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Critiques de Audrey Brière (116)
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Les malvenus

1917. L'inspecteur Matthias Lavau doit enquêter sur l'assassinat sauvage d'un villageois retrouvé la gorge tranchée dans la cave d'une habitante d'un village bourguignon. Le mort étant haï de tous car profondément détestable, les suspects sont légion.



Bon, on va y aller direct, le bandeau est catastrophique en positionnant ce polar « entre Pierre Lemaitre et Fred Vargas ». les références mettent forcément en appétit mais sont beaucoup trop lourdes pour ce premier roman, et surtout complètement à côté de la plaque. Il n'y a rien de la verve d'un Lemaitre ou d'une Vargas, rien non plus de leur univers. Comparaisons d'autant plus écrasantes que le roman en lui-même est pas mal du tout et, sans être inoubliable, fait passer un bon moment au lecteur.



L'enquête en elle-même est menée sur un rythme rapide empli de rebondissement, ce qui permet à l'intrigue de se ramifier autour des sombres secrets entrelacés du village et de ses habitants, remontant dans leur passé commun. On sort très peu du huis clos du village avec le couvent des Ursulines comme épicentre de l'intrigue et générateur d'une ambiance inquiétante très immersive, la majorité des villageois, enquêteur compris, étant des orphelins ayant grandi auprès de soeurs. Comme si le couvent, presque un personnage à part entière possédait un pouvoir maléfique empêchant ses anciens pensionnaires de découvrir le monde en les retenant dans un orbite carcéral :



«  A mesure qu'elle s'éloignait de l'enceinte du couvent, son souffle s'accélérait et la pression augmentait sur son thorax, comme si le Clos voulait la retenir, la garder douillettement entre ses vieux murs. Les pierres soufflaient son nom, l'odeur de camphre qui imprégnait tout le linge lui chatouillait les narines. »



A la complexité de l'enquête pour remonter aux racines du mal, répond la complexité des deux personnages principaux, bien caractérisés, très intrigants car ambiguës:



- l'inspecteur Lavau ( dont on découvre dans le prologue comment il s'est retrouvé orphelin aux Ursulines, retrouvé en plein hiver dans la forêt voisine, les pieds dans la neige ) formé par le célèbre Alphonse Bertillon, inventeur de l'anthropométrie judiciaire : mémoire phénoménale lui permettant d'apprendre par coeur des milliers de fiches issues du bertillonnage, talent de physionomiste mais que l'on sent dominer par des forces souterraines qui l'éloignent de l'objectivité



- son assistante Esther Louve, mystérieuse au possible, une force qui avance en parallèle de l'enquête et dont on découvrira les ressorts profonds de sa motivation à résoudre l'enquête, protégée de loin par un loup qui semble être un gardien du village.



Si les personnages, principaux et secondaires, ont parfaitement accompagné ma lecture, j'ai été quelque peu perturbée dans mon avancée par la mise en place du cadre temporel. L'enquête se déroule en 1917 mais jamais je n'ai eu la sensation d'y être.



Il y a bien quelques références à la Première guerre mondiale, mais bien trop pauvres pour être convaincantes et participer pleinement au scénario. Impossible de contrôler l'impression d'être au XVIIème siècle voire avant, au Moyen-Age. La faute à la toponymie choisie par l'autrice : le village Haut-de-Coeur, le château de Nobles-Pierre, le comte Maison-Rouge. La faute à la présence, presque surnaturelle des loups dans la forêt. le déphasage temporel est en plus accentué par des anachronismes très présents : le loup surnommé Blue au fin fond de la Bourgogne du début du XXème siècle, l'assassiné appelé par ses initiales TS, des dialogues qui sonnent un peu trop modernes par les vocables utilisés, ainsi que la liberté dont jouit la jeune Esther Louve en tant que légiste à une époque tout de même très sexiste.



Malgré ces dernières réserves, je serais ravie de retrouver Matthias et Esther sur une prochaine enquête, on sent qu'Audrey Brière est loin d'avoir épuisé leur binôme ni qu'elle a fini d'explorer les parts d'ombre de leur personnalité.



Lu dans le cadre d'une Masse critique privilégiée Babelio











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Les malvenus

Un premier roman reçu grâce à une masse critique privilégiée. C'est toujours une joie d'être sélectionnée, et je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour cet envoi.



TS ou Thomas Sorel est retrouvé égorgé, la langue coupée dans la cave de sa belle-mère. Et pas grand monde ne regrettera la mort de cet homme détesté de tous ou presque. Cela se passe pendant l'hiver 1917, un hiver désespérément long et froid, dans le village de Haut-de-Coeur, où beaucoup des habitants, orphelins, ont été élevés dans le couvent des Ursulines, Adultes, ils sont restés dans le village comme s'ils n'arrivaient pas à défaire ce lien qui les relie au couvent.

« À mesure qu'elle s'éloignait de l'enceinte du couvent, son souffle s'accélérait et la pression augmentait sur son thorax, comme si le Clos voulait la retenir, la garder douillettement entre ses vieux murs. »

L'inspecteur Matthias Lavau, lui aussi ancien orphelin va enquêter, secondé par la mystérieuse Esther.



