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EAN : 9782021513240
352 pages
Seuil (03/02/2023)
3.7/5   273 notes
Résumé :
1917. Alors que la Première Guerre mondiale fait rage, un homme est retrouvé mort dans une cave du village de Haut-de-Cœur, en Bourgogne. Pas mort d’un excès de froid, de faim ou de vin, comme d’autres, mais proprement égorgé.
Ici, bon nombre des habitants ont grandi sans autre père et mère que les religieuses du majestueux couvent des Ursulines. C’est le cas de l’inspecteur de police Matthias Lavau : recueilli tout petit par le couvent, il est parti faire se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (110) Voir plus Ajouter une critique
3,7

sur 273 notes
1917. L'inspecteur Matthias Lavau doit enquêter sur l'assassinat sauvage d'un villageois retrouvé la gorge tranchée dans la cave d'une habitante d'un village bourguignon. le mort étant haï de tous car profondément détestable, les suspects sont légion.

Bon, on va y aller direct, le bandeau est catastrophique en positionnant ce polar « entre Pierre Lemaitre et Fred Vargas ». les références mettent forcément en appétit mais sont beaucoup trop lourdes pour ce premier roman, et surtout complètement à côté de la plaque. Il n'y a rien de la verve d'un Lemaitre ou d'une Vargas, rien non plus de leur univers. Comparaisons d'autant plus écrasantes que le roman en lui-même est pas mal du tout et, sans être inoubliable, fait passer un bon moment au lecteur.

L'enquête en elle-même est menée sur un rythme rapide empli de rebondissement, ce qui permet à l'intrigue de se ramifier autour des sombres secrets entrelacés du village et de ses habitants, remontant dans leur passé commun. On sort très peu du huis clos du village avec le couvent des Ursulines comme épicentre de l'intrigue et générateur d'une ambiance inquiétante très immersive, la majorité des villageois, enquêteur compris, étant des orphelins ayant grandi auprès de soeurs. Comme si le couvent, presque un personnage à part entière possédait un pouvoir maléfique empêchant ses anciens pensionnaires de découvrir le monde en les retenant dans un orbite carcéral :

«  A mesure qu'elle s'éloignait de l'enceinte du couvent, son souffle s'accélérait et la pression augmentait sur son thorax, comme si le Clos voulait la retenir, la garder douillettement entre ses vieux murs. Les pierres soufflaient son nom, l'odeur de camphre qui imprégnait tout le linge lui chatouillait les narines. »

A la complexité de l'enquête pour remonter aux racines du mal, répond la complexité des deux personnages principaux, bien caractérisés, très intrigants car ambiguës:

- l'inspecteur Lavau ( dont on découvre dans le prologue comment il s'est retrouvé orphelin aux Ursulines, retrouvé en plein hiver dans la forêt voisine, les pieds dans la neige ) formé par le célèbre Alphonse Bertillon, inventeur de l'anthropométrie judiciaire : mémoire phénoménale lui permettant d'apprendre par coeur des milliers de fiches issues du bertillonnage, talent de physionomiste mais que l'on sent dominer par des forces souterraines qui l'éloignent de l'objectivité

- son assistante Esther Louve, mystérieuse au possible, une force qui avance en parallèle de l'enquête et dont on découvrira les ressorts profonds de sa motivation à résoudre l'enquête, protégée de loin par un loup qui semble être un gardien du village.

Si les personnages, principaux et secondaires, ont parfaitement accompagné ma lecture, j'ai été quelque peu perturbée dans mon avancée par la mise en place du cadre temporel. L'enquête se déroule en 1917 mais jamais je n'ai eu la sensation d'y être.

Il y a bien quelques références à la Première guerre mondiale, mais bien trop pauvres pour être convaincantes et participer pleinement au scénario. Impossible de contrôler l'impression d'être au XVIIème siècle voire avant, au Moyen-Age. La faute à la toponymie choisie par l'autrice : le village Haut-de-Coeur, le château de Nobles-Pierre, le comte Maison-Rouge. La faute à la présence, presque surnaturelle des loups dans la forêt. le déphasage temporel est en plus accentué par des anachronismes très présents : le loup surnommé Blue au fin fond de la Bourgogne du début du XXème siècle, l'assassiné appelé par ses initiales TS, des dialogues qui sonnent un peu trop modernes par les vocables utilisés, ainsi que la liberté dont jouit la jeune Esther Louve en tant que légiste à une époque tout de même très sexiste.

