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Critiques de Arnaud de La Grange (39)
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La promesse du large

La mer lui a pris ses parents. Depuis, Aidan la hait. Jusqu’à ce qu’il affronte le passé. Un roman emporté et lyrique.
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Le huitième soir

Ce qui ne cessera de m'étonner dans la bataille de Dien Bien Phu, c'est pourquoi tant de jeunes gens tels le protagoniste du livre se sont envolés volontairement et ont sauté sur ce piège qu'ils savaient sans retour ?

Je sais beaucoup de choses à ce sujet pourtant, j'ai même connu un homme tout à fait estimable qu'une péritonite subite à sauvé du voyage dans la cuvette et, dans le peu qu'il a partagé, a entrouvert le mécanisme mental de l'engagement de ces soldats perdus : solidarité avec les camarades pris au piège, ras-le-bol et mépris pour les officiers supérieurs et les politiques qui jouaient leur propre jeu en misant des vies qui n'étaient pas les leurs, attachement au Vietnam, ce pays qu'ils avaient appris à aimer bien mieux que ne le faisaient les colons.



Arnaud de La Grange traduit tout ceci, et plus encore, d'une langue magnifique où rien d'inutile ne dépasse, avec des mots justes pour la guerre comme pour les émotions et les sentiments, avec une acuité de ton qui nous fait asseoir aux côtés du jeune lieutenant, regardant le drame dans les yeux.

Lorsque l'on ferme ce livre sur l'issue que l'on devine, on ne peut s'empêcher de penser que les quelques 3.200 soldats qui reviendront des camps Viet-Minh (sur environ 11.500 faits prisonniers) ne pourront que se perdre quand l'hypocrisie politico-militaire refera jour en Algérie quelques années plus tard.

Un très bel hommage à ces soldats perdus.
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Les vents noirs

Magistral roman. Dès les premiers paragraphes, on devine que l’on a affaire à un “vraiˮ écrivain, pas de ces auteurs qui se regardent le nombril et dont l’horizon se limite à leurs problèmes de petits bourgeois avec les préoccupations tendance qui constituent leur quotidien. A propose d’horizon, l’auteur nous emmène en Transbaïkalie, en Mongolie et dans le Turkestan chinois, le Xinjiang actuel. L’action se déroule pendant la guerre civile russe, on pense à Kessel qui a servi dans les régiments “blancsˮ, il a raconté cet épisode de sa vie aventureuse dans ses livres, une autre belle écriture. La Sibérie n’est pas sans clin d’œil à S. Tesson. An départ de Kharbin dans une traversée vers l’ouest à la recherche d’un “archéologueˮ français un peu barge et névrotique, on s’aventure au milieu de la guerre civile des Seigneurs de la guerre, une quête à la Conrad. On se souvient du récit d’Ella Maillart et de Peter Flemming qui ont traversé ces immensités quelques années plus tard. En sont sortis deux livres à lire absolument. Mes souvenirs se réveillent… La fin du récit est un écho à ce qu’a dit Brel “Les hommes ne sont malheureux qu’à cause des rêves qu’ils n’ont pas réalisésˮ.
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Le huitième soir

Une plongée au Vietnam pendant la guerre d’Indochine, à travers les yeux d’un soldat français. Les multiples raisons qui l’ont poussé à s’engager se dévoilent progressivement au fil du livre. Malgré un début un peu poussif, bourré de formules stylistiques toutes faites, on se laisse ensuite happer par les différentes batailles racontées par le soldat, c’est fort et puissant, comme si on était au front avec lui.
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Les vents noirs

Ce premier roman est époustouflant, l'écriture est précise et les descriptions réfléchies.

Sibérie, 1918, un voyage magnifique à travers le temps et l'histoire.



Petit à petit les personnages se dessinent, des paysages savamment décrits, comme le désert du Taklamacan, jouent un rôle à part entière dans ce récit.

