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Critiques de Béla Zsolt (6)
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Neuf valises

Neuf valises, la guerre, le ghetto. Un récit haletant. Quand le sort s'acharne, quand les douleurs s'amoncellent, quand le bruit des bottes s'annonce… Un témoignage captivant dont on ne sort pas indemne.
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Neuf valises

Neuf valises, c'est le fardeau que l'on se coltine lorsque, devant fuir son pays, sa famille, sa maison, son travail, ses amis, on veut s'accrocher à tout ce qui reste d'une vie. Cette vie, c'est celle de l'auteur, journaliste, polémiste, farouche opposant au régime Horty, mis en place en Hongrie au lendemain de la grande hécatombe de 14-18, sur le modèle de l'Italie fasciste et bientôt de l'Allemagne nazie. Juif de surcroit, Béla Zsolt va voir le sort s'acharner sur lui, dès lors que les bruits de bottes l'emportent sur les patenôtres des pacifistes. Les lois anti-juives se durcissent, après un aller-retour Budapest-Paris, le mal du pays (les neuf valises !) l'emportant sur l'instinct de survie, il va être envoyé en Ukraine, sur le front est de la guerre où, comme des milliers de ses coreligionnaires, il sera soumis à des travaux forcés. Puis c'est l'enfermement dans un ghetto provincial, avant de rejoindre celui de Budapest après maintes péripéties lui ayant permis d'échapper aux wagons plombés de la "solution finale". Le récit, haletant, nous fait parcourir, en direct, l'horreur d'une époque, maintes fois évoquée au travers de la littérature et du cinéma, mais jamais avec cette acuité et cette franchise dans la description - au-delà de la souffrance physique - des mille et une bassesses dont est capable l'humanité, que l'on soit victime ou bourreau. Non, on ne ressort pas indemne de ce témoignage, écrit avec le sang. Puisse-t-il faire reculer la tentation de l'holocauste, aujourd'hui et demain…
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Neuf valises

Livre remarquable. Récit poignant et pourtant l'auteur ne se départit pas d'un certain humour. J'ai litéralement dévoré ce livre et le recommande vraiment, vraiment. Il a répondu à certaines questions que je me posais sur cette période de l'histoire.

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Neuf valises

"Ma patrie a toujours davantage compté pour moi que la plupart de ceux qui m'entouraient. Je m'y suis consacré avec fièvre dans mes écrits, mes paroles et mes rêves, et certaines années, précisément dans ma jeunesse, elle m'a par exemple empêché de me rendre compte que j'étais amoureux. C'était l'époque où, après l'échec de deux révolutions, j'ai attendu pendant presque une décennie que mes idées politiques l'emportent de nouveau, que mes héros et mes amis reviennent d'exil arracher ma patrie aux griffes des escrocs et des saboteurs. J'ai attendu pendant presque dix ans, pendant lesquels je n'ai pas eu une seule maîtresse. Et quand j'en ai eu assez d'attendre, quand j'ai presque renoncé à espérer pour le reste de ma vie, je me suis marié, et me suis accroché à ma vie privée comme un naufragé s'accroche à une planche qui le mènera peut-être au rivage. Mais autant l'avouer, je ne me faisais aucune illusion sur ce rivage. Et en dépit de tous mes efforts pour renoncer à "mes lubies et mes folies", ma passion pour la vie publique m'a de nouveau entraîné loin de l'idylle bientôt pâlissante de ma vie privée [...]".



Béla Zsolt, journaliste, intellectuel et homme politique hongrois est enfermé dans la synagogue du ghetto de Nagyvarad transformé en hôpital, attendant son éventuel transfert vers un camps d'extermination. Dans cette anti-chambre de la mort, Béla Zsolt revient sur les conditions misérables de sa situation de juif hongrois, dans un pays sous la coupe de la Wehrmacht et des Croix Fléchées depuis le 19 mars 1944, parce que le gouvernement de l'amiral Horty - pourtant pro-nazi - rechignait à appliquer la solution finale. En 1939, quittant Paris pour retrouver sa patrie mal en point et ses beaux-parents qui refusaient de laisser leurs biens, Béla Zsolt ne savait pas encore le calvaire qu'il allait vivre. En 1944, tout lui est désormais indifférent, particulièrement les corps entassés, dont certains ont été ses amis. La mort vaut mieux que cette vaine attente qui ronge, dévore, angoisse, insupporte tout le monde, à commencer par l'auteur. En effet, Béla Zsolt sait le sort inexorable dévolu à sa communauté. Il en est informé depuis 1942, par les Anglais. "Sont-ils vraiment montés dans le train ? Pourquoi sont-ils montés, pour l'amour de Dieu ? Pourquoi n'ont-ils pas fait demi-tour, pourquoi ne sont-ils pas partis en courant le plus loin possible, par-delà la palissade, vers la ville, vers la forêt ? Pourquoi n'ont-ils pas d'abord tué, pourquoi ne sont-ils pas morts ? Ils sont montés dans le train simplement parce qu'on leur a dit de le faire. L'admirable Dr Sebestyén et d'autres de mes amis, mes compagnons de jeunesse, des relations plus ou moins sympathiques, les amis que j'avais abandonnées et celles qui m'avaient trompé - tous les citoyens sérieux, diligents, ingénieux, tous les intellectuels et les ouvriers, tous les farceurs et les truands -, sont-ils tous derrière les portes scellées ?".



