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Critiques de Batya Gour (58)
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Là où nous avons raison

Très beau texte de Batya Gour où elle met a nu toute l'hypocrisie d'un système, toute la rage d'une mère à faire dire la vérité. Pas de fausse pudeur.

C'est plein de rage et de force et de poésie.
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Le meurtre du samedi matin

Providentielle insomnie qui m'a permit de relire un Batya Gour.

Un de mes auteurs préférés côté polar.

C'est vrai qu'elle me dépayse. Comme Keigo Higashino. Peut-être même qu'elle me dépayse plus que Keigo Higashino. Je ne suis jamais allée en Israël et donc je n'ai aucun repère et pourtant, bizarrement Jérusalem me devient presque complice comme une ville où j'aurai séjourné. Même ses concitoyens s'y retrouvent dans le Jérusalem qu'elle décrit.

Elle choisit avec soin le milieu où l'action s'enracine que ce soit comme ici un prestigieux institut de psychanalyse, ou un orchestre philharmonique, décortique des micro-sociétés, expose aux regards ceux et celles qui se croyaient bien protégés de la violence du monde.

A travers son écriture se fait entendre son engagement pour la paix. Capable de mettre en lumière la difficulté de cohabitation avec les palestiniens, et le multicultarisme de la société de son pays.

Son personnage récurent est le commissaire Michael Ohayon et quel beau portrait d'homme de notre temps. Il est d'origine marocaine, a fait des études d'histoire mais au moment de passer son doctorat il a choisit d'entrer dans la police pour assurer la vie de sa famille. Même maintenant , policier reconnu pour ses compétences, ses chères études lui manquent et il sait bien qu'il ne peut pas revenir en arrière : la vie n'attend pas.

Côté famille, il avait épousé une jeune fille de bonne famille pour régulariser la situation avant la naissance de l'enfant. Ils ont vite divorcé mais ce fils non particulièrement désiré est devenu le plus beau cadeau que ce mariage lui a apporté. Côté amours, il erre et musarde, comme d'autres. Côté travail, c'est un qui ne ménage pas sa peine, qui écoute et capte bien plus rapidement qu'on ne le croit toute la quintessence des situations. Et il s'est entouré d'une équipe efficace dont on devine tous les...entrelacs.

Quelle idée de ce faire assassiner un samedi matin, quelques heures avant de prononcer une conférence de la plus haute importance. C'est ce qui arrive à une éminente analyste de renommée internationale, appréciée, presque adulée de tout ce monde clos qui gravite autour d'elle.

Michael Ohayon et son équipe élucideront l'affaire au cours des presque quatre cents pages de ce récit. Pages qui se tourneront avec facilité compte-tenu de l'écriture de Batya Gour. Pas un moment d'ennui !

Et puis, il faut garder en mémoire le sous-titre du roman "Un crime psychanalytique".







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Le meurtre du samedi matin

Un voyage plutôt sympathique jusqu’à Jérusalem, dans le monde de la psychanalyse. L’une des membres d’un institut de psychanalyse, assurant formation et traitement, est retrouvée assassinée, le jour même où elle devait donner une conférence très attendue. Cette éminente spécialiste semblait pourtant être respectée et admirée par ses pairs …

J’ai beaucoup aimé le rythme de cette enquête, tranquille et construite, le personnage du commissaire Ohayon, que je retrouverai avec plaisir mais aussi les petites découvertes culturelles liées à ce pays.

Un bon moment de lecture !

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Le meurtre du samedi matin

Il s'agit là sans doute de mon roman préféré de Batya Gour. Pourquoi ? La raison en est probablement ma grande curiosité pour un lieu qui m'est étranger : le cabinet du psychanalyste.

Un samedi matin, à Jérusalem, à l'Institut de psychanalyse, le docteur Eva Neidorf, analyste de renommée internationale, est retrouvée dans son bureau tuée d'une balle dans la tempe alors qu'elle devait intervenir dans une conférence. Le commissaire de police Michaël Ohayon est chargé d'élucider le meurtre. Il semble qu'Eva Neidorf ait laissé entrer son assassin – est-ce donc l'un de ses collègues ? - et le texte de sa communication à la conférence reste introuvable.