Même si la promesse du bandeau « Entre Pierre Lemaitre et Fred Vargas, un polar sombre et envoutant » n'est pas complètement tenue, il est indéniable que l'autrice a su créer une atmosphère troublante, angoissante, dans cet hiver interminable, où les quelques lueurs de jour peinent à éclairer les décors sombres et tristes à la fois.

Présent et passé s'entremêlent dans cette enquête que beaucoup jugent superflue, le village n'a-t-il pas gagne à être débarrassé de ce triste sire. Et c'est dans le passé que l'inspecteur va devoir plonger, le sien et celui de son adjointe, qui n'est pas venue par hasard se perdre dans ce village isolé. Et même si l'entrelacs des différentes histoires peut sembler compliqué, l'autrice donnera en temps et en heure toutes les réponses.



J'ai aussi aimé tous ces personnages, bien cabossés par la vie et les épreuves. Tous trainent des casseroles, dissimulent des secrets, même la prieure du couvent, en dépit de sa cape, n'est pas blanche comme neige. Il ne semble pas y avoir beaucoup de joie dans ce village, passé l'enfance. Il est vrai que l'époque est sombre, et n'incite pas à la légèreté. Pas beaucoup d'occasions d'y respirer un peu plus librement, c'est un roman noir, atmosphère, décors, personnages, intrigues, tout y est.



J'ai aussi trouvé intéressant cette description de l'ébauche de la police scientifique, Empreintes, fiches décrivant les malfaiteurs, ces techniques en sont à leurs balbutiements.



J'ai regretté cependant quelques points à la limite de l'invraisemblance pour moi, et puis aussi une impression que l'autrice pour être crédible avait tenu à mentionner tout ce que l'on peut trouver dans un roman noir de ce type. Elle aurait gagné à mon avis à alléger un peu. Mais cela reste un roman intrigant, séduisant par son atmosphère et ses personnages.

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Les malvenus

Avant tout , je voudrais adresser un grand merci à l'autrice , Audrey Brière, aux éditions " Seuil cadre noir " et , bien entendu à toute l'équipe de Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une "Masse critique privilégiée ".

Ce roman est un roman noir , tout y concourt .L'époque , tout d'abord , 1917 , année ô combien tragique .Ensuite , le lieu .Un espace quasiment clos , le village de Haute- Coeur , en Bourgogne , petite collectivité organisée et gérée comme au Moyen Age , entourée de bois où vivent des loups et dans lesquels on recueillait des enfants abandonnés il n'y a pas si longtemps . le Comte ,la noblesse , donc, et le clergé semblent encore régner sur ce mystérieux espace , le premier dans son château , le second dans le magnifique et majestueux couvent des Ursulines , refuge pour tous ces " malvenus "déposés ça et là par des géniteurs peu scrupuleux .La plupart d'entre eux vivent ensuite dans ce bourg , juste au pied de leur lieu de " sauvetage " , voire un peu plus loin si , d'aventure , leurs actes les ont exclus du monde des vivants .Certains , mystérieusement , passent leur temps assis dans la rue .....comme de pauvres hères .Ajoutez à ce décor un temps " pourri " , neige , vent , tempête et alors , oui , je vous le dis " Bienvenue "chez les " Malvenus ".Ca c'est fait , " il faudra bien vous couvrir , dehors ....".Lorsqu'un crime est commis , dans une cave , tout le monde semble se réjouir , la victime étant , contrairement à ce qu'on dit généralemet , " unanimement détestée ". On pourrait bien se dispenser d'enquête , non ?Pourquoi chercher un criminel qui a rendu service à tout le village...ou presque ? Et puis , ne rien rechercher serait une façon de ne pas "remuer toute la poussiére " qui se trouve sous le tapis , non ? Et bien non , pas pour Matthias Lavau , ancien de l'orphelinat devenu inspecteur de police.....

C'est parti .Ce roman , ce " premier roman " devrais-je préciser mêle assez habilement , du reste , des genres bien différents , roman noir , conte merveilleux , fantastique et , il faut bien le dire les situations sont parfois complexes , entre présent et passé , un passé dans lequel l'autrice va souvent nous replonger .La lecture est donc à suivre et à analyser méthodiquement pour ne pas s'égarer , ce qui n'est pas en soi un défaut .L'intrigue sera parfois mise à mal par ces retours en arrière , des coups de thêatre , des retournements de situation , des rebondissements , une sorte de spécialité qui nous perturbe à défaut de nous égarer . Un mal pour un bien ....On cerne vite tous les personnages mais on découvre avec un certain intérêt qu'il convient de rester prudent jusqu'au bout avant de jeter sur eux un avis trop tranché , ou tout blanc , ou tout noir ...Pour certains ou certaines , mettez donc une petite touche de gris .Lesquels ? Ben , là , les amies et amis , c'est à vous de voir .

