Ainsi, de village en village, le syndrome se manifeste, stratifié de façons de plus en plus complexes, pour s’étendre vers les quatre points cardinaux. La Nationale 106 n’est pas une simple route côtière : c’est une abomination statistique de dimension internationale. Je suis presque sûr qu’on ne trouve nulle part au monde la même densité de crimes que celle qui se concentre sur les cent quatre kilomètres séparant Reggio de Calabre et Siderno. Ce syndrome est donc forcément le précipité d’une combinaison unique d’éléments et de conditions qui se sont coagulés ici et pas ailleurs.
Prologue, p. 15-16
Nous sommes partis un après-midi de printemps et le vent qui souffle n’est pas le sirocco (du sud), mais plutôt le grec (du nord-est) ou le libeccio (du sud-ouest), et l’air est donc pur, les nuages progressent rapidement, la lumière coupe l’horizon sans aveugler.