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Critiques de Alphonse Allais (129)
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Plaisirs d'humour

Je confonds un peu Allais et Lorrain or je préfère l'écriture très piquante de Lorrain. Malgré tout pour son époque Allais propose des nouvelles originales avec une ecriture sarcastique . Il se moque des bourgeois, des artistes, de la mort et de ses fantômes , de l'amour. Une nouvelle avec un enfant était un peu rude sinon cela reste un humour plus outrancier que noir.
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Mon cher amour...

Recueil de courts textes ayant pour thème les lettres d'amour.

Après des débuts quelques peu fastidieux, de délicieux petits récits s'enchaînent. On y lit certainement de l'amour, des joies, des déceptions. Les personnages d'un récit à un autre sont attachants, leur sentiments, d'une beauté, certains ont de la chance, d'autres un peu moins mais on prend un plaisir certain à les côtoyer le temps de quelques pages.
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Mon cher amour...

Au départ, j'ai craqué sur cette jolie couverture dans ma librairie préf @lalibrairiecafe. Un peu d'amour changerait de mes thèmes de prédilection.



⭐️⭐️⭐️⭐️



C'est une très bonne surprise que ce petit recueil d'extraits de roman autour du thème de la lettre d'amour. Tour à tour cocasses, tragiques, drôles ou tristes, ces histoires se lisent rapidement et forment un tout qui répond parfaitement à la promesse de départ.



Je recommande !

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Mon cher amour...

* Mini-trilogie : Valentin 1, 2, 3 *



Valentin 1 « Lettres portugaises », Gabriel Guilleragues

Valentin 2 « Laissez-moi », Marcelle Sauvageot

Valentin 3 « Mon cher amour... », Julie Maillard



Mon cher amour…, sous-titré « L'amour en toutes lettres », est un recueil de douze petites histoires avec et autour des lettres d'amour, choisies par Julie Maillard, directrice de la collection « Mikros classique » aux « Éditions de l'Aube ».



Il s'agit de morceaux d'anthologie, peu connus, de la fin du XIXème siècle jusqu'à la première moitié du XXème siècle, composés par des écrivains reconnus. On distingue, entre autres, Guy de Maupassant et Jean Giraudoux et sur les dix auteurs retenus, on ne trouve que deux femmes, Marguerite Audoux et Anna de Noailles.



Je termine donc ma mini-trilogie Valentin 1,2,3 avec ce bel échantillon du genre épistolaire révolu, initié avec « Lettres portugaises ».



L'une des nouvelles, extrait de « Contes rapides », de François Coppée, fait clairement référence à cette « Religieuse Portugaise ». Un poète provincial, en quête de reconnaissance, monte à Paris. Tous ses essais échouent jusqu'à ce qu'il file l'amourette avec une institutrice fort ennuyeuse mais qui écrit de fort belles lettres. Elle meurt d'amour tandis que lui gagne sa célébrité en publiant ses lettres.



René Gourmont (1858-1915) ouvre le ban en contestant le fait que les lettres d'amour soient un genre suranné :



« Je ne crois pas que l'amour des amants éloignés l'un de l'autre […] puisse se contenter du télégraphe ou du téléphone. Sa prolixité, divine ou enfantine, supporterait mal d'être taxée au mot ou à la minute. Comment peut-on s'imaginer que la psychologie des hommes et des femmes ait pu soudain être modifiée par quelques appareils électriques ? On écrit davantage, donc on écrit davantage de lettres d'amour. Je l'affirme sans preuves, mais je l'affirme ».



Paradoxalement, dans ce recueil les lettres d'amour contribuent au désamour.



Tel amant qui ne sait que dire recommence plusieurs fois sa missive (Tristan Bernard), tel autre encense la jeunesse de sa maîtresse pour la taxer d'orgueilleuse (Anna de Noailles).



Elles font l'objet d'erreurs d'aiguillage, inversion d'enveloppes (Jean Giraudoux), homonymes (Albert Laberge), méprise sur le destinataire, qui peuvent s'avérer dramatiques, comme dans cette nouvelle de Maurice Leblanc - qu'on se surprend à trouver ici - où le mari trouve une lettre d'amour dans les affaires de sa femme et s'empresse de tuer le supposé amant avant de s'apercevoir que c'était l'amant de l'amie de sa femme !