Pourtant, dès son retour à Budapest, en 1939, Béla Zsolt avait - de nouveau - organisé une forme de résistance politique et intellectuelle à l'occupant avec d'autres hommes politiques, des écrivains, des journalistes. Ils élaboraient des plans, discutaient beaucoup, mais ne se sentaient pas réellement la capacité de mourir pour des idées les armes à la main, aussi belles soient-elles. Ils étaient avant tout des penseurs, des théoriciens, des philosophes. Et lorsque le médecin-chef du ghetto - le Dr Németi - lui annonce que les premières déportations concerneront sans doute les plus malades, il lui demande ce qu'il doit faire ! Que conseiller lorsque les personnes d'une communauté - à laquelle vous appartenez - sont pourchassées, enfermées, humiliées, martyrisées ? Faut-il les laisser partir vers leur destin, en espérant y échapper soi-même par un hypothétique miracle, ou bien résister, en incitant le médecin à l'euthanasie, la mort dans la paix et la sérénité ? "Par ailleurs, la rumeur court aujourd'hui dans l'hôpital que nous n'allons pas au même endroit que les autres, mais à Nyireghaza où les malades de tous les ghettos de Hongrie sont rassemblés dans un immense ensemble de baraquements. Il paraît que le gouvernement hongrois a fait cette concession à Roosevelt qui menaçait de bombarder le pays. Certains le croient même, et ceux qui, comme moi, ne sont pas malades, mais cachés à hôpital pour leur sécurité, sont particulièrement optimistes".



Mais peu importe le contenu, pourvu que l'on ait l'ivresse ! Et dès que la rumeur d'une déportation du ghetto vers un soi-disant camp de travail aux environs du lac Balaton pour assécher des marécages circule, tout ce monde désespéré, découragé, abattu, anéanti, se remet à rêver. Ils espèrent survivre, voir le bout, s'en sortir. Ils sont prêt à tout et à n'importe quoi, pourvu que les coups cessent, que la faim ne les obsède plus, que la terreur se taise un peu. Mais les plus difficiles à gérer restent les enfants qui ne comprennent pas pourquoi ils sont enfermés alors que leurs camarades jouent, mangent, se baignent, vont au parc. Ils en viennent à accuser leurs parents de criminels pour les avoir faits naître Juifs, les rendant responsables de ce qui arrive, les culpabilisent de cette situation intenable et infernale.



Et puis, tel un Messie sorti de nulle part, apparaîtra un gynécologue de confession juive, ayant l'idée lumineuse de recréer une épidémie de typhus pour sauver certaines personnes de la déportation. Seulement, il faudra de l'argent, beaucoup d'argent. Longtemps, Béla Zsolt restera persuadé que ce stratagème est une arnaque supplémentaire pour tenter de soutirer le peu d'argent qui circulait encore dans le ghetto. Il arrive parfois que les miracles aient lieu, que les hommes tiennent parole ou que le hasard fasse son travail. Ce sera le cas pour l'auteur, qui sera admis dans le service des contagieux de l'hôpital du ghetto, d'où il pourra être évacué à l'extérieur. C'était un certain 6 juin 1944, quelque part en Hongrie. "A ce moment-là, les commandos britanniques et les parachutistes américains étaient engagés dans une bataille sans précédent sur la presqu'île du Cotentin contre les troupes allemandes du mur de l'Atlantique. C'était l'aube du 6 juin 1944. Le matin du débarquement. Les Anglais et les Américains commençaient la guerre sur le continent. Les Hongrois achevaient la déportation des Juifs de Nagyvarad".



