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Critiques de Alexandre Vialatte (103)
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Alexandre Vialatte le magnifique: Textes ch..

L'impression est celle d'être plongé dans un conte de fées avec cette pincée de mélancolie qui mine les sourires en lisant :

“Abandonne ce verre à moitié vide, il t'attendra sur le cerisier rouge, viens vers moi jusqu'au seuil pour que je te voie tout de suite, tends ta main comme autrefois, avec ces yeux rieurs et dis-moi de ce ton calme que tu n'as jamais lâché : "Alors alors, en ce temps-là, les champs de maïs étaient si épais, dans le bon royaume de France..." Je t'achèterai un verre, vieux Paul, et nous reparlerons de ce pays, car il est écrit dans les Ecritures qu'un jour ou l'autre, nous avons besoin de nous revoir.”

Très peu de mots suffisent pour se sentir immergé dans cette atmosphère lointaine mais si proche. Je ne veux pas me concentrer sur l'intrigue, sachez simplement qu'au centre du récit se trouvent les amours, les douleurs et les jalousies d'un groupe d'adolescents qui, comme tous les adolescents, pensent pouvoir renverser l'ordre mondial.

Battling se déroule en Auvergne mais cela pourrait être n'importe où car la force de Vialatte est justement son universalité.

Et revenant au thème du renversement des règles, au début il y a un passage qui résume tout l'esprit du livre : l'éternelle lutte entre ceux qui veulent casser le moule et ceux qui au contraire s'efforcent de maintenir les règles à tout prix ce qui coûte très cher en devenant la médiocrité.

“Baladier n'avait rien d'un aimable coquin. C'était un homme taciturne et doux, un être banal et puissant qui présidait à la fermentation de notre adolescence comme un épouvantail champêtre à la germination du blé. Lorsqu'il ouvrait son parapluie dans l'embrasure de la porte en levant un nez furtif vers le ciel, il apparaissait comme un symbole décourageant de l'insignifiance terrestre, et ce geste seul autorisait tous les désespoirs. Face à cet homme sans imagination qui, par sa présence même, reniait l'imagination, nous cachions nos âmes encombrantes sous des sourires sans un iota de sincérité...”

Vous comprenez que ce n'est pas tant l'histoire qui nous envoûte mais la manière de la raconter. L'amour de Battling pour Era passe par différentes phases et Vialatte les raconte avec une modernité déconcertante.

“Oh! Battling, on devrait te haïr pour ce mot : misérable Battling qui adorait Erna Schnorr dans le secret de ton âme étrange… Il la renia désespérément avec une vulgarité amère ; il pouvait être excusé de s'être fait du mal. Il était dans l'âge cruel, plein d'idées fausses et d'orgueil déplacé, l'âge des pires souffrances, celles qui se renient ; il a joué une pièce avec un sérieux terrible, étant lui-même le spectateur au premier rang. Un spectateur difficile, intransigeant et sans distractions ; semblable à cet enfant spartiate qui se laissait dévorer les entrailles par le renard caché sous sa tunique plutôt que de le montrer, il préférait renier son amour, sa maladie mortelle plutôt que d'avouer sa défaite...”

Lisons, relisons Alexandre Vialatte, à mon sens le seul écrivain français du siècle passé à entrer dans notre Panthéon avec Marcel Proust.


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Almanach des quatre saisons

Lire et relire Vialatte est toujours pour moi source de ravissements.



L'auteur de Battling le ténébreux, n'avait pas son pareil pour trouver dans la plus commune des choses, un biais d'humour et de poésie pour l'évoquer.



Ainsi, entre mille autres merveilles nous apprenons que le lion est : "un vertébré d'un beau roux qui a la couleur du lièvre, avec l'oreille plus courte et la crinière plus forte".



Cher Alexandre pour qui la plus modeste forme de sagesse populaire était une inspiration divine !



Lisez, relisez, découvrez l'oeuvre de Vialatte, les chroniques surtout, qui regorgent de pépites au détour de chaque phrase.



Un vrai bonheur de lecture, je vous l'assure !
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Antiquité du grand chosier

Jamais rassasié de lectures, j'ai l'embarras du choix pour tenter d'étancher ma soif inextinguible de littératures (pluriel volontaire et de rigueur).



J'ai jeté mon dévolu sur une petite bibliothèque vitrée héritée de mon oncle. C'est un meuble bon marché des années soixante, mais il a pour moi une valeur sentimentale ; mon oncle y rangeait sa collection de San-Antonio.



Aujourd'hui j'y ai rassemblé quelques uns de mes auteurs préférés : Lovecraft, y côtoie Céline, qui voisine avec Audiard, et bien sûr, j'y garde les livres d'Alexandre Vialatte.



