Vers l'expérience intérieure : lettres (1952-1973) : à s?ur Thérèse le Saux, par Henri le Saux, responsable : Armelle DutrucLethielleux, chez Artège.
La correspondance du moine et mystique français, figure du dialogue entre christianisme et hindouisme, avec sa s?ur religieuse. S'y découvrent son itinéraire spirituel, ses errances et les éléments forts de sa mystique : l'expérience de l'éternité, la présence dans l'absence ou encore l'exil et l'itinérance. © Electre 2019
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Pour parvenir à la connaissance de soi, le chercheur est invité à descendre dans les profondeurs de son être, c'est-à-dire au centre de l'espace de son coeur. celui-ci pénètre alors dans une autre dimension, au-delà du monde sensible, lui permettant de découvrir en lui son point d'éternité -son élément divin- et de l'animer par le seul fait de le connaître.
Toutefois la quête du mystère de l'être ne donne lieu à aucune découverte définitive. elle ne s'épuise jamais. C'est pourquoi elle se présente comme la finalité de l'homme. seul l'attrait du mystère renouvelle l'élan du chercheur. Aucun chemin n'est tracé. L'homme défriche sa propre voie, il se découvre, et par là devient créateur de lui-même.
Introduction
Née le 13 septembre 1903 à Saint-Mandé dans le Val-de-Marne, Marie-Magdeleine Davy s’est éteinte le 1er novembre 1998 à l’hôpital de Bressuire en Deux-Sèvres. Elle repose désormais aux côtés de ses parents et de sa sœur, dans le cimetière de l’ancienne commune de Saint-Clémentin. Le 18 janvier 2000, en l’absence d’héritier et de testament3, l’occasion a été offerte aux Archives départementales des Deux-Sèvres de conserver la mémoire de cette intellectuelle de renommée internationale qui confia ses plus riches pensées à d’innombrables écrits publiés entre 1928 et 1998. Ce fonds d’archives nous révèle sa vie, son œuvre et sa pensée.
Introduction
(...)au moment de passer vers l’autre rive, elle souhaita détourner les autres d’elle-même, pour les orienter vers l’Invisible. Sur sa pierre tombale qui ne fait pas connaître son nom, figure cette seule épitaphe : « Sois heureux, passant ». C’est-à-dire : « Ne t’adresse pas à moi, je n’ai pas de nom, je suis entrée dans l’anonymat ; mon décès fait partie de l’anonymat, mais sois heureux, passant6 ». Tel est le dernier message d’une personnalité de la pensée française contemporaine, d’un esprit indépendant et non conventionnel en quête du sens de la Vie.
Introduction
Au souvenir d’une médiéviste et d’une œuvre sur la spiritualité monastique du XIIe siècle, se joindra celui d’une passion, toujours intacte, pour la recherche intérieure. Marie-Magdeleine Davy était surtout en quête de la dimension transcendantale à laquelle, un jour ou l’autre, écrit-elle, l’homme se trouve confronté5. Engagée de tout son être dans cette recherche intériorisée de la Vérité, elle s’intéressa aux enseignements les plus profonds des traditions spirituelles et religieuses d’Orient et d’Occident.
Introduction
Pour beaucoup d’Européens, Marie-Magdeleine Davy aura été un témoin de la dimension de profondeur que tout être porte en lui, une preuve vivante de cet aspect autre de la vie capable de donner un sens au monde et à l’Histoire. Elle fut même considérée, par certains, comme un « phare ».
Introduction
La pensée de Marie-Madeleine Davy pourra, peut-être, susciter l'interrogation. cependant, celle-ci ne formule aucun appel. Elle est simplement une invitation à chercher la Lumière dans les profondeurs de soi. Le sens de l'existence humaine peut s'en trouver modifié, éclairé.
Introduction
La voie de Marie-Madeline Davy est celle de la philosophie grecque, de la philosophie monastique du XII e siècle, de la mystique rhénane des XIIIe et XIVe siècles, de la mystique orientale chrétienne et, plus largement, de l'expérience intérieure.
I Esquisse d'une vie