En conclusion , pas d'enthousiasme débordant , non , mais aucun ennui non plus pour la lecture de ce premier roman .On peut aimer ce côté sombre et moyenâgeux , cette lenteur créée par le froid et la neige ou bien préférer un peu plus de vivacité , au lecteur de voir , personnellement , je ne me suis pas ennuyé du tout mais je me dirige maintenant vers des cieux plus cléments , là-bas , ça caille vraiment trop . Mon prochain rendez - vous ? l'Algérie .

A bientôt .
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Les malvenus

Un bandeau sur le livre situe ce roman « entre Pierre Lemaître et Fred Vargas » Hélas ! J’ai trouvé qu’il en était à des années lumières.

Hiver 1917 dans le village isolé de Haut-Le-Cœur. Alors qu’elle vient chercher un pot de confiture, la vieille Mélanie trouve un homme trucidé dans sa cave. Commence une enquête minutieuse et parsemée d’embûches qui nous fera plonger dans le passé sombre des nombreux personnages de ce roman tortueux et torturé.

La plupart des protagonistes de ce roman amphigourique sont des orphelins élevés par les religieuses du couvent des Ursulines. Parmi eux, Matthias Lavau devenu inspecteur de police.

Chargé de l’enquête, il va se servir de sa mémoire phénoménale ainsi que de ses souvenirs sur les habitants des lieux.

Ce crime en cache beaucoup d’autres, qui se sont déroulés dans un passé trouble, le tout assaisonné à la sauce gothique. On trouve tous les stéréotypes chers au roman gothique, à savoir des amours illicites, un couvent et ses souterrains, un comte fou vivant dans un château en ruine, une tour abandonnée dans une nature hostile, des loups mystérieux et apprivoisés, des disparitions et des secrets enfouis, tout cela dans la neige et les tempêtes d’un hiver qui semble ne jamais prendre fin.

Ces retours incessants entre passé et présent, ces fausses pistes, ces descriptions fastidieuses ont eu raison de ma patience et c’est avec soulagement que j’ai tourné la dernière page de cet imbroglio au dénouement peu convaincant.

J’ai eu quelque espoir à l’évocation de la guerre de 14/18 et des tranchées, Hélas, ce n’est qu’une courte parenthèse non étayée par de solides fondements historiques.

J’ai trouvé que les dialogues sonnaient faux et qu’ils ne reflétaient pas l’époque décrite. Le style est redondant, sans aucune envergure.

Les descriptions des personnages sont d’une navrante pesanteur :

« Jeanne scruta les yeux cernés, deux billes flambant de tristesse telles des bougies mal éteintes qui vacillaient encore. Une barbe clairsemée habillait le bas de son visage creusé, et le laisser-aller qui accompagne le chagrin dans ses errements avait eu raison de plusieurs dents. »

Bref, ce roman n’était pas fait pour moi et c’est une déception.

Je remercie les éditions Seuil et Babelio pour cette lecture

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Les malvenus

1917, une bourgade de cinq cents âmes nichée au coeur de la Bourgogne. C'est dans une cave du village, celle de sa belle-mère, que Thomas Sorel git la gorge grande ouverte. Il a été égorgé comme un cochon ! Personne ne semble regretter cette ordure de première classe, sa mort au contraire est une bénédiction pour un paquet de gens, mais quelqu'un s'est chargé de ce sale boulot et l'inspecteur Matthias Lavau, quel que soit son soulagement, se doit d'arrêter le coupable.

Ce premier roman est une réussite, il contient tous les ingrédients d'un bon polar. L'intrigue est bien menée. Beaucoup de personnes pouvaient en vouloir à la victime, l'enquête s'annonce difficile, les suspects sont nombreux. L'atmosphère à l'ombre du couvent des ursulines est glaçante, la mère supérieure détient des secrets. Nous sommes au début de la police scientifique. Entre haine et vengeance, que s'est-il vraiment passé il y a 40 ans ? Les fantômes finissent toujours par ressurgir du passé. Finalement tout le monde possède des informations dissimulées depuis bien trop longtemps y compris Esther Louve l'assistante de l'inspecteur Lavau.

Je remercie les éditions Seuil et Babelio pour leur confiance.



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Les malvenus

Un meurtre, une enquête. Il s’agit donc d’un polar. Sauf que… pas exactement, et même loin s’en faut. Ce serait faire preuve d’injustice envers Audrey Brière que de cantonner Les malvenus à ce genre, tant la richesse et l’étendue narrative sont immenses.



Là où tant d’autres y vont frontalement, l’autrice prend les choses de biais, porte un autre regard, décalé, sur les événements et les gens. Pour une histoire qui se révèle d’une grande profondeur et d’un foisonnement émotionnel intense. Surprenante dans les directions prises, les actes révélés et les personnages développés.



Pour un résultat remarquable, où les angles découpent un portrait étonnant de ce village en 1917, et où résonne une petite musique curieuse mais qui sonne juste.



Clairement, Audrey Brière ne cherche pas la facilité. Son intrigue est complexe, sa manière de la narrer élaborée, ses personnages difficiles à cerner. C’est un tout, qui donne de l’éclat à cette sombre histoire, menée avec une telle adresse et un si bon talent de conteuse que les 350 pages ne se lâchent pas.



