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Bibliographie de Ariane Justman Tamir   (1)Voir plus


Citations et extraits (10) Ajouter une citation
Chana Orloff, une vie de légende 1888-1968- Par Ariane Justman Tamir

La Traversée de la guerre

En 1942, les lois antijuives rattrapent Chana en pleine maturité de son art.Elle ne peut plus exposer, elle ne peut pas vendre officiellement.
Lorsque l'on demande aux juifs de s'inscrire et de porter l'étoile jaune, Chana et Élie obéissent. Chana a une telle reconnaissance envers la France qui l'a recueillie, éduquée, lui a donné la liberté de s'épanouir dans un art difficile, qu'elle ne peut se croire en danger.

( p.33)
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(* Ary Justman in " Réflexions poétiques "; poème dédié par Ary à sa femme Chana )

À Necherit

Oui, tu es belle.
Ni rose, ni lys, ni Princesse.
Artiste

Dans chaque oeil le monde se colore,
Chaque mot est sonore,
Chaque sonorité a son pouls,
Dans le pouls vibre le sang,
Où est le sang- là est la vie.

Partout tu vois la vie.

La couleur, le son, la ligne
Sont les sources de toutes nos joies.

À poignées tu sèmes la joie
Dans la maison où tu viens.

Ligne- Ligne-
Sphère des harmonies des chanteurs invisibles,
Des mélodies éthérèniennes cristallisées,
Où le mouvement fait le corps,
Le corps- La pensée,
La pensée- Dieu

Oui, tu es belle
Ni rose, ni lys, ni Princesse
Femme biblique- Sybile
Femme du siècle- Artiste
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Chana Orloff , sculpter comme une femme moderne
par Paula J. Birnbaum

Chana Orloff est l'une des sculptrices les plus connues de l'Ecole de Paris. Son oeuvre, présenté lors de nombreuses expositions monographiques à la fois en France et dans le monde, est un apport significatif au modernisme européen et à l'histoire de l'art. Pendant ses premières années à Paris, Chana Orloff établit rapidement sa réputation de portraitiste, avec pour amis et modèles une longue liste d'artistes et écrivains internationaux célèbres du quartier de Montparnasse : Guillaume Apollinaire, Nathalie Barney, Claude Cahun, Chériane, Jean Cocteau, Amedeo Modigliani, Anaïs Nin, Pablo Picasso, Diego Rivera et bien d'autres encore.


(p. 55)
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La guerre, l'amour, la mort: l'histoire dans l'histoire

La guerre éclate en 1914 et disperse les artistes de nationalité française qui sont mobilisés. Les artistes étrangers se regroupent. Marie Vassilieff transforme son atelier en foyer où elle accueille et nourrit les artistes dans le besoin.(...)
Chana ayant terminé ses études trouve un atelier (...) Elle rencontre le poète Ary Justman qu'elle épouse en 1916. Ary Justman collabore à la revue SIC ( Son, Idées, Couleurs) de Pierre- Albert Birot.Le travail de Chana, notamment ses dessins et gravures, y sera régulièrement présenté.
Des lectures de poèmes d'Ary mais aussi d'Apollinaire ou encore de Max Jacob, accompagnées de musique d'Erik Satie, de Ravel ou de Stravinsky sont organisées dans l'atelier de Chana (...)
Ary publie un recueil de poèmes
" Réflexions poétiques ", accompagné de dessins et gravures de Chana.
Malgré la guerre et les restrictions, c'est une période extrêmement riche et créative pour les artistes.
Chana s'intéresse tout de suite au portrait qui ne se démentira jamais et elle devient rapidement la portraitiste attitrée de l'élite parisienne, genre où elle excelle en subtilité et malice, sans jamais tomber dans le caricatural. " Elle fit un jour le portrait de Mac Orlan et, depuis lors, Mac Orlan n'est plus que le reflet du vrai Mac Orlan créé par l'artiste...", écrit Édouard de Courières en 1927.

