Ashley March

Seigneur, elle détestait tous les ducs sans exception. Et Philip en particulier. C'était pour elle une espèce stupide et bornée.

- T'insulter est un des grands plaisirs de ma vie. (page (58)

Satanée Charlotte ! Il aurait mieux fait de l'enchaîner puis d'avaler la clé du cadenas.

Un jour, vous comprendrez peut-être qu'en faisant preuve d'un minimum de politesse, vos souhaits seront plus vite exaucés. Inutile de recourir à la force.

S'il avait eu l'âme d'un romantique ou d'un poète - et Dieu savait qu'il n'était ni l'un ni l'autre-, il aurait dit qu'elle avait emporté son âme avec elle.

- Je vous aime.
Charlotte ne répondit pas. Elle ne fit pas semblant de ne pas l'avoir entendu, ni ne tenta de le remettre à sa place. Elle se contenta de fermer les yeux et d'inspirer lentement. Et dans le silence qui suivit, tandis que l'obscurité les enveloppait et que la chaleur de Philippe s'insinuait en elle, elle s'autorise à le croire.

Elle se sentait trahie, certes, mais son cœur n'était plus une petite chose fragile et délicate. On ne le briserait plus aussi facilement, désormais.

Un bon mari n'abandonne pas sa femme au début d'une danse.

Un baisemain et un vague mot de regret ne suffiraient pas à combler le vide abyssal qui s'était creusé entre eux.

Les mauvaises habitudes ont la vie dure.

Léah battit des paupières. Seigneur, elle avait prononcé le mot sexe.
.....Elle n'avait encore jamais prononcé le mot à voix haute, il ne faisait pas partie de son vocabulaire, et appartenait à la catégorie des mots trop crus pour être utilisés par une dame.

Elle avait appris les règles de la bienséance sous la férule de sa mère. Avec toutes les obligations et les règles qui pesaient sur ses épaules, c'était un miracle qu'elle tienne encore debout.

Désormais, les étoiles formaient son ciel de lit, et elle respirait le parfum des fleurs porté par la brise nocturne. Parfois, elle restait assise toute la nuit dans le jardin, un châle sur les épaules, ou bien le visage offert à une averse printanière. Pour la première fois de sa vie, elle apprenait l'art de se faire plaisir.

Alors qu'Adelaïde et Béatrice Hartwell étaient la féminité incarnée, avec leurs seins ronds, leurs hanches opulentes, et leur visage à l'ovale parfait, Leah était le vilain petit canard. Trop mince. Trop peu de courbes, trop anguleuse... elle manquait de tout.

Une brebis galeuse. C'est une métaphore servant à désigner une femme qui s'est écartée du droit chemin. Mais n'ayez crainte, rien n'est perdu. Il se peut que, gentiment réprimandée par son époux et guidée par lui, elle finisse par s'amender.

Souvent, son corps s'avérait sa seule arme de défense, un moyen de mener les hommes par le bout du nez. Elle savait comment user de ses charmes, comment tirer parti de sa bouche, de ses yeux, de ses mains et des caresses qu'elles prodiguaient. D'un seul regard, elle pouvait au gré de son désir attirer un homme dans ses filets ou l'en chasser

Le passé appartenait malheureusement au passé.

Elle était exquise. La tentation incarnée. Un péché que l'on aurait volontiers commis sans jamais s'en repentir.