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3.67/5 (sur 472 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Montargis , le 09/07/1960
Biographie :

Jack Manini est un dessinateur et scénariste de bande dessinée français.
A 6 ans, il dessine sa première BD intitulée : « Bruce Lee contre Fred Astaire ». Il étudie aux Arts Appliqués (ENSAAMA), commence à publier dans le journal "Pilote" en illustrant des articles de Desproges. Ensuite, il travaillera également pour "Circus", "Charlie", "Chic", etc.

Son premier album, "Je Swingue", paraît chez Futuropolis en 1985. Trois ans plus tard, il signe "Le Cobaye" chez Albin-Michel. Il poursuit en dessinant "L'Archimage Robert" avec Froideval en 1991 chez Zenda.

Il publie la trilogie "Mycroft Inquisitor" écrite par Christophe Arleston à partir de 1995 chez Soleil. Il écrit chez le même éditeur "KO" avec Michel Chevereau au dessin en 2000. L'année suivante, il dessine "Estelle" sur scénario de Raymond Maric chez Carabas. Il retrouve Michel Chevereau en 2005 chez Glénat avec "La loi du Kanun".

Il reçoit avec Olivier Mangin et Bérengère Marquebreucq, le prix Historia de la bande dessinée historique en 2013 pour "La Guerre des amants, t.1, Rouge Révolution".
En 2020, il publie "Total Combat", une BD qui promeut le MMA.

En 2021, en collaboration avec Hervé Richez et David Ratte, est publié chez Grand Angle «  La petite voleuse de la Tour Eiffel », dans la lignée de la BD « Le canonnier de la Tour Eiffel », ils continue de faire découvrir le Paris de la Belle Époque.

Il est également auteur de livres pour enfants.

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11/04/2018

Entretien avec Jack Manini à propos de sa bande dessinée Arthur Cravan


Figure artistique du début du XXème siècle, Arthur Cravan est peu à peu tombé dans l`oubli. Pouvez-vous nous le présenter ?

Paris 1912, Arthur Cravan vient d`avoir vingt-cinq ans lorsqu`il fonde sa propre revue littéraire Maintenant. Il en est l`unique auteur, mais pour impressionner le bourgeois, il signe les textes sous différents pseudonymes. Il transporte les exemplaires dans une brouette qu`il vend dans la rue à la criée, comme du poisson ! Entre deux poèmes ou chroniques, il y insulte copieusement la plupart des artistes de son temps avec pour tête de turc : Guillaume Apollinaire qui d`ailleurs le provoquera en duel. La réponse de Cravan dans Maintenant est imparable, il esquive le duel tout en ridiculisant son rival et remporte sans peine la jouxte littéraire !
Arthur Cravan évite le combat quand il n`y a rien à gagner, mais fonce lorsqu`il s`agit de boxer un champion du monde poids lourd, pour la gloire et l`argent. C`est un aventurier et un pacifiste, un éternel voyageur qui passera sa vie à fuir les tranchés de la première guerre mondiale. Après Paris, il se réfugie en Espagne pour y retrouver et tourmenter ses amis « Dada », puis New York où il rencontrera la poétesse Mina Loy élue prototype de la femme moderne par le New York Evening Sun. Mina qu`il épousera plus tard au Mexique.




Comment avez-vous fait sa connaissance et qu`est-ce qui vous intéressait chez ce personnage haut en couleur ?

J`ai d`abord découvert une photo et une vraie gueule, la tête et la stature d`un Superman canaille et deux bons mètres de muscles ! Puis son oeuvre et enfin une vie à la démesure de son physique : Poète et boxeur, il se présentait comme neveu d`Oscar Wilde, charmeur de serpents, marin sur le Pacifique, muletier, cueilleur d`oranges en Californie, chevalier d`industrie, rat d`hôtel, bûcheron dans les forêts géantes, déserteur sans peur et sans reproche, poète aux pas d`ours… Il y a sa passion pour la boxe que je partage et une admiration commune pour Kees van Dongen, un des rares peintres qui trouvait grâce à ses yeux.
Il y a surtout cette liberté totale, cette manière de traverser l`existence comme s`il était seul au monde. Vivre à plein régime et oser tout ! Absolument tout !


Sa vie est-elle très documentée ? Vous êtes-vous uniquement basé sur des sources ou bien avez-vous dû parfois inventer certains épisodes ?

