La fille de l'empereur s'appelait Valentina. Elle était insupportable.
Elle possédait trois cent quatre-vingt-dix paires de chaussures, huit cent douze chapeaux et cinquante ceintures en peau de serpent. Mais ce qu'elle aimait par-dessus tout, c'était les oiseaux.
Son jardin comptait cent et une volières. Elles étaient toutes tellement grandes qu'on aurait pu y habiter. Chacune d'entre elles accueillait des oiseaux aux plumages somptueux et aux becs merveilleux, de sorte que des messagers du monde entier venaient admirer ce jardin étonnant.
Aïe, aïe, aïe...
De nombreux serviteurs perdaient la vie et la tête à cause de ces oiseaux.
« Lorsqu’ils virent le garçonnet sur le dos de l’âne et l’homme qui le suivait en marchant, naturellement ils se mirent à grommeler : « Je n’en reviens pas! Quelle misère! Ce garçon plein de vie qui laisse ce pauvre vieux aller ainsi à pied… C’est tout bonnement scandaleux » « C’est un bien triste spectacle. Où est passé le respect des anciens? «
Le petit oiseau, je l'ai posé sur l'étagère, à côté de la fenêtre, pour qu'il puisse voir passer les nuages.
Ce n'est pas parce qu'il est en laine que ce n'est pas un oiseau.
Un jour, bientôt peut-être, je construirai un bateau très grand qui flotte comme les bateaux et vole comme les avions, même si c’est un bateau ; qui circule sur la terre comme un bateau à roues, et sous l’eau, comme un sous-marin.
La situation ne cessait de s'aggraver. Cent serviteurs étaient exécutés en moyenne chaque mois.
TCHAK, TCHAK, TCHAK.
Des têtes roulaient chaque jour.
TCHAK, TCHAK, TCHAK.
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« Lorsqu’ils virent l’homme sur le dos de l’âne et le garçonnet qui les suivait en marchant, naturellement ils se mirent à jaser : « Non mais, avez-vous vu cet homme sans cœur qui laisse aller à pied un si petit garçon? » « J’ai vu, j’ai bien vu! et j’aurais préféré ne pas… Mais laissez-moi vous dire : de nos jours, il n’y a plus une goutte d’amour ici-bas. »