Au coeur de ce panorama on retrouve en miroir les personnages qui s'éveillent par leur passion et leur quête.



Deux hommes qui cheminent ensemble, traversent vents et intempéries, dans une même quête inatteignable et qui les dépasse.



Les ravages de la guerre sont omniprésents dans ce roman et les blessures avec son lot de blessures familiales.

Des thématiques plus positives sont abordées comme le besoin vital de certains de se dépasser, le rêve, mais aussi l'obsession et la folie humaine.
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Le huitième soir

Huit chapitres pour décrire les huit journées qui ont précédé la bataille de Dien Bien Phu, synonyme de débâcle de la France en Indochine. Une poignée d'hommes va se sacrifier au nom de la grandeur de leur pays qui se moque bien de cette chair à canon.

Le narrateur qui se rêvait en « pèlerin d'Angkor » (référence à Pierre Loti) se retrouve « planté dans une grande mare de boue ». Pourquoi ce garçon de vingt-six ans pas particulièrement patriote et encore moins nationaliste s'est embarqué dans cette « sale histoire » ? C'est probablement la frustration, parce que né trop tard, de ne pas avoir pu résister pendant la Seconde Guerre mondiale et un accident de moto qui vont le pousser vers l'aventure. Son corps brisé qu'il s'emploie à réparer dans la souffrance va paradoxalement l'inciter à trouver dans les épreuves une manière de conjurer la mort, de renouer avec la fraternité découverte dans le centre de rééducation et, tout simplement, de trouver un sens à sa vie en fuyant la tranquillité du quotidien.

En donnant la parole à un simple combattant, Arnaud de la Grange, dans un très joli style, donne une incarnation à la guerre tout en soulignant ses paradoxes : son atrocité, son absurdité mais aussi la camaraderie, le sentiment de liberté, un certain respect pour le courage et les valeurs de l'ennemi. Une vision polysémique qui fait la force du roman.
Lien : http://papivore.net/litterat..
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Les vents noirs

Quand on débute la lecture de ce premier roman d’Arnaud de la Grange, on se demande soudainement si l’ombre de Dante ne s’est pas infiltrée dans le journaliste tant on croit arriver aux portes de l’enfer : « On pendait ici les hommes comme ailleurs on accroche du linge à sécher ».



Mais cette première phrase explique peut-être tout, elle symbolise à la fois la géhenne des guerres et celle de ceux qui la font, comme le lieutenant Verken. Un personnage très complexe, attachant, et qui en dit long sur les blessures de l’âme face aux Hadès des temps modernes. Verken est d’apparence très dure mais se cachent des failles beaucoup plus sensibles ; c’est un écorché vif, marqué par la première guerre mondiale, puis par les errances mensongères de son père, le décès prématuré de son frère, par tout ce qui l’entoure, attiré par les batailles tout en s’effrayant de sa noirceur.

Appelé pour retrouver en Sibérie puis au Taklamakan l’archéologue Emilie Theliot qui semble avoir sombré dans la folie, il participe à des manœuvres dans la Russie qui se meurt. La Sibérie est le théâtre de combats sanglants entre des factions de différentes couleurs qui n’en sont plus, subsistent seulement les « Noirs » au goût de cendre, les « Rouges » au goût du sang, les « Blancs » au goût du néant. Nous sommes en 1919 en pleine guerre civile, les républicains et les monarchistes avec l’aide de quelques puissances occidentales affrontent les Bolcheviks.

Dans la région du Xinjiang ce n’est guère mieux, c’est l’époque des « seigneurs de la guerre », la nouvelle république de Chine est divisée depuis la chute de l’empire ; au Taklamakan, la « mer de la mort » prend toute sa dimension et pas seulement pour ses vents de sable. Vents noirs, vents mauvais, vents contraires.