( p.24)
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Chana Orloff, une vie de légende 1888-1968 par Ariane Justman Tamir

L'arrivée à Paris: itinéraire d'une jeune fille douée

En 1910, Chana arrive à Paris.Elle a 22 ans.Son intention est d'obtenir un diplôme lui permettant d'enseigner. Elle a une place chez Paquin, maison de haute- couture tenue par un couple, et une chambre chez une logeuse russe.
(...)
Chana arrive pleine de force et de joie de vivre dans cette ville inconnue.Elle ne craint rien, elle adore travailler et rien de mal ne peut lui arriver.
Le policier à la frontière ne comprenant pas le prénom de Hanna ( le H se prononce comme la Jota espagnole ) inscrit " Chana" sur sa fiche d'entrée. Chana non seulement gardera cette orthographe mais aussi la prononciation à la française.
À l'atelier de couture, elle dessine, reproduit des croquis, et probablement, ne parlant pas le français, s'exprime par de petits dessins.En parallèle, elle suit le soir des cours de formation professionnelle et c'est un de ses professeurs qui lui découvre un vrai don pour le dessin et l'incite à s'inscrire dans une école d'art.
(....)Chana passe tout son temps de libre au Louvre découvrant avec avidité l'art des siècles passés. Elle gardera toute sa vie l' habitude de se promener le dimanche dans ce musée. Elle est reçue deuxième au concours.Cela change son destin: elle ne sera pas professeur de couture (...)
Chana a une vie bien remplie puusqu'elle doit concilier travail et études tout en apprenant le français. (...)
Et c'est presque par hasard qu'elle va découvrir la sculpture.


( p.20)
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Chana Orloff, une vie de légende 1888-1968

Par Ariane Justman Tamir

Tout en acquérant une formation classique dans la classe de dessin du professeur Bruneau à la Petite école, elle étudie la sculpture à l'académie Vassilief à Montparnasse. C'est alors qu'elle se lie avec Soutine, Modigliani, Pascin, Zadkine...Une de ses meilleures
amies s'appelle Jeanne Hébuterne et c'est Chana qui lui fera rencontrer Modigliani.
Dès ses premières sculptures Chana rompt avec l'enseignement académique, mais refuse aussi toute tentative de " dogmatiser" son art.
" Il vous manque si peu pour être des nôtres ", lui dira plus tard un ami cubiste. " Quoi donc ? demanda Chana.En fait c'est un petit trop que vous avez...trop de personnalité !"

( p.22)
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Chana Orloff, une vie de légende 1888-1968

Par Ariane Justman Tamir

Le Portrait

Chana a pratiqué l'art du portrait tout au long de sa carrière tout en renouvelant le genre .
" Chana Orloff m'apparait comme une artiste suprêmement intelligente. (...) Elle n'ajoute pas ou si peu ! Ce n'est pas de la caricature, c'est de l'extrait de ressemblance " écrit Robert Rey dans " L' Europe Nouvelle " en 1924"

( p.38)
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Chana Orloff, une vie de légende 1888-1968

Par Ariane Justman Tamir

" Des amis m'avaient emmenée visiter un sculpteur.Dans son atelier, il pérorait et faisait l'artiste parlant de " son oeuvre" avec beaucoup de suffisance. Je ne pus m'empêcher d'éclater de rire.Vexé, il me jeta une boule de glaise et me dit " sculpte, si c'est si facile". Rentrée chez moi, je travaillais cette terre toute la nuit et je finis oar en sortir le portait de ma grand-mère. Je retournai chez le sculpteur avec mon oeuvre.Il la considéra sans rien dire puis me dit :" C'est bien, tu dois continuer ".À partir de ce moment, j'avais toujours une boule de glaise dans les mains, et même chez Paquin, je sculptais en cachette des petites choses que je faisais et défaisais sans cesse.Un jour, il me surprit avec une petite sculpture que j'avais faite d'après le chat de la maison. Il me regarda et dit:" Tout ce que vous faites ici m'appartient" et il l'emporta ! ( les citations sont des souvenirs dictés par Chana à la journaliste Rifka Katznelson)

( p.20)
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Chana travaille plus que jamais pierre, marbre, bois, bronze, et développe les thèmes qu'elle reprendra toute sa vie: maternité, femmes, enfants, ainsi que l'art animalier auquel elle associe un sens symbolique.La musique et la danse l'inspirent aussi avec bonheur.


( p.30)
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" On peut dire que j'accumulais les
" handicaps": étrangère, juive, artiste, femme, et maintenant veuve et mère en même temps. Ma famille restée en Palestine et qui ne comprenait rien à cette lubie de sculpture m' enjoignait de revenir.Mon plus jeune frère Abraham qui avait émigré en Australie (* ils seront deux frères Orloff à s'y installer) fit le voyage à Paris pour me convaincre de quitter la France.En refusant, je me suis fâchée avec lui durablement. En fait aucune épreuve ne pouvait m'inciter à abandonner. "

( p.24)
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