C’est une période charnière de l’Histoire, la guerre affame la population, et pour autant certaines techniques viennent révolutionner le monde. C’est le cas de celles utilisées dans le cadre des enquêtes policières, les faisant entrer dans l’ère de la science. C’est une des clés développées dans ce roman, qui servira à ouvrir certaines portes que d’aucuns pensaient condamnées.



Des portes derrières lesquelles se cachent d’anciens secrets. Ce meurtre va déclencher des événements qui vont les révéler peu à peu aux yeux ébahis des lecteurs.



Haut-de-Cœur est un village dont la particularité est d’avoir un couvent sur ses terres, au sein duquel sont recueillis nombre d’orphelins depuis des décennies. De fait, le village se compose d’adultes directement ou indirectement liés à l’établissement religieux, y ayant grandi pour beaucoup.



Les liens tissés, les épisodes et malheurs vécus, font de cet endroit une poudrière, malgré tout l’amour qui a pu y être prodigué.



C’est dans ce contexte particulier que va se dévoiler peu à peu ce récit. Prenant au possible, surprenant tout autant, touchant également.



Audrey Brière a un talent fou pour créer une ambiance, avec une écriture qui sied à l’époque, et surtout une capacité à donner de la profondeur et de l’épaisseur. On flirte avec l’étrange parfois, plongé dans cette période de l’Histoire qui paraît si lointaine.



Le tout est magnifié par la grâce de personnages qui marquent les esprits, eux-aussi en marge, de ceux qu’on n’oublie pas. Comme ces deux enquêteurs pour le moins étonnants.



Un inspecteur de police du sérail, mais qui a été formé à Lyon par les plus grands. Qui a la particularité d’avoir une mémoire prodigieuse, et le défaut de manquer cruellement d’objectivité. Et puis son « assistante », qui lui vole régulièrement la vedette tout au long du récit, bardée de secrets et de douleurs cachées, capable de déductions déroutantes. Ces personnages ont une âme, assurément.



Il fallait tout cela pour que l’intrigue tienne la route. Elaborée, tordue, mais sans que jamais le lecteur ne perde le fil. Ce qui n’est pas le moindre des exploits, tant l’autrice ne cherche véritablement pas la facilité.



Les malvenus est une très belle réussite, qui se démarque par son atmosphère singulière et ses personnages qui le sont tout autant. Pour une histoire de secrets et d’émotions incroyablement prenante. Audrey Brière frappe fort avec ce roman qui dévoile un formidable talent.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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Les malvenus

Un premier roman original et prenant mais comparer dans le bandeau l'auteure à Fred Vargas ou Pierre Lemaitre n'est pas justifié et un peu exagéré !



Ce livre présente à la fois des qualités et des défauts, je trouve. Certes, il arrive à créer une ambiance particulière, en cette période de première guerre mondiale, dans le froid hivernal de la Bourgogne. Mais les descriptions du paysage sonnent souvent faux, semblent peu naturelles, trop recherchées. Elles contrastent d'ailleurs avec les paroles ou les pensées des personnages, crues et acérées, de même que l'analyse des morts.



L'enquête , après le meurtre violent de Sorel, détesté de tous dans le village, est intéressante car il y a de nombreux suspects, et les débuts de la police scientifique ( empreintes digitales, fiches anthropométriques) sont bien décrits. Le fil reliant le passé au présent est quand même fort tortueux.



Ce qui a retenu mon attention, ce sont les personnages. Le policier, Matthias, est complexe, et son assistante Esther bien mystérieuse. Et on s'étonne de cette appartenance de presque tous les protagonistes au couvent des Ursulines, où ils ont grandi en tant qu'orphelins, sous la coupe de Soeur Marie.



Malgré certaines réticences, j'ai apprécié de découvrir cette auteure et je remercie Babelio et les éditions Seuil pour cet envoi.
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Les malvenus

Les malvenus sont les enfants abandonnés recueillis par sœur Marie. Devenus adultes, ils recèlent tous des mystères qui seront dévoilés au fur et à mesure. Un bon moment de lecture et un premier roman policier prometteur pour Audrey Brière.



Un homme est retrouvé assassiné dans la cave de la vieille Mélanie. Bien qu’il ait été un très sale type, détesté par tout le village, il faut quand même arrêter son meurtrier, surtout quand, comme Mathias, on est inspecteur de police.

J’ai aimé l’atmosphère sombre d’un village bourguignon isolé dont la vie tourne autour d’un prieuré. En revanche, les mystères sont tellement nombreux que ça rend la lecture un peu décousue, mais je n’ai jamais été perdue.

Pourquoi a-t-on tué TS dans la cave de Mélanie ? Qu’avait-il découvert à propos de cette dernière ? Pourquoi la fille de Mélanie, Jeanne, a-t-elle épousé TS, alors qu’elle le détestait ? Que cache Esther, l’assistante de Mathias ?

Sans oublier les histoires d’amour contrariées (plein).