Malgré ces dernières réserves, je serais ravie de retrouver Matthias et Esther sur une prochaine enquête, on sent qu'Audrey Brière est loin d'avoir épuisé leur binôme ni qu'elle a fini d'explorer les parts d'ombre de leur personnalité.

Lu dans le cadre d'une Masse critique privilégiée Babelio





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Un premier roman reçu grâce à une masse critique privilégiée. C'est toujours une joie d'être sélectionnée, et je remercie Babelio et les éditions du Seuil pour cet envoi.

TS ou Thomas Sorel est retrouvé égorgé, la langue coupée dans la cave de sa belle-mère. Et pas grand monde ne regrettera la mort de cet homme détesté de tous ou presque. Cela se passe pendant l'hiver 1917, un hiver désespérément long et froid, dans le village de Haut-de-Coeur, où beaucoup des habitants, orphelins, ont été élevés dans le couvent des Ursulines, Adultes, ils sont restés dans le village comme s'ils n'arrivaient pas à défaire ce lien qui les relie au couvent.
« À mesure qu'elle s'éloignait de l'enceinte du couvent, son souffle s'accélérait et la pression augmentait sur son thorax, comme si le Clos voulait la retenir, la garder douillettement entre ses vieux murs. »
L'inspecteur Matthias Lavau, lui aussi ancien orphelin va enquêter, secondé par la mystérieuse Esther.

Même si la promesse du bandeau « Entre Pierre Lemaitre et Fred Vargas, un polar sombre et envoutant » n'est pas complètement tenue, il est indéniable que l'autrice a su créer une atmosphère troublante, angoissante, dans cet hiver interminable, où les quelques lueurs de jour peinent à éclairer les décors sombres et tristes à la fois.
Présent et passé s'entremêlent dans cette enquête que beaucoup jugent superflue, le village n'a-t-il pas gagne à être débarrassé de ce triste sire. Et c'est dans le passé que l'inspecteur va devoir plonger, le sien et celui de son adjointe, qui n'est pas venue par hasard se perdre dans ce village isolé. Et même si l'entrelacs des différentes histoires peut sembler compliqué, l'autrice donnera en temps et en heure toutes les réponses.

J'ai aussi aimé tous ces personnages, bien cabossés par la vie et les épreuves. Tous trainent des casseroles, dissimulent des secrets, même la prieure du couvent, en dépit de sa cape, n'est pas blanche comme neige. Il ne semble pas y avoir beaucoup de joie dans ce village, passé l'enfance. Il est vrai que l'époque est sombre, et n'incite pas à la légèreté. Pas beaucoup d'occasions d'y respirer un peu plus librement, c'est un roman noir, atmosphère, décors, personnages, intrigues, tout y est.

J'ai aussi trouvé intéressant cette description de l'ébauche de la police scientifique, Empreintes, fiches décrivant les malfaiteurs, ces techniques en sont à leurs balbutiements.

