. Loin
Alexis Michalik
4.04★ (4438)

Tout commence par quelques mots griffonnés au dos d'une carte postale : "Je pense à vous, je vous aime." Ils sont signés de Charles, le père d'Antoine, parti vingt ans plus tôt sans laisser d'adresse. Avec son meilleur ami, Laurent, apprenti journaliste, et Anna, sa jeune soeur complètement déjantée, Antoine part sur les traces de ce père fantôme. C'est l'affaire d'une semaine, pense-t-il... De l'ex-Allemagne de l'Est à la Turquie d'Atatürk, de la Géorgie de Staline à l'Autriche nazie, de rebondissements en coups de théâtre, les voici partis pour un road movie généalogique et chaotique à la recherche de leurs origines insoupçonnées.
11. À la conquête de l'homme rouge
Corinne Maier
2.00★ (23)

À l’aube de la quarantaine, Corinne Zed – écrivain à succès et spécialiste de Stendhal – voit sa vie lui échapper : son mari l’a quittée, elle n’a plus d’argent, plus d’inspiration et doit rendre les clés de sa luxueuse villa pour un studio dans un quartier populaire. Mais quand elle tombe sous le charme de Marco Di Giacopo, une figure de l’extrême gauche italienne, ancien poseur de bombes, partisan de la lutte des classes, Corinne décide de mordre la vie à pleines dents et de, surtout, réveiller sa conscience gauchiste pour séduire le révolutionnaire. Dans cette satire sociale où les punchlines succèdent aux dialogues mordants, Corinne Maier présente un portrait décapant d’une certaine bourgeoisie et propose un voyage iconoclaste à « gaucho-land ». Ce roman est une réflexion tour à tour inattendue, cruelle, et cocasse sur l’engagement, la politique, la gastronomie, la littérature, la révolution communiste et, bien évidemment, l’amour.
12. Louvre
Josselin Guillois
3.09★ (149)

Une femme veut un enfant. Une adolescente regarde ses seins pousser. Une comédienne se fait avorter. Trois femmes qui interrogent leur lien viscéral à la vie et à leur condition, trois journaux intimes en prise avec la guerre. Chacune a partie liée avec un homme, Jacques Jaujard, directeur du musée du Louvre au moment où, en ce mois de septembre 1939, la France entre en guerre contre l'Allemagne. Marcelle, Carmen, Jeanne : chacune, à sa manière, joue son rôle dans le déménagement des collections du plus grand musée d'Europe. Car, devant l'avancée des troupes du Reich, Jaujard a décidé de vider le Louvre, et de le cacher. Ainsi La Joconde, la Vénus de Milo, les bijoux des pharaons, les peintures de Rubens, tout dans l'urgence quitte Paris incognito, chargé dans des camions à cochons, roulant phares éteints vers des châteaux lointains...
13. Le bal des folles
Victoria Mas
4.00★ (10188)

Chaque année, à la mi-carême, se tient un très étrange Bal des Folles. Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres mousquetaires. Réparti sur deux salles – d’un côté les idiotes et les épileptiques ; de l’autre les hystériques, les folles et les maniaques – ce bal est en réalité l’une des dernières expérimentations de Charcot, désireux de faire des malades de la Salpêtrière des femmes comme les autres. Parmi elles, Eugénie, Louise et Geneviève, dont Victoria Mas retrace le parcours heurté, dans ce premier roman qui met à nu la condition féminine au XIXe siècle.
14. Protocole gouvernante
Guillaume Lavenant
3.08★ (369)

Dans une banlieue paisible, au sein d'une famille en apparence idéale, l'arrivée d'une gouvernante aux desseins mystérieux sème le trouble. Un premier roman hypnotique, très cinématographique et d'une grande puissance narrative.
15. J'ai des idées pour détruire ton ego
Albane Linÿer
3.25★ (145)

Léonie, 27 ans, a le flegme pragmatique. Elle travaille chez McDo pendant la journée, garde la petite Eulalie le soir et se laisse porter par la vie. C’est souvent l’image d’Angela qui lui vient quand elle ferme les yeux et se laisse aller à une douce rêverie ou à des fantasmes plus crus – car Léonie a souvent la dalle. Le jour où elle se retrouve avec Eulalie sur les bras, elle met les voiles, direction le sud de la France où, croit-elle, Angela, se languit depuis dix ans… Avec J’ai des idées pour détruire ton ego, Albane Linÿer nous offre un premier roman troublant sur le désir et ses limites. Quand la colère et la vengeance se substituent à l’amour, ne restent plus que les idées pour détruire l’ego de l’autre et la fuite en avant pour oublier.
16. Sale gosse
Mathieu Palain
3.93★ (1238)

Nés sous la mauvaise étoile. Louise est bien jeune lorsqu'on lui retire la garde de son bébé, Wilfried. Le garçon est placé dans une famille d'accueil. Elle vient le voir. Mais bientôt ses visites s'espacent. Des mères comme Louise, ils en rencontrent tous les jours. Le service de protection judiciaire de la jeunesse voit défiler les destins brisés de ceux qui, plus fragiles que d'autres, sont à la marge de la société. Lorsqu'ils recueillent Wilfried, ils ne savent pas encore qu'ils le reverront quelques années plus tard. Sale gosse nous entraîne dans le quotidien de ces héros ordinaires. Qui, à grand renfort de courage, tentent le tout pour le tout pour sauver ce qui peut encore l'être.
17. La petite conformiste
Ingrid Seyman
3.46★ (520)