Je tiens à remercier Babelio et les Éditions de l'Aube pour ce cadeau, offert lors de la masse critique de janvier, qui m'a enchanté. Je le garde de par devers moi pour le lire et le relire, en tirer tout le suc.
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Mon cher amour...

Mon cher amour... est un recueil de courts textes d'auteurs francophones sur le thème de l'amour. Le recueil se lit rapidement, mais tout porte à ralentir le rythme de la lecture pour se laisser imprégner par les émotions et la beauté des textes. Certains exhalent l'abandon total, d'autres sont plus malicieux. Sur les 12, je dirais que la moitié a réellement retenu mon attention. Seuls un ou deux extraits m'ont paru dénués d'intérêt, mais c'est purement subjectif. C'est une douce lecture que je recommande à qui apprécie le thème amoureux.
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Mon cher amour...

Mon cher amour…L’amour en toutes lettres

Collection Mikros classique des éditions de l’aube.

En librairie le 19 janvier 2024.



Quelques mots d’amour, quelques douces paroles déposer sur un billet.

Grace à ce recueil, je retrouve l’espace d’un instant, cette délicatesse d’envoyer à l’être aimé ses sentiments, la discrétion de suggérer sans dévoiler.

A travers cet ouvrage, Julie Maillard, a pris de soin de regrouper pour mon plus grand plaisir, les grands auteurs du siècle passé, d’Alphonse Allais à Guy de Maupassant, d’Anna de Noailles à Jean Giraudoux, offrant ainsi aux lecteurs un rendez-vous avec la douceur d’une lettre d’amour.

Lecture charmante, parfois caustique, l’art d’écrire de ces auteurs suscitent en moi un émoi.

Née au siècle dernier, j’ai écrit des lettres d’amour, mais où sont-elles aujourd’hui, rangées dans un coffret caché dans un grenier, déchirées réduites en mille morceaux et jetées de rage au fond d’une poubelle… combien de mes phrases confiées sont restées.

Dans ce recueil, les lettres s’offrent pour la postérité, s’ouvre alors un plaisir savoureux de redécouvrir l’art du billet doux, dans un écrit subtil et raffiné.



Emma aime :

-La délicatesse

-La tendresse

-L’amour


Lien : https://www.instagram.com/le..
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Au pied du sapin : Contes de Noël de Pirandel..

Recueil de 12 comptes qui devait me suivre pendant mes préparatifs de Noël... Et tu ne m'a vraiment pas aidé à passer de belles fêtes. Je n'y ai pas retrouvé la magie des fêtes que l'on attend avec impatience quand on est enfant.

Point positif, parmi tous ces classiques je ne connaissais qu'une seule histoire.
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Le Captain Cap

Si vous n'aimez pas l'absurde, laissez tomber. Alphonse Allais n'est pas le créateur du genre, d'ailleurs est-ce quil y en a un ? Courteline et son conomètre ? Jarry, presque son contemporain ? Et tant d'autres, je vous laisse le plaisir de rechercher. Puis toute cet descendance dont mes chouchous et par ordre d'apparition : Ionesco, Dali et Devos. Bienvenue en Absurdie, un pays sans frontières où on ne vieillit jamais. Plus d'un siècle avant Coluche, le Captain Cap nous présente un programme tordant et des recettes exceptionnelles . Bon, certaines références datent un peu, il faut chercher. Un livre qui nous rappelle aussi qu'on a tous été des ados et que ça, dieu merci, c'est pas fini. (J'espère que ça ne sera pas tronqué)
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Allais sur scène : Théâtre complet

Innocent, une pièce écrite par Alphonse Allais et Alfred Caput







Voici une pièce rarement jouée et rarement lue...Ce n'est pas la plus grande comédie de tous les temps, certes non. Mais elle mérite mieux qu'un oubli quasi total.

C'est du boulevard – il y a une situation très ambiguë lorsqu'une jeune femme vient voir son amant, directeur de prison à Mongaillard et que le baron, son autre amant vient visiter la prison. Elle a deux prénoms, un pour chacun, elle est blonde pour l'un, brune pour l'autre; mais obligée d'être confrontée au baron, elle devient jeune garçon (son frère inventé) et tout se passe bien...

C'est aussi une réflexion amusante et parfois profonde sur la justice: “S'il fallait mettre tous les coupables en prison !” Car toute la pièce tourne autour d'un innocent en prison et d'un coupable en liberté, qui, pour séduire une jeune femme voudrait se dénoncer et être incarcéré, mais cela s'avère compliqué; “Je ne peux pourtant pas envoyer une pétition au ministre de la Justice. Je vous assure, mademoiselle, que j'ai fait pour entrer en prison beaucoup plus d'efforts qu'il n'en aurait fallu pour m'évader.”

