Citations de Ally Condie (361)
Le temps que nous passons ensemble à la puissance d'une tempête, vent déchaîné et pluie torrentielle, trop forte pour être maîtrisée, trop puissante pour y échapper. Orane
Avec ce ciel d’orage en arrière-plan, les yeux de Ky prennent une autre teinte, comme s’ils reflétaient le gris des nuages. Une idée étrange me vient alors : peut-être n’ont-ils pas vraiment de couleur propre. Ils changent en fonction des vêtements qu’il porte, de la fonction que les Officiers lui attribuent. Quand il était en marron, ils semblaient marron. Maintenant qu’il est en bleu, ils paraissent bleus.
-A quoi penses-tu ? me demande-t-il.
Je lui dis la vérité :
-A la couleur de tes yeux.
Ma franchise le prend au dépourvu mais, bien vite, il sourit. J’adore son sourire, car il me permet d’apercevoir le garçon que j’ai connu à la piscine. Avait-il les yeux bleus à l’époque ? Je ne m’en souviens pas. J’aurais dû faire plus attention.
-Et toi, a quoi tu penses ?
Je m’attends à ce qu’il se ferme, comme d’habitude. Il va me donner un réponse stéréotypée, du genre: Je réfléchissais à ce que je vais faire au travail aujourd’hui ou : A l’activité que je vais choisir samedi soir.
Mais je me trompe.
-A chez moi, dit-il simplement, sans détourner le regard.
Nous restons les yeux dans les yeux un long moment, sans aucune gêne, et j’ai l’impression qu’il sait. Quoi, je l’ignore. Quelque chose sur moi. Qui je suis.
Il n’ajoute pas un mot. Il me dévisage avec ses yeux changeants, que je croyais de la couleur de la terre alors qu’ils sont de la couleur du ciel. Et je le fixe aussi. Nous avons passe d’avantage de temps à nous regarder durant ces deux derniers jours que depuis que nous nous connaissons.
Difficile de savoir où réside la force.
Il y a de la beauté en chacun de nous. Chez Ky, ce sont ses yeux que j'ai remarqués en premier. Et ils me plaisent encore. Mais quand on aile, on ne cesse de contempler l'autre encore et encore. On remarque le dos de la main, la courbure de la nuque, la démarche. Au début, on est aveuglé, on voit l'être aimé dans son entier, un tout magnifique ou la somme magnifique de détails non moins magnifiques. Mais ensuite, on détails celui qu'on aime et on commence à voir des pourquoi : pourquoi il marche comme ci, pourquoi il ferme les yeux comme cela... et on apprend à aimer également ce détails, d'un amour plus subtil et plus complet.
On ne peut pas changer le cours des choses si on refuse de bouger.
Je vois ses yeux, étincelants de vie, de rage, je sais qu'il n'abandonnera pas le combat. Même si c'est un combat silencieux qu'on ne voit pas forcément du dehors. Je n'abandonnerai pas non plus.
J'aimerais tout lui avouer, mais c'est impossible. Pas maintenant. Je suis trop fragile. Comme si j'étais prisonnière du verre, j'aimerais le briser pour respirer enfin, mais je n'ose pas, j'ai trop peur que ça fasse mal.
C'est ce que vous pensez. Vous pensez qu'il n'y a rien parce que nous ne résistons pas. Mais les mots qui sont dans nos têtes, personne ne peut les voir. Mon grand-père est resté maître de sa mort et ça ne sera pas votre cas. Nous avons des choses de valeur, mais vous ne les trouverez jamais, parce que vous ne savez pas où chercher.
Faire ses choix est une chose, ne jamais en avoir eu l'occasion en est une autre.
(p. 277)
(...) Je me demande si la mort a toujours cette saveur-là.
entrer sans violence dans la bonne nuit
Je veux aller vite quand j'en ai envie et lentement si le coeur m'en dit. Décider quels poèmes j'ai envie de lire, quels mots j'ai envie d'écrire. Je veux tellement de choses. J'ai l'impression de n'être plus qu'un torrent de désir sous les traits d'une fille.
— Je suis très heureux de te donner une partie de ma vie.
Les citoyens ont droit à un banquet. Ils choisissent le menu de leur dernier repas. On est attentif à leurs derniers mots.On conserve un échantillon de leurs tissus pour leur donner une chance d'aacéder à l'immortalité.
J'attends ce jour depuis si longtemps : mon Banquet de couplage. Où, pour la première fois, je verrai le visage de mon Promis. Où, pour la première fois, j'entendrai son nom.
J'évite de regarder la pendule. Je vais bientôt devoir partir si je veux rentrer avant le couvre-feu, mais je ne veux pas qu'il pense que je compte les minutes. Les minutes qu'il me reste avant de partir. Les minutes qu'il lui reste à vivre.
En fait, si on y réfléchit, quand on est avec quelqu’un , on lui prend de son temps et, en échange, on lui donne du sien
C'est étrange, ce besoin de se cramponner au passé lorsque notre avenir est en jeu.
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- C’est de la folie, ai-je dit
- Comme on ne peut pas rentrer tard, on devra faire ça tôt le matin. Mais vraiment tôt, pour éviter de se faire prendre. Et puis, il faudra que je monte la garde à côté du téléphone tous les matins pour m’assurer que personne d’autre ne réponde. Ce sera facile. Mes parents sont au travail à cette heure-là et mes frères à l’entrainement. J’ai pensé à tout.
- Je vois ça. Qu’est ce qui t’a décidé à prendre une partenaire ?
- Notre rencontre
Flirtait-il ? Se moquait-il de moi ? M’en avait-il parlé parce qu’il avait de la peine pour moi après ce qui était arrivé à ma famille ? Il était forcément au courant. Tout le monde l’était. Et au cours de l’année qui venait de s’écrouler, de nombreuses personnes avaient fait des choses gentilles pour moi, principalement par pitié.
- On se partagera les gains, a-t-il repris. On se retrouvera chez moi à 7h moins le quart et on marchera ensemble jusqu’à l’Everett Building. C’est là-bas que notre visite commencera ; à l’endroit où elle est née.
Lisette me dévisageait depuis le prospectus et son portrait sur le mur.
- Alors qu’en dis-tu ?
- D’accord
Je ne savais pas pourquoi j’avais accepté. Mais si j’avais dû deviner, j’aurais dit que c’était parce que j’aimais discuter avec Léo. Il semblait toujours avoir quelque chose en tête. Son cerveau était très occupé.
Je voulais suivre le mouvement, monter à bord de son esprit telle une auto-stoppeuse, afin que mon cerveau soit occupé, lui-aussi. »
C'est lui ?
A cette distance, il n'y a qu'un seul moyen de le savoir.
Je tends le doigt vers le ciel.
Pendant quelques secondes, rien ne se produit. La silhouette demeure immobile et moi, je reste là, debout dans le froid et...
Il se met à courir.