Esther est une enfant de droite née par hasard dans une famille de gauche, au mitan des années 70. Chez elle, tout le monde vit nu. Et tout le monde - sauf elle - est excentrique. Sa mère est une secrétaire anticapitaliste qui ne jure que par Mai 68. Son père, juif pied-noir, conjure son angoisse d'un prochain holocauste en rédigeant des listes de tâches à accomplir. Dans la famille d'Esther, il y a également un frère hyperactif et des grands-parents qui soignent leur nostalgie de l'Algérie en jouant à la roulette avec les pois chiches du couscous. Mais aussi une violence diffuse, instaurée par le père, dont les inquiétantes manies empoisonnent la vie de famille. L'existence de la petite fille va basculer lorsque ses géniteurs, pétris de contradictions, décident de la scolariser chez l'ennemi : une école catholique, située dans le quartier le plus bourgeois de Marseille.
18. J'écris ton nom
Sylvestre Sbille
3.82★ (95)

" Youra convoque les forces de la nuit, comme dans un opéra magique, dans un conte maudit, un roman gothique. Il avance sans peur ni haine vers un destin déjà écrit. Il a décidé que tout était dit ; il n'y a plus qu'à faire. Les actes seront posés et advienne que pourra, son destin est en marche, et celui de tous ceux vers qui il roule. " Youra est un jeune médecin bruxellois, idéaliste, interdit d'exercer car juif. Avec sa bande d'amis, il continue de défier le couvre-feu, d'écouter de la musique prohibée, de refaire le monde. Ce soir d'avril 1943, Youra va même passer à l'action. Avec deux copains d'enfance, il a décidé de tenter ce que les partisans jugent insensé : arrêter le train qui part pour les camps. Séducteur, polyglotte, intellectuel jusqu'à l'obsession, Youra sait que la " nuit du train " fera de lui quelqu'un d'autre. Plongé dans les eaux troubles de la Résistance et confronté à celles de la collaboration, il interroge les motivations conscientes et inconscientes qui poussent à risquer sa vie, et à regarder l'ennemi dans le blanc des yeux.
19. L'imprudence
Loo Hui Phang
3.48★ (234)

Une jeune femme photographe qui vit à l'instinct, dans l'urgence de ses projets, de ses désirs, retourne dans son Laos natal pour l'enterrement de sa grand-mère. En compagnie de sa mère et de son frère aîné brisé par l'exil, en retrouvant son grand-père, elle réapprend ce qu'elle est, comprend d'où elle vient et les différentes ardeurs qui la travaillent, qui l'animent. Un premier roman audacieux, sensuel et délicat qui révèle le corps comme seul territoire de liberté.
20. Mort d'un requin-pèlerin
Théophile Boyer
2.25★ (13)

Lorsqu’il arrive sur la plage, Roland reconnaît tout de suite Irène, allongée sur le dos, les yeux protégés du soleil par le roman qu’elle est en train de lire. Voici deux ans qu’ils ont rompu. Roland rebrousse aussitôt chemin. Il se réfugie dans la maison familiale, toute proche, son Éden, là où veillent l’enfance, mille et un souvenirs et Ariane, sa nouvelle amie. Trop tard. C’est à dessein qu’Irène est revenue à Saint-Voran. De son amour avec Roland, elle avait tiré son premier livre, son premier succès. Depuis, les échecs se sont succédé. Elle pense trouver dans ce petit port du Finistère la force nécessaire pour réussir un roman de leur rupture dans la même veine que celui de leur passion. Pourtant, le mort ne risque-t-il pas de saisir le vif ? Même dans ce merveilleux paysage d’eau, de végétaux, de pierres et de nuages où règnent la mer et les grands horizons.
21. Jardin d'été
Hélène Veyssier
4.18★ (47)

Un soir de fête dans une maison, c’est l’été, Jean, petit garçon, voit sa mère s’enfuir avec un invité. Elle ne reviendra pas. Autour de cet événement s’entrecroisent des voix : cinq personnages, plus ou moins concernés, racontent et éclairent l’histoire de cette femme. Jean parle de sa vie sans elle et aussi d’une petite fille présente ce jour-là, son double inversé, qu’il retrouvera des années plus tard. Roman de la fuite et de la disparition, Jardin d’été livre avec subtilité le secret des êtres meurtris par l’absence. La décision irréversible de ce jour-là n’en finit pas d’étendre son voile sur les destinées croisées des personnages.
22. Des vies débutantes
Sébastien Verne
3.25★ (32)

Fin 1992, en bordure du Mississippi. Jeune photographe français, Adrien fait le taxi dans le Wisconsin et documente son périple américain : portraits de clients, paysages fluviaux. Repéré pour un de ces clichés, il est embauché par un centre photographique de prestige, dans le Maine. C’est là qu’il fait deux rencontres fondamentales : Gloria, la responsable de la galerie, qui détourne des tirages de grande valeur, et Travis, avec qui il se livre à des trafics de petite envergure. Mais le trio d’écorchés va s’embarquer sur un coup trop gros pour lui. Vingt ans plus tard, Adrien aura l’opportunité de retourner sur les lieux de cette jeunesse aventureuse… Roman d’apprentissage, Des vies débutantes est une ode à la liberté et aux grands espaces américains. Au fil des pages se dessine la trajectoire d’un homme qui s’est écarté malgré lui du chemin tracé pour se retrouver en marge de sa propre existence.
23. Après la fête
Lola Nicolle
3.12★ (165)

