AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

3.75/5 (sur 2 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Canisy , le 09/04/1858
Mort(e) à : Paris 16e , le 15/10/1912
Biographie :

Alphonse-Pierre Lemerre, est un éditeur français réputé pour ses éditions des poètes parnassiens.

Alphonse Lemerre est connu pour avoir publié les poètes parnassiens. Mais il publia également des anthologies et de grands auteurs classiques et romantiques.



Source : wikipedia
Ajouter des informations
Bibliographie de Alphonse Lemerre   (12)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Une Damnée

La forge fait son bruit, pleine de spectres noirs,
Le pilon monstrueux, la scie âpre et stridente,
L'indolente cisaille atrocement mordante,
Les lèvres sans merci des fougueux laminoirs,

Tout hurle, et dans cet antre, où les jours sont des soirs,
Et les nuits des midis d'une rougeur ardente,
On croit voir se lever la figure de Dante
Qui passe, interrogeant d'éternels désespoirs.

C'est l'enfer de la Force obéissante et triste.
"Quel ennemi toujours me pousse ou le résiste ?
Dit-elle. N'ai-je point débrouillé le chaos?"

Mais l'homme, devinant ce qu'elle peut encore,
Plus hardi qu'elle, et riche en secrets qu'elle ignore,
Recule à l'infini l'heure de son repos.

SULLY PRUDHOMME
Commenter  J’apprécie          112
SOLEIL C0UCHANT

Le soleil s'est couché ce soir dans les nuées;
Demain, viendra l'orage, et le soir, et la nuit;
Fuis l'aube, et ses clartés de vapeurs obstruées;
Puis les nuits, puis les jours, pas du temps qui s'enfuit!

Tous ces jours passeront; ils passeront en foule
Sur la face des mers, sur la face des monts.
Sur les fleuves d'argent, sur les forêts où roule
Comme un hymne confus des morts que nous aimons.

Et la face des eaux et le front des montagnes.
Ridés et non vieillis, et les bois toujours verts
S'iront rajeunissant; le fleuve des campagnes
Prendra sans cesse aux monts le flot qu'il donne aux mers,

Mais moi, sous chaque jour courbant plus bas ma tête,
Je passe, et, refroidi sous ce soleil joyeux,
Je m'en irai bientôt, au milieu de la fête,
Sans que rien manque au monde immense et radieux !

Victor Hugo (1802-1885)
Commenter  J’apprécie          40
LA JEUNE TARENTINE

Pleurez, doux alcyons ! ô vous, oiseaux sacrés,
Oiseaux chers à Thétis, doux alcyons, pleurez !

Elle a vécu, Myrto, la jeune Tarentine !
Un vaisseau la portait aux bords de Camarine:
Là, l'hymen, les chansons, les flûtes, lentement
Devaient la reconduire au seuil de son amant
Une clef vigilante a, pour cette journée,
Sous le cèdre enfermé sa robe d'hyménée.
Et Tor dont au festin ses bras seront parés,
Et pour ses blonds cheveux les parfums préparés.
Mais, seule sur la proue, invoquant les étoiles,
Le vent impétueux qui soufflait dans les voiles
L'enveloppe étonnée; et loin des matelots
Elle tombe, elle crie, elle est au sein des flots.
Elle est au sein des flots, la jeune Tarentine !
Son beau corps a roulé sous la vague marine;
Thétis, les yeux en pleurs, dans le creux d'un rocher
Alix monstres dévorants eut soin de le cacher;
Par son ordre bientôt les belles Néréides
S'élèvent au-dessus des demeures humides.
Le poussent au rivage, et dans ce monument
L'ont au cap du zéphir déposé mollement ;
Et de loin à grands cris appelant leurs compagnes
Et les nymphes des bois, des sources, des montagnes,
Toutes, frappant leur sein et traînant un long deuil.
Répétèrent, hélas ! autour de son cercueil:

" Hélas ! chez ton amant tu n'es point ramenée.
Tu n'as point revêtu ta robe d'hyménée "
Commenter  J’apprécie          10
MUSIQUE

La lune se levait, pure, mais plus glacée
Que le ressouvenir de quelque amour passée.
Les étoiles, au fond du ciel silencieux,
Brillaient, mais d'un éclat changeant, comme des yeux
Où flotte une pensée insaisissable à l'âme.
Et le violon, tendre et doux, comme une femme
Dont la voix s'affaiblit dans l'ardente langueur,
Chantait : « Encore un soir perdu pour le bonheur.»
Commenter  J’apprécie          20
LE DORMEUR AU VAL

C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent, où le soleil de la montagne fière
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.

Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Doit ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut;

Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature ! berce-le chaudement : il a froid.

Les parfums ne font pas frissonner sa narine.
Il dort dans le soleil, la main sur la poitrine,
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Arthur Rimbaud
Commenter  J’apprécie          10
LA SOEUR NOVICE

Lorsque tout douloureux regret fut mort en elle
Et qu'elle eut bien perdu tout espoir décevant,
Résignée, elle alla chercher dans un couvent
Le calme qui prépare à la vie éternelle.

Le chapelet battant la jupe de flanelle,
Et pâle, elle venait se promener souvent
Dans le jardin sans fleurs, bien abrité du vent,
Avec ses plants de choux et sa vigne en tonnelle.