Tout ce préambule ne me parait pas superflu, il faut une petite mise en situation pour pouvoir parler du génial auvergnat.

Les chroniques de Vialatte, comme celles ici réunies, se dégustent comme un met rare et fin, il faut prendre le temps d'en découvrir les saveurs, les arômes cachés.



Si vous n'avez encore jamais lu les chroniques, que vantait en son temps le grand Desproges, je vous y invite une fois encore, mais attention, comme l'écrit René de Obaldia dans sa préface : " ne pas dépasser la dose prescrite ; il faut se garder de dévorer d'un coup le volume. Savourons plutôt telle ou telle période au gré de l'humeur, de l'esprit capricant."
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Au coin du désert

Un texte court pour découvrir l'auteur: une merveille! L'écriture est superbe, fluide, élégante, riche de mots et de sens. L'Egypte se prête avec bonheur aux phrases ciselées de l'auteur.
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Badonce et les Créatures

Je retrouve dans ce recueil de 16 nouvelles ce qui fait mon délice toujours renouvelé dans les Chroniques de la Montagne: un humour souriant et fin , et un savoureux maniement de la langue ( ah, les adjectifs de Vialatte ) . S'y ajoute dans ces courts récits le parfum nostalgique d'époques révolues ,l'attention portée aux grandes périodes initiatiques de la vie d'antan l'école (Badonce et les créatures,Cromwell et l'enfant des Tropiques, La capote de l'Oncle Eugène) et le service militaire (Prestige,Le rêve de Forceboeuf),. Sans oublier une fantaisie constante parfois paillarde (Prestige) parfois assombrie d'humour noir (Le bon moyen,La vengeance de Tantale) . Un délicat plaisir de lecture.
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Badonce et les Créatures

Si Alexandre Vialatte a acquis une certaine renommée pour ses fameuses "chroniques", il reste encore méconnu pour l'essentiel de sa création littéraire.



Badonce et les créatures, propose seize courtes nouvelles, genre que Vialatte a peu pratiqué.



On retrouvera dans ces textes des thématiques chères à l'auteur de "Battling le ténébreux" comme l'enfance, le passage à l'âge adulte.



Ce qui est assez remarquable avec Vialatte,c'est sa capacité à s'émerveiller de petites choses du quotidien, ce qui se retrouve dans ses chroniques, et sa bienveillance pour l'humain.

Une bienveillance frivole et joyeuse, sans leçon ni morale, en clair, une joie de vivre et une joie à dépeindre la vie.
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Bananes de Königsberg

Ce livre au titre une fois encore énigmatique , je rappelle quelques titres d'autres recueils de chroniques de Vialatte : "Profitons de l'ornithorynque", "Les champignons du détroit de Behring", se divise en trois grandes parties :



1-Le carnaval rhénan

2-Les fakirs à la svastika

3-Ces messieurs de Lunebourg.



La première partie présente un Vialatte germanophile, qui pense que la culture et les arts peuvent faciliter le rapprochement et la réconciliation des allemands et des français, après la grande hécatombe de la première guerre mondiale, il y œuvre avec enthousiasme au sein de la "revue rhénane".



La deuxième partie, la plus courte, voit Vialatte s'alerter de la montée du nazisme ; il ne semble guère entendu quand il prédit la guerre qui menace



La troisième est consacrée aux recensions par Vialatte des procès de criminels de guerre nazis, qui ne semblent pas prendre la mesure de ce qui leur est reproché.



Alexandre Vialatte, ami des arts, des hommes, des bêtes, des choses, découvreur et premier traducteur français de Kafka a vu ses espoirs et ses rêves fraternels et pacifistes s'effondrer.



C'est de cela dont il est question dans ces "bananes de Königsberg", une désillusion qui vient, d'abord insidieusement puis qui éclate et laisse des blessures...



Cela aussi, Vialatte savait bien l'exprimer, car comme l'écrit son amie Ferny Besson dans sa préface : "Ces "Bananes de Königsberg" éclairent et nuancent l'apparence de frivolité qu'Alexandre Vialatte s'est amusé, presque toujours, à donner de lui-même. Elles affirment qu'il est aussi un écrivain profond."

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Bananes de Königsberg

Une compilation d'articles et de lettre d'une actualité désespérante par un auteur formidable "notoirement inconnu" selon ces propres dires. Les 150 premières pages font peur, les cent cinquante dernières éclairent l'esprit humain sous un terrible jour.
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Bananes de Königsberg

"tombé",non par hasard,mais par ricochet ,sur ce livre.

dont je conseille à tous la lecture.