Dans le Paris d'aujourd'hui, Raphaëlle et Antoine s'aiment, se séparent, se retrouvent... pour mieux se séparer et s'engouffrer dans l'âge adulte. En quête de sens, ils ont du mal à trouver leurs repères. Arpentant les rues du quartier de Château-Rouge, Lola Nicolle nous plonge dans le Paris d'aujourd'hui. Après la fête raconte les ruptures qui font basculer dans l'âge adulte. Il y a d'abord celle – universelle – entre deux êtres, quand Raphaëlle et Antoine se séparent. Puis celle qui survient avec l'entrée dans le monde du travail, lorsque la réalité vient peu à peu éteindre les illusions et les aspirations de la jeunesse. Comment l'écart peut-il être aussi grand entre le métier que Raphaëlle a rêvé et le quotidien qu'on lui propose ? Comment se fait-il que l'origine sociale vienne alors se faire entendre avec force et puissance ? Comment faire pour que la vie, toujours, reste une fête ?
24. Boy Diola
Yancouba Diémé
3.62★ (93)

« Boy Diola », c’est ainsi qu’on appelait le villageois de Casamance venu à Dakar pour trouver du travail. Ce villageois, c’est toi, mon père, Apéraw en diola. À force de côtoyer de trop près la souffrance, tu as décidé de partir. Pendant des mois, tu t’es rendu au port jusqu’à ce que ton tour arrive, un matin de 1969. Tu as laissé derrière toi les histoires racontées autour du feu, les animaux de la brousse, les arachides cultivées toute ta jeunesse. De ce voyage tu ne dis rien. Ensuite, tout s’enchaîne très vite. L’arrivée à Marseille, l’installation à Aulnay-sous-Bois, la vie d’ouvrier chez Citroën, le licenciement, la débrouille.Odyssée depuis le fin fond de l’Afrique jusqu’aux quartiers populaires de la banlieue parisienne, Boy Diola met en scène, avec une pointe d’humour et beaucoup d’émotion, cet homme partagé entre deux mondes et donne ainsi corps et voix à ceux que l’on n’entend pas.
25. Une histoire de France
Joffrine Donnadieu
3.59★ (195)

« France adore laisser ses doigts entortiller les boucles blondes. Elle sait apaiser Romy en caressant ainsi son crâne pour l’entraîner dans un semi-coma où le corps gringalet sera à sa merci. » Toul, 1999. À neuf ans, Romy est abusée pour la première fois par France, une voisine. Son enfance soudain se déchire comme une robe de princesse. Romy entre en guerre. De neuf à dix-neuf ans, nous la voyons se battre contre le chaos qui grandit, contre l’attachement invivable qu’elle ressent pour France, contre un ordre social dont elle ne comprend pas les règles, contre ce corps féminin qui va devenir son principal ennemi. La romancière s’attache à peindre, avec un sens exceptionnel de l’observation, un milieu social et géographique que la littérature fréquente rarement : tous les personnages sont des militaires de la base de Toul, des ouvriers de chez Kleber, des zonards du canal, toujours décrits avec une empathie discrète.
26. L'absence de ciel
Adrien Blouët
3.50★ (28)

Adrien Blouët nous embarque dans un récit où son héros, Hennes Van Veldes, est un jeune étudiant en cinéma à Berlin, vaguement artiste-vidéaste. Pour trouver de l’argent autant que pour donner un sens à une vie post-étudiante désœuvrée, il se présente comme « documentariste free-lance ». C’est à ce titre qu’un vieil écrivain, Cornelius Düler, le contacte et lui demande de réaliser un film sur Wolfgang Laib, un artiste du sud de l’Allemagne.Cet étrange commanditaire veut ce film pour lui seul. Il finance le jeune Hennes, qui part en auberge de jeunesse avec sa caméra pour trouver des traces de Laib, lequel demeure invisible. Après des jours à errer, traîner et filmer autour de la maison désertée, à scruter les plus infimes inflexions de signe de vie, Hennes est moins troublé par le jeu des révélations que par l’isolement menaçant du lieu.« Difficile de dire si l’isolement et la solitude l’amenèrent à la folie ou, dans une moindre mesure, à l’égarement, ou si ces états se trouvaient déjà en lui, attendant un prétexte pour prendre le dessus sur tout autre sentiment raisonnable. »
27. On ne meurt pas d'amour
Géraldine Dalban-Moreynas
3.30★ (1032)

