J’ai balancé d’une rive à l’autre sans m’autoriser à t’aimer.
On ne va pas faire des petits cirques itinérants toute notre vie.
Reste chez toi à faire la popote, c’est un avenir qui t’ira très bien. Personnellement, j’ai des rêves un peu plus grands.
Ma chère et tendre sœur, voilà presque deux ans que nous ne nous sommes pas vues. Comment cela a-t-il pu arriver ? J’ai honte d’avoir eu tant d’orgueil, d’avoir attendu d’être dans mon état pour t’écrire. Oui, je suis bien malade ma chérie. J’ai cependant une bonne nouvelle. J’attends un enfant, ma Paula ! il est pour bientôt, je le sens et je ne te cache pas mes craintes. Ambroise est en tournée. Il faut bien que quelqu’un nous fasse vivre. Je ne sais pas où le trouver ni où lui écrire, et il ne doit pas rentrer avant deux bons mois. Paula, si tu m’as pardonné, viens me voir aussi vite que possible ! Il n’y a que toi et Ambroise que je souhaite avoir à mes côtés. J’aimerais que mes mots puissent te serrer et t’embrasser. Qu’ils te disent le Je t’aime tendre d’une sœur à sa jumelle. Et qu’ils réparent ces années perdues.
Ambroise est un homme formidable, Paula. Son pat favori est la blanquette de veau. Et moi, j’aime qu’il me prépare des légumes rôtis à l’italienne. Nous avons un petit spectacle. Il est simple c’est vrai, mais il nous suffit. Le soir, je lui caresse le bras doucement. Nous pouvons rester des heures ainsi. Il aime aussi chanter et jouer du violon.
Mesdames ! Messieurs ! Bienvenue parmi nous ! Ce soir, vous allez rire et vibrer ! Avec des numéros jamais égalés ! Célèbres dans toute la France ! Voici les merveilleuse Paula et Louna, les oiseaux du chapiteau !
Je suis désolé, je sais à quel point tu y tenais.
J’aimerais que mes mots puissent te serrer et t’embrasser. Qu’ils te disent le “je t’aime” tendre d’une sœur à sa jumelle. Et qu’ils réparent ces années perdues.
« Pour le reconnaître, fiez-vous à son marteau Mjöllnir : il ne lui sert pas à planter des clous, mais à briser des crânes. » (p. 26)
« Boire, manger, se battre et recommencer. » (p. 48)