Et on se demande d'où s'inspirait Pierre Desproges?

Pauvres de nous qui n'avons plus que les "révoltes "d'un Hanouna pour nous amuser ou le sérieux d'un Michel Onfray pour nous informer.

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Battling le ténébreux, ou, La mue périlleuse

L'aventure #68premieres fois me fait découvrir des types de livres vers lesquels je ne me serais sans doute jamais tourné. Alexandre Vialatte et son roman Battling le Ténébreux ne font pas exception, un titre trop classique pour moi dans une collection aux titres exigeants.



Ecrit en 1928, Battling le Ténébreux est un roman sur l'adolescence - cette période trouble de la vie par laquelle on passe toutes et tous et où l'on se construit autant humainement que socialement. Fernand Larache, dit Battling le Ténébreux, est un personnage en conflit avec ses émotions. Son intérêt pour une femme de son village, Erna Schnorr, le perturbe autant que sa relation avec l'autorité représentée par un chef d'établissement scolaire autocratique et d'un autre temps.



Un autre temps, voilà sans doute ce que je retiendrais de ce roman. Certes le propos du livre, l'adolescence, n'a pas évolué - un ado peu importe l'époque reste un ado - mais la langue, elle, évolue et Alexandre Vialatte a tout de l'écrivain classique dans sa maîtrise du vocabulaire, un vocabulaire d'un autre temps lui aussi. Rien de péjoratif là-dedans puisque ce roman reste très moderne dans sa façon de dépeindre l'adolescence du narrateur et de ses amis, so 2020. Dramatique et dans l'excès, Battling subit la vie, l'ennui, l'attirance, ses amitiés et sa famille.



Avec une certaine nostalgie - mélancolie ? - le narrateur et ami de Battling raconte leur adolescence, du moins un temps de leur adolescence, entre bêtises, conflits et franche camaraderie.



En bref, ce n'est sans doute pas un roman qui m'a marqué, qui me marquera mais je dois dire que, curieuse de nature, j'aime découvrir ce genre de romans qui élargissent sans forcément que je m'en rende compte mon horizon littéraire. Pour le coup, Alexandre Vialatte écrit certes d'une manière assez vieillie mais le fond reste très moderne presque un siècle plus tard.
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Battling le ténébreux, ou, La mue périlleuse

On m’avait beaucoup vanté Vialatte, j’avoue m’être ennuyé à la lecture de son « Battling ».

Peut-être ce titre fabuleux « Battling, le ténébreux » était-il trop porteur de promesses d’aventures et de bagarres. On ne trouve ici que la grisaille de la province bourgeoise de l’être guerres. Et si j’ai particulièrement apprécié la description pittoresque des directeurs, professeurs et pions qui m’ont fait replonger, un temps, dans les lycées que j’ai fréquentés, je dois dire que les tourments de Battling m’ont laissé froid.

Ce n’est pas que l’écriture soit sans charme, elle porte beaucoup de nostalgie, souvent de poésie mais elle reste détachée par sa sophistication même.
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Battling le ténébreux, ou, La mue périlleuse

Battling le ténébreux raconte les joies, les amusements et les désespoirs d'un trio de lycéens qui rêvent et désirent, dans une petite ville de province, autour de la figure d'une jeune Allemande, sculpteur de profession, qui vient de s'installer non loin du collège.

évolte adolescente des trois jeunes amis restent très actuelles. Ce roman ne se lit pourtant pas si facilement, le style fait de phrases complexes, le vocabulaire recherché de l'auteur, requiert toute votre attention.

L'adolescence n'est elle pas la période où l'on est en conflit avec ses émotions, où l'on se construit en révolte contre sa famille, la société ? L'auteur fait transpirer ce mal-être entre les amis de toujours. Que faire contre l'état amoureux ? Doit-on le combattre au nom de l'amitié ? Fernand Larache et Manuel Feracci ont deux caractères bien différents mais le même élan pour Erna, l'Allemande.

Quelle est cette femme, exotique, artiste qui insuffle ce sentiment à deux jeunes gens qui s'enflamme pour elle ?

Une histoire d'un autre temps, c'est certain, critique à peine voilée d'une micro-société provinciale en filigrane de la vie de quelques jeunes gens.

Classique car intemporelle, seuls les mots indiquent que l'époque est éloignée d'un peu plus de 90 ans. La vision d'Alexandre Vialatte de la jeunesse est plutôt mélancolique, triste.