Dans ce fatras le lieutenant continue à aller de l’avant, à combattre sans se retourner, non pour se retrouver comme Orphée (car c’est plutôt son amante Victoria qui déclamerait « que faro senza Verken) mais pour éviter de revenir en arrière. Pétri d’une cavalcade interne, il préfère chevaucher par monts et par vaux à la recherche de l’égarement des hommes.



Récit à l’écriture recherchée et, très fourni en détails historiques et archéologiques, il devient envoutant au fil des pages et se déroule un peu comme un long métrage, on voyage à la fois dans la misère de la violence des combats et la vaillance des cosaques, on ressent un vertige livresque entre montagnes, beauté des paysages et l’histoire des hommes. Une histoire qui se fond dans l’image des aigles : « Les débris du nid étaient éparpillés sur le sol. Les deux aigles adultes se tenaient l’un à l’autre sur le mur voisin, gémissant comme des hommes pleurant la mort d’un proche. Si fiers et hargneux le jour d’avant, les rapaces étaient maintenant humbles et démunis. Il avait fallu que dans leur chair ils soient frappés ».



Réussite romanesque et on escompte un second opus pour se délecter d’histoire, d’évasion, mais aussi de petites phrases qui arrivent comme de belles petits claques.

Une petite noisette me dit d’ailleurs que l’attente ne va pas être très longue…
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Les guerres bâtardes

Tous les contingents étrangers présent en Afghanistan vont bientôt quitter le pays. L’armée anglaise sort laminée de deux conflits. L’armée américaine à dut dépenser sans compter pour protéger ses boys. Ces conflits locaux ont déstabilisés les grandes nations technologiques. En passant de la Somalie à l’Irak les auteurs analysent l’histoire de guerres perdues d’avance, l’adversaire ayant choisi un terrain moins favorable au notre en faisant une guerre moins technologique, en s’appuyant sur le politique international ou en choisissant la terreur. Un livre obligatoire si vous voulez pouvoir comprendre les engagements récents ?
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Les guerres bâtardes

Les analyses proposées par Arnaud de La Grange et Jean-Marc Balencie sont intéressantes à plus d'un titre. Non pas que cet essai prétende révolutionner la stratégie contemporaine _ il s'agit au contraire de synthèses et de vulgarisation d'essais écrits par des spécialistes (essentiellement anglo-saxons) ces 10 dernières années, et qui sont analysés à la lumière des événements guerriers les plus récents (le fiasco américain en Irak, le "succès" du Hezbollah au Liban en 2006, le piétinement occidental en Afghanistan etc). Une sorte de "La stratégie pour les Nuls" donc, très claire, très pédagogique, et en même temps très précise (les conflits, évoqués même brièvement, sont toujours chiffrés et contextualisés). Les auteurs adoptent une perspective ambitieuse et stimulante _ rendre compte de la structure de tous les conflits actuels dans lesquels l'Occident est engagé et anticiper sur les décennies à venir. Mais ils savent rester prudents (la conclusion présente des pistes très ouvertes) et nuancés (par exemple dans l'analyse de l'historique et des tendances contradictoires au sein des "néoconservateurs", dont on a généralement une idée simple, pour ne pas dire simpliste). Le constat n'en est que plus accablant pour l'administration Bush, même si les auteurs cherchent à élargir la réflexion: enfermés dans de vieux schémas qui ont fait leur preuve mais désormais dépassés, les stratèges occidentaux ont "raté" les grandes mutations militaires dans le monde (guerre de "4° génération", insurgé "innovant", adaptation du Faible pour user le Fort, conflit médiatique et psychologique etc.) qui les ont conduit à "une posture presque pire que la défaite, la non-victoire".



Critique présentée différemment sur le blog: marc-sefaris.sosblog.fr
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Le huitième soir

« Le huitième soir » d'Arnaud de la Grange, un récit puissant, intense, vibrant qui parle de la vie, de la mort, de l’amour, de l’amitié, qui fait entendre la voix d’un homme en quête de sens et de vérité au milieu du chaos.



