Une sociologie politique du syndicalisme invite à partir de l’analyse du travail syndical de représentation tel qu’il s’incarne dans des pratiques situées à différents niveaux et à étudier les dynamiques de construction des formes organisationnelles
Le plan de ce manuel procède à cet égard d’une double logique. Il permet d’une part de réinterroger de façon critique les principales représentations médiatiques et controverses politiques que cristallise le syndicalisme français : son institutionnalisation, sa politisation, ses divisions, la faiblesse de ses effectifs, sa représentativité, son rapport au conflit, etc. Il consiste d’autre part à mettre en évidence la façon dont l’analyse du syndicalisme s’inscrit dans les différents débats de la sociologie politique et y contribue de façon originale
Il s’agit ainsi de montrer l’intérêt de considérer le syndicalisme comme un objet et un enjeu spécifique de la sociologie politique, en ce qu’il permet de développer un ensemble de questionnements plus généraux de la discipline, qu’il s’agisse d’interroger les dynamiques de l’engagement militant, les modalités d’enrôlement des groupes d’intérêts dans la gestion des problèmes publics ou bien encore l’organisation et le fonctionnement du travail de représentation politique
Un enjeu actuel dans l’ouverture de nouveaux chantiers de recherche est sans doute de déplacer la focale des formes instituées vers les formes émergentes de représentation et de mobilisation des travailleuses et travailleurs, mais aussi de comprendre comment celles-ci contribuent à faire bouger ce qui est institué, tant du point de vue des structures syndicales que des pratiques militantes légitimes