Il aurait pu s'agir de trois adolescents unis par une franche camaraderie, de celle que l'on conserve avec des sourires émus toute une vie, au sortir d'une guerre moderne aujourd'hui, plutôt qu'à cet enchainement d'évènements qui conduisent à une issue tragique..

Je ne me suis pas attachée aux personnages, mais plutôt à la découverte de la vision de l'auteur de son époque.



Opinion : remarquablement écrit, mais un peu pompeux, démodé. très belles descriptions

L'histoire est un peu triste, Battling va se suicider, c'est un ado mal dans sa peau. Ses amis se jalousent, Manuel réussi à séduire Erna, l'allemande qu'il avait repéré, mais à qui il envoyait des bouquets et des messages tordus.

bizarre, nostalgique, il ressort une impression triste et désagréable.

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Battling le ténébreux, ou, La mue périlleuse



Robert Walser, Alexandre Vialatte

(ces mots sont doublés, chez Robert et chez Alexandre)



Je crains malheureusement, c'est à dire à ma grande déconvenue, que l'impression que je fais à leurs mots n'est pas aussi excellente que celle que je me fais à moi-même.

Eux aimaient uniquement les rêve engloutis de leur liberté, quand moi je ne fréquente que les rumeurs de l'actualité.

Eux n'écrivaient pas comme ces hommes de lettres qui n'établissent que des factures.

Je m'en veux de ces heures que j'accuse de mon insignifiance,

quand à l'instar de Moïse je cherche le mot,

ce mot qui me manque, que je ne trouve pas,

et pourtant, il me semble que j'emploie déjà trop de mots.





En ces jours d'autant plus difficiles que rêgne une atmosphère détestable

je suis revenu vers eux;

‘Ah qu’il est joli, qu’il est joli de les lire, de lire tous leurs mots qui me sourient.’



Je reviens sans cesse vers eux,

Je reviens aux merveilleux, aux si doués de poésie, à Robert Walser et à Alexandre Vialatte ;

j'ose paraphraser Robert: ‘Ah qu’il est joli, qu’il est joli de les lire, de lire tous leurs mots qui me sourient.’



Je reviens vers eux qui haissaient 'les natures qui veulent tout savoir, resplendissent de science et font la roue avec leur esprit.'

'...le rêve que l'on nomme monde...'



Un Tchèque qui écrivait en Allemand, est pour moi, indissociable de ces deux là:

il lisait le Suisse Allemand avec délectation,

et fut traduit par le Français qui dégustait puis cuisinait ses mots en gourmet littéraire.

Le Tchèque : Kafka

le Suisse Allemand : Robert Walser

Le Français : Alexandre Vialatte









Deux écrivains - souvent omis dans la liste de la dizaine d'écrivains indispensables

© Mermed


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Battling le ténébreux, ou, La mue périlleuse

Battling le ténébreux est l'un des trois seuls romans qu'Alexandre Vialatte a publié de son vivant, en 1928. Le narrateur y évoque son amitié pour Fernand Larache, dit Battling en raison de son physique de "brute paisible", lycéen comme lui dans une sous-préfecture de province, durant l'entre-deux-guerres. Traitant des heurs et malheurs de l'adolescence, ce récit est à rapprocher de L'Attrape-cœurs de Salinger par son propos, même si le ton y est beaucoup plus introspectif et nostalgique. En effet, là où le roman de Salinger est à la première personne et, dans la grande tradition du roman américain, laisse la psychologie se deviner sous l'action, Vialatte recompose une vaste palette de souvenirs tendres, ironiques et mélancoliques de cette époque de la vie où l'on trouve que tout est encore merveilleux, mais où il ne faut surtout pas que les autres - en particulier les adultes -, le sachent.
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Battling le ténébreux, ou, La mue périlleuse

Au hasard de la lecture de l'excellent magazine XXI, j'ai eu envie de lire Vialatte. Son style est effectivement unique et difficile à décrire. Personnel, précis, très coloré et loin des poncifs sur les affres de l'enfance ou la rigolade des cours de récré. On sent une maîtrise de la langue impressionnante. ça m'a donné envie de lire ses autres livres!
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Battling le ténébreux, ou, La mue périlleuse

Le style est distingué et en même temps inventif. Ecrire de cette façon, faut l'avouer, c'est la grande classe, mais on est en 1928. Une espèce de mélancolie émane de ces longues phrases, comme les vagues lentes de la nostalgie ; C'est certainement le rythme du point-virgule. le sujet s'y prête : L'adolescence chez les petits bourgeois bien éduqués de province ; Reste l'adolescence, avec ces émois, ces amours, ces défaites, l'amitié, l'ennui et l'exaltation. De Vialatte, j'ai lu, il y a longtemps, des chroniques qui firent sa renommé (Pierre Desproges, notamment, les recommande). Ce roman est aussi bien torché que ses chroniques, la grande classe disais-je, mais moins loufoque, moins farfelu, même si l'humour n'y est pas absent. Et puis dans quel autre roman ai-je trouvé le mot : félibre ? Il faut prendre le dictionnaire de temps en temps, non ? Alors 5* forcement. Allez, salut.
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Battling le ténébreux, ou, La mue périlleuse

Merci aux 68 premières fois et aux éditions L'imaginaire Gallimard de m'avoir permis de découvrir ce livre.