C'est aussi une charge contre ces hommes politiques qui tentaient – je parle à l'imparfait par ce que cette sorte de politiciens a disparu de notre scène politique depuis longtemps...- d'asseoir leur carrière sur le malheur de certains, c'est la maire de Mongaillard qui résume la situation: “En revanche, on n'a pas crié une seule fois : Vive maître Paul Fauchel ! (Il s'est constitué avocat de l'innocent quand le vrai coupable s'est dénoncé, espérant pouvoir faire mieux que les 17 voix qu'il avait obtenues lors de la dernière élection) Il est vrai que c'est plus difficile à prononcer que : Vive Blaireau ! Oh ! nous aurons du fil à retordre avec Blaireau, quand il sera député...Vous avez fait la fortune politique de ce gaillard-là. Vous n'aurez peut-être pas fait la vôtre ; mais il faut savoir se sacrifier pour ses convictions....L'arrondissement de Montgaillard sera représenté par un innocent. Ce sera très remarqué à la Chambre. Au revoir, cher ami. Je vais me mêler aux divertissements donnés en l'honneur de notre futur député. “

Ce divertissement se déroule dans le parc du baron Pontgarni – qui serait aujourd'hui montré du doigt par notre âme écologique: “Certes ! On ne peut rien faire de sérieux sans abattre quelques arbres. »

Accordez-vous les deux heures de plaisir que vous apportera cette pièce.
Lien : http://holophernes.over-blog..
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À la Une

A la Une

A la Une... à la deux... pourrait être aussi l'amorce d'une comptine signée Alphonse Allais racontant à Paulette, sa Petite fille, ses soucis d'écrivain enchaîné.



En fait, il s'agit de la UNE des journaux de la belle époque où son papa, durant vingt-cinq ans, occupa ce point de vue recherché. De là, à profusion, il distribua sourires, clins d’œil, mots ? bons et mauvais ? boutades, calembours (le compteur à gags est ouvert ... ) loufoqueries en tout genre à ses contemporains avides de rire.
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À l'oeil

" La logique mène à tout, à condition d'en sortir ", dit un sage... La trentaine de contes rassemblés dans ce recueil ne lui donneront pas tort ! Pourquoi un département terrien comme l'Eure s'est-il doté d'un phare maritime de première classe ? Vaut-il mieux épouser une jeune fille laide plutôt que sa ravissante maman ? Comment faire fortune en semant des fleurs dans un champ ? Pourquoi Alphonse Allais n'est-il jamais entré au gouvernement ? Et Pète-Sec, Puyraleux, Desmachins ou le baron Lagourde ? De sérieux déboires les attendent ! Autant de prétextes à rire de la folie d'un monde décidément trop sérieux ! " Le Pasteur, écrivait Allais, qui découvrira, pour le tuer, le bacille du corollaire ou le microbe de la réciproque, rendra un sacré service à l'humanité. " En attendant, voici déjà un vrai vaccin contre la morosité !
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Le bec en l'air

Les bons mots d’Alphonse Allais.



J’ai abordé ce livre par hasard. Recueilli dans une cabane à livres, l’édition abimée de 1897 ne pouvais pas finir dans une éventuelle poubelle ou déchetterie. J’ai donc secouru ce livre pour l’emporter à la maison.

Evidemment, je n’ai pu m’empêcher de lire ce recueil de nouvelles, découvrant par la même occasion, Allais.



Allais, c’est un peu le Philippe Bouvard de la fin de la Belle Epoque. Il joue avec les mots, il joue sur les mots.



Sans être transcendant, je pense qu’il aurait fallu que je sois l'un de ses contemporains pour comprendre les références d’actualité, mais cela se lit facilement. Le temps d'un voyage, j’ai pu en venir à bout.



De toutes les nouvelles, je retiens « Le soi-disant bolide de Madrid ». Quand un Américain décide de tirer un obus à grande distance depuis un navire sur la capitale espagnole, alors que la guerre hispano-américaine bat son plein pour aider Cuba à devenir indépendante. Nous pouvons y voir, un siècle plus tard, le tir d’un missile à partir d’un navire de guerre US sur Bagdad. Hasard de l’imagination d’un auteur qui deviendra réalité 100 ans plus tard.
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Allais... grement : Choix de 82 contes et p..