Michaël Ohayon ne serait-il pas un patient tout désigné pour le divan ? Âgé de trente-huit ans, d'origine séfarade (Juif marocain), divorcé, auteur d'une thèse de doctorat inachevée sur les guildes au Moyen Âge, il est lui aussi confronté à son lot d'incertitudes et d'angoisses. La psychanalyse, il va l'aborder en profane, c'est-à-dire en se posant des questions auxquelles il va chercher des réponses en interrogeant les personnes du cru : pourquoi tout analyste a-t-il lui-même suivi une longue cure analytique ? Pourquoi, au cours de la formation, doit-il se soumettre au contrôle de trois analystes ? Quel rôle exercent les membres de la société psychanalytique ? Comment acceptent-ils ou refusent-ils l'accès à la profession ? Qu'appelle-t-on un transfert ? Dans ce milieu régi par des procédures déontologiques très strictes et qui cultive le silence, voire le secret, le policier ne peut avancer qu'en maîtrisant peu à peu les règles qui encadrent étroitement le travail des analystes. Il lui faut comprendre la rigueur et l'intégrité que s'imposent Eva Neidorf pour faire apparaître les motivations du meurtrier. Ohayon a pour atouts sa patience, sa lucidité sur les turpitudes de l'âme humaine, sa confrontation récurrente au mensonge et à la dissimulation pour percer le mur que lui oppose l'entourage de la victime.

Batya Gour aiguise notre intérêt malgré une intrigue qui n'obéit pas aux règles habituelles du suspense. C'est tout son art : nous captiver par les seuls ressorts de la conduite humaine.
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Le meurtre du samedi matin

Un samedi matin tôt dans une banlieue sans doute un peu chic de Jérusalem (ancien quartier colonial). Dans une grande bâtisse qui appartient à l'institut de psychanalyse de Jérusalem, fondé un peu avant la guerre par des psychanalistes venus d'Europe et fuyant la montée du nazisme, le docteur Eva Neidorf, qui rentre d'un voyage aux États-Unis, doit prononcer une conférence devant tous les membres et étudiants de l'institut. Mais une heure avant la conférence, elle est retrouvée assassinée, ses notes ont disparu. L'assassin est-il venu de l'extérieur ou est-ce un membre de l'institut ? Dans ce cas, quelle conférence pourrait valoir une vie ? Le vieux professeur Hildesheimer, un des membres fondateurs, va guider le commissaire Michaël Ohayon dans le monde de la psychanalyse, des étudiants, de leur formation en suivant eux-mêmes une analyse, des superviseurs, des contrôleurs, de la commission qui permet aux postulants de présenter un cas à l'ensemble de ses futurs (ou non ) pairs...



Quelques heures de plongée dans le monde de la psychanalyse... Bon, clairement, je ne m'engagerai pas dans cette voie - en tout cas pour l'instant -, la psychothérapie devrait suffire à m'aider à remonter la pente. Mais ce polar gentillet, très propret (pas de sang partout), dans l'univers feutré des cabinets entre les fauteuils et le divan, mérite que l'on s'y arrête.
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Le meurtre du samedi matin

Polar honnête, mais non extraordinaire. Son principal intérêt résidant dans son "exotisme" israélien assez dépaysant.

Il est a noter qu'il s'agit du premier opus de l'auteur quant à ses œuvres policières, mais qu'en France, l'éditeur publia d'abord "Meurtre au kibboutz," troisième roman des aventures du commissaire Michaël Ohayon, avant de proposer cette intrigue au public français.
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Le meurtre du samedi matin

Un polar psychanalytique israélien, un meurtre sur le divan (ou presque…)



Une facture relativement classique, avec un inspecteur clairvoyant mais à la vie personnelle perturbée. Une enquête qui se déroule cependant dans un environnement particulier, un institut de formation à la psychanalyse et tout porte à croire que le meurtrier est issu de ce même milieu.



Un tout petit peu de la société israélienne, avec un jardinier palestinien apeuré et un militaire hiérosolymitain* désabusé de ses tâches de contrôle.



