Cela faisait un moment que j'avais envie de découvrir ce roman qui avait été finaliste du grand prix romantique des éditions Charleston. Aussi lorsque j'ai vu qu'il sortait en poche chez Pocket, il a vite rejoint ma pal.
Sa couverture, à elle seule, est une promesse à une lecture pleine de légèreté et c'est avec entrain que j'ai ouvert cet ouvrage qui fait la part belle aux trois femmes que sont Louise, Caroline et Ethel.
Elles exercent chacune un métier que l'on pourrait qualifier de désuet mais qui image parfaitement le savoir faire français que tout le monde nous envie.
Louise est joaillière. Elle donne vie à des bijoux qui reflètent ses états d'âmes. Son mariage, qui part à l'eau, pèse sur son travail et elle connaît une panne artistique qui empêche toute nouvelle création. Lors d'un week-end, elle croise dans une boutique, un flamant rose empaillé. Comme un défi, elle l'acquiert sous l’œil ébahit de son mari. Cet achat sonne comme un défi mais mettra à jour le non sens de leur union les menant vers un divorce inéluctable.
Fort heureusement, Louise peut compter sur le soutien des ses deux amies Caroline et Ethel. La première est relieuse et redonne un second souffle à des livres qui ont connu des sorts plus ou moins différents. Le seconde est corsetière et compose, avec de multiples étoffes, une ode à la sensualité féminine en les parant de magnifiques créations.
Au delà du talent artistique qui les réunit, ces trois femmes sont surtout à la recherche d'un sens à donner à leur vie. Au gré des saisons et sous l’œil d'un flamant rose facétieux, le chemin qu'elles s'imaginaient tracé pourrait bien prendre des sentiers escarpés dont elles ne soupçonnaient pas l'existence.
J'avoue que posée ainsi cette histoire présente un attrait non négligeable. J'aime lire de temps en temps des romans dit feel good qui promettent quelques heures de lecture toutes douce. Mais avec l'année du flamant rose, j'ai l'impression d'être passée à côté de quelque chose.
Cela ne vient pas de la plume d'Anne de Kinkelin que j'ai trouvée très agréable, avec des envolées poétiques qui m'ont conquise. Non, cela vient du manque du profondeur de l'histoire et des personnages.
Le lecteur papillonne de l'une à l'autre des protagonistes, du printemps à l'automne sans que l'histoire ne soit vraiment prise à bras le corps. On reste en surface, on effleure différentes thématiques sans jamais entrer dans le vif du sujet. J'avais envie de participer activement à cette amitié, à ce bout de chemin partagé mais je n'ai fait que rester spectatrice de cette histoire.
Pour les personnages, même constat. Ce ne sont pas tant leur caractère, parfois pénible, qui est en cause. Après tout, nous sommes comme on nous fait et je trouve que ces trois quadragénaires sont assez représentatives de la société et des remises en question qui pointent le bout de leur nez à l'aube de la quarantaine.
Et justement, j'aurais bien aimé m’immiscer un peu plus dans leurs pensées, leurs sentiments et encore une fois, c'est quelque chose qui m'a manqué.
Je suis vraiment déçue car ce roman avait tout pour me plaire et ces quelques éléments négatifs ont entaché ma lecture.
En conclusion, l'année du flamant rose est une petite déception. Malgré la sublime plume toute en finesse de l'auteure et sa mise en avant de métiers passionnants, j'ai trouvé que le récit manquait cruellement de consistance. Un développement un peu plus poussé de l'histoire et mon ressenti aurait été tout autre. Quoi qu'il en soit, je ne manquerai pas de lire le prochain roman d'Anne de Kinkelin car celui-ci est la promesse de magnifiques choses à venir.
Lien :
https://les-lectures-de-gaby..