Un peu déçu à la découverte de cet homme qui avait, paraît-il, suggérer de mettre les villes à la campagne parce que l'air y est plus sain. Je crois n'avoir ri qu'une seule fois au cours de la lecture de ces 251 pages - ce qui est rentrer quasiment bredouille -, souri un peu plus souvent et souri intérieurement fréquemment avant de m'endormir quasi systématiquement.. Pourtant j'ai lu jusqu'au bout car le bonhomme avait visiblement du plaisir à écrire ses "badinages", maniant le langage de manière élégante et ne manquant pas d'imagination. Je suppose que Bobby Lapointe et Boris Vian avait lu Allais (surtout le 1er) et qu'il aurait peut-être été admis dans l'équipe des Papous dans la Tête, mais je trouve que son point faible est souvent la chute de ses contes. ça démarre bien et puis la chute fait pschiit.

Ses petites histoires sont assez souvent un peu macabres et je pressens derrière cette apparente légèreté humoristique une âme assez sombre.

Il y a quand même quelques phrases bien tournées et je ne remettrai pas ce poche à la bibliothèque de rue..
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Au pied du sapin : Contes de Noël de Pirandel..

"Au pied du sapin", ce sont divers contes de Noël écrit à différentes époques par plusieurs auteurs connus. Que ce soit "Des réveillons inattendus", "Des Noëls de rêves" ou "Des Noëls peu traditionnels", la magie de Noël se trouve à toutes les pages.



J'ai beaucoup aimé lire ce petit livre le temps d'un après-midi au chaud le jour du Réveillon entre les préparatifs et les bonnes odeurs des Bredalas qui refroidissaient en cuisine. Certaines histoires m'ont semblé trop courtes, alors que d'autres m'ont fait rêver. J'ai adoré retrouver "La petite fille aux allumettes" de Hans Christian Andersen que je n'avais pas relu depuis bien longtemps. Quelle belle histoire !



Réveillonner avec Alphonse Daudet et son colonel russe, assister à la création d'une crèche avec Jean Giono et ses santons de Provence, passer Noël sur le Rhin avec Luigi Pirandello ou encore être ébloui par l'arbre de Noël de Fédor Dostoievski, tous ces instants ont été un régal de lecture.



J'ai passé un moment doux et réconfortant avec ces histoires. A lire, à relire et à offrir pour se mettre dans l'ambiance des fêtes. A lire seul ou à plusieurs, à raconter aux enfants, à lire une histoire par soir ou d'une traite, dans l'ordre ou le désordre, peu importe car tout y est. Le seul bémol : l'ouvrage est un peu trop court. J'aurais aimé rester dans l'esprit de Noël un peu plus longtemps.



Une bonne idée cadeau à mettre sous le sapin !


Lien : http://labibliothequedemarjo..
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Au pied du sapin : Contes de Noël de Pirandel..

À l’approche de Noël, j’ai eu envie de me plonger un peu plus rapidement dans l’esprit. J’ai donc ouvert ce petit recueil de nouvelles tournant autour du thème. On y retrouve la plume de Dickens, Giono, de Maupassant, Kessel et j’en passe. Même si elles ne sont pas toutes égales en terme d’intérêt et de longueur, j’ai eu tout de même plaisir à lire ces textes. Aller… pour ceux qui ne seraient pas encore dans l’esprit des Fêtes, une petite lecture de ce recueil vous y amènera !!!
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À la Une

Une série de petits textes, absurdes pour la plupart d'entre eux, qui se lisent avec grand plaisir. Bien avant Pierre Dac et Raymond Devos, Alphonse Allais cultive l'absurde et le non-sens, avec des trouvailles et des inventions qui sont encore d'actualités
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Plaisirs d'humour

Dans ce volume sont réunies quelques-unes des perles écrites par Alphonse Allais et publiées en leur temps dans différents journaux humoristiques.



Bon beaucoup d’entre elles ont clairement mal vieillies, parce que la langue a évolué (et oui) entre temps ou qu’Allais fait référence à des personnalités de l’époque et oubliées depuis. Mais d’autres – trop rares malheureusement - sont tout à fait encore savoureuses à lire.



Pas essentiel, quoi !

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Par les bois du Djinn - Parle et bois du gi..