Un polar efficace, mais une intrigue psychologique qui ne provoquera pas un transfert d’affects trop important…



(*hiérosolymitain : habitant de Jérusalem)
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Le meurtre du samedi matin

Le Dr Eva Neidorf est retrouvée morte dans son bureau de l’Institut de psychanalyse de Jérusalem. Elle s’y trouvait en ce samedi matin printanier pour y donner une conférence portant selon toute vraisemblance sur des aspects reliés à la confidentialité. C’est le commissaire Michaël Ohayon, directeur adjoint aux Affaires criminelles du district de Jérusalem, qui est chargé de faire sens de la mort brutale de cette psychologue et psychanalyste qui était grandement admirée, tant de ses pairs que de ses patients. Roman introductif d’une série de six, Le Meurtre du samedi matin révèle les talents de conteuse de Batya Gour, une auteure israélienne malheureusement décédée le 19 mai 2005. Nul besoin de connaissances élaborées de la géopolitique pour le moins complexe de ce territoire sur lequel elle écrit pour suivre l’intrigue, qu’elle parvient à élaborer d’une façon qui crée la familiarité. J’ai trouvé très intéressante cette incursion dans le processus de formation à la psychanalyse, et cette promenade printanière dans Jérusalem et ses quartiers.
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Le meurtre du samedi matin

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans ce roman. Tout m'a paru un peu compliqué à suivre au début. Les personnages, aussi bien les psychanalystes que les policiers me semblaient caricaturés. Pourtant j'ai été assez captivé par l'intrigue. Le récit devient même palpitant au fil de l'enquête lorsque les indices apparaissent et la psychologie des personnages s'affine. On a envie de savoir qui en voulait à cette éminente Dr Eva Neidorf. La fin est réellement inattendue, en tout cas pour moi qui ne suis pas un habitué des polars. Et puis, le cadre de Jérusalem donne une petite touche exotique à ce polar.
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Le meurtre du samedi matin

L'inspecteur Michaël Ohayon est chargé d'enquêter sur le meurtre du Docteur Eva Neidorf, une analyste. Prétexte pour le suivre dans les rues de Jérusalem à la fin des années 80 et en apprendre un peu plus sur le fonctionnement d'un Institut de Psychanalyse. Un roman policier honnête mais qui ne m'a pas particulièrement tenue en haleine.
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Le meurtre du samedi matin

Eva Neidorf, grande psychanalyste, membre éminente du prestigieux Institut de psychanalyse de Jérusalem, est retrouvée assassinée alors qu’elle s’apprêtait à donner en ce lieu une conférence. Le texte de celle-ci est introuvable : y aurait-il là un lien ? Aucune trace d’effraction : la victime connaissait-elle son assassin ?

Entre alors en scène Michaël Ohayon, commissaire à la criminelle, qui va mener une enquête dans les méandres du monde de la psychanalyse, ou plutôt des psychanalystes.



Voilà un bon polar, dont le personnage principal m’a beaucoup plu. Bien sûr, comme tous les policiers de papier, Ohayon présente une vie personnelle compliquée. Mais au moins il n’est pas névrosé ni blasé. Au contraire, passer ce moment avec lui fut très agréable et m’a donné envie de le retrouver. En outre, j’ai découvert une ville, Jérusalem, tout aussi complexe que la pensée des psychanalystes, un vrai dédale de ruelles et de quartiers s’imbriquant les uns dans les autres.



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Le meurtre du samedi matin

Dans le cadre du Défi "Littérature policière sur les 5 continents", je viens de terminer la lecture de Le meurtre du samedi matin de Batya Gour, une auteure israélienne dont je n’avais jamais entendu parler. C’est d’ailleurs en cela que réside l’intérêt de ce genre de "défi" qui permet de partir à la découverte de contrées souvent méconnues, par le biais de la littérature, en l’occurrence la littérature policière.



Présentation de l’éditeur : Batya Gour, née à Tel-Aviv en 1947 et décédée en mai 2005, a vu les six enquêtes de son commissaire Michaël Ohayon traduites en près de douze langues. Ancien professeur de littérature, remarquable observatrice des multiples facettes d'Israël, elle est également l'auteur de Meurtre en direct publié à la Série Noire.