J'ai regretté cependant quelques points à la limite de l'invraisemblance pour moi, et puis aussi une impression que l'autrice pour être crédible avait tenu à mentionner tout ce que l'on peut trouver dans un roman noir de ce type. Elle aurait gagné à mon avis à alléger un peu. Mais cela reste un roman intrigant, séduisant par son atmosphère et ses personnages.
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Avant tout , je voudrais adresser un grand merci à l'autrice , Audrey Brière, aux éditions " Seuil cadre noir " et , bien entendu à toute l'équipe de Babelio pour l'envoi de ce livre dans le cadre d'une "Masse critique privilégiée ".
Ce roman est un roman noir , tout y concourt .L'époque , tout d'abord , 1917 , année ô combien tragique .Ensuite , le lieu .Un espace quasiment clos , le village de Haute- Coeur , en Bourgogne , petite collectivité organisée et gérée comme au Moyen Age , entourée de bois où vivent des loups et dans lesquels on recueillait des enfants abandonnés il n'y a pas si longtemps . le Comte ,la noblesse , donc, et le clergé semblent encore régner sur ce mystérieux espace , le premier dans son château , le second dans le magnifique et majestueux couvent des Ursulines , refuge pour tous ces " malvenus "déposés ça et là par des géniteurs peu scrupuleux .La plupart d'entre eux vivent ensuite dans ce bourg , juste au pied de leur lieu de " sauvetage " , voire un peu plus loin si , d'aventure , leurs actes les ont exclus du monde des vivants .Certains , mystérieusement , passent leur temps assis dans la rue .....comme de pauvres hères .Ajoutez à ce décor un temps " pourri " , neige , vent , tempête et alors , oui , je vous le dis " Bienvenue "chez les " Malvenus ".Ca c'est fait , " il faudra bien vous couvrir , dehors ....".Lorsqu'un crime est commis , dans une cave , tout le monde semble se réjouir , la victime étant , contrairement à ce qu'on dit généralemet , " unanimement détestée ". On pourrait bien se dispenser d'enquête , non ?Pourquoi chercher un criminel qui a rendu service à tout le village...ou presque ? Et puis , ne rien rechercher serait une façon de ne pas "remuer toute la poussiére " qui se trouve sous le tapis , non ? Et bien non , pas pour Matthias Lavau , ancien de l'orphelinat devenu inspecteur de police.....
C'est parti .Ce roman , ce " premier roman " devrais-je préciser mêle assez habilement , du reste , des genres bien différents , roman noir , conte merveilleux , fantastique et , il faut bien le dire les situations sont parfois complexes , entre présent et passé , un passé dans lequel l'autrice va souvent nous replonger .La lecture est donc à suivre et à analyser méthodiquement pour ne pas s'égarer , ce qui n'est pas en soi un défaut .L'intrigue sera parfois mise à mal par ces retours en arrière , des coups de thêatre , des retournements de situation , des rebondissements , une sorte de spécialité qui nous perturbe à défaut de nous égarer . Un mal pour un bien ....On cerne vite tous les personnages mais on découvre avec un certain intérêt qu'il convient de rester prudent jusqu'au bout avant de jeter sur eux un avis trop tranché , ou tout blanc , ou tout noir ...Pour certains ou certaines , mettez donc une petite touche de gris .Lesquels ? Ben , là , les amies et amis , c'est à vous de voir .
En conclusion , pas d'enthousiasme débordant , non , mais aucun ennui non plus pour la lecture de ce premier roman .On peut aimer ce côté sombre et moyenâgeux , cette lenteur créée par le froid et la neige ou bien préférer un peu plus de vivacité , au lecteur de voir , personnellement , je ne me suis pas ennuyé du tout mais je me dirige maintenant vers des cieux plus cléments , là-bas , ça caille vraiment trop . Mon prochain rendez - vous ? l'Algérie .
A bientôt .
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Un bandeau sur le livre situe ce roman « entre Pierre Lemaître et Fred Vargas » Hélas ! J'ai trouvé qu'il en était à des années lumières.
Hiver 1917 dans le village isolé de Haut-Le-Coeur. Alors qu'elle vient chercher un pot de confiture, la vieille Mélanie trouve un homme trucidé dans sa cave. Commence une enquête minutieuse et parsemée d'embûches qui nous fera plonger dans le passé sombre des nombreux personnages de ce roman tortueux et torturé.
La plupart des protagonistes de ce roman amphigourique sont des orphelins élevés par les religieuses du couvent des Ursulines. Parmi eux, Matthias Lavau devenu inspecteur de police.
Chargé de l'enquête, il va se servir de sa mémoire phénoménale ainsi que de ses souvenirs sur les habitants des lieux.
Ce crime en cache beaucoup d'autres, qui se sont déroulés dans un passé trouble, le tout assaisonné à la sauce gothique. On trouve tous les stéréotypes chers au roman gothique, à savoir des amours illicites, un couvent et ses souterrains, un comte fou vivant dans un château en ruine, une tour abandonnée dans une nature hostile, des loups mystérieux et apprivoisés, des disparitions et des secrets enfouis, tout cela dans la neige et les tempêtes d'un hiver qui semble ne jamais prendre fin.
Ces retours incessants entre passé et présent, ces fausses pistes, ces descriptions fastidieuses ont eu raison de ma patience et c'est avec soulagement que j'ai tourné la dernière page de cet imbroglio au dénouement peu convaincant.
J'ai eu quelque espoir à l'évocation de la guerre de 14/18 et des tranchées, Hélas, ce n'est qu'une courte parenthèse non étayée par de solides fondements historiques.
J'ai trouvé que les dialogues sonnaient faux et qu'ils ne reflétaient pas l'époque décrite. le style est redondant, sans aucune envergure.
Les descriptions des personnages sont d'une navrante pesanteur :
« Jeanne scruta les yeux cernés, deux billes flambant de tristesse telles des bougies mal éteintes qui vacillaient encore. Une barbe clairsemée habillait le bas de son visage creusé, et le laisser-aller qui accompagne le chagrin dans ses errements avait eu raison de plusieurs dents. »
Bref, ce roman n'était pas fait pour moi et c'est une déception.
Je remercie les éditions Seuil et Babelio pour cette lecture
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Un meurtre, une enquête. Il s'agit donc d'un polar. Sauf que… pas exactement, et même loin s'en faut. Ce serait faire preuve d'injustice envers Audrey Brière que de cantonner Les malvenus à ce genre, tant la richesse et l'étendue narrative sont immenses.