A la mort d’Alphonse Allais (le 28 octobre 1905), Jules Renard écrivait dans son journal, en date du 6 novembre 1905 :

« On s’amuse à dire que c’était un grand chimiste. Mais non ! C’était un grand écrivain. Il créait à chaque instant. »

Un grand écrivain, c’est difficile de le nier : il suffit de lire ses contes pour se rendre compte qu’il manie à la perfection la langue française, l’ajustant au cordeau aux méandres de sa pensée (sinueuse, parfois). Jules Renard aurait pu ajouter sans se méprendre : C’était un poète (grand, je ne sais pas, c’est peut-être abusif), mais il savait à merveille trousser un octosyllabe ou un alexandrin, trouver des rimes (vraies ou fausses, riches ou pauvres, placées au début ou à la fin du vers), mettant toute sa poésie dans son humour et tout son humour dans sa poésie :

Il s’était fait une spécialité des « fables-express » :

Le châtiment de la cuisson appliqué aux imposteurs



Chaque fois que les gens découvrent son mensonge,

Le châtiment lui vient, par la colère accru.

« Je suis cuit, je suis cuit ! » gémit-il comme en songe.

Le menteur n’est jamais cru.

Avec sa jeune épouse



Avec sa jeune épouse, au soir du mariage,

Nicolas sut monter des quantités d’étages.

Dans le sport amoureux, superbe il se montra.

Unique au lit fut Nicolas.



Il traquait les rimes qui ne riment pas :



Rimes riches a l'œil



L'homme insulté qui se retient

Est à coup sûr doux et patient.

Par contre, l'homme à l'humeur aigre

Gifle celui qui le dénigre

Moi je n'agis qu'à bon escient :

Mais gare aux fâcheux qui me scient !

Qu'ils soient de Château-L'Abbaye

Ou nés à Saint-Germain-en- Laye;

Je les rejoins d'où qu'ils émanent,

Car mon courroux et permanent.

Ces gens qui se croient des Shakespeares

Ou rois des îles Baléares,

Qui, tels des condors, se soulèvent !

Mieux vaut le moindre engoulevent.

Par le diable, sans être un aigle,

Je vois clair et je ne suis pas bigle.

Fi des idiots qui balbutient !

Gloire au savant qui m'entretient !



Exhortation au pauvre Dante



Ah ! Vois au pont du Loing ! De là, vogue en mer, Dante !

Hâve oiseau pondu loin de la vogue ennuyeuse.

(Je sais, la rime n’est pas très riche, mais j’aime mieux ça que la trivialité).



Distique d’un genre différent des précédents

pour démontrer l’inanité de la consonne d’appui



Les gens de la maison Dubois, à Bône, scient

Dans la froide saison, du bois à bon escient.



(C’est vraiment triste, pour deux vers, d’avoir les vingt-deux dernières lettres pareilles, et de ne pas arriver à rimer.)



Et celles qui riment complètement (vers holorimes) :

Proposition folichonne d’un peintre un peu loufoc

qui voulait entraîner une jeune femme

dans des cryptes, à seule fin de lui peindre le dos

avec de la couleur verte



Je dis, mettons, vers mes passages souterrains

Jeudi, mes tons verts, mais pas sages, sous tes reins.



Conseils à un voyageur timoré qui s’apprêtait

à traverser une forêt hantée

par des êtres surnaturels



Par les bois du Djinn, où s’entasse de l’effroi,

Parle et bois du gin ou cent tasses de lait froid.

(Le lait absorbé en froid, en grande quantité, est bien connu pour donner du courage aux plus pusillanimes.)



Quant aux déclarations amoureuses, il n’avait pas son pareil :



Complainte amoureuse



Oui, dès l’instant que je vous vis,

Beauté féroce, vous me plûtes !

De l’amour qu’en vos yeux je pris,

Sur le champ vous vous aperçûtes.

Ah ! fallait-il que je vous vîsse,

Fallait-il que vous me plussiez,

Qu’ingénument je vous le disse,

Qu’avec orgueil vous vous tussiez !

Fallait-il que je vous aimasse,

Que vous me désespérassiez.

Et qu’en vain je m’opiniâtrasse

Et que je vous idolâtrasse,

Pour que vous m’assassinassiez



Ce recueil, paru en 2005, est le complément idéal aux Œuvres anthumes et posthumes que nous avons eu le plaisir, l’honneur, l’avantage et le privilège de vous présenter ici même, pas plus tard que naguère.