Elle a 30 ans. Elle est journaliste à la télé. Elle vient d’emménager avec son amoureux dans un très beau loft, pas très loin du Canal Saint Martin. Elle doit se marier au mois de juin. Le 26 exactement. Les familles ont bloqué la date sur leur calendrier. Les témoins sont très contents. Il a 30 ans. Il vient d’emménager avec sa femme et sa petite fille qui ne sait pas encore marcher dans le très bel appartement du deuxième étage du bâtiment B. Il est consultant dans un groupe qui sait faire monter les éléments qui ont du talent. Il part tous les étés en Bretagne en vacances. Ils se croisent pour la première fois un dimanche de novembre sous le porche de l’entrée, côté rue. Il pleut. Elle le verra rentrer à contre-jour ; et elle sentira tout son corps se vider. Il la regardera en avançant ; et il aura du mal à parler. Plus tard, ils se diront que c’est sans doute à ce moment là que tout a commencé.
28. Querelle / Querelle de Roberval
Kevin Lambert
3.41★ (422)

Une grève éclate dans une scierie du Lac St Jean, dans le nord canadien. Derrière une apparente solidarité ouvrière, l’ennui et la dureté de la lutte, que seules rompent les nuits dans les bowlings et karaokés, révèlent les intérêts plus personnels de chacun. Parmi ces ouvriers, il y a Querelle, magnifique colosse venu de la capitale, et Jézabel, issue d’une lignée rebelle de mère en fille. Doux et charnels, ces héros incarnent la liberté, la jouissance et la joie sauvages, hors des lois du marché et de l’aliénation familiale ou sexuelle. Au gré des sabotages, des duels et des ivresses, la colère s’empare des grévistes et les événements se conjuguent dans un conflit généralisé aux allures de vengeance sociale.
29. Un cheval dans la tête
Sylvie Krier
4.18★ (26)

Jack, marginal épris de liberté, élève des chevaux. Aidé par Chayton, individu troublant, il peine à joindre les deux bouts. Débarque sa fille, une adolescente qu’il connaît à peine tandis qu’à ses côtés Célie, jeune femme énigmatique, se débat dans une histoire familiale qui agonise. Jack prend alors la route pour essayer de s’en sortir, allant au-devant de drôles d’aventures. Et puis un jour, un industriel lui propose d’acquérir une partie de son cheptel. Et d’aller choisir un étalon à Séville. Cette offre inespérée permettra-t-elle à Jack de reprendre sa vie en main ? Le corps-à-corps entre idéal et réalité, parfois épique, souvent émouvant, imprègne de manière captivante tout l’entourage de Jack et son cheptel aux allures de ranch du Far West.
30. Et l'ombre emporte ses voyageurs
Marin Tince
3.62★ (64)

Tel qu’il se présente, ce sont des souvenirs d’enfance, à Paris, en Bretagne, en Suisse, en Angleterre. De la toute petite enfance (scènes étonnantes à la maternelle) à l’adolescence (un voyage en Angleterre), dans un milieu populaire, dans le XIe arrondissement (rue Jean-Pierre Timbaud, rue Saint-Maur, rue de la Folie-Méricourt). Grand-père à l’usine. Mère institutrice. Père en voyage à l'autre bout du monde. Des copains arabes (Haddad, Taïeb) ou non (Bona, Gaby). Et des portraits saisissants : la grand-mère, l’arrière-grand-mère. La tante Barbara. Le livre se présente comme une alternance de monologues intérieurs, de dialogues, de descriptions poétiques (paysage, nuit, angoisse, folie même), de réflexions (sur un ton à la fois pessimiste et humain). Tout est dans le style et la reconstitution hallucinante de la mémoire affective et lointaine.
31. Une fille sans histoire
Constance Rivière
3.68★ (230)

13 novembre 2015. Comme tous les soirs, Adèle est assise seule chez elle, inventant les vies qui se déroulent derrière les fenêtres fermées, de l’autre côté de la cour. Quand soudain, en cette nuit de presqu’hiver, elle entend des cris et des sirènes qui montent de la rue, envahissant son salon, cognant contre ses murs. La peur la saisit, elle ne sait plus où elle est, peu à peu elle dérive. Au petit matin apparaît à la télévision l’image de Matteo, un étudiant porté disparu, un visage qu’elle aimait observer dans le bar où elle travaillait. Sans y avoir réfléchi, elle décide de partir à sa recherche, elle devient sa petite amie. Dans le chaos des survivants, Adèle invente une histoire qu’elle enrichira au fil des jours, jouant le personnage qu’on attend d’elle. Les autres la regardent, frappés par son étrangeté, mais ils ne peuvent pas imaginer qu’on veuille usurper la pire des douleurs. Une histoire contemporaine où l’on est happés par l’émotion et le trouble.
32. Francis Rissin
Martin Mongin
3.43★ (414)

De mystérieuses affiches bleues apparaissent dans les villes de France, seulement ornées d'un nom en capitales blanches : FRANCIS RISSIN. Qui est-il ? Comment ces affiches sont-elles arrivées là ? La presse s'interroge, la police enquête, la population s'emballe. Et si Francis Rissin s'apprêtait à prendre le pouvoir, et à devenir le Président qui sauvera la France ? Pour son premier roman, Martin Mongin signe un livre vertigineux. Un roman composé de onze récits enlevés, onze voix qui lorgnent tour à tour vers le roman policier, le fantastique, le journal intime ou encore le thriller politique, au fil d'une enquête paranoïaque sur l'insaisissable Francis Rissin. Avec une maîtrise rare, Martin Mongin tisse sa toile comme un piège qui se referme sur le lecteur, au cœur de cette zone floue où réalité et fiction s'entremêlent. Autant marqué par l'art de Lovecraft, de Borges ou de Bolaño que par la pensée de La Boétie ou d'Alain Badiou, Francis Rissin est un premier roman inventif et inattendu, au propos profondément politique.
33. Avant que j'oublie
Anne Pauly
3.79★ (1608)