Là où tant d'autres y vont frontalement, l'autrice prend les choses de biais, porte un autre regard, décalé, sur les événements et les gens. Pour une histoire qui se révèle d'une grande profondeur et d'un foisonnement émotionnel intense. Surprenante dans les directions prises, les actes révélés et les personnages développés.

Pour un résultat remarquable, où les angles découpent un portrait étonnant de ce village en 1917, et où résonne une petite musique curieuse mais qui sonne juste.

Clairement, Audrey Brière ne cherche pas la facilité. Son intrigue est complexe, sa manière de la narrer élaborée, ses personnages difficiles à cerner. C'est un tout, qui donne de l'éclat à cette sombre histoire, menée avec une telle adresse et un si bon talent de conteuse que les 350 pages ne se lâchent pas.

C'est une période charnière de l'Histoire, la guerre affame la population, et pour autant certaines techniques viennent révolutionner le monde. C'est le cas de celles utilisées dans le cadre des enquêtes policières, les faisant entrer dans l'ère de la science. C'est une des clés développées dans ce roman, qui servira à ouvrir certaines portes que d'aucuns pensaient condamnées.

Des portes derrières lesquelles se cachent d'anciens secrets. Ce meurtre va déclencher des événements qui vont les révéler peu à peu aux yeux ébahis des lecteurs.

Haut-de-Coeur est un village dont la particularité est d'avoir un couvent sur ses terres, au sein duquel sont recueillis nombre d'orphelins depuis des décennies. de fait, le village se compose d'adultes directement ou indirectement liés à l'établissement religieux, y ayant grandi pour beaucoup.

Les liens tissés, les épisodes et malheurs vécus, font de cet endroit une poudrière, malgré tout l'amour qui a pu y être prodigué.

C'est dans ce contexte particulier que va se dévoiler peu à peu ce récit. Prenant au possible, surprenant tout autant, touchant également.

Audrey Brière a un talent fou pour créer une ambiance, avec une écriture qui sied à l'époque, et surtout une capacité à donner de la profondeur et de l'épaisseur. On flirte avec l'étrange parfois, plongé dans cette période de l'Histoire qui paraît si lointaine.

Le tout est magnifié par la grâce de personnages qui marquent les esprits, eux-aussi en marge, de ceux qu'on n'oublie pas. Comme ces deux enquêteurs pour le moins étonnants.

Un inspecteur de police du sérail, mais qui a été formé à Lyon par les plus grands. Qui a la particularité d'avoir une mémoire prodigieuse, et le défaut de manquer cruellement d'objectivité. Et puis son « assistante », qui lui vole régulièrement la vedette tout au long du récit, bardée de secrets et de douleurs cachées, capable de déductions déroutantes. Ces personnages ont une âme, assurément.

Il fallait tout cela pour que l'intrigue tienne la route. Elaborée, tordue, mais sans que jamais le lecteur ne perde le fil. Ce qui n'est pas le moindre des exploits, tant l'autrice ne cherche véritablement pas la facilité.

