Par sa mort, Malcolm X ne signe pas son erreur ou sa défaite, il confirme, hélas, que l'oppression est une machine infernale, que la relation oppresseur-opprimé est sans issue.
L'exil est déjà un malheur ; la minorisation est, en outre, presque toujours une fragilité, fût-on par ailleurs économiquement et culturellement à l'abri ; elle est propice à la discrimination et à la mythologie.
Ce que les Blancs doivent faire, c’est chercher en eux-mêmes pourquoi il leur a fallu un nègre au début. Parce que je ne suis pas nègre, je suis un homme, mais si vous croyez que je suis un nègre, c’est parce que vous en avez besoin. La question qu’il faut se poser, qu’il faut que la population blanche se pose, au Nord ou au Sud, parce que c’est le même pays, et que pour un Noir il n’y a pas de différence entre le Nord et le Sud ; la seule différence c’est la façon de vous châtrer, mais la castration elle-même est un fait valable pour toute l’Amérique. Si je ne suis pas le nègre ici, et si vous l’avez inventé - c’est vous, les Blancs, qui avez inventé le nègre - alors il faut que vous trouviez pourquoi. Et l’avenir du pays en dépend. S’il est capable ou non de répondre à cette question.
James Baldwin
(…) le Noir n'a jamais été aussi docile que les Américains blancs voulaient le croire. Cela c'était un mythe. Nous ne passions pas notre temps à chanter et à danser au bord du Mississippi. Nous essayions de rester vivants, nous essayions de survivre à un système extrêmement brutal.
James Baldwin
(…) le 11 Septembre a appris aux Etats-Unis et au monde que nul n'est aujourd'hui à l'abri de la violence ; comme si le fantôme de Malcolm X, le partisan de la violence, avait définitivement éclipsé celui de Martin Luther King, le rêveur humaniste, et celui de l'esthète James Baldwin, (…).
(…) l'histoire est déconcertante sinon imprévisible. Les Noirs ont subi deux traumatismes majeurs : l'esclavage et la colonisation ; comme dans la plupart des oppressions graves, ils en devinrent muets.
(préface de 2007 d'Albert Memmi)
King est le Modéré, sachant rassurer ses adversaires, faire patienter ses troupes, et se trouver des alliés ; (…).
Je pense que la résistance non-violente est l'arme la plus puissante dont disposent les opprimés dans leur lutte pour la liberté et la dignité humaine. Elle arrive à désarmer l'adversaire. Elle menace ses défenses morales, affaiblit son moral, et en même temps met sa conscience à l'épreuve. Il ne sait absolument pas comment réagir, (…).
Martin Luther King