Béla Zsolt, penseur, journaliste, écrivain et homme politique hongrois a tout vécu, tout connu, le pire et le meilleur, durant la 2e Guerre mondiale. "Neuf valises", son témoignage à vif sur cette période, relate son cheminement de Paris à Budapest, en passant par l'Ukraine, pour - enfin - se finir en Suisse grâce au marchandage de Rezso Kasztner après maintes circonlocutions. Avec une écriture sans concession acérée, d'un cynisme presque dérangeant vis-à-vis du sujet, l'auteur raconte ce qu'il voit, ce qu'il sait, ce qu'il vit et entend dans cet immense bourbier humain qu'est devenu le ghetto de Nagyvarad. Il dit les grandes frayeurs et les petites peurs, l'indifférence de chacun pour l'autre qui a pu être un ami autrefois, un collègue de travail, un client fidèle. Il dit le soulagement d'une partie de la communauté juive qui n'est pas encore touchée par les coups, parce que c'est le sort d'autres membres - les plus riches, les plus prospères, les plus fortunés - qui sont le point de mire des pour leur extorquer leur argent. Il décrit cet autisme social qui frappe ses coreligionnaires, espérant passer au travers des mailles du filet. Plutôt le voisin que soi. Il relève toute la fourberie humaine, tout l'égocentrisme des individus prêts à sacrifier sa famille, ses parents, ses propres enfants pour survivre, voir la fin de ce cauchemar. De la même façon, l'auteur nous parle de la population hongroise, partagée entre antisémites, heureux d'avoir récupéré un part de butin - un appartement plus spacieux, une nouvelle boutique, une clientèle supplémentaire, un lopin de terre, du mobilier - et les autres, ceux qui les aident et les soutiennent, malgré la peur, malgré leur peu de moyens. Mais surtout, Béla Zsolt, comme Hannah Arendt quelques années plus tard, fustige son propre peuple. D'un côté, les petits-bourgeois engoncés dans leurs habitudes et se demandant pourquoi ils méritaient ce coup du sort malgré leur assimilation, de l'autre les hassidiques qui - par leur volonté de rester en marge de la société - ont stigmatisé l'ensemble de leur communauté. Il ira même jusqu'à s'en prendre à Dieu lui-même pour avoir crée le christianisme et le socialisme ! Dans "Neuf valises", c'est un Béla Zsolt désabusé qui se confie, qui dit, qui hurle, qui se questionne et se demande comment le monde peut laisser commettre de telles horreurs sans intervenir. En lisant ce récit à vif et à chaud, on ne peut s'empêcher de faire la comparaison avec "Si c'est un homme" de Primo Levi pour l'expérience personnelle et la part d'introspection de son auteur. Les "Neufs valises" de Béla Zsolt est un témoignage indispensable sur les conditions dans lesquelles la communauté juive hongroise a été laminée à la fin de la 2e Guerre mondiale. C'est aussi une confession forte, d'une lucidité tranchée sur le sort de chacun à un moment où la vie et la mort d'une personne ne valait pas grand chose.
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Neuf valises

Neuf valises est un témoignage poignant d'un journaliste hongrois sur ce qu'il a vécu de l'holocauste lors de la 2ème guerre mondiale. D'abord publié en feuilletons dans un journal, son histoire est dans ce livre regroupé.



Il y évoque sa vie de tourmente pendant la guerre, fossoyeur forcé en Ukraine puis déporté dans un ghetto, il vie toutes les abominations de l'occupation d'un pays, son pays, la Hongrie.



C'est un témoignage très réaliste, à ne pas laisser dans les mains des âmes sensibles, mais permet de réaliser les horreurs que les humains peuvent faire subir à d'autres. Ma véritable critique du livre viendra du fait que j'ai eu beaucoup de mal à me faire à la façon de rédiger de l'auteur, il évoque des événements passé et présent dans un même narration, ce qui manquait de clarté pour moi, et me faisait décrocher. C'est dommage mais cela n'enlève pas l'importance du témoignage de cet homme.



Je reste malgré tout moyennement satisfaite de cette lecture, car je ne suis pas complétement entrée dans la lecture.
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Neuf valises

Béla Zsolt est journaliste, romancier, essayiste et hongrois. Né en 1895 et mort en 1949, il participe à la guerre de 1914-1918 et subit la guerre de 1940-1945.



Journaliste d'opposition, l'agacement qu'il provoque dans les milieux autorisés le contraindra à changer d'identité et prendra le nom de Hirschler. La forte consonance juive de son nom l'entraînera dans les affres de l'antisémitisme ambiant de l'époque. La menace qui pèse sur ses épaules et celles de son épouse les contraindra à s'éloigner de la Hongrie.



C'est durant le voyage qu'apparaîtront ces fameuses valises. Son épouse refusera d'abandonner les affaires égarées lors de leur embarquement en Allemagne. Obligés d'attendre le rapatriement des bagages vers Paris, le voyage pour Madrid ou Lisbonne sera irrémédiablement retardé et finalement abandonné.