Pourtant elle cueillit, un jour, dans ce jardin,
Une fleur exhalant un souvenir mondain,
Oui poussait là malgré la sainte obédience;

Elle la respira longtemps, puis, vers le soir,
Saintement, ayant mis en paix sa conscience,
Mourut, comme s'éteint lame d'un encensoir.
Commenter  J’apprécie          10
LE PARFUM IMPÉRISSABLE

Quand la fleur du soleil, la rose de Lahor,
De son âme odorante a rempli goutte à goutte
La fiole d'argile ou de cristal ou d'or,
Sur le sable qui brûle on peut répandre toute.

Les fleuves et la mer inonderaient en vain
Ce sanctuaire étroit qui la tint enfermée :
Il garde en se brisant son arôme divin,
Et sa poussière heureuse en reste parfumée.

Puisque par la blessure ouverte de mon cœur
Tu t'écoules de même, ô céleste liqueur,
Inexprimable amour, qui m'enflammais pour elle!

Qu'il lui soit pardonné, que mon mal soit béni!
Par delà l'heure humaine et le temps infini
Mon cœur est embaumé dune odeur immortelle!
Commenter  J’apprécie          10
AU-DELÀ

La nuit, quand nous voyons, au mirage des rêves,
Revivre les absents que nous avions aimés,
Ils reviennent parfois cheminant sur les grèves,
En côtoyant la mer dont les flots sont calmés.

Ils marchent tout songeurs dans la pleine lumière.
Ils approchent... Sont-ils éveillés ou dormants?
Mais leur voix nous rassure en parlant la première,
Nous les reconnaissons dans nos embrassements;

Et nous restons muets longtemps, n'osant rien dire
Devant leur beau regard tranquille et lumineux.
Emus profondément de leur grave sourire,
Nous leur touchons les mains, le coeur... Ce sont bien eux,

Avec le même geste et la même attitude,
Nous apparaissant tels qu'ils étaient autrefois,
Avec le vêtement qu'ils portaient d'habitude...
Et nous tressaillons d'aise au timbre de leur voix.

Ils nous disent : « Je sais ce que ton coeur demande.
Nous ne t'oublions pas si nous t'avons quitté;
Mais regarde... tu vois comme la mer est grande,
Et nous étions là-bas... loin... de l'autre côté...

« Loin... très loin... au delà des horizons visibles,
Et sous d'autres soleils, aux pays inconnus
Où passent dans les fleurs des rivières paisibles.
Mais les êtres vivants n'y sont jamais venus.

« Bien différent du monde où s'agitent les hommes,
Là-bas nous habitons un merveilleux séjour.
Tôt ou tard, vous irez nous rejoindre où nous sommes,
Dans l'oasis de paix, de lumière et d'amour.

« Si nous venons, la nuit, dans le calme d'un rêve,
De chères visions charmer vos yeux dormants,
C'est que rien dans la mort terrestre ne s'achève :
Vos coeurs sont éclairés par vos pressentiments.»

André Lemoyne
Commenter  J’apprécie          00
MIDI

Midi, roi des étés, épandu sur la plaine,
Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu.
Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine;
La terre est assoupie en sa robe de feu.

L'étendue est immense, et les champs n'ont point d'ombre,
Et la source est tarie où buvaient les troupeaux;
La lointaine forêt, dont la lisière est sombre,
Dort là-bas, immobile, en un pesant repos.

Seuls, les grands blés mûris, tels qu'une mer dorée,
Se déroulent au loin, dédaigneux du sommeil ;
Pacifiques enfants de la terre sacrée,
Ils épuisent sans peur la coupe du soleil.

Parfois, comme un soupir de leur âme brûlante,
Du sein des épis lourds qui murmurent entre eux,
Une ondulation majestueuse et lente
S'éveille, et va mourir à l'horizon poudreux.

Non loin, quelques bœufs blancs, couchés parmi les herbes,
Bavent avec lenteur sur leurs fanons épais,
Et suivent de leurs yeux languissants et superbes
Le songe intérieur qu'ils n'achèvent jamais.

Homme, si, le cœur plein de joie ou d'amertume,
Tu passais vers midi dans les champs radieux, Fuis !
La nature est vide et le soleil consume :
Rien n'est vivant ici, rien n'est triste ou joyeux.
Commenter  J’apprécie          00
O l'odieuse obscurité
Du jour le plus gai de l'année
Dans la monstrueuse cité
Où se fit notre destinée !

Au lieu du bonheur attendu,
Quel deuil profond, quelles ténèbres !
J'en étais comme un mort, et tu
Flottais en des pensées funèbres.

La nuit croissait avec le jour
Sur notre vitre et sur notre âme,
Tel un pur, un sublime amour
Qu'eût étreint la luxure infâme ;

Et l'affreux brouillard refluait
Jusqu'en la chambre où la bougie
Semblait un reproche muet
Pour quelque lendemain d'orgie.

Un remords de péché mortel
Serrait notre coeur solitaire...
Puis notre désespoir fut tel
Que nous oubliâmes la terre,

Et que, pensant au seul Jésus
Né rien que pour nous ce jour même,
Notre foi prenant le dessus
Nous éclaira du jour suprême.

— Bonne tristesse qu'aima Dieu !
Brume dont se voilait la Grâce,
Crainte que l'éclat de son feu
Ne fatiguât notre âme lasse.

Délicates attentions
D'une Providence attendrie !...
O parfois encore soyons
Ainsi tristes, âme chérie !

Paul Verlaine
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Alphonse Lemerre (19)Voir plus

Quiz Voir plus

Littérature anglo-saxonne

PARTIE 1 - Littérature anglaise. A quel mouvement appartient William Shakespeare ?

Le classicisme
Le théâtre élisabéthain
Le baroque

16 questions
246 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature anglaise , littérature américaine , littérature anglo-saxonneCréer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}