Le récit se déroule dans un village en Bourgogne en 1917, ce qui vaut aux lecteurs quelques scènes dans les tranchées. Mais l’atmosphère du village ne correspond pas vraiment à celle de la Grande Guerre. Le récit aurait pu se dérouler pendant n’importe quel conflit. Ce sont les personnages qui confèrent au livre une saveur particulière.



Merci à Babelio et aux Éditions du Seuil pour cette lecture


Lien : https://dequoilire.com/les-m..
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Les malvenus

Un petit problème oculaire m’a empêché de lire ce livre plus rapidement mais l’honneur est sauf, le délai est respecté et je remercie Babelio et les Editions Seuil Cadre Noir pour cet envoi dans le cadre d’une Masse Critique privilégiée.



Une très belle couverture reprenant l’image d’un loup, fil conducteur de ce roman, et dont les teintes bleutées annoncent l’atmosphère froide et sinistre de ce récit. Nous sommes à la fin de la Grande Guerre, dans un petit village de France. L’hiver rude et long alourdit le quotidien des habitants qui s’échinent à ne pas mourir de faim. D’autant plus que l’orphelinat géré par la prieure Marie abrite de nombreux orphelins ou enfants abandonnés. Marie, la mère supérieure au grand coeur en a vu passer des enfants démunis, les a aimés et pardonnent à ceux qui ont préféré choisir une route empreinte de cruauté et de cupidité. Et justement, un de ces derniers vient d’être trouvé dans une cave, égorgé.

Méchant comme une teigne durant toute sa vie, personne ne le pleure. Pourtant, meurtre, il y a eu. L’Inspecteur Lavau sera chargé de l’enquête malgré ses ressentiments envers la victime qu’il connaissait bien, comme il connaît chaque habitant du village, ayant été lui-même pensionnaire de l’orphelinat depuis sa naissance.



La forêt, aussi sombre que les secrets des personnages, renferme de biens lourds mystères et au fur et à mesure de la lecture, les destins entrecroisés vont se dévoiler, dans toute leur tragédie.

Un bon roman noir, efficace.



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Les malvenus

1917, un macabre village bourguignon

En 1881 un enfant de deux ans est retrouvé, gelé de froid et abandonné au fond d’une forêt près d’un village bourguignon. Le comte qui l’a trouvé l’amènera au couvent des ursulines du village de Haut-le-Coeur. On l’appellera Matthias Lavau.

A la même époque, soeur Léonie accouchera d’un enfant illégitime.

1917, Matthias est devenu un inspecteur de police douée d’une remarquable mémoire. C’est lui qui est chargé d’identifier le meurtrier de Thomas Sorel, villageois égorgé au fond de la cave d’une autre villageoise, Mélanie Gauthier.

Matthias est assistée par la jeune Esther.

La victime, Thomas Sorel était le bras droit et homme de main du maire du village ; il est également originaire de l’orphelinat tenu par les soeurs. On le surnomme Le Clos tant il est abrité de tous regard. Ces orphelins, sauvés de la mort et de la rue , Le Clos ne les laissait jamais vraiment partir : que ce soit au sens figuré comme au sens propre du terme.

D’autres personnages entreront dans la danse, qui eux aussi amèneront cette humanité que l’on ressent lors de la mise en scène de toutes les créatures de l’autrice, Audrey Brière.



Pour un 1er roman, Audrey Brière sait y faire, que ce soit dans la description des paysages, des ambiances, des âmes humaines, de la place de la pratique religieuse à cette époque. La vie du village, des villageois et de la nature environnante, nous plongent à la fin de la première guerre mondiale. S’en suivent des faits et des situations qui tiennent le lecteur en éveil. Le Mal y est présent tout le long du livre et l’ambiance hivernale amplifie encore cette atmosphère de terreur qui sied aux énigmes.

De sombres histoires, des rumeurs mais aussi de sales dérives familiales s’accumulent au fil de l’enquête. Des révélations et des découvertes abominables finiront par dénicher le mobile du crime.
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Les malvenus

Les romans sont parfois qualifiés de policiers, de fantastiques, ou d’historiques.

Ce livre rassemble un peu tous ces genres en un roman singulier “d’atmosphère”, avec une enquête sur un assassinat gore, l’apparition de la dame blanche et le compagnonnage erratique d’un loup, les débuts de l’anthropométrie.



En 1917, le corps mutilé de Thomas Sorel, que tout le monde haïssait, est retrouvé dans une cave.

C’est à partir de cette découverte qu’Audrey Brière déroule son écheveau, en donnant plusieurs directions aux fils qui révèlent d’autres crimes passés.

Et les histoires vont s’emberlificoter.

Les rancœurs anciennes qui résurgent du passé vont embrumer les mobiles du meurtre de Thomas.

L’intrigue est complexe, elle nous fait rebondir d’une piste à l’autre, nous désarçonne.



J’ai aimé cette atmosphère à la Fred Vargas (avec même le pigeonnier comme un clin d'œil à la recluse !), agissant comme un envoûtement de lecture.



J’ai aimé cette écriture qui sait si bien rendre l’épaisseur des mystères dans des décors miséreux, balayés par le froid et la neige d’un hiver qui ne semble pas vouloir finir.