Avis aux Allaisphiles convaincus.

Si tu n’en fais pas partie, allez, file !

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Oeuvres posthumes : 1875 à 1905

« [Ce volume d’ « Œuvres posthumes » d’Alphonse Allais complète les « Œuvres anthumes » de la collection « Bouquins » ; il rassemble des monologues, contes, nouvelles et fantaisies, publiés dans la presse de 1875 à 1905, à l’exclusion de chroniques d’actualités disproportionné à leur intérêt), et des poésies, du théâtre et de la correspondance d’Allais. (dont le sel nous échappe aujourd’hui et qui demanderaient un appareil de notes

Nous y avons joint un roman « L’Affaire Blaireau », qui parut en feuilleton dans « Le Journal »] » (Avertissement de François Caradec)

Les « Œuvres anthumes » comprenaient l’intégralité des contes parus en recueil entre 1891 et 1902. Les « Œuvres posthumes » sont une anthologie (conséquente) des très nombreux contes isolés parus dans la presse et non retenus en recueil, complétée par le roman « L’Affaire Blaireau ». Un troisième volume serait souhaitable, qui comprendrait la poésie, le théâtre, les romans et la correspondance (en intégralité ou en anthologie), mais François Caradec nous a quittés en 2008, et il est peu probable que ce troisième tome voit le jour. Pour une collection complète des œuvres d’Alphonse Allais, il faut se retourner vers l’édition exhaustive présentée par François Caradec aux Editions de la Table Ronde en 11 volumes (trois d’œuvres anthumes et huit d’œuvres posthumes) (1964-1970) Un certain nombre d’ouvrages sont également disponibles sur Wikisource. Pour ce qui est de la poésie, on se retournera avec bonheur vers le recueil « Par les bois du Djinn », paru en dans la collection Poésie-Gallimard en 2005, qui comprend l’intégralité de l’œuvre poétique d’Alphonse Allais.

Ce recueil des « Œuvres Posthumes », essentiellement composé de contes, ne diffère pas beaucoup des « Œuvres anthumes » : on y retrouve le même Alphonse Allais, fumiste, loufoque, génial inventeur d’improbables découvertes, mais le parcours de ces articles permet de cerner également une inspiration moins sensible (en tous cas à ce degré-là) dans les contes retenus en recueil : une inspiration morbide et macabre qui lui fait multiplier des scènes horribles qu’il traite avec une désinvolture que plus tard des auteurs comme Topor ou Desproges reprendront à leur compte. Autre leitmotiv dans ces articles de presse : le tir à blanc sur ses têtes-de-turc au premier desquelles figure le critique Francisque Sarcey :

« Dans le dernier numéro de La Plume, je relève un article signé Sarcey, lequel article, après enquête, me paraît apocryphe.

Je ne saurais trop vous engager à ne pas renouveler cette petite plaisanterie littéraire. Deux personnes seulement à Paris ont le droit de signer Sarcey, moi d’abord et ensuite M. Francisque Sarcey lui-même. »

Un autre intérêt de ce volume est la publication du plus célèbre de ses romans : « L’Affaire Blaireau » : A Montpaillard, petit village français, la fille du châtelain, Arabella, rêve de se marier à un homme romanesque qui osera tout pour elle. Quand le garde-champêtre Parju se fait rosser, tous les soupçons se tournent vers Blaireau, un braconnier bien connu de tous. Il est arrêté, mais quand il est relâché trois mois plus tard, la vérité éclate, c’est Jules Fléchard, prétendant d’Arabella, qui a commis le crime de lèse-Barju. Il n’en faut pas plus pour dénoncer une énorme erreur judiciaire…

Ce roman a donné lieu à l’excellent film de Yves Robert « Ni vu, ni connu » (1958) avec un Louis de Funès irrésistible dans le rôle de Blaireau. Également « L’Affaire Blaireau », un excellent téléfilm de 2010, signé Jacques Santamaria, dans le cadre des « Contes et nouvelles du XIXème siècle », remarquable série qui faisait suite à une autre série de légende « Chez Maupassant »

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Oeuvres anthumes - Bouquins

Alphonse Allais est le premier des humoristes français. Dans l’ordre alphabétique, ça va de soi (comme on dit à Lyon), mais aussi dans l’ordre qualitatif, et je dirais même sentimental. Ce grand écrivain (c’est Jules Renard qui le qualifie ainsi, on peut lui faire confiance), n’est pas seulement un auteur que nous apprécions (comme la pression) mais que nous aimons. Car Alphonse Allais est un homme aimable. Sa vie personnelle nous est un peu connue, et son biographe et bibliographe attitré, François Caradec, l’auteur de cette remarquable édition) nous en a tracé les grandes lignes :

