Tribulations d'une amoureuse sous Staline : Bande-annonce.
Hier après-midi, nous avons reçu l'ordre de déporter vingt mille personnes du ghetto. Sinon, nous a-t-on dit, ils le feront eux-mêmes. Nous nous sommes trouvés devant un dilemme : le ferons-nous nous-mêmes ou les laisserons-nous faire ? En pensant au nombre de ceux qui périront et à celui de ceux qu'on pourra sauver, mes plus proches collaborateurs et moi-même sommes arrivés à la conclusion que si horrible que cela puisse être, nous devons prendre la responsabilité de mettre en oeuvre le décret. Je dois conduire cette sanglante opération. Je dois amputer des membres pour sauver le corps. Je dois vous enlever vos enfants, sinon d'autres mourront avec eux. Je ne suis pas venu pour vous consoler, je ne suis pas venu pour soulager vos cœurs, je suis venu comme un voleur vous prendre ce que vous avez de plus cher.
Cette dame infortunée était une femme digne d'un vrai gourmet ; elle vous montait à la tête, voilant soudain tous vos sens tout en les illuminant. Rien que d'écouter sa voix pouvait causer du plaisir, mais le plus important, c'est qu'elle était capable de parler de façon captivante, trait bien rare chez les femmes.
Sur la fiche qu’on lui avait présentée, assortie d’un salut, il inscrivit être banquier et habiter Philadelphie.
Un banquier, c’était au moins l’équivalent américain d’un général autrichien ; c’est pourquoi, sans hésiter, Ott choisit pour son hôte l’appartement bleu réservé préalablement pour la comtesse Draschkowitz, laquelle, cette année, avait retardé son arrivée jusqu’au carnaval de Vienne.