Il y a d’un côté le colosse unijambiste et alcoolique, et tout ce qui va avec : violence conjugale, comportement irrationnel, tragi-comédie du quotidien, un « gros déglingo », dit sa fille, un vrai punk avant l’heure. Il y a de l’autre le lecteur autodidacte de spiritualité orientale, à la sensibilité artistique empêchée, déposant chaque soir un tendre baiser sur le portrait pixelisé de feue son épouse ; mon père, dit sa fille, qu’elle seule semble voir sous les apparences du premier. Il y a enfin une maison, à Carrières-sous-Poissy et un monde anciennement rural et ouvrier. De cette maison, il va bien falloir faire quelque chose à la mort de ce père Janus, colosse fragile à double face. Capharnaüm invraisemblable, caverne d’Ali-Baba, la maison délabrée devient un réseau infini de signes et de souvenirs pour sa fille qui décide de trier méthodiquement ses affaires. Que disent d’un père ces recueils de haïkus, auxquels des feuilles d’érable ou de papier hygiénique font office de marque-page ? Même elle, sa fille, la narratrice, peine à déceler une cohérence dans ce chaos. Et puis, un jour, comme venue du passé, et parlant d’outre-tombe, une lettre arrive, qui dit toute la vérité sur ce père aimé auquel, malgré la distance sociale, sa fille ressemble tant.
34. Soeur
Abel Quentin
3.60★ (389)

Adolescente revêche et introvertie, Jenny Marchand traîne son ennui entre les allées blafardes de l’hypermarché de Sucy-en-Loire, sur les trottoirs fleuris des lotissements proprets, jusqu'aux couloirs du lycée Henri-Matisse. Dans le huis-clos du pavillon familial, entre les quatre murs de sa chambre saturés de posters d’Harry Potter, la vie se consume en silence et l’horizon ressemble à une impasse. La fielleuse Chafia, elle, se rêve martyre et s’apprête à semer le chaos dans les rues de la capitale, tandis qu’à l’Élysée, le président Saint-Maxens vit ses dernières semaines au pouvoir, figure honnie d’un système politique épuisé. Lorsque la haine de soi nourrit la haine des autres, les plus chétives existences peuvent déchaîner une violence insoupçonnée.
35. Belle infidèle
Romane Lafore
3.70★ (145)

Belles infidèles : traductions libres, fleuries et souvent parcellaires des textes de l’Antiquité, qui privilégient l’élégance finale du français à la fidélité au texte d’origine. Julien Sauvage est traducteur. Abonné aux guides de voyage et aux livres de cuisine, il rêve en vain d’écrire son propre roman : le récit sublimé d’un chagrin d’amour.Une façon pour lui d’en finir avec Laura, sa belle Franco-Italienne qui lui a piétiné le coeur. Mais contre toute attente, une éditrice parisienne le contacte pour traduire en urgence un roman encensé en Italie : Rebus, l’oeuvre d’un brillant trentenaire, Agostino Leonelli. Alors qu’il progresse dans la traduction, Julien retrouve la terre rouge des Pouilles, les figuiers de Barbarie, les jardins riches en plantes grasses avec la mer à l’horizon. Il plonge dans les années de plomb, que son vieux mentor Salvatore, libraire exilé à Paris, rechigne à évoquer. Il revoit Laura, sa lumière, son ventre constellé de grains de beauté. Il embrasse à nouveau la souplesse et les caprices de la langue italienne… Jusqu’à ce que le doute l’étreigne : l’histoire dont s’inspire Rebus pourrait-elle être aussi la sienne ?
36. Bleu Blanc Brahms
Youssef Abbas
3.83★ (45)

Dimanche 12 juillet 1998. Dans la banlieue de D., une ville française anonyme. Yannick et Hakim, des ados inséparables, ont attendu ce jour avec impatience et une ferveur mêlée d’angoisse. Les mains moites, le coeur battant, ils prennent peu à peu conscience que le jour de gloire, pour eux et pour la France, est enfin arrivé. Leur vie, comme projetée en avant sur les millions d’écrans en cette journée historique d’un été brûlant, va s’en trouver bouleversée…
37. Cicatrices
Dali Misha Touré
3.57★ (36)

Je suis originaire d'Afrique, mais je suis née ici, en France. Je suis la quinzième enfant de mon père et le huitième de ma mère. Enfin, je crois. Mon père est ce qu'on appelle un polygame. Au début, je ne savais pas ce que ça voulait dire, et quand je l'ai su, j'ai trouvé ça drôle. Ils l'appelaient "polygame" parce qu'il n'était pas comme les autres hommes : mon papa, lui, avait quatre femmes ! Quelque part en banlieue parisienne, une jeune fille grandit entre disputes et manque d'intimité, complicités inattendues et rares fêtes, disciplines stricte et incompréhensions à l'école. Redoutant la violence qu'elle voit monter en elle, elle décide d'apprivoiser les mots. Ce sont eux qui lui permettront de tracer sa route, mais aussi de construire un lien enfin solide avec les siens.
38. Nafar
Mathilde Chapuis
3.37★ (76)