Il y a déjà une quinzaine d`ouvrages sur Cravan, ses propres oeuvres, romans, biographies, photos, essais, revues, mais mon histoire est un récit, il n`y a donc des vides à combler et une mise en scène, un point de vue narratif. Tout est donc vrai ou aurait pu l`être ! A force de côtoyer Cravan, des images se sont imposées et une logique s`est dégagée du personnage qui j`espère, lui colle à la peau. La vie de Cravan est tellement riche que le problème était surtout de faire des choix plutôt que d`en rajouter.




Les sources sont-elles d`ailleurs assez fiables ? Lui-même semble prendre plaisir, sinon à mentir, tout du moins à enjoliver les choses !

Cravan a créé sa propre légende et même inventé la « very boxe ». Il se vantait de pouvoir tuer un homme d`une simple pression de l`index, faire crouler un immeuble par simple contrariété. Je pense qu`il était capable de faire bien pire !


La phrase de son oncle Oscar Wilde "J`ai mis tout mon génie dans ma vie ; je n`ai mis que mon talent dans mes oeuvres" semble particulièrement s`appliquer à Arthur Cravan. A-t-il tout de même laissé une oeuvre ? Pourquoi a-t-il autant impressionné les Surréalistes ?

Il a laissé une oeuvre coup de poing, à l`instar de sa vie, courte mais intense. C`est un modèle pour les surréalistes qui ont cassé les codes artistiques, Cravan en est l`incarnation, son existence même est un défi constant, il fait bouger les lignes, brise les conventions et sa vie et son oeuvre se confondent en une même oeuvre d`art. Il a soufflé le scandale partout où il est passé, ses conférences où il brillait par son absence ou apparaissait uniquement pour insulter le public, tirer des coups de révolver et terminer à poil. Autant de performances qui font de lui le premier Dada vivant !




Sa mort ou plutôt sa disparition reste très énigmatique. Avez-vous enquêté sur cet épisode ? Quelles sont vos conclusions ?

Il a disparu quelque part dans le pacifique en tentant de rejoindre sa femme Mina Loy, il y a tout juste cent ans. Ou bien il a fui quelque part sur une île déserte et rigole encore d`avoir échappé à la guerre et une morne vie de famille. Je pense pour ma part qu`Arthur Cravan n`aurait jamais pu tenir plus de quelques heures loin des feux de la rampe.


L`album est très coloré malgré le contexte historique plutôt sombre avec le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Pourquoi ce choix ? La couleur a toujours été très importante dans votre travail ?

La couleur est une mise en ambiance. Avec Cravan, tout est intense, mais jamais rien n`est tragique. J`ai pensé que des couleurs acidulées lui correspondaient bien au teint.


Vous avez l`habitude de travailler en tandem. Qu`est-ce qui vous a motivé à travailler seul sur ce projet ? Y avez-vous pris un plaisir particulier ?

Un roman graphique, 216 pages est souvent un voyage en solitaire parce que périlleux. Même si le parcours est verrouillé dès le départ, de nouvelles idées arrivent en cours de route, il faut garder cette fraîcheur de l`improvisation pour ne pas devenir un simple exécutant de son récit. Il y a aussi au fil des planches l`évolution graphique qui fait que l`on possède de mieux en mieux son sujet et qu`il faut refaire les premières planches. J`ai ajouté 30 pages à ce que j`avais prévu au départ et recommencé une vingtaine lorsque je suis arrivé à la fin.
Un périple qui a duré deux ans, qui n`était pas de tout repos mais un beau voyage !



Jack Manini et ses lectures


Quel est le livre qui vous a donné envie d`écrire ou de dessiner ?

Blueberry, tome 12 : le spectre aux balles d`or de Jean-Michel Charlier et Jean Giraud.


Quelle est la bande dessinée que vous auriez rêvé d`écrire et/ou de dessiner ?

Le spectre aux balles d`or ! J`aurai gardé tous mes originaux et me serais perdu dans l`auto contemplation de mon art !


Quelle est votre première grande découverte livresque ?

Les comics Américains m`ont toujours fasciné. Joe Kubert, Neal Adams, Alex Toth sont les grands dessinateurs totems des années 80 de la BD Américaine, mon école graphique. En littérature, La chute d`Albert Camus que j`ai dévoré un nombre incalculable de fois à l`adolescence.


Quel(le) est le livre ou la bande dessinée que vous avez relu(e) le plus souvent ?

Comanche, tome 4 : le Ciel est rouge sur Laramie de Hermann et Greg.


Quel(le) est le livre ou la bande dessinée que vous avez honte de ne pas avoir lue ?