Pour les membres du prestigieux Institut de psychanalyse de Jérusalem, ce samedi restera à jamais le jour où l'indicible s'est produit : le docteur Eva Neidorf, analyste de renommée internationale, profondément aimée de ses collègues, a été retrouvée dans son bureau tuée d'une balle dans la tempe. Ses proches sont abasourdis. Il n'y a pas de mobile. Elle connaissait l'assassin et lui a elle-même ouvert la porte. Michaël Ohayon, confronté aux arcanes de ce milieu viscéralement tenu par la déontologie du secret, saura mettre à nu les raisons d'une telle violence. Il saura poser la question cruciale pour cette profession : que faire lorsque l'on détient sur un patient des informations moralement inacceptables ? Que faire si l'intégrité physique ou psychologique d'autres personnes est gravement en danger ?



Mon avis : l’enquête nous entraîne dans un milieu très spécifique, celui de la psychanalyse, dans un Institut très renommé dont nous tentons de percer les arcanes en compagnie du commissaire Ohayon. Le vénéré Professeur Hildesheimer veille "paternellement" sur cet organe auquel il s’est voué corps et âme depuis des décennies.



Ohayon devra souvent lui-même insister auprès de ses prestigieux interlocuteurs, au cours des interrogatoires, afin de tenter de lever les nombreux voiles qui occultent cette instance, aidé en cela par ses proches collaborateurs avec qui il entretient de très bonnes relations. L’enquête est longue et piétine plus souvent qu’à son tour mais c’est sans compter sur la persévérance des fins limiers ; Ohayon ne trouve d’ailleurs que peu de temps à consacrer à son fils et à lui-même, obsédé qu'il est par l’enquête en cours.



J’ai beaucoup apprécié découvrir ce personnage plus complexe qu’il n’y paraît à première vue, davantage sans doute que suivre le déroulement de l’enquête elle-même, même si les pistes sont nombreuses et nous amènent à soupçonner tantôt l’un, tantôt l’autre. J’ai aimé aussi, comme je le disais précédemment, "partir" vers un pays que je ne connais absolument pas.



Ce fut une lecture plaisante, agréable mais pas haletante comme il arrive que ce soit parfois le cas dans ce type de récit. Ceci dit, je précise que je lirai avec plaisir dans le futur, si l'occasion se présente, les enquêtes de ce policier particulier (fumeur invétéré - c’est un élément qui m’a particulièrement frappée !-), espérant le voir évoluer dans sa vie personnelle…




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Meurtre à l'université

Mon premier Batya Gour et , passé les 20 premières pages qui demandent un effort de mémorisation des noms des personnages, on se laisse mener par le bout du nez par l'intrigue et l'enquête menée par l'équipe du héros.

On se doute bien que l'université qui est le siège de ce meurtre recèle des secrets ....et effectivement tout cela est dévoilé dans les dernières pages....une belle ouverture au monde israélien également .

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Meurtre à l'université

L’université, c’est un tout petit monde comme dirait David Lodge, et c’est le cadre de ce roman de Batya Gour, dont la traduction française date de 1994.



L’intrigue se déroule dans un département de littérature. On se demande bien quelles pourraient être les motivations d’un assassinat dans ce haut lieu de culture... On y découvrira des maris trompés, des femmes abandonnées, des jalousies, des ambitions et des héritages possibles, l’amour de l’art lui-même pourrait être invoqué.



C’est un polar intellectuel, au déroulement lent, sans bagarres ou explosions sanglantes. Le ton y est parfois même un tantinet didactique avec une leçon sur les qualités de la poésie.



Quant au pays, je n’ai pas appris grand-chose, mais j’ai pu sentir le « khamsin », le vent de sable brûlant qui souffle du désert d’Égypte vers Israël. J’ai également trouvé les méthodes d’enquêtes un peu particulières, avec le recours fréquent au détecteur de mensonges, la crainte latente envers les méthodes d’interrogatoire ainsi qu’un drôle de respect pour la vie privée, les dossiers médicaux par exemple.



