L'époque actuelle, peu avare d'informations réellement dramatiques, montre assez que la connaissance des nuisances qui nous assaillent ne conduit pas necessairement à la révolte, mais plus souvent au déni ou à une sorte de passivité accablée.
Nuisance écologique mineure lorsqu'on la compare à l'énergie nucléaire, l'exploitation industrielle des énergies renouvelables n'en représente pas moins une nuisance idéologique majeure. "Solution de rechange" aussi concrète qu'illusoire, déjà adoptée par un citoyennisme alternucléaire prêt à tous les accommodements, elle occupe le terrain et contribue à refouler l'expression d'une critique antinucléaire plus cohérente.
Au-delà de la question énergétique, la seule position non seulement désirable mais réaliste se situe dans la critique complète de la société capitaliste industrielle : pourquoi tant d'énergie ? Pour satisfaire quels besoins ? Pour mener quel genre de vie ?
En bref, il s'agit de montrer qu'une critique conséquente de l'industrie électronucléaire et de ses prétendues alternatives renouvelables ne saurait exister sans critiquer tout le système des besoins qui, dans la présente organisation sociale, impose une production massive d'énergie.
Le pouvoir politique moderne, qui cherche moins à agir "rationnellement" et à convaincre ses spectateurs qu'à occuper le terrain, entretenir la soumission et dissuader la moindre contradiction, vite assimilée à on ne sait quelle violence.
De tous les tangibles désastres apportés par le capitalisme industriel, le dérèglement climatique apparaît à la fois comme l'aboutissement et l’emblème. Le système capitaliste , en effet, aura à peu près tout investi et tout dévasté dans le monde, jusqu'au temps qu'il fait.