Les événements ensuite se précipitent. A l'approche de la guerre, son épouse exige de retourner vers Budapest afin de se rapprocher de sa fille qui est sous la garde de ses grands-parents. Sa belle-mère, au nom d'une morale compulsive, refusera de laisser partir sa petite-fille dans une famille chrétienne ; s'ensuivra l'arrestation de l'enfant.



Zsolt est entraîné dans le tourbillon de l'Occupation : travailleur forcé comme fossoyeur en Ukraine, prisonnier dans un ghetto hongrois, enfermé dans un camp de concentration et finalement acheminé vers la Suisse à la fin de la guerre, il connaîtra les abominations les plus diverses.



Exploités, humiliés, torturés, assassinés, les êtres humains n'ont plus guère de valeur dans cette période de tourmente. Béla Zsolt nous raconte au-delà de son histoire la déchéance de l'humanité toute entière. Car son statut de juif n'est qu'un prétexte pour narrer ce qu'il a vu de la part de tous : chrétiens, civils, gendarmes, militaires, juifs, intellectuels...



Nul n'échappe à la critique, pas même lui.



« Mais je maintiens que ni l'enfer ni le diable ne ressemblent à la vision mythique et morale de Virgile ou de Dante, laquelle est un enfer supportable, réalisable, à la mesure humaine. Et même comparés à un feldgendarme ou au milicien d'Egreskata, apparemment revêtus d'une peau humaine normale et munis d'une cervelle et d'un coeur au bon endroit, les monstres du gothique ne sont que des animaux domestiques sous un déguisement effroyable [...] »



Ainsi Zsolt assiste-t-il impuissant à l'agonie de l'humanité, à l'exécution de sa morale, de son intelligence, de son libre arbitre ou de sa conscience. Plus rien n'a de sens. Combien de fois n'a-t-il pas vu des juifs s'évader d'un ghetto ou d'un camp pour faire demi-tour plus tard ne sachant où aller ? Combien de cadavres a-t-il enterré, hommes, femmes ou enfants, soldats ou civils, jeunes ou vieux ?



Ces histoires de race ou de religion ne sont pour lui que prétextes à l'assouvissement des plus viles bassesses de l'homme.



Lorsque les gendarmes hongrois amenaient les juifs à la brasserie qui était le lieu d'interrogatoire, ce n'était non pas pour ce qu'ils étaient mais pour ce qu'ils avaient.



Et lorsque les soldats de tout bord choisissaient des travailleurs destinés à des tâches humiliantes, ils prenaient d'abord les intellectuels, scientifiques, écrivains ou penseurs afin de venger cette insupportable supériorité qu'ils avaient sur la soldatesque.



Il raconte ses fuites, ses retours, son désarroi et sa lâcheté avec une âpreté, une sincérité et une honnêteté rare.



Même si par delà l'ignorance, le mépris, l'indifférence à la souffrance de l'homme quelques uns ont montré du courage, de la compassion et du dévouement il s'agissait souvent des plus improbables héros : un jeune russe de douze ans, une prostituée ayant pignon sur rue auprès des tortionnaires, des officiers allemands amoureux de littérature et de musique, de vieux paysans enrôlés de force et ne comprenant plus rien à ce qui arrivait...



Béla Zsolt dresse un portrait sans concession sur cette face cachée de l'humanité. Il ne s'agit pas d'un livre touchant, émouvant, poignant comme nous nous imaginons les récits de guerre. C'est un ouvrage cynique, dur, pénible qui nous fait honte en nous soufflant dans le creux de l'oreille : regarde, ces gens qui crèvent de faim ou meurent de maladie, qui sont battus, mutilés, volés et stockés mais aussi ceux qui frappent, torturent, humilient et spolient de même que tous ceux là qui détournent chastement le regard devant les cortèges de zombies, regarde ces gens : nous pourrions être chacun de ceux-là.



Neuf valises représente à mes yeux ce que devrait être un véritable travail de mémoire. Autre chose que ces interminables cérémonies où la foule fardée de breloques clinquantes écrase une larme oubliée le lendemain mais une prise de conscience absolue, totale et véritable de la bête immonde et affreusement ignoble qui se dissimule derrière nos airs empreints de civilités et de courtoisie mal préparée.



C'est à ce prix que nous serons conscients de la nécessaire vigilance, de l'indispensable patience et de l'infinie sagesse qu'il nous faudra pour aimer sans conditions les hommes.
Lien : http://livraison.over-blog.c..
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