Citations de Anne Fine (262)
Les enfants ont en eux une capacité presque illimitée à être optimiste, et à pardonner.
Dans la vie, on ne peut pas tout mettre dans un calendrier.
"Pourquoi n'est-elle pas enterrée dans le cimetière, comme tout le monde ?
- J'aurais tellement aimé qu'elle le soit. Ce sera le cas, un jour, quand il y aura un peu plus de charité dans ce monde. Mais comme ta mère a transgressé les sacro-saintes lois de l'Eglise en mettant fin à ses jours, personne ne peut l'enterrer en terre sacrée.
- Mais avez-vous demandé, au moins ?
- Je n'ai pas demandé, Daniel, j'ai supplié.
- Et personne n'a cédé ?
- Personne. Les règles sont formelles et tous les hommes d'Eglise des environs se croient tenus de les suivre à la lettre. Mais la Bible dit aussi qu'il ne faut jamais désespérer. Alors je dois t'avouer que je suis allé voir tous les paysans que je connais, dont les terrains jouxtent une chapelle ou une église. Et le Ciel a dû m'entendre, car j'en ai trouvé un qui s'est souvenu d'une bonté que je lui avais faite et il m'a cédé un minuscule bout de terrain, ce qui m'a permis de poser la pierre tombale de ta mère de ce côté du mur.
Le docteur posa sur mon épaule un main consolatrice et reprit :
- Et si la chapelle se trouve vraiment sur une terre sacrée, alors sois certain que la paix qui en émane traversera le mur de pierres jusqu'à ta mère.
C'est ta façon de vivre qui fait de toi ce que tu es.
« L’air du dehors m’a frappé comme une gifle. Je ne savais plus ce que c’était. Et cette odeur – comme dire? Dure, peut-être. Presque hostile. Comme du cristal. L’air m’a presque plus choqué que la lumière. Bien plus tard, il m’est arrivé de passer devant une piscine, et à chaque fois l’odeur du chlore m’a rappelé ce moment étrange où Rob a ouvert en bas la porte qui donne sur la rue. Je n’oublierai jamais le trajet dans la voiture de police : le monde me paraissait tellement grand! «
Personne ne m'y obligeait. Mais, d'une certaine façon, j'étais persuadée que c'était faire œuvre utile que d'empêcher Tulipe d'exécuter les mauvais coups qu'elle passait son temps à mijoter. Pour moi en tout cas, c'était important. Cela me donnait une raison de rester avec elle. Car j'avais besoin de Tulipe. Quand j'étais tranquille et que je faisais sagement ce qu'on me disait de faire sans histoire, Tulipe vivait dans mon jardin secret. (p.110)
J'étais donc dans la maison où ma mère avait passé son enfance. Une maison qui m'était à la fois familière et inconnue. Les coffres en bois verni étaient les mêmes que dans la maison de poupée. Et, bien que les couleurs des tapisseries ornant les murs eussent tourné au gris sale, je distinguais le cerf aux abois et la cascade dont je me souvenais parfaitement.
C'est curieux qu'un détail aussi infime puisse vous faire entrevoir la vérité.
S'il tenait tant à ses rêves d'enfant, pourquoi restait-il dans cette maison comme un scarabée mort enfermé dans une bouteille, pour reprendre ses propres mots ?
Pourquoi n'était-il pas en train de courir le monde, pour amasser la fortune dont il rêvait ?
Les passages du diable sont les chemins les plus ordinaires. Croyez-moi. Et le mal n'a toujours pas les traits de la laideur. On ne saurait lire, sur le visage d'un homme, la couleur de son âme. Mais rassurez-vous, poursuivit-il en levant, un seul. Car le diable ne peut arriver à ses fin sous votre aide. Il ne triomphe que si vous lui ouvrez la porte.
Je fus submergé par un flots de pensées contradictoires. Certes, je ne regrettais pas d'avoir été... que fallait-il dire ? sauvé ? libéré de mon confinement dans ce réduit ? Mais je savais que ma mère détestait que l'on fasse intrusion dans sa vie. Et comme je l'aimais beaucoup, j'avais l'impression de l'avoir trahie.
C'est stupide de se laisser effrayer par les choses de ce monde. Mieux vaut garder ses angoisses pour des terreurs plus étranges.
J'ai essayé de me faufiler dehors en même temps mais la mère d'Ellie m'a barré le passage avec sa jambe.
-Toi ce soir tu restes à l'intérieur ! On a déjà eu assez d'ennuis comme ça cette semaine.
D'accord. De toute façon, Bella, Tiger et Pusskins m'ont tout raconté, plus tard...
C'est ça, c'est ça. Allez-y, pendez-moi. J'ai tué un oiseau. C'est que je suis un"chat", moi.
William Saffery dit qu'il n'y a pas de silence aussi intense que celui qui suit une attaque. Il est tellement réel qu'on a presque l'impression de pouvoir le toucher.
J'ai bien aimé le petit enterrement...
Je pense que je n'y étais pas convié...
...Mais...
Mais...
Si je veux assister à un enterrement, j'y assiste.
De toute façon Thumper n’en avait rien à faire de l’allure qu’il avait. Il était mort.
Et pourtant, c’est bien ce qui tracassait les autres. Ca les tracassait même beaucoup.
-Qu’est-ce qu’on va faire ?
-C’est épouvantable, les voisins ne nous adresseront jamais la parole.
-Il faut qu’on trouve quelque chose.
Et ils ont trouvé. Je dois dire que leur plan était parfait, à tous points de vue.
Allez-y, donnez-moi une fessée ! J’ai rapporté une souris morte dans leur merveilleuse maison. Je ne l’ai même pas tuée. Quand je suis tombé dessus, elle était déjà morte. Personne n’est en sécurité par ici. Dans la rue, vous avez de la mort-aux-rats par-dessus les pattes et les voitures chargent toute la journée dans les deux sens. Et puis je ne suis pas le seul chat du quartier. Je ne sais pas ce qui lui est arrivé à cette petite chose. Tout ce que je sais, c’est que je l’ai trouvée, morte. Morte depuis peu, mais morte. Et sur le coup, je me suis dit que c’était une bonne idée de la rapporter à la maison. Ne me demandez pas pourquoi. Un moment de folie. Comment est-ce que j’aurais pu me douter qu’Ellie allait m’attraper par la peau du cou et m’infliger un de ses petits sermons ?
J’ai bien aimé le petit enterrement. Je pense que je n’y étais pas convié, mais après tout, c’est autant mon jardin que le leur. En fait, j’y passe beaucoup plus de temps qu’eux. Je suis le seul de la famille qui en fasse un usage convenable.
Ils ne m’en sont pas reconnaissant pour autant. Vous devriez les entendre :
-Ce chat détruit mes plates-bandes. Il ne reste presque plus de pétunias.
-Je viens à peine de planter les lobélies, et le voilà déjà couché dessus pour les écraser.
-Si seulement il pouvait éviter de faire des trous au beau milieu des anémones.
Des reproches, des reproches, des reproches. Je ne vois pas pourquoi ils se cassent la tête à garder un chat si c’est pour se plaindre en permanence.
C'est ta façon de vivre qui fait de toi ce que tu es.