Salon du Livre et de la Presse Jeunesse 2010 - Journée 6
Sixième et dernière journée au Salon du Livre et de la Presse Jeunesse de Seine Saint-Denis. Avec par ordre d'apparition à l'image : Stéphane Tamaillon (Les enquêtes d'Hector Krine - Volume 1, Les pilleurs de cercueils, Ed. Gründ), Béatrice Bottet (Rose Aimée, Ed. Nouvel Angle), Bruno Gibert (Le petit Gibert illustré, Ed. Albin Michel Jeunesse - Prix coup de c?ur du SLPJ 2010) Isabelle Bournier - Des hommes dans la guerre d'Algérie - Prix de la presse des jeunes 2010), Alexandre Moix (A la recherche du Chupacabra, Ed. Plon jeunesse)
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- C'est incroyable... Il n'est même pas 3 heures de l'après-midi et on se croirait au beau milieu de la nuit...
(…)
- On appelle ça « la nuit permanente », lança Tom que tout le monde croyait endormi. C'est un phénomène que l'on observe dans les régions polaires, ajouta-t-il d'un ton assuré. L'hiver, au pôle Nord, au-delà de 66,5° de latitude, le soleil ne se lève pas. En été, c'est l'inverse. Le soleil est là jour et nuit. Et quand il se couche, il ne se couche pas vraiment, il reste à l'horizon. C'est le « soleil de minuit ».
- Toi, Boris, renchérit Abelmans, tu as toujours l'esprit sarcastique et je ne t'en veux pas. Tu es né moqueur et je crois que ça ne se soigne pas. Ce n'est pas une maladie, non plus qu'un défaut. C'est même une forme d'intelligence qui prouve ton sens critique en toute situation. Fais juste attention de ne pas aller trop loin. Et veille à ne pas tomber dans la raillerie blessante qui est l'apanage des gens bêtes et méchants, ce que tu n'es pas.
Boris, mouché, pinça les lèvres et baissa la tête, un peu honteux.
Je voulais réussir mon avenir ailleurs. Loin de la rumeur. Je choisis Paris. Je me donnais 2 ans pour devenir l'empereur de la cité des écrivains. Visiblement, ma dose quotidienne de psychotropes m'avait ôté toute lucidité. Je croyais que j'allais réussir à Paris. Je me fourvoyais. Paris est la ville du travail et de l'échec. Du chômage et de la solitude. On y échoue. Dans tous les sens du terme. (p.28)
Tout à coup, je ne comprenais plus. Ou plutôt, j'avais peur de comprendre. Peur de comprendre que j'avais été le seul artisan de mon malheur. Et orfèvre en la matière.
Mû soudain par une intuition, je recherchai fébrilement la lettre qu'il (mon frère) m'avait envoyée à l'asile. Je n'avais jamais ouverte.
Ses phrases m'assaillirent :
"J'ai confiance en toi. Je te veux plein d'espoir, vivant, fonceur ! Remonte me voir à la surface ! Et nous nous battrons ensemble comme deux soldats du même sang, stylo en baïonnette, sur les champs de la littérature. Vive la vie qui bat son plein, avec des livres, des amis, des projets. Des frères. Reviens vivre !
C'était fait. " (p.188)
Ma mère se mit à courir en pleurant jusqu'à la sortie. J'entendais ses sanglots entre mes cris. On avait dû lui confirmer que son fils était fou. (p.21)
Dans le rougeoiement du soleil levant, le Grand Canyon s'étendait devant eux. C'éetait un paysage indescriptible fait de montagnes abruptes s'éloignant à perte de vue en formant de profondes gorges. Au fur et à mesure qu'il s'élevait dans le ciel, le soleil faisait naître sur la roche un jeu d'ombre et de lumière et teintait les falaises abyssales de couleurs rouges, jaune et ocre.
J'épatais ma horde de guenons en leur promettant un exemplaire dédicacé. Pour tenter de me glisser dans leurs draps, je frimais avec sa quatrième de couverture. Mais elles n'étaient pas dupes. Je n'étais qu'une pâle copie de Grégory. Un faussaire qui se prend pour le vrai. Je n'étais que le petit frère de l'écrivain. (p.62)
Mes parents, mes amis me regardaient me fourvoyer dans des chimères.
- Tu devrais essayer de faire autre chose que ton frère, me conseillait-on. Arrête de l'imiter. Sois toi-même. Trouve un autre créneau. Vis ta vie, pas la sienne.
Bref, tout pour me motiver et me mettre en confiance pour le reste de mes jours. (p.184)
Ce que les filles aimaient le plus chez moi, c'était mon frère. (p.60)
"Les ratés ne vous rateront pas !"
Georges Bernanos