J’ai aimé ce couple d’enquêteurs bien campés et écorchés : Esther Louve à la collerette de cuir à dix sept boutons pour cacher une cicatrice, Matthias Lavau au masque de cuir, à qui on a donné le nom de la forêt où il a été trouvé.

Ils sont si attachants qu’on aimerait qu’ils deviennent des personnages récurrents.

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Les malvenus

Enfants, ils étaient trois à jouer dans les bois du village de Haut-de-Cœur en Bourgogne, unis comme les doigts de la main. Antoine, le fils du comte de Maison-Rouge ; Jeanne et Mathias, les deux orphelins recueillis parmi tant d’autres, par les sœurs du couvent des Ursulines.



Des années plus tard, alors que la Première Guerre mondiale n’en finit pas de se terminer, c’est le meurtre de Thomas Sorel, le mari de Jeanne, qui va à nouveau les réunir. Mathias, devenu inspecteur et formé aux récentes techniques scientifiques et anthropologiques de la police moderne, va enquêter et renouer avec son passé.



Secondé par l’énigmatique enquêtrice Esther Louve, il va peu à peu découvrir que les racines du crime remontent loin en arrière : nonnes pêcheresses, abandons d’enfants, disparitions de jeunes femmes, vengeances de guerre… Tous les ingrédients du drame se sont progressivement accumulés.



Les Malvenus de Audrey Brière est un polar historique, très cinématographique, qui se laisse lire en mode pageturner sans aucun temps mort. Si la construction est un peu complexe et déroutante dans sa première partie, c’est vite rattrapé dans la seconde où tout se met davantage en place.



L’histoire est classique mais l’intérêt du livre tient surtout à ce duo Mathias/Esther, personnages empathiques et bien travaillés, qu’on verrait bien devenir récurrents…



Un dernier mot : dommage que le « gang du bandeau » ait encore frappé, annonçant un livre entre Pierre Lemaître et Fred Vargas – excusez du peu – alors que Les Malvenus se suffit à lui-même, sans avoir besoin de ces comparaisons hasardeuses et aguicheuses…

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Les malvenus

Allechée par le bandeau de ce livre qui situe ce roman entre Pierre Lemaitre et Fred Vargas, j'ai tout d'abord été déçue par ma lecture du fait d'une structure que je ressentais brouillonne,des puzzles du passé insérés de façon abruptes et un langage parfois limite anachronique pour 1917,période durant laquelle se déroule l'histoire. Et puis, je me suis laissée gagner par un intérêt croissant pour cette intrigue à rebondissements qui mêle des éléments du polar classique à un décors plus mystérieux, avec un château abandonné, des souterrains lugubres,une forêt qui abrite un loup énigmatique ...tout ceci créant un univers qui peut rappeler celui de C.R.Zafon ou même les romans gothiques.

Tout se déroule dans un village de Bourgogne dont les habitants sont tous liés de près ou de loin au couvent qui a recueilli bon nombre d'orphelins dont Matthias,l'inspecteur chargé de l'enquête du meurtre sordide de Thomas Sorel. Cet homme haï de la plupart des villageois. La police n'en est qu' à ses tout début d'outils scientifiques et l'autrice les met en exergue de façon judicieuses par le biais de l'inspecteur et son étrange assistante ,Esther.

Malgré une écriture parfois trop désordonnée à mon goût, je termine ma lecture en y ayant pris beaucoup de plaisir. Je surveillerai la sortie du prochain roman d'Audrey Brière,celui ci étant son premier.

Merci à Babelio et aussi éditions Seuil cadre noir,pour cette découverte intéressante.
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Les malvenus

Il est une louve qui pourrait bien rejoindre bientôt celles du polar, qui sévissent avec talent depuis plusieurs mois chez nos libraires.

Audrey Brière, avec son héroïne Esther Louve, démarre dans le genre, en effet, brillamment, avec ce premier roman, Les malvenus. 

1917.

Alors que la guerre fait rage, loin des combats, dans un village bourguignon, on retrouve le corps d'un homme atrocement mutilé au fond d'une cave.

Et si l'on apprend bien vite qu'ils seront peu nombreux à pleurer sur cette ordure, il n'en reste pas moins qu'il faudrait mettre la main sur l'assassin.

C'est l'inspecteur Lavau, qui va mener l'enquête, aidé dans sa tâche par la fameuse Esther.

Au delà de l'enquête classique, c'est une galerie de personnages intrigants que nous livre l'autrice dans un roman maîtrisé.

Elle nous offre de découvrir, au fil des pages, les petits et grands secrets de chacun.

Vérités et mensonges distillés intelligemment.

Quand les coupables potentiels sont légion, il faut un Mathias Lavau obstiné, incorruptible et motivé pour éviter les pièges et résoudre une énigme qui va chercher son explication dans le passé de toute une communauté.