Né en 1854 à Honfleur (Calvados), Alphonse Allais, fils de pharmacien, est censé étudier cette discipline pour prendre un jour la succession de son père. Mais les plantes médicinales, il préfère les étudier à la terrasse d’un café parisien (sous forme liquide), plutôt que dans un laboratoire. Son père qui, allez savoir pourquoi, n’approuve pas cette attitude, lui coupe les vivres. Alphonse exerce quelques petits métiers et finit par écrire quelques articles dans les journaux, jusqu’à en faire sa profession principale. Il occupera cette fonction jusqu’à sa mort, dans plusieurs quotidiens, certains même dont il sera le directeur. Il meurt à 51 ans d’une embolie pulmonaire.

Son œuvre « littéraire » est en grande partie consacrée à ses contes et nouvelles. Mais il est également l’auteur de quelques romans, dont « L’Affaire Blaireau » (1899) adaptée au cinéma par Yves Robert sous le titre « Ni vu, ni connu » (1958), ainsi que de quelques pièces de théâtre (souvent en participation avec Alfred Capus, Tristan Bernard ou Albert René).

Parallèlement (et comme son ami Charles Cros), il mène (très sérieusement) une vie de chercheur scientifique dans des domaines aussi divers que la photographie couleur, la synthèse du caoutchouc, ou le café soluble.

Ses « œuvres anthumes » réunissent, comme le nom le suggère, tous les recueils de contes publiés du vivant de l’auteur, soit une douzaine de titres entre 1875 et 1905, et donc la quintessence de l’œuvre d’Alphonse Allais.

Paradoxalement l’humour d’Alphonse Allais, dans sa forme, est plus « anglais » que « français » : il y a dans son style quelque chose du flegme « british » qui rappelle un peu Oscar Wilde ou George Bernard Shaw. Mais l’esprit français prédomine : finesse et vivacité du récit, complicité avec le lecteur qu’il prend souvent à partie, astuce et malice sont les ingrédients d’un humour complet où ne manquent, à l’occasion, ni la satire contre ses « têtes-de-turc » (Francisque Sarcey ou Paul Leroy-Baulieu), ni l’absurde, qui lui vaudra l’admiration des surréalistes.

Signalons l’artiste qui a signé des tableaux immortels : « Récolte de la tomate par des cardinaux apoplectiques au bord de la mer Rouge » (, un tableau uniformément rouge « peint » en 1884), ou encore « Première communion de jeunes filles chlorotiques par temps de neige » (un tableau uniformément blanc « peint en 1883).

Signalons également le musicien, auteur d’une « Marche funèbre composée pour les funérailles d'un grand homme sourd », page de composition vierge, parce que « les grandes douleurs sont muettes ».

Enfin signalons le scientifique, qui a proposé nombre de réalisations destinées à changer l’avenir de l’humanité : pour relier la France et l’Angleterre, un pont flottant sur des pontons réalisés en vieilles boîtes de sardines (l’huile réduisant le risque de tempête, tous les marins vous le diront) ; pour garantir aux Parisiens une réserve d’eau ferrugineuse, il suffirait d’enfermer la Tour Eiffel dans une boîte en céramique étanche et de la retourner (le fer se dissolvant dans l’eau tout naturellement)…

Voilà pourquoi nous aimons Alphonse Allais : pour cette douce folie, pour cet humour léger, jamais gras, ni graveleux, pour cette finesse qui faisait passer ses charges les plus féroces pour de gentilles moqueries…

Pour sa poésie, aussi :

« Par les bois du djinn où s'entasse de l'effroi,

Parle et bois du gin, ou cent tasses de lait froid ».

Ou encore

« Ah ! Vois au pont du Loing : de là, vogue en mer, Dante.

Hâve oiseau pondu loin de la vogue ennuyeuse ».

Ça ne rime pas ? L’auteur ajoute une précision :

« Oui, je sais, la rime n'est pas très riche, mais j'aime mieux cela que de sombrer dans la trivialité. »



Lire Alphonse Allais est toujours un bonheur. Et un palliatif assuré pour toutes les contrariétés qui nous entourent…

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