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Citations de Baptiste Lanaspeze (32)


Depuis la seconde guerre mondiale, on dépense donc des sommes gigantesques à tuer les sols, à empoisonner les gens, à appauvrir les pays du Sud, et suicider les paysans du monde entier.
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Pour galvaniser nos troupes, on ne décompte que les morts qu'on attribue à l'"ennemi"- pas celles infligées par nos mises de vie.
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Les sociétés humaines, dans leur organisation moderne (sécularisée, industrielle, agro-industrielle, urbaine, carbonée) entraîne en effet la destruction systématique des habitats, des population d'êtres vivants, de très nombreuses espèces, et la dégradation des conditions d'existence et de santé de la plupart des êtres vivants, y compris les êtres humains.
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Cette prise de possession de la naissance par les acteurs, majoritairement masculins, de la rationalité technoscientifique, est emblématique de cette volonté de remplacer la nature en tant que puissance de génération - dont témoignent encore aujourd'hui la persistance des violences obstétricales et le statut des sages-femmes, aussi indispensables que maltraitées et sous-rémunérées.
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On sacralise le comptage des chiffres officiels sur ce qui est perçu comme une "menace" pour la civilisation (les morts du "terrorisme", ou ceux de la pandémie de Covid-19); mais qui a en tête le nombre de morts causées par le développement de cette même civilisation - comme les cancers, la voiture ou la "guerre contre la terreur"? [....]
La voiture, les perturbateurs endocriniens, l'agriculture industrielle ne provoquent pas du tout la même angoisse et la même mobilisation que les victimes, pourtant bien moindres, du "terrorisme" ou des virus - ces ennemis identifiés de la "civilisation".
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Car notre monde vivant est d'abord un monde végétal -où les animaux sont secondaires- [...] seules capables de créer de la matière organique à partir de la matière inorganique. Mangez des cailloux, et on en reparle.
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Ce manuel suit l’hypothèse selon laquelle la crise écologique n’est pas un problème technologique, ni un accident de développement industriel - mais le résultat direct et prévisbile d’un mode d’organisation socio-économique adossé à l’idée d’une séparation entre le “règne humain” et la “nature”, nous autorisant à soumettre tout le reste du vivant au service de notre confort. Le dualisme entre humanité et nature a donné au projet “civilisateur” industriel une justification et une légitimité.
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Le désastre écologique serait donc indissociable d'un désastre psychiatrique, d'une maladie mentale généralisée ; car "la santé mentale des humains et des autres êtres vivants suppose que ceux-ci se montrent respectueux envers les autres formes de vie."
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Car la grande dignité de l'homme, pour lui, ne relève ni de sa biologie, ni de son âme, mais de sa science, de sa technique et de son armée - il transcende la nature parce qu'il lui fait la guerre.
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La mort moderne de la nature passe par la dépossession de la puissance des femmes, autour de la question de la naissance et de la fertilité ; et nul ne peut nier la puissance mortifère de l'agriculture industrielle masculiniste.
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La "protection de la nature" est souvent confondue par le grand public avec l'écologie - alors que l'écologie consiste au contraire en une révolution cosmologique et politique qui entend mettre fin à une civilisation mortifère.
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En Occident, on prétend vouloir protéger la nature"- au lieu de mettre un terme à sa destruction active, quotidienne, incessante, par le "Développement".
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Mais dans le cadre de leur lutte contre le communisme, les vainqueurs de la guerre, qui ont déployé l'agriculture industrielle et la ville automobile, n'avaient pas comme seul argument la démocratie et la liberté : ils avaient aussi la bombe atomique.
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Parallèlement, on observe depuis la seconde moitié du xxe siècle une baiser de la fécondité chez les humains. [...] le désastre écologique, qui n'épargne pas nos corps terrestres, comporte aussi une doublure intérieure, dans nos âmes.
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La nature est une vaste société de sociétés : la nature est vivante, et le propre du vivant est de faire société.
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Ce qui veut dire aussi que nos sociétés humaines ne transcendent pas les autres sociétés terrestres, mais qu'elles y sont intégrées, qu'elles en découlent, et qu'elles lui sont redevables.
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Que se passe-t-il si on imagine la vie intellectuelle comme une zone boisée paysanne, comme une source de nombreux produits utiles émergeant d'une configuration involontaire ? [...] Les cépées pratiquées par les humains, le pâturage et le feu maintiennent cette ouverture : d'autres espèces en font leur choux gras.
Cela semble tout à fait correspondre à ce qu'est le travail intellectuel. Travailler en commun nourrit les possibilités de réussites particulières cristallisées sur des travaux individuels. Encourager le potentiel inconnu de la création de trajets de la connaissance, telle est la fécondité inattendue qui ressort d'un nid de champignons, requiert de favoriser le travail en commun qui entretiendra la forêt intellectuelle.

Anna Tsing, Le champignon de la fin du monde : sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme
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Nous sommes contaminés par nos rencontres : elles changent ce que nous sommes pendant que nous ouvrons la voie à d'autres. Comme la contamination modifie les projets des mondes en chantier, des mondes mutuels ainsi que des nouvelles directions peuvent émerger. Nous sommes tous porteurs d'une histoire de contamination ; la pureté est impossible. Une des raisons de garder la précarité à l'esprit, c'est qu'elle nous rappelle que changer en fonction des circonstances est le terreau de la survie.

Anna Tsing - Le champignon de la fin du monde : sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme
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Piotr Kropotkine, L'Entraide, un facteur de l'évolution (1902) :

Aussi, lorsque plus tard mon attention fut attirée sur les rapports entre le darwinisme et la sociologie, [...] ils reconnaissaient aussi que la lutte pour les moyens d'existence de tout animal contre ses congénères, et de tout homme contre tous les autres hommes, était "une loi de la nature". Je ne pouvais accepter cette opinion, parce que j'étais persuadé qu'admettre une impitoyable guerre pour la vie, au sein de chaque espèce, et voir dans cette guerre une condition de progrès, c'était avancer non seulement une affirmation sans preuve, mais n'ayant pas même l'appui d'une observation directe.
Au contraire, une conférence "Sur la loi d'aide mutuelle" faite à un congrès de naturalistes russes, en janvier 1880, par le professeur Kessler, zoologiste bien connu, me frappa comme jetant une lumière nouvelle sur tout ce sujet. L'idée de Kessler était que, à côté de la loi de la lutte réciproque, il y a dans la nature la loi de l'aide réciproque, qui est beaucoup plus importante pour le succès de la lutte pour la vie, et surtout pour l'évolution progressive des espèces.
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Murray Bookchin, L'écologie sociale (1990) :

L'une des idées les plus tenaces de la pensée occidentale est que la nature serait le royaume hostile de la nécessité, un domaine fait de régularités et de contraintes implacables. De cette idée sous-jacente, deux attitudes extrêmes ont émergé. Soit l'humanité doit céder la place avec une humilité religieuse ou "écologique" au précepte de la "loi de la nature" et prendre sa misérable place aux côtés des modestes fourmis sur lesquelles elle marche "avec arrogance", ou elle doit "conquérir" la nature au moyen de sa finesse technologique et rationnelle, dans un projet commun à l'ensemble de l'humanité de "libération" ultime des contraintes de la "nécessité" naturelle - une entreprise qui pourrait bien impliquer la soumission de l'humain par l'humain.
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