Un narrateur « étouffant d’une souffrance acceptée puisque la révolte ne mène à rien ». Dans ce « théâtre où les dieux observent ce que les hommes ont fait de leur liberté », « la mort surprend même ceux qui s’y attendent ».



A lire d’un souffle tenu et tendu !
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Le huitième soir

Récit très sombre mais passionnant et bien écrit, suffisamment court pour ne pas lasser.
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Les vents noirs

Arnaud de La Grange sait combien la géographie peut peser sur la nature humaine. Le grand reporter côtoie depuis longtemps les grands espaces, le romancier montre qu'il sait les faire aimer.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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La promesse du large

Arnaud de La Grange confronte un homme à l'absence de ses parents et au défi de la navigation.
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Les volontaires du Roi

Imaginons l'innénarable Bernard Lugan et sa fière moustache nous conter l'histoire d'un véritable homme à l'ancienne, confronté aux terribles évènements de la Révolution et à la veulerie de l'aristocratie déchue de son temps.



Septime de Saint-Mayeul est ce héros, descendant de dieux gaulois, hippophile inconditionnel et chasseur invétéré, et il va monter une équipe d'hommes de son choix pour mener la résistance face aux affreux et vils sans-culotte, ces immondes révolutionnaires sans foi ni loi.



Au gré des chapitres et au fur et à mesure que l'on tourne les pages, on sent sa moustache pousser et frémir.
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Irak, année zéro

Un très beau travail journalistique entamé après l’invasion de l’Irak en 2004.Le reporter s’est fait accompagner d’un photographe et d’un dessinateur . le but est loin des images réductrices et guerrières de dévoiler la réalité humaine de cette population irakienne doublement meurtrie par l’oppression et la « libération ». J’ai en particulier apprécié la partie qui traite des « Arabes des marais » (ou ce qu’il en reste) que j’avais découvert chez Thésiger .
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Les vents noirs

Pour le voyage et ses paysages qui vous traversent tout autant que la quête de ces deux hommes que seuls l'aventure et l'inconnu peuvent soutenir. Une belle épopée
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Le huitième soir

Ce très beau livre évoque la tragédie de Dien Bien Phu qui, en 1954, mit fin à la guerre d’Indochine.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..
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Le huitième soir

Un jeune officier plongé dans l'enfer de Diên Biên Phu se souvient de ceux qu'il a aimés. Poignant.
Lien : http://www.lefigaro.fr/livre..
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Les guerres bâtardes

Grand reporter et spécialiste des questions de défense Arnaud de La Grange a couvert de nombreux conflits notamment en Irak et en Afganistan, Jean-Marc Balencie est docteur en sciences politiques et analyste au Secrétariat général de la défense nationale; tous deux tentent par cet essai de dresser le constat d'un tournant stratégique majeur et inquiétant pour l'avenir des puissances occidentales. "Mille fronts font-ils une grande guerre, une "guerre de civilisation" comme certains se plaisent à définir la tragique partie qui se joue aujourd'hui de New-York à Kaboul? Peut-être. Mais encore faut-il être sur que les valeurs pour lesquels on se bat soient réeellement partagées, au sein des deux camps en conflit. Plus sûrement on peut avancer que de nos balcons plus ou moins éloignés des champs de bataille, nous assistons aujourd'hui à une incroyable contestation tant de la puissance militaire que de la légitimité morale des occidentaux. Beaucoup de questions posées dans cette analyse comme que sont les faiblesses du fort et le contournement de la puissance, les guerres de quatrième génération et le pouvoir égalisateur de la technologie, l'ivresse de la puissance et les dérives du technologisme, le culte de la victoire et les guerres totales et idéales?

Chacun pourra se faire son opinion sur l'absurdité des guerres à travers la marche chaotique du monde et l'incompréhension de la nature humaine qui ne tire pas de leçon, ni d'expérience des guerres meurtrières du passé, répétant inlassablement les mêmes erreurs et les transmettant aux jeunes générations...



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