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4/5 (sur 16 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Obernai , 1914
Mort(e) : 1988
Biographie :

André Neher est un rabbin, écrivain et philosophe juif alsacien du XXe siècle (1914-1988).
Chef de file, avec Emmanuel Levinas et Léon Ashkenazi, de « l'école de pensée juive de Paris », il est l'un des principaux artisans du renouveau du judaïsme en France après la Shoah.
André (Asher Dov) Neher naît en 1914 à Obernai dans le Bas-Rhin puis la famille déménage à Strasbourg redevenue française en 1918. Son éducation développe en lui l'amour de la France. Dès l'âge de 22 ans, il enseigne l'allemand au collège de Sarrebourg et continue en parallèle d'étudier le judaïsme notamment à la yechiva de Montreux, en Suisse.
Il est mobilisé en 1939 et après la débâcle rejoint sa famille réfugiée à Brive-la-Gaillarde où il reprend l'enseignement avant d'être nommé à Lanteuil. Il fait partie de la communauté de David Feuerwerker, alors rabbin de Brive et de toute la région. Le 2 décembre 1940, il est chassé de l'enseignement de par le statut des Juifs décrété par le gouvernement de Vichy. Il est sensible à l'indifférence de ses collègues enseignants à cette injustice. Ceci le conduit, après la guerre, à abandonner ses études de la littérature allemande pour se tourner vers le judaïsme et la littérature juive.
Il épouse en 1947 Renée Bernheim avec laquelle il cosigne plusieurs ouvrages. En 1954, le rabbin David Feuerwerker introduit l'hébreu comme langue vivante au Baccalauréat français. A Strasbourg, André Neher remplit les mêmes fonctions. En 1955, il est nommé professeur de littérature juive à l'université de Strasbourg et obtient l'enseignement de l'hébreu comme langue vivante par l'université française. En 1962, il publie avec son épouse L'histoire biblique du peuple d'Israël puis Le Puits de l'exil. Après la guerre des six jours, il émigre en Israël, à Jérusalem. Cette émigration, par un intellectuel juif français de renom, est ressentie vivement en France comme en Israël, elle constitue une réponse aux propos du général de Gaulle qualifiant le peuple juif de « peuple d'élite, sûr de lui-même et dominateur » lors de la conférence de presse du 27 novembre 1967. Il enseigne la pensée juive à l'Université de Tel Aviv.
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Source : Wikipédia
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Citations et extraits (6) Ajouter une citation
Dans cet énoncé barbare, tiré du jargon philosophique le plus universel : " Transcendance et Immanence ", l'accent juif doit être mis sur la particule ET, dans l'un des nombreux sens que cet instrument verbal de liaison prend en hébreu, dès la Bible : VAV, et a conservé jusqu'au jour d'aujourd'hui, dans l'hébreu que je parle à Jérusalem, capitale de l'État d'Israël, où je demeure maintenant. VAV, c'est le VAV consécutif, certes : " et, et puis, ensuite, de plus ", mais c'est aussi le VAV conversif, prophétique qui transforme le passé en avenir, et le futur en déjà : " telle chose est faite, mais en réalité, elle allait se faire ; telle autre allait se faire, et voilà qu'elle était déjà réalisée… ". C'est enfin le VAV contestatif : " Et pourtant, malgré tout, quoi qu'il en soit et contre toute apparence… " : poutre maîtresse de la pensée juive.
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La polyvalence du judaïsme a pour racine une constatation très simple et qu'il ne faut jamais perdre de vue. Cette religion " biblique " n'a pas, pour canon, un seul livre seulement — le Tenakh (la partie hébraïque, juive, non chrétienne de la Bible, le " Premier Testament ") — mais, à côté de la Bible, après elle dans le temps, à côté d'elle dans la hiérarchie spirituelle, deux autres livres : le Talmud et le Zohar. Celui-là, d'allure plus rationnelle ; celui-ci, mystique. L'Écrit (la Bible), l'Oral (le Talmud), le Vécu (le Zohar) forment ensemble le " judaïsme ". On ne saurait priver celui-ci de l'une ou l'autre de ces trois sources canoniques sans le tronquer.
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Introduction :
Premier contact avec le Livre de Jérémie : on a l'impression de tenir entre les mains non pas un livre, c'est-à-dire le produit d'une réflexion mûre et concertée, mais un document qui fait partie encore de l'histoire qu'il raconte et qui porte les traces des circonstances dramatiques dans lesquelles il a été rédigé. A aucun moment on ne sent l'écrivain derrière le texte, soucieux de dominer et d'organiser la matière, encore moins le collationneur ou l'éditeur, désireux d'arranger l'écrit en vue de la lecture. Tout se passe comme si un témoignage nous était livré à la source, dans le jaillissement limpide et souverain de l'événement.
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En effet, dès lors que l'oeuvre est acceptée par l'homme, Dieu se retire. Car l'acceptation de l'oeuvre, c'est, pour l'homme, l'assomption plénière de sa responsabilité. Mais la loi du dialogue authentique exige que lorsque l'un des partenaires répond, l'autre se taise. La responsabilité de l'homme entraîne, ainsi, par le jeu quasi automatique du dialogue, le silence de Dieu. A l'oeuvre humaine, l'homme est nécessairement attelé seul.

p. 204
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En contre-courant de l’évolution qui mène de la Renaissance jusqu’à l’orée de notre siècle, une réhabilitation de la Loi se manifeste aujourd’hui, parfois sous des formes dramatiques. Car le prix d’une valeur que l’on possède est moins élevé que celui d’une valeur que l’on désire. Et c’est précisément l’actuelle nostalgie de la Loi qui en souligne l’urgence dans la pensée d’un Bialik ou d’un Kafka, porte-paroles, à des titres divers, de certaines inquiétudes fondamentales de notre temps. Ils ont ressenti l’absence de la Loi en leur vie comme le péché et l’échec de leur personne et de leur génération. Ils ont appelé la Loi, parce que d’avoir dû la refuser, torturait et frustrait leur être. « Forgez-nous la Loi ! » s’écrie Bialik, en conclusion d’une analyse de la crise spirituelle au début du XXe siècle. Et Kafka note dans l’intimité de son Journal, à la date du 19 octobre 1921 : « Ce ne sont pas la paresse, la mauvaise volonté, la maladresse… qui me font échouer ou pas même échouer en toutes choses : vie de famille, amitié, mariage, profession, littérature, mais l’absence du sol, de l’air, de la Loi. Me créer ceux-ci, voilà ma tâche… » (p. 17)
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Il y a d'abord l'oreille et la bouche, deux organes qui semblent indispensables à la captation de la Parole divine et à sa transmission. L'ouïe et l'oracle ne sont-ils pas les relais élémentaires de la prophétie ? Or, voici comment Dieu procède pour se faire entendre : il ne passe pas par l'oreille ; sa Parole est déposée immédiatement dans la bouche du prophète. "Dieu étendit sa main et toucha ma bouche. Dieu me dit : J'ai placé mes Paroles dans ta bouche". (I-9) Ainsi, la marge est résorbée entre l'ouïe et l'oracle, et la Parole captée est simultanément Parole transmissible. C'est la victoire de Dieu sur les organes maladroits ou rebelles. Ni Moïse, qui est bègue ; ni Jérémie, qui n'est qu'un enfant ; ni Ezéchiel et Jonas, qui serrent les dents, ne peuvent, à la longue, refuser de parler : la Parole est dans leur bouche, modelant ses articulations sur leurs impérities ou sur leurs inhibitions, prête à émaner au moindre mouvement des lèvres.

p. 35
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