Un bon polar, mais sans plus, les émotions ou le suspens ne m’ont pas tout à fait séduite.
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Meurtre à l'université

Début très ennuyeux que ce cour magistrale de poésie, je saute le premier chapitre, à suivre...
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Meurtre à l'université

L'histoire : le livre s'ouvre par un étrange séminaire de poésie à l'université hébraïque de Jérusalem. Ido Doudaï, étudiant en thèse qui rentre d'un mois d'études aux États-Unis, " tue le père ", c'est-à-dire critique violemment son directeur de thèse, Tirosh, et un poète soviétique mort en camp, qu'il avait fait connaître, Ferber. Le problème, c'est que pendant le week-end suivant, Doudaï meurt au cours d'un stage de plongée (l'air de sa bouteille a été replacé par du monoxyde d'azote), et Tirosh est retrouvé la tête explosée à coup de statuette dans son bureau. Quand en plus, on apprend que Tirosh était un coureur de jupon et avait trompé Doudaï avec sa jeune épouse pendant son absence, que lors de son stage, Doudaï avait rencontré un autre professeur de l'université en congé d'un an aux États-Unis et rentré à Jérusalem pendant le même week-end, le commissaire Michaël Ohayon ne manque pas de pistes...



Mon avis : un polar bien ficelé. Avec cependant une absente de marque : la Palestine... Il n'y a guère qu'un balayeur arabe, un soupçon d'attentat parce que Tirosh était militant de La Paix maintenant...
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Meurtre à l'université

Petite leçon de poésie pour les nuls !



Je m'interrogeais sur le pourquoi de mon peu d'appétence au genre poétique (à quelques exceptions près).

Je ne pense pas que les quelques lignes ci-dessous vont y changer grand chose, car lorsque l'on parle de poésie, on parle avant tout de sensibilité, mais j'ai trouvé intéressant ce petit rappel purement théorique.



Extrait :



Klein mordit dans une tranche de pain et continua :

- Comprendre un poème suppose un effort d'interprétation que les spécialistes désignent sous le nom d'herméneutique. Un bon poème est celui qui permet au lecteur, au fur et à mesure qu'il pénètre plus profondément dans le texte, d'en découvrir les significations cachées, de les déchiffrer et de les tisser ensemble. Cela implique, de la part de l'auteur, la mise en oeuvre d'un certain nombre de procédés fondamentaux qui ne sont pas propres à la littérature, mais appartiennent à toutes les formes d'art. Le premier est la symbolisation, autrement dit, l'utilisation d'une idée ou d'une image qui en recoupe une autre, lui est contiguë ou l'englobe. Vous prendrez un café ? (...)



Le second procédé est la condensation : toute oeuvre d'art renferme plusieurs idées, plusieurs expériences universelles qu'elle subsume sous une seule vision. Naturellement, symbolisation et condensation sont deux phénomènes étroitement liés. (...)



Le troisième procédé est le déplacement, le transfert de la charge émotive d'une image sur une autre. Par là, l'artiste accède à l'universel. (...)



Comme vous le voyez, ces trois procédés sont présents dans toute métaphore. L'art consiste à les entrelacer et à trouver entre eux le juste équilibre. Une métaphore, un symbole ne doivent pas être trop éloignés de l'objet qu'ils sont censés représenter. (...)

Toutefois, une métaphore doit être originale, inattendue ; elle doit aussi nous inciter à considérer sous un nouveau jour les choses qui nous sont familières. Après tout, les thèmes abordés par les artistes sont toujours les mêmes. Vous êtes-vous déjà demandé de quoi traite une oeuvre d'art ? De l'amour, de la mort, du sens de la vie, du combat de l'homme contre son destin, contre la société, de ses rapports avec la nature, avec Dieu.(...) La force de l'art réside dans sa capacité à exprimer, chaque fois de manière différente, les préoccupations communes à toute l'humanité. Ce que je vous disais du symbole et de la métaphore vaut aussi pour les analogies, la structure morphologique, la syntaxe, les rimes, le rythme, bref pour tout ce qui entre dans la composition d'un poème. Avoir du talent en poésie, c'est atteindre cet équilibre si rare entre le particulier et l'universel, le caché et le manifeste, le symbole et l'objet symbolique.



Comme quoi on peut se cultiver en lisant des polars !

Cet intermède pédagogique, qui je l'espère n'a pas été trop rébarbatif, a rafraîchi ma mémoire de bachelière littéraire, une piqûre de rappel ne fait pas de mal.