Une nuit d'octobre, c'est sur la rive turque du Mériç, le fleuve-frontière qui sépare l'Orient de l'Europe, qu'une mystérieuse narratrice arrête son regard. Et plus précisément sur l'homme épuisé qui, dans les buissons de ronces, se cache des soldats chargés d'empêcher les clandestins de passer du coté grec. Car celui qui s'apprête à franchir le Meriç est nafar : un sans droit, un migrant. Retraçant pas à pas sa périlleuse traversée, la narratrice émaille son récit d'échappées sur cette région meurtrie par l'Histoire et sur le quotidien de tous les Syriens qui, comme l'homme à la veste bleue se préparant à plonger, cherchent coûte que coûte un avenir meilleur loin de la dictature de Bachar Al-Assad. Elle est celle qui témoigne des combines et des faux départs, imagine ce qu'on lui tait, partage les doutes et les espoirs.
39. Deux kilos deux
Gil Bartholeyns
3.40★ (143)

Dans une région isolée de Belgique, les Hautes Fagnes, une tempête de neige s’abat les bois, les landes et les villages. Elle recouvre tout et maintient les hommes dans le silence et dans l’attente. Sully, un jeune inspecteur vétérinaire, débarque là pour mener un contrôle dans une exploitation avicole. Il y a eu des plaintes, des soupçons. Sully cherche des réponses auprès des habitants et des exploitants agricoles. Pendant son enquête, il trouve souvent refuge dans un diner où travaille Molly, belle et bouleversante, et Paul, le patron qui lit Walt Whitman, cuisine le poulet comme personne et semble toujours attendre que quelque chose arrive. Chaque rencontre compte, conjure le temps, promet un autre avenir. Deux kilos deux est un western, une enquête, une réflexion sur la condition animale et sur la condition humaine, c’est aussi une histoire d’amour.
40. Vu d'en bas
Julien Cridelause
4.17★ (16)

David Eitan, bibliothécaire embastillé dans un centre de soin suite à un accident survenu le jour où il enterrait son fils de vingt ans, a toujours fait preuve de méfiance face à la société.Il déchaîne désormais ses sarcasmes avec un talent qui aligne les victimes, et d’abord lui à qui plus personne ne parle sinon un compagnon SDF qui l’attend à la sortie pour l’obliger à affronter ses démons et accessoirement enquêter sur cette mort qui ne passe pas. Père anxieux après avoir été un fils confronté au divorce de parents qui ont mis la religion au centre de leurs disputes, David est un mélancolique hargneux, une catégorie rare qui a le sens du dialogue à la hache. Trouvera-t-il une issue à ses errements ? Ce premier roman qui joue avec les codes sans tomber dans la parodie est un beau début.
41. Tous tes enfants dispersés
Beata Umubyeyi Mairesse
4.01★ (513)

Peut-on réparer l'irréparable, rassemble ceux que l'histoire a dispersés ? Blanche, rwandaise, vit à Bordeaux après avoir fui le génocide des Tutsi de 1994. Elle a construit sa vie en France, avec son mari et son enfant métis Stokely. Mais après des années d'exil, quand Blanche rend visite à sa mère Immaculata, la mémoire douloureuse refait surface. Celle qui est restée et celle qui est partie pourront-elles se parler, se pardonner, s'aimer de nouveau ? Stokely, lui, pris entre deux pays, veut comprendre d'où il vient. Ode aux mères persévérantes, à la transmission, à la pulsion de vie qui anime chacun d'entre nous, Tous tes enfants dispersés porte les voix de trois générations tentant de renouer des liens brisés et de trouver leur place dans le monde d'aujourd'hui.
42. Le temps arrêté
Richard Apté
4.18★ (35)

Quand sa mère très malade lui demande de lui lire ce roman pour lequel, à une époque, il avait tout abandonné, (ou –) tant il en avait été envoûté, (ou –) il ne peut refuser. Il se prend au jeu, préparant ses lectures à l’avance, passant de plus en plus de temps avec elle, jusqu’à imaginer que ce livre la maintient véritablement en vie. Sa mère, à qui les médecins ne donnaient plus qu’une semaine à vivre, sera-t-elle (ou pourra-t-elle être) sauvée par la lecture ? Un miracle pourrait-il se produire ? Empreint de poésie, ce roman, qui est une belle leçon de dévouement, explore également le pouvoir mystérieux de la littérature, à travers le prisme de la lecture d’un chef-d’œuvre.
46. Le corps d'après
Virginie Noar
3.53★ (121)

C’est le début. L’absence de sensations. Les inquiétudes irrationnelles. La peur que, soudain, tout s’arrête. Alors, stupéfier les joies dans le sillon des lendemains incertains. Ne pas s’amouracher d’un tubercule en formation, c’est bien trop ridicule et puis, sait-on jamais, il pourrait. Mourir. Je me sens coupable. D’un bonheur qui ne vient pas. Je me sens coupable. Des larmes insensées alors que je devrais sourire. Et puis, ce matin-là, j’entends. Entre les quatre murs silencieux qui ne voient pas le désordre alentour, j’entends. Le balbutiement de son cœur. Le Corps d’après est le récit d’un enfantement, et d’une lutte. Contre les injonctions, le bonheur factice, le conformisme. Au bout du chemin, pourtant, jaillit la vie. Celle qu’on s’inventera, pied à pied, coûte que coûte. Pour que, peu à peu, après la naissance de l’enfant, advienne aussi une mère, femme enfin révélée à elle-même.
48. Saisis ta chance, Calypso !
Valérie Lavallé
3.98★ (131)