Les malvenus est une très belle réussite, qui se démarque par son atmosphère singulière et ses personnages qui le sont tout autant. Pour une histoire de secrets et d'émotions incroyablement prenante. Audrey Brière frappe fort avec ce roman qui dévoile un formidable talent.
Lien : https://gruznamur.com/2023/0..
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critiques presse (1)
Telerama
20 mars 2023
Fille de prof et d’ingénieur, elle fréquente très tôt la bibliothèque municipale. Échouée dans le marketing, elle ne cesse jamais d’écrire. Et réussit, à 37 ans, un premier polar palpitant, sur les débuts de la police scientifique dans la région de ses aïeux.
Lire la critique sur le site : Telerama
Citations et extraits (23) Voir plus Ajouter une citation
Daphné Mauriac se retrouva donc les deux mains sur le mur de pierre, penchée en avant, tandis que Matthias la délestait du lourd tissu de sa jupe. Et pendant qu'elle jappait joyeusement en se mordant les lèvres, le jeune agent la besogna. Il soulagea ainsi les innombrables heures à s'user les yeux sur les carnets, les centaines d'heures passées à étudier à la lueur des bougies dans la cellule qu'il occupait au couvent. Il soulagea la misère, le crime, l'horreur dont il était chaque jour le témoin. lI soulagea le manque qui lui serrait la gorge et le ventre chaque fois qu'il songeait à Jeanne. Il soulagea encore les élancements qu'il ressentait dans le sexe en croisant la novice, qui baissait ses yeux de biche.
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À la surprise générale, TS convola en justes noces avec Jeanne Gauthier. On n’aurait pas imaginé couple plus mal assorti, d’autant qu’ils ne faisaient pas mystère de leur mutuelle détestation. Un mariage de convenance, d’arrangement mais qui ne semblait arranger ni l’un ni l’autre, un mariage d’intérêt dont on ne voyait pas bien à qui profitait quoi. On pensa qu’ils se rabattaient l’un sur l’autre après une déconvenue (on n’avait pas vraiment tort, le sévère béguin de Thomas pour Adèle était de notoriété publique). Bien que pressés de questions, ni l’un, ni l’autre ne jugea bon d’expliquer les raisons d’une telle décision.
Comme on n’en était plus à une aberration près, le Reich déclara la guerre à la France quelque temps plus tard. À Haut-de-Cœur, les foules ne furent pas exactement emballées. L’archiduc François-Ferdinand, tout le monde s’en fichait pas mal et personne ne comprenait en quoi c’étaient les oignons des gens de Bourgogne d’aller se battre pour une histoire survenue à des milliers de kilomètres. Seul TS reçut l’information avec indifférence. Puisqu’il le fallait il irait à la guerre et son expérience serait celle d’un homme à la chance de cocu.
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Tout le monde n'avait pas la même chance et ça hurlait, ça geignait, ça couinait de douleur à toute heure du jour et de la nuit dans les baraquements. Un tel vacarme, c'était insupportable, mais quand TS se plaignait, on lui répondait mon vieux, estime toi heureux tu as encore toutes tes paires. Mes paires ? Ben oui, deux bras, deux jambes, deux yeux, deux couilles,
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Il en est ainsi des êtres humains. Les meilleurs sont fauchés par des cargaisons de fléaux - maladies, famines, sécheresses, épidémies, accidents conflits, en général il y a l'embarras du choix. Les raclures de ce monde, en revanche, s'en tirent généralement à bon compte, vivant vieux de largesses mal acquises. la méchanceté est une eau de jouvence.
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- Qui est la Dame Blanche, inspecteur ?
Il la considéra avec étonnement.
- Un fantôme qui, dit-on, apparaît la nuit sur la colline du Vieux-Château, près du Puits du Diable. Des fables destinées à faire peur aux orphelins du Clos, pour les dissuader de se sauver. Vous imaginez bien que cela a toujours produit l'effet contraire et que nous avons tous cherché à apercevoir cette revenante.
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Videos de Audrey Brière (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Audrey Brière
Plongez dans les secrets des mystérieux habitants du village de Haut-de-Coeur et menez l'enquête aux côtés de l'inspecteur Lavau.
Dans un village encerclé par les forêts, quelque part en Bourgogne pendant la Grande Guerre, le bras droit du maire, une brute détestée de tous, est retrouvée étripée. L'enquête plonge loin dans le passé, mêlant orphelins, anthropométrie, nonnes et loups…
Audrey Brière a 37 ans et vit en région parisienne. Les Malvenus est son premier roman.
En savoir plus sur le livre : https://bit.ly/3QKaoei Feuilleter les premières pages : https://bit.ly/3WUDFou
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