Audrey Brière fait une entrée remarquée dans le monde du polar.
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Les malvenus

Le bandeau de couverture annonce un roman dans la même veine que Pierre Lemaitre ou Fred Vargas. J’y trouve de mon côté davantage de similitudes avec l’atmosphère des (excellents) Glaise de Franck Bouysse ou des âmes grises de Philippe Claudel. L’histoire, sombre, se déroule durant la première guerre mondiale. La trame est assez simple : un orphelinat. Un village tout proche. Des rancunes. Un notable détesté de tous assassiné avec sadisme. Et une enquête menée par Mathias, un des enfants abandonnés, hypermnésique, et Esther Louve, son adjointe, étrange créature à la collerette de cuir et aux blessures cachées. Entre secrets bien gardés et balbutiements de la police scientifique, le récit, ponctué de multiples rebondissements, se lit avec beaucoup de plaisir. Les personnages, nullement angéliques, sont parfaitement caractérisés. Et la guerre, ses morts et privations, n’est jamais loin.

Enfin l’hiver semble interminable…à la différence du livre que j’ai dévoré en quelques heures 😉
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Les malvenus

Dans ce roman, l’autrice ne perd pas de temps avant de passer à l’acte : dès les premières lignes, vous vous prenez les pieds dans un cadavre, un homme assassiné qui vous foutra du raisiné plein vos petites mains !



Un crime à résoudre ? Les Experts CSI Bourgogne débarquent peu de temps après. Générique !



Who are you ? Who, who, who, who ? […]

Well, who are you? (Who are you? Who, who, who, who?)

I really wanna know (Who are you? Who, who, who, who?)

Tell me, who are you? (Who are you? Who, who, who, who?)

‘Cause I really wanna know (Who are you? Who, who, who, who?)



Hein ? Quoi ? Oups, pardon, j’oubliais que nous sommes en 1917, en pleine Première Guerre Mondiale et que les deux enquêteurs, bien que techniciens de scènes de crimes, n’en sont pas encore au niveau des Experts Las Vegas Miami, même si Bertillon et Locard ont déjà bien fait avancer la science criminelle (Holmes aussi).



Dans une France déchirée par la guerre, sous restrictions alimentaires, un petit village, sous la neige, vivote du mieux qu’il peut. L’orphelinat des Ursulines n’est pas loin et la plupart des anciens orphelins n’ont jamais quitté le coin, restant à proximité. L’inspecteur de police Matthias Lavau est un ancien des Ursulines. Esther Louve, son aidante, est issue d’ailleurs.



L’autrice s’est attachée à bien nous faire ressentir le froid de l’hiver, la neige qui vous rentre dans les chaussettes trouées, les privations alimentaires, la pauvreté des gens, leur indigence. Elle n’a pas oublié d’épaissir, d’approfondir ses personnages, qu’ils soient secondaires ou principaux, comme Matthias Laveau et Esther Louve. Pas de manichéisme ! Même pour TS, le mort, qui était une crapule.



Ce qui frappe, d’emblée, ce sont les mystères qui tournent autour de ces deux personnages. Esther Louve fait des cauchemars bizarres et ce n’est qu’à la fin que l’on comprendra leur signification, quant à Matthias, inspecteur à la mémoire infaillible, j’ai souvent eu envie de lui botter les fesses, tant il pouvait être abject et très con, parfois, notamment en foutant en taule des personnes qui n’ont pas la carrure pour ce crime.



Durant l’enquête, qui ne se passera pas ailleurs que dans le village et ses alentours (les bois où des loups rôdent, un château en ruine), le récit plongera dans le passé de certains des protagonistes, afin de nous éclairer sur leur personnalité et les surprises ne manqueront pas, les gens pouvant changer et devenir moins borné au fil des pages et du temps.



Sans être pourvu de multiples rebondissements, ce polar m’a tenu en haleine grâce à la construction de son récit, alternant entre le présent (1917) et le passé des différents personnages, mais aussi grâce à ces personnages, ni tous noirs, ni tous blancs, ambigu, rempli de complexités, cabossés. Les mystères sont très intrigants et j’avais envie de découvrir ce qui s’était passé.



Au moins, je n’ai pas été trompée sur la marchandise : sur le final, on a des rebondissements et on se demande comment tout cela va se terminer pour certains, car à force de fouiller dans les placards et d’en sortir des squelettes, on se doute que risque de péter à la gueule de certains… Au moins, le récit était élaboré et l’autrice ne s’est pas perdue dans le final.



Pour un premier roman, c’est une réussite indéniable ! S’il y a une nouvelle enquête du duo Matthias/Esther, je serai au rendez-vous.



Un dernier mot : laissons de côté les comparaisons notées sur le bandeau-titre, même si ce polar historique tire habillement son aiguille du jeu, ce serait lui porter préjudice que de dire qu’il est entre Lemaître et Vargas. Il est très bon et n’a pas besoin de cela pour l’être.