Et si vous pouviez remonter le temps et changer votre destin... Calypso est une jeune femme dynamique de 28 ans, très épanouie dans sa vie personnelle comme professionnelle. Seul accroc dans cette vie presque parfaite : le souvenir de son ex, qu'elle souhaite absolument effacer de son passé. Propulsée six mois en arrière, alors que sa vie était loin d'être aussi accomplie, Calypso doit choisir entre reproduire ses choix passés, pour retrouver sa vie d'avant et tout changer quitte à modifier sa destinée. Entre amour, rencontres et désillusions, découvrez l'histoire d'une femme qui, en se trouvant elle-même, trouvera peut-être le bonheur...
49. Chercher Kinski
Arthur Terrier
3.00★ (3)

Kinski, un énigmatique écrivain, a disparu dans la banlieue de Londres. Notre héros quitte Paris et se lance à sa recherche. Chercher Kinski raconte la poursuite d’un jeune homme en quête d’idéal. C’est au cœur même de la littérature, impraticable dédale alors incarné par la figure inhumaine de Kinski, qu’il pense pouvoir le trouver. Mais l’on ne parvient à l’art qu’au prix du sacrifice de soi-même. Ce livre est autant une exhortation qu’une mise à garde pour celui qui choisirait d’emprunter une telle voie.
51. Le monde horizontal
Bruno Remaury
3.60★ (63)

Ce texte, qui mêle fiction et faits réels, entrelace petites et grandes destinées prises dans les mouvements invisibles du monde. S'y croisent un préhistorien amateur, des ogres, des mineurs rescapés, des figures bibliques, August Sander et Christophe Colomb, Léonard de Vinci, un lettré, une jeune émigrante, un chauffeur de bus, des essais nucléaires, Jackson Pollock ou Diane Arbus. Fonctionnant par fragments et associations, Le Monde horizontal dessine en la suggérant l'évolution de notre rapport au monde, de la verticalité des astres et des dieux du début des temps à l'horizontalité indéfiniment répétée de la civilisation qui nous entoure. Au bout de ce parcours, dont le lecteur est aussi le traducteur, reste la figure de l'homme, sa place dans le monde, les multiples visages de sa détresse. Au fond il s'agit d'une chronique au sens qu'en donne Walter Benjamin : une narration faite d'une superposition de couches minces et transparentes, qui se passe d'explication, et à laquelle le récepteur donne sa signification.
52. Dénouement
Aurélie Foglia
2.04★ (19)

La femme, la mère, la fille, Dolorès : même personnage qui se sépare, se débat, va de l’avant. Naître et mourir, elle n’arrête pas. On la rencontre, on la reconnaît. Elle n’a pas de masque, elle commence à prendre un visage. Alors même qu’elle s’efface. On ne peut pas s’empêcher de la suivre. Ceci n’est pas ma vie. C’est donc la vôtre. Je veux dire cette vie une et nue, ou plutôt ce moment obscur qu’est le dénouement d’une histoire, de toute histoire. Une autre commence, une histoire d’amour, qu’est-ce qui peut davantage rappeler à la vie ?
54. Au pays des rêves noirs
Felix Macherez
3.94★ (46)

En 1936, Antonin Artaud traverse l’Atlantique pour se rendre au Mexique. À son retour, il décrit dans Les Tarahumaras ce qui sera sans doute l’une des expériences les plus stupéfiantes de son existence : sa découverte de la mystérieuse tribu indienne des Tarahumaras et le « rite érotique du peyotl ». Ces traditions ancestrales aimantent le jeune narrateur au point de partir à son tour sur les traces du poète et des Tarahumaras. Presque un siècle après Artaud, il débarque au cœur de la Sierra Tarahumara. Tout le fascine dans cette civilisation ancestrale qui vit en dehors du progrès : les canyons inaccessibles, la terre sacrée, la forêt tropicale, les ciels bas, le culte de ce soleil métaphysique, les rites magiques pour connecter les hommes aux dieux… En 2017, la réalité qui lui saute au visage est à l’opposé du monde décrit par Artaud. Le tourisme, le trafic de drogue, l’alcool ont tout perverti. Les rêves ne sont plus qu’un mirage. Alors se pose la question de la fin d’un monde, d’un rêve. Cette civilisation collective et fantastique s’est-elle totalement évanouie ? Tout a-t-il vraiment disparu ou reste-t-il quelques résidus de magie ?
55. Ceux que je suis
Olivier Dorchamps
4.16★ (906)

« Le Maroc, c’est un pays dont j’ai hérité un prénom que je passe ma vie à épeler et un bronzage permanent qui supporte mal l’hiver à Paris, surtout quand il s’agissait de trouver un petit boulot pour payer mes études. » Marwan et ses deux frères ne comprennent pas. Mais ­pourquoi leur père, garagiste à Clichy, souhaitait-il être enterré à Casablanca ? Comme si le chagrin ne suffisait pas. Pourquoi leur imposer ça. C’est Marwan qui ira. C’est lui qui accompagnera le cercueil dans l’avion, tandis que le reste de la famille ­arrivera par la route. Et c’est à lui que sa grand-mère, dernier lien avec ce pays qu’il connaît mal, racontera toute l’histoire. L’incroyable histoire. « Ceux que je suis » est un roman plein de pudeur et de délicatesse, dont la subtilité se révèle à travers des scènes à la justesse toujours irréprochable.
60. Ougarit
Camille Ammoun
3.77★ (62)

