AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 978B00X7JQV68
alphonse lemerre (30/11/-1)
3/5   1 notes
Résumé :
Anthologie des Poètes Français XIXe Siècle -
Volume 2
1818 à 1841
De Leconte De Lisle à Villiers de l'Isle-Adam
Que lire après Anthologie des Poètes Français XIXe Siècle - Vol. 2 Voir plus
Citations et extraits (3) Ajouter une citation
AU-DELÀ

La nuit, quand nous voyons, au mirage des rêves,
Revivre les absents que nous avions aimés,
Ils reviennent parfois cheminant sur les grèves,
En côtoyant la mer dont les flots sont calmés.

Ils marchent tout songeurs dans la pleine lumière.
Ils approchent... Sont-ils éveillés ou dormants?
Mais leur voix nous rassure en parlant la première,
Nous les reconnaissons dans nos embrassements;

Et nous restons muets longtemps, n'osant rien dire
Devant leur beau regard tranquille et lumineux.
Emus profondément de leur grave sourire,
Nous leur touchons les mains, le coeur... Ce sont bien eux,

Avec le même geste et la même attitude,
Nous apparaissant tels qu'ils étaient autrefois,
Avec le vêtement qu'ils portaient d'habitude...
Et nous tressaillons d'aise au timbre de leur voix.

Ils nous disent : « Je sais ce que ton coeur demande.
Nous ne t'oublions pas si nous t'avons quitté;
Mais regarde... tu vois comme la mer est grande,
Et nous étions là-bas... loin... de l'autre côté...

« Loin... très loin... au delà des horizons visibles,
Et sous d'autres soleils, aux pays inconnus
Où passent dans les fleurs des rivières paisibles.
Mais les êtres vivants n'y sont jamais venus.

« Bien différent du monde où s'agitent les hommes,
Là-bas nous habitons un merveilleux séjour.
Tôt ou tard, vous irez nous rejoindre où nous sommes,
Dans l'oasis de paix, de lumière et d'amour.

« Si nous venons, la nuit, dans le calme d'un rêve,
De chères visions charmer vos yeux dormants,
C'est que rien dans la mort terrestre ne s'achève :
Vos coeurs sont éclairés par vos pressentiments.»

André Lemoyne
Commenter  J’apprécie          00
LE PARFUM IMPÉRISSABLE

Quand la fleur du soleil, la rose de Lahor,
De son âme odorante a rempli goutte à goutte
La fiole d'argile ou de cristal ou d'or,
Sur le sable qui brûle on peut répandre toute.

Les fleuves et la mer inonderaient en vain
Ce sanctuaire étroit qui la tint enfermée :
Il garde en se brisant son arôme divin,
Et sa poussière heureuse en reste parfumée.

Puisque par la blessure ouverte de mon cœur
Tu t'écoules de même, ô céleste liqueur,
Inexprimable amour, qui m'enflammais pour elle!

Qu'il lui soit pardonné, que mon mal soit béni!
Par delà l'heure humaine et le temps infini
Mon cœur est embaumé dune odeur immortelle!
Commenter  J’apprécie          10
MIDI

Midi, roi des étés, épandu sur la plaine,
Tombe en nappes d'argent des hauteurs du ciel bleu.
Tout se tait. L'air flamboie et brûle sans haleine;
La terre est assoupie en sa robe de feu.

L'étendue est immense, et les champs n'ont point d'ombre,
Et la source est tarie où buvaient les troupeaux;
La lointaine forêt, dont la lisière est sombre,
Dort là-bas, immobile, en un pesant repos.

Seuls, les grands blés mûris, tels qu'une mer dorée,
Se déroulent au loin, dédaigneux du sommeil ;
Pacifiques enfants de la terre sacrée,
Ils épuisent sans peur la coupe du soleil.

Parfois, comme un soupir de leur âme brûlante,
Du sein des épis lourds qui murmurent entre eux,
Une ondulation majestueuse et lente
S'éveille, et va mourir à l'horizon poudreux.

Non loin, quelques bœufs blancs, couchés parmi les herbes,
Bavent avec lenteur sur leurs fanons épais,
Et suivent de leurs yeux languissants et superbes
Le songe intérieur qu'ils n'achèvent jamais.

Homme, si, le cœur plein de joie ou d'amertume,
Tu passais vers midi dans les champs radieux, Fuis !
La nature est vide et le soleil consume :
Rien n'est vivant ici, rien n'est triste ou joyeux.
Commenter  J’apprécie          00

autres livres classés : anthologiesVoir plus


Lecteurs (2) Voir plus



Quiz Voir plus

Testez vos connaissances en poésie ! (niveau difficile)

Dans quelle ville Verlaine tira-t-il sur Rimbaud, le blessant légèrement au poignet ?

Paris
Marseille
Bruxelles
Londres

10 questions
1228 lecteurs ont répondu
Thèmes : poésie , poèmes , poètesCréer un quiz sur ce livre

{* *}