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Les malvenus

Un roman que je n'ai pas terminé. Pourtant, le résumé m'attirait. Un roman policier qui se passe en 1917 en France. Mais trop de personnages, trop de secrets et on a du mal à suivre car un va et vient entre le passé des orphelins et le présent. L'homme que l'on retrouve assassiné était détesté par pas mal de personnes. J'ai essayé de m'accrocher mais je m'ennuyais donc j'arrête.
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Les malvenus

1917, le corps de TS, une crapule quasiment unanimement détesté de tout le monde, est retrouvé vraisemblablement assassiné. On pourrait presque dire ENFIN ! Il ne manque pas de suspects. Matthias, inspecteur de police (ne supportant pas la vue du sang, un léger handicap pour le métier effectué) avec son assistante Esther, vont mener l'enquête.



Des orphelins recueillis par le couvent des Ursulines de la commune devenus adultes, des secrets remontant pour certains à plus de 40 ans, un loup, Blue, qui apparaît de temps en temps, et quelques personnages principaux dont TS, Matthias, Esther pour lesquels on retrace le parcours.



Je n'ai pas été conquise par ce roman. D'abord, l'écriture m'a gênée. Je l'ai trouvée trop appliquée, trop "calculée", et dissonante. De plus, on est censé être en 1917, or, mis à part quelques références à la 1ère guerre mondiale, je n'ai pas vraiment eu l'impression d'être à cette époque. Ça m'a ennuyé. Les dialogues ne sonnent pas justes, le vocabulaire est trop moderne. Des anachronismes qui ont parasité ma lecture. En outre, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Est-ce des erreurs dues à un 1er roman ? Si on fait abstraction de cela, l'histoire n'est pas désagréable et l'enquête tient la route.

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Les malvenus

Par un froid matin de cet hiver 1917, Mélanie tombe littéralement sur le cadavre de son beau-fils, dans sa cave.

Thomas Sorel est mort, et pas d'une belle mort.

Tout le village de Haut-de-Coeur s'en réjouit secrètement; tous avaient une bonne raison de le vouloir raide.

Matthias, le policier du coin, accompagné de sa drôle d'acolyte Esther sont chargés de l'enquête.



J'ai bien aimé ce premier roman qui est tout autant un roman policier qu'un roman d'ambiance. L'intrigue parait à première vue assez classique mais plusieurs éléments la font dévier du chemin tout tracé qu'on aurait imaginé. Parce que le village est à moitié peuplé de ces malvenus, ces enfants laissés au bord du chemin, élevés dans l'orphelinat sous le regard bienveillant de Soeur Marie et qui n'ont jamais pu aller bien loin de cette mère nourricière. Et les destins de tous se sont assemblés, au fil des ans, en un imbroglio indémêlable.

Le personnage de Mathias fait partie de ces flics torturés par leur passé et mal à l'aise dans leur présent. "Mathias Lavau est intelligent mais il n'est pas sage". Cette phrase prononcée par Soeur Marie, devenue Prieure de l'orphelinat qui l'a vu grandir, le résume assez bien. Toujours sur la corde raide de la légalité, bourru, indélicat et par certains côtés, bien attachant quand même.

J'aurais aimé que le personnage d'Esther soit un peu plus disséqué mais finalement, le mystère qui l'entoure fait partie intégrante de l'intrigue.

Et puis, il y a ce loup et cet aigle... Vraiment, Audrey Brière s'est aventurée sur des chemins pas si classiques que cela.



Bien entendu, on pourrait regretter le manque d'ancrage dans l'époque annoncée. Placer son intrigue en 1917 et ne faire référence à la première guerre mondiale qu'à travers le passé de l'un ou l'autre des personnages, ça peut chagriner. Mais moi, j'ai bien aimé cette audace de ne pas résumer les années de guerre à la guerre elle-même. Et si on creuse, dans les petits patelins paumés au coeur de la Bourgogne, en 1917, la guerre n'était pas nécessairement la préoccupation quotidienne principale pour ceux qui sont restés.

J'ai trouvé également que cette façon de jouer avec une certaine ambiguïté sur l'époque, nous faisant presque passer d'une ambiance moyenâgeuse à celle du 19e siècle tout en nous faisant faire un bout de chemin avec Alphonse Bertillon qui a vraiment inventé l'anthropométrie judiciaire, participe à la couche de mystère qui recouvre tout le roman. J'ai trouvé tout cela assez plaisant, servi par une plume que j'ai beaucoup appréciée également. Il est certain que je serai attentive à ce que cette nouvelle autrice pourra nous proposer par la suite.



Merci à Babelio et aux éditions du Seuil pour la confiance et cette jolie découverte.
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Les malvenus

Alors que la première guerre mondiale fait rage, un habitant d'un petit village de Bourgogne est assassiné. Bras droit du maire, la victime accumulait les ennemis et suscitait une haine ordinaire qui ne facilite pas l'enquête de l'inspecteur Lavau. La particularité du village tient dans la présence d'un couvent des Ursulines qui a élevé bon nombre des habitants du coin, y compris le policier, enfants abandonnés et confiés aux bonnes soeurs.

Pourrie par trop de lourds secrets si longtemps enfouis, la tranquillité du village ne résistera pas aux conséquences du drame.

Une intrigue originale qui évoque avec un intérêt historique la guerre et ses horreurs, mais aussi les prémices de la police scientifique avec les recherches du criminologue Alphonse Bertillon.

Un premier roman prometteur.
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