Bande-annonce de Sang et chocolat
"Il se leva et reposa la valise sur le banc, puis il l'ouvrit. De la terre grise et sèche apparut aux yeux de Zoé. Il en saisit une poignée, qu'il jeta en l'air. Elle inspira profondément. C'était l'essence même de sa vie que Simon éparpillait ainsi. "Aide-moi, Zoé, il est trop tard pour reculer."
"Simon s'approcha de lui, le souleva d'une main et le projeta au loin. Le petit garçon roula dans l'herbe, se redressa, et s'envola. Christopher, redevenu petit garçon, retomba sur lui-même, tel la mue d'un insecte, et ne bougea plus, comme momifié. Zoé restait muette, et Simon ne fit pas un geste pour se tourner vers elle. Il imaginait le dégoût que devait exprimer son visage et n'avait pas envie d'y être confronté."
Ils sont incapables de se métamorphoser, mais je crois qu'ils cachent au fond d'eux-mêmes une sorte de bête sauvage. Certains le savent, d'autres non, mais s'ils ne parviennent pas à laisser s'exprimer d'une façon ou d'une autre l'animal qui est en eux, ils peuvent devenir dangereux.
La Loi est censée nous protéger et nous permettre de donner naissance à des enfants en bonne santé, mais elle nous oblige pourtant à nous battre pour désigner un chef. La Loi n'est qu'un tissu de mensonges hypocrites.
Tous les adultes peuvent combattre, mais dès qu'un combattant est blessé, il est obligatoirement disqualifié. Si aucun des deux derniers combattants ne se rend, c'est la mort qui les départage. Telle est la Loi.
"Jetant le blouson taché de sang sur ses épaules, il se laissa tomber au pied d'un buisson d'azalées. Et, jusqu'à l'aube, il ne détacha pas son regard de la fenêtre de la fille aux longs cheveux bruns."
"Pas la moindre lumière, mais la lune éclairait le pré brillamment. Simon se coulait entre les arbres et les buissons, telle une ombre. Ou un nuage obscurcissant la lune."
"Avec un cri de stupeur, Zoé retira ses mains de celle de Simon et se frotta les doigts. Simon jeta un coup d'oeil surpris aux siens, mais ne cessa pas de parler."
J'ai essayé d'être ce que je n'étais pas, et je ne peux même plus redevenir moi-même. Je suis un monstre.
La plupart du temps, la vie est plutôt dure — on naît, on va à l'école, on travaille, et puis on meurt.