Ce lieu est très aride, sans plantation et sans ombrage, sans ruisseau, sans la moindre source ; il faut chercher l’eau jusqu’aux villages de Gizaucourt, de la Chapelle et de Saint-Mard où passe la rivière d’Auve. Au nord-est s’étend une plaine immense très fertile en froments ; mais au sud-ouest le sol, formé d’un calcaire crayeux, que recouvre à peine une légère couche de terre végétale, ne produit que des seigles et des marsages ; aussi, la limite de ce terroir stérile a-t-elle reçu le nom expressif de marche à famine. C’est sur ce plateau triste et désolé, le plateau de la Lune, que l’armée prussienne s’établit dans la journée du 20 septembre ; c’est de là que son artillerie canonna le tertre de Valmy ; c’est là qu’elle campa durant dix jours, en proie au découragement et à la dysenterie, dans de boueux bivouacs.
(sur Dumouriez) un pamphlet flamand l'appellera un kleyn manneke, un bout d'homme, et les émigrés le surnommeront le petit tigre. Des traits nettement marqués, le teint brun, le front large, le nez aquilin, la bouche grande mais douce, souriante, parfois dédaigneuse, les yeux noirs et pleins de flamme tel est son signalement. Sa figure respire finesse et résolution à la fois. Il s'habille avec élégance et se poudre à blanc. De ses mains qu'il a petites et ridées il gesticule vivement. Il a des manières aisées et courtoises, par instants un peu de brusquerie qui ne messied pas à sa tournure militaire et à son air martial.
Il fallait y passer, avouait Domairon, par les épines de la grammaire avant d'arriver aux fleurs de l'éloquence et de la poésie.
En trois sections, l'auteur exposait l'art d'écrire correctement, et il faisait connaître la nature des mots et leur arrangement dans le discours, l'art d'écrire agréablement, il dissertait sur le style et les différentes espèces de style, l'art d'écrire pathétiquement.
Il ne veut pas s'arrêter devant Bréda et ne compte pas s'en emparer. Garnison, canons, palissades, inondations,tout protège Bréda.
Mais le gouverneur est âgé et n'a jamais guerroyé, il se laisse intimider par des sommations menaçantes, il capitule au quatrième jour, et la France regarde cette reddition comme miraculeuse.
Napoléon assistait à ce spectacle, qui lui paraissait aussi déchirant que sublime, et il l'a plus d'une fois retracé : les navires dont la carcasse et les mats se dessinaient distinctement au milieu de cette conflagration, ressemblaient à des feux d'artifice ; l'arsenal d'où s'élevait un tourbillon de flammes et de fumée, avait l'air d'un volcan en éruption ; une immense clarté rouge remplissait le ciel ; on voyait en pleine nuit comme en plein jour.
L'École de Beaumont-sur-Auge où étudièrent Caulaincourt, le général Evain et le géomètre Laplace, était mal située, sur une éminence, en un endroit privé d'eau et si resserré que les enfants n'étaient pas, dans les récréations, séparés des grands garçons. Le désordre y régnait, et Reynaud de Monts ne pouvait s'y rendre sans un déchirement de cœur.
Le supérieur, le Père Cardon, avait la réputation d'un honnête homme et ne manquait ni de connaissances ni de résolution. Mais il n'avait pas assez de souplesse. Les régents lui désobéissaient ouvertement, au vu et su des élèves, qu'ils excitaient contre lui. En fin de mai 1787 il dut appeler la maréchaussée à son secours. Il partit, et l'École alla de mal en pis. L'année suivante, Reynaud observait que « tout avait bon air, mais que tout venait d'être réparé pour le moment de l'inspection ». En 1789, les jeunes gens, de nouveau mutinés, se donnèrent congé et passèrent un jour entier dans les bois du voisinage.
(un régent est un enseignant)
Mais les représentants en mission à l'armée d'Italie, Barras, Fréron, Ricord, Augustin Robespierre, joignirent leurs plaintes à celle de leurs collègues. Barras et Fréron déclaraient que Carteaux ne possédait aucune connaissance militaire, qu'il avait déjà perdu deux mois et qu'il échouerait certainement. Augustin Robespierre affirmait que l'éloignement de Carteaux serait une victoire.
La guerre est votée presque unanimement et par acclamation ; le public des tribunes éclate en applaudissements ; les députés lèvent leurs chapeaux en l'air ; combien d'entre eux, dit Mme de Staël, devraient périr d'une manière violente et avaient à leur insu prononcé leur arrêt de mort !
"De ce lieu répondit-il (Goethe), et de ce jour date une nouvelle époque dans l'histoire du monde, et vous pourrez dire : j'y étais." Il prévoyait que la France ne se bornerait pas à détrôner son roi et à chasser l'étranger, mais qu'elle déborderait sur l'Europe ; il devinait la force irrésistible de la Révolution victorieuse.
Il est peu vraisemblable que les Prussiens aient été intimidés par les clameurs de l'adversaire. Mais ce qu'ils virent avec surprise, ce fut l'attitude fière et déterminée de l'armée française, qui formait une masse imposante et restait inébranlable, comme certaine de sa force.