Écrit en 1928, ce roman nous retrace l'histoire de Fernand Larache dit Battling, lycéen dans une petite ville de province.

L'auteur nous décrit les amours, les émois, les rêves et les rivalités qui puissent exister entre amis ainsi que la jalousie aux premiers temps de l'adolescence.

Un livre où j'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire mais dont le style d'écriture et la fluidité ne laissent pas indifférent grâce à des phrases longues et parfois poétiques.

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Battling le ténébreux, ou, La mue périlleuse

Dès les premières lignes, la mélodie et la fluidité de la langue est saisissante : c’est un flux harmonieux qui nous incite à découvrir les aventures ces lycéens en pleine révolution hormonale. Jouant les rôles des adultes qu’ils ne sont pas encore, avec la désinvolture de circonstance, ils apprennent les codes d’une vie sentimentale, parfois docile, parfois subie.



Battling est au coeur de l’histoire. Battling, autrement dit Fernand Larache, élève dans un lycée de province. De jolies femmes font des apparitions remarquées dans les cercles étroits de la petite ville, où l’on vit dans le calme des ragots en se remettant des pertes de la guerre passée, sans savoir qu’une autre suivra.



Analyse fine des passions adolescentes, d’autant plus douloureuses qu’elles sont sans filtre, faisant fi de toute raison. Sans compter le désir augmenté par la concurrence des autres jeunes aspirants à l’amour;





Grand plaisir de lecture pour ce roman du début du vingtième siècle.


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Battling le ténébreux, ou, La mue périlleuse

Le narrateur se souvient, ils sont seize ans dans ce lycée de province, sur ces pupitres où la génération précédente avait sculpté son nom avant de partir mourir à la guerre. Les garçons encore jeunes mais déjà hommes se voient pousser des ailes face aux jeunes femmes mystérieuses ou aguicheuses. Quelques rivalités éclatent, avouées ou contenues, à cet âge, on se croit devenu poète, mais on est aussi bagarreur et soucieux de plaire, l’amitié prend de curieux détours, entre rivalité et cohésion, confiance et jalousie.



Fernand Larache est Battling, un adolescent au tempérament fougueux et parfois mélancolique qui aime Victor Hugo. Au lycée, il va découvrir les émois des corps qui se réveillent, la rencontre avec Erna ou Céline, deux jeunes femmes fort différentes, mais aussi la confrontation avec les autres hommes, en particulier avec Manuel dont il se sent à la fois proche et distant.



Il se dégage de ces pages une grande mélancolie, comme une forme de tristesse latente dont Battling n’arrive pas à se débarrasser pour se donner envie de vivre. Une adolescence classique, si ce n’est qu’ici, elle se termine en tragédie grecque. L’écriture est belle, sombre, poétique parfois, expressive et nostalgique.



lire ma chronique complète sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2020/06/13/battling-le-tenebreux-alexandre-vialatte/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Battling le ténébreux, ou, La mue périlleuse

Les années 30, des amitiés et des amours adolescentes au cœur d’un lycée classique, dans une petite ville de province dont les spécialités semblent être les ragots et la mesquinerie... De nos jours, le cadre aurait changé, dans les rues de la ville ou dans les salles de lycée où se déroule l’action (ah ! les cartes de l’Afrique coloniale pendues au mur de la classe...), mais les personnages pourraient se trouver au centre d’un roman contemporain.

C’est particulièrement le cas pour Manuel et Battling, les adolescents décrits dans le livre, insolents, écorchés vifs, crâneurs et émotifs, navigant entre cynisme et haine de soi, jaloux en amitié comme en amour jusqu’à la tragédie.

Vialatte écrit avec une langue et un style qui coulent simplement, de belles images fortes et des notations justes et poétiques. Pour cela, j’ai pensé à Salinger et son Attrape-Cœur, à Alain Fournier et son Grand Meaulnes.

Lu dans le cadre des 68 premières fois, ce livre voyage (déconfiné) auprès des lecteurs/lectrices engagé.e.s dans l'aventure

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