Ougarit Jérusalem, urbanologue de renom, est appelé à Dubaï pour une mission qui consiste à insuffler une âme urbaine à cette ville perçue comme une juxtaposition de tours ultramodernes reliées par des autoroutes tentaculaires. Originaire d'Alep, une ville plusieurs fois millénaire aujourd'hui ravagée par la guerre, il pense trouver en Dubaï une ville facile à lire et dans ce projet un moyen de découvrir un aleph borgésien - quête qui le taraude depuis qu'adolescent, il a été exfiltré par son père pour échapper à la conscription de l'armée syrienne. À Dubaï, tiraillé entre ses quêtes personnelles et ses missions professionnelles, Ougarit devient l'enjeu d'une lutte de pouvoir entre deux visions opposées de la ville... et du monde. Il finit par trouver dans la création littéraire le moyen de conserver l'âme des villes anciennes du Croissant Fertile, et d'insuffler une humanité à ces villes nouvelles qui bourgeonnent dans le Golfe. Pour lui, c'est aussi la seule façon d'entrer dans cette Cité dont il se sent exclu depuis son premier exil...
64. Compléments du non
Aurore Lachaux
2.77★ (31)

Issue de la classe moyenne, Aurore a été élevée dans le respect des valeurs du travail, spectatrice d’un père se tuant à la tâche, souvent humilié par ses supérieurs. Lorsqu’il meurt, son chagrin est immense. Aux obsèques, elle croise la DRH de la grande entreprise qui l’employait venue lui rendre un hommage « officiel ». Celle-là même qui lui avait refusé son augmentation : Aurore lui crache sa haine à la figure. Car Aurore est la digne fille de son père, elle est aussi la légataire d’une mémoire et d’une colère de classe. Évoquant avec nostalgie les lieux de sa jeunesse, Aurore lui rend un hommage émouvant. Traitant du deuil et du monde du travail de manière frontale, Compléments du non, est un roman coup de poing plein d’émotion et d’ironie.
65. Zébu Boy
Aurélie Champagne
3.71★ (175)

Madagascar, mars 1947, l’insurrection couve. Soldats déshonorés, Malgaches bafoués, peuple spolié, ce soir, tous vont se soulever, prendre armes et amulettes pour se libérer. Parmi eux, Ambila, le beau Ambila, Zébu Boy, fierté de son père, qui s’est engagé pour la très Grande France, battu pour elle et a survécu à la Somme, à la Meuse, aux Frontstalags. Rentré en héros défait et sans solde, il a tout perdu et dû ravaler ses rêves de nationalité. Ambila qui ne croit plus en rien, sinon à l’argent qui lui permettra de racheter le cheptel de zébus de son père et prouver à tous qui il est. Ambila, le guerrier sans patrie, sans uniforme, sans godasses, sans mère, sans foi sans loi, qui erre comme arraché et se retrouve emporté dans les combats, dans son passé, dans la forêt.Aurélie Champagne a 20 ans quand elle part à Madagascar pour essayer de comprendre qui est ce père qui ne l’a jamais élevée. En quête de ses origines, elle découvre un pays, qu’elle racontera, d’abord sous forme d’une nouvelle sur l’insurrection réprimée de 1947, puis sous la forme d’une histoire qui va grossir, s’étoffer. Mais la mort intervient, dérègle les plans, impose le deuil et défait ce qui a été fait et l’histoire devient autre chose, devient un homme, devient une île, devient Zébu Boy.
69. Les autres fleurs font ce qu'elles peuvent
Alexandra Alévêque
3.52★ (56)

Violette vit dans un monde idyllique entre ses parents, et ses deux frères. Un jour d’octobre 1982, ce doux quotidien se trouve chamboulé. Son papa, alité depuis quelques jours à cause de maux de tête, est emmené à l’hôpital. Quand Violette comprend que cette vie sans heurts est en train de prendre une sale tournure, une multitude de questions la hante : peut-on mourir d’un mal de crâne ? Combien de temps vont rester tous ces gens à pleurer dans le salon ? Et pourquoi passent-ils leur temps à écouter une cassette audio ? Vingt-sept ans plus tard, Violette est une femme obsédée par une pensée : elle doit absolument récupérer cette satanée cassette.
70. Tout ce que nous n'avons pas fait
Bruno Veyres
3.93★ (32)

Gallina, Etats-Unis, dans les années 1970. Parti passer quelques mois dans une petite ville du centre des Etats-Unis, un jeune étudiant français est hébergé par une femme qui lui prête la chambre de son fils. Clive était étudiant. Appelé sous les drapeaux pour aller se battre au Vietnam, il est mort au combat. Tous les objets de son quotidien sont là, intacts et sa courte vie envahit lentement l’esprit du narrateur. Si longtemps après, l’étudiant est devenu un homme et il ne lui est plus possible de repousser encore son rendez-vous avec Clive.
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