Les albums de Tintin malgré la providence divine. J`avais environ 8000 BD chez moi sans un album d`Hergé. Il y a quelques années, je trouve dans ma rue un carton abandonné avec l`intégral de Tintin, l`alph`art compris (état neuf). Lorsque je suis revenu une heure plus tard, il était encore là. Je l`ai donc embarqué et depuis, je suis toujours aussi peu sensible à l`art d`Hergé.


Quelle est la perle méconnue que vous souhaiteriez faire découvrir à nos lecteurs ?

La jungle nue de Philip José Farmer.


Quel est le classique de la littérature dont vous trouvez la réputation surfaite ?

Voyage au bout de la nuit de Louis-Ferdinand Céline.


Avez-vous une citation fétiche issue de la littérature ?

« Il faut remettre une fois par an son avenir en jeu », Arthur Cravan, bien sûr


Et en ce moment que lisez-vous ?

Ailefroide : Altitude 3 954 de Jean-Marc Rochette et Olivier Bocquet, superbe !


Découvrez Arthur Cravan d`Jack Manini chez Bamboo éditions :



Entretien réalisé par Pierre Krause

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Citations et extraits (55) Voir plus Ajouter une citation
Ma Renée trois fois adorée,
Je n’ai plus qu’une idée, te revoir,
Partout où je suis-je me dis, si seulement Renée était là. Viens me rejoindre à Mexico, je suis perdu d’amour sans toi.
Viens vite ou je me suiciderai, rejoins-moi avant qu’il ne soit trop tard.
Ah ! Si l’on pouvait mourir en pleurant d’amour comme on s’ouvre les veines. Quelle douce mort !
Tu es mon unique passion ; le reste n’est qu’amourettes et tu auras eu ma grande virginité.
Oui ma chérie, rends-moi fou de joie ; empêche-moi de dormir en pensant à ton arrivée.
Nous aurons une vie extraordinaire.
Celui qui t’attend
A. Cravan
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Un homme prêt à mourir par amour mériterait au moins de vivre.
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Ma fille, ma Jane, ma tendre garce, il ne faut pas jouer avec le feu... même si c'est une tradition familiale. (…) Même morte, une maman est toujours de bon conseil... Ne transforme pas ta vie en enfer... si tu ne veux pas rôtir sur terre comme moi !
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Mais qu'est-ce que ce mot bizarre de Bauhaus ? un terme était en usage en allemand pour désigner la construction de maison, l'architecture Hausbau. Gropius inverse les deux syllabes, renversement révolutionnaire, pour inventer le Bauhaus, la maison de la construction.
Ce néologisme évoque nécessairement le mot Bauhütte, la loge des bâtisseurs de cathédrales au Moyen Âge. A l'origine, c'était un endroit couvert d'une bâche qui servait aux ouvriers à se protéger des intempéries. Puis cette bâche est devenue un bâtiment où, le soir, étaient entreposés les outils. Enfin, ce bâtiment s'est agrandi, servant de réfectoire, de chambre où le "Maître tailleur" dormait avec les "Compagnons", et même de local pour les cours donnés aux "Apprentis".
C'est cette vision d'une communauté fraternelle, avec ses grades respectifs, que Gropius a en tête.

-Lionel Richard (Bauhaus Kèkcèkça ?...)
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Rien de pire qu'une envie de chier pendant la bataille, prendre le risque d'être trahi par ses boyaux, c'est courir au-devant d'une mort certaine !
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Si tu crois avoir gagné, tu as déjà perdu.
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Un jour, je suis entré dans une de ces isbas… la table, les bancs, l’énorme poêle, l’armoire, le buffet… tout était peint ! Sur les murs des loubki bariolés, des icônes multicolores...
...et pour tout éclairage, une veilleuse rougeoyante comme une étoile discrète et mystérieuse…
Quand j’ai pénétré dans la chambre, les couleurs m’ont encerclé...comme si je pénétrais dans une peinture !

Waow, Vassily ! Et alors ?

Alors je me suis dissous dans la couleur !
...une sensation lumineuse…les deux mondes enfin réconciliés, le spirituel et l’humain... 
MON PREMIER RÊVE D’ABSTRACTION !
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Pour toucher sa solde, il est préférable de survivre à la bataille.
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- Le courrier d'une star, c'est le thermomètre de sa renommée !
- … Et le box-office, c'est le baromètre... Je suis au beau fixe ! Pourvu que ça dure !
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Les spectateurs adorent avoir peur, rire, ou même pleurer. Et pour ça, il faut que nos films racontent de bonnes histoires.
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