Je ne peux pas m'empêcher de faire le lien avec l'utilisation de la métaphore en thérapie, domaine où je suis, du moins je l'espère pour mes patients, plus calée qu'en poésie.

Et je crois que c'est ça qui m'énerve dans le fait d'être un peu hermétique à Shakespeare, Racine et autres pointures classiques, c'est que les plus célèbres théoriciens de la psychanalyse y ont beaucoup puisé de leur savoir. Mais bon, je vais pas faire un caca nerveux, j'aime pas, j'aime pas, na !



Ce cours vous a été offert par Batya Gour, sorte de P.D. James israélienne, et est extrait de "Meurtre à l'université" (Editions Folio)



Cette auteur est décédée en 2005, et les éditions Gallimard ont ENFIN décidé d'éditer en poche les enquêtes du commissaire Michaël Ohayon.

J'aime particulièrement ses romans car ils nous permettent d'aborder Israël sous un autre angle que celui récurrent du conflit israélo-palestinien ou religieux. Les intrigues se situent à chaque fois dans un milieu différent et se centrent sur un thème particulier. On retrouve aussi avec plaisir Michaël Ohayon, flic divorcé, cultivé, fumeur, mais ni alcoolique, ni trop désabusé, ni dépressif chronique (oui, oui, il y en a !).





Dans l'ordre de parution :



* Le meurtre du samedi matin (un crime psychanalytique)

* Meurtre à l'université (voir ci-dessus)

* Meurtre au kibboutz (passionnant huis-clos)

* Meurtre sur la route de Bethléem (sur fond d'Intifada)

* Meurtre au Philharmonique (dans ma pal)

* Meurtre en direct (dans le milieu des médias, pas encore en poche)




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Meurtre à l'université

Sympa ce policier écrit par une auteur israélienne très célèbre dans son pays: à découvrir pour "l'exotisme", les portraits au vitriol du milieu universitaire (je suis sûr que beaucoup vont avoir l'impression d'avoir côtoyé certains de ces acteurs...) et le personnage principal, inspecteur fort intelligent. En plus, l'histoire est intéressante.
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Meurtre à l'université

Quatrième de couverture chez Gallimard/Folio Policier :

Deux assassinats endeuillent, au cours d'un même week-end, le prestigieux département de littérature de l'université de Jérusalem. Le commissaire Michaël Ohayon, qui accompagnait son fils à un stage de plongée en mer, est par hasard sur les lieux du premier drame : un jeune et brillant assistant de littérature est retrouvé noyé, empoisonné par du monoxyde de carbone volontairement mis dans ses bouteilles. Il revenait des Etats-Unis totalement transformé par ce qu'il avait trouvé. La préméditation ne fait aucun doute. Un autre éminent spécialiste est découvert battu à mort avec un soin particulier mis à le défigurer. Pour le commissaire, nul doute que ces meurtres sont liés. Peut-on, dans certains milieux, tuer pour d'autres raisons que l'amour, le pouvoir, ou l'argent ? Peut-on risquer sa vie sans le savoir à s'immerger dans un univers dont les règles nous échappent ?



Batya Gour, née à Tel-Aviv en 1947 et décédée en 2005, a vu les six enquêtes de son commissaire Michaël Ohayon traduites en près de douze langues. Ancien professeur de littérature, c'est une remarquable observatrice des multiples facettes d'Israël.

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Meurtre à l'université

Batya Gour nous fait pénétrer dans les arcanes du département de littérature hébraïque de l'université de Jérusalem. Deux membres du département ont été assassinés : un brillant professeur, figure de l’intelligentsia israélienne, considéré comme l'un des plus grands poètes contemporains, a été retrouvé le crâne fracassé dans son bureau tandis qu'un jeune thésard a été asphyxié par le monoxyde de carbone introduit dans sa bouteille de plongée. Pour le commissaire Michaël Ohayon, il ne fait aucun doute que les deux crimes sont liés.

Batya Gour nous présente une galerie de portraits d'universitaires tous plus vrais les uns que les autres. Les haines, les jalousies, mais aussi l'admiration divisent un monde clos où l'intellectualité n'empêche pas des sentiments parfois peu recommandables.
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