Protester, résister, manifester...Que retenir de la Résistance pour demain ?
Dans ce malgré tout du drame planétaire en cours, des vies déchirées, raccourcies, enlevées à notre affection, il fallait rire quand même de manière à mettre à distance ce qui nous rongeait d’angoisses et d’incertitudes. Réponse aux grandes questions du moment, la crise globale du néolibéralisme, la pandémie meurtrière, rire devenait vital car créateur de lien, antidote euphorique au sinistre et à l’ennui.
La dépossession des juifs par les nazis s'opère "d'en bas", sous la contrainte physique et morale exercée par la population. La loi vient sanctionner, après coup, le fait accompli. En France, le processus vient "d'en haut" et comporte un caractère législatif et administratif marqué, obstinément présenté comme une mesure de séquestre et non de confiscation, destiné à éviter les éventuelles réactions de l'opinion publique. Vichy justifie le procédé par sa volonté de protéger les capitaux français face aux appétits allemands, se plaçant ainsi, de fait, dans une spirale de surenchère.
La devise "Travail, famille, patrie" a été troquée contre un efficace "Télétravail, famille, pâtes/riz", phonèmes contractés dans le mot Patrie, converti aux temps de confinement.
Pour échapper à la censure, jeux de mots et acronymes, facilement recopiés et passés de main en main, se sont multipliés, créant un nouveau langage dont seule la maîtrise du français comme langue maternelle rend le décryptage limpide. Pour l'occupant, allemand ou italien, le sens ne surgit pas immédiatement, si bien que les astuces contribuent à fabriquer un monde à part dont les clandestins auraient la clé.
Chaque crise a désigné des responsables par la plume ou le trait d’esprit, la Révolution française ayant été particulièrement prolifique en la matière.
« Dans ce malgré tout du drame planétaire en cours, des vies déchirées, raccourcies, enlevées à notre affection, il fallait rire quand même de manière à mettre à distance ce qui nous rongeait d’angoisses et d’incertitudes. »
MODERNITÉ TOTALITAIRE
Pendant les années de l'entre-deux- guerres, la modernité politique prit le visage du totalitarisme. En août 1939, le pacte germano-soviétique sembla soudainement légitimer ce concept apparu en Italie pendant les années 1920, puis intégré dans le lexique politique occidental, dont le statut demeurait cependant encore incertain.
En novembre 1939, l'American Philosophical Society organisa à Philadelphie, sous la direction de l'historien Carlton Hayes, le premier colloque international consacré à ce thème.
L'occupation allemande [...] ne constitue que le début d'un projet conçu pour le long terme.