Anne-Marie Gustave

Le jeune Pierre Dac martèle «Radio Paris ment, Radio Paris ment, Radio Paris est allemand», sur l'air de «La Cucaracha», avant de céder la place à une litanie de messages personnels, aux codages énigmatiques et parfois extravagants.

Les auditeurs aiment l'intelligence, l'impertinence, le caractère et le travail sur le son. Et surtout, toujours, les voix sans visages.

Chaque année, à partir du mois d'avril, c'est la même inquiétude de la prochaine grille de rentrée ? Rumeurs, ragots sur qui sera reconduit et qui sera "remercié", la plupart du temps sans même un "merci", d'ailleurs. Une ambiance épouvantable, qui creuse encore le fossé qui sépare la rédaction, protégée, des programmes, exposés.
"Nous vivons dans un milieu anxiogène, explique Daniel Mermet. C'est épuisant. Quand il y a de bonnes directions, ça va, mais quand elles sont arbitraires, c'est vraiment difficile. Je suis en CDD depuis 1976, c'est à dire si Radio France est en infraction vis-à-vis de moi ! On nous entretient dans une précarité illégale. Les gens ont peur."