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Citations de Benjamin Dierstein (62)


Les étoiles se reflétaient par millions dans les flaques de boue, comme si la gadoue avait volé leur éclat à toutes ces minuscules divas de l'infini.
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— L’argent et le pouvoir, le vice de tous les hommes. Bienvenue au 36, capitaine.
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La première chose que j'ai vue en sortant de la voiture, c'est deux gosses tout sales qui jouaient avec une vieille pelle rouillée et un cadavre de chien. J'avais à peine foutu les pieds dehors qu'ils me lançaient déjà des cailloux en me traitant de fils de pute. Le plus grand des deux faisait un bon mètre quarante de long comme de large, et le plus petit avait les dents si pourries qu'on aurait dit qu'il avait passé la nuit à grignoter une tronçonneuse.
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La nuit, le froid, et puis les voix.
Les ténèbres qui disparaissent, lentement, les voix qui s’évanouissent avec les ombres, comme des fantômes qui auraient peur du jour.
Une heure que je suis dans la 406 et que je scrute les premiers rayons du soleil, là-bas, tout à l’est : les garants de mon retour dans le monde réel, enfin.
Encore une nuit constellée d’apparitions, de bruits, de voix, encore une nuit infernale et pourtant j’ai augmenté la dose d’antideps, j’ai augmenté la dose de stabis, mais non, à chaque crépuscule elles reviennent : la voix de Juliette, papa, où tu es, la vois de Zagreus, tu nous prends pour des bleus, hein, la voix de Kolia, celle de Guillot, celle de Marchand, celle d’Anaïs, celle de Justine, des tas de voix qui m’empêchent de dormir.
Une heure que je suis dans la voiture à me tourner, à me retourner, j’ai mal au dos, mal aux côtes, mal à la mâchoire.
Dans le rétro : mon visage, cabossé, plus d’attelle mais le nez de traviole, comme un boxeur.
Cabossé par les coups, cabossé par les doutes.
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Verhaeghen a mal aux jambes...
Mal aux cuisses... Mal aux mollets... Mal partout à force de ne pas dormir... De ne pas dormir et de cavaler dans tout Paris...
Et pourtant elle marche... Contre le vent... Contre la pluie... Face aux files de voitures qui l'éclaboussent en passant boulevard de la Tour-Maubourg - il est huit heures du matin et les parisiens sont déjà prêts à tuer père et mère pour gratter une place dans la circulation.
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Alors les innocents, c’est comme d’habitude, c’est ceux qui ont de bons avocats, parce qu’ils ont de l’argent, qu’ils s’en sortent bien et qu’ils sont suffisamment manipulateurs pour arriver à donner une bonne image à tout le monde.
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- Savez-vous pourquoi les pirates portaient un cache-oeil,monsieur Kertesz?
Ils connaissent ton nom.Ils connaissent ton nom et toi tu ne sais rien d'eux.
Tu secoues la tête et tu t'allumes une cigarette.Clic clac.
-Pour pouvoir s'habituer à l'obscurité.Ainsi pendant un combat,quand ils passaient de la lumière à la pénombre en descendant dans les cales,il leur suffisait de changer le cache-oeil de place et ils n'avaient pas besoin d'attendre que le yeux s'adaptent à l'absence de lumière. Ingénieux,n'est-ce pas ?
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— Ah le voilà, le justicier.
— Capitaine, ça suffira.
— Laurence Verhaeghen. On se connaît, non ?
J’acquiesce, on s’est déjà rencontrés lors des réunions intersyndicales pour lesquelles je montais souvent à Paris : Verhaeghen est à la tête de Synergie-Officiers Paris, syndicat réac contre lequel je me bats depuis des années avec le SNOP.
— Gabriel Prigent. On se connaît oui, je m’occupais du SNOP Rennes.
— Ah, un idéaliste, parfait. Courage Prigent, ici les belles idées ça finit souvent à la broyeuse.
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J'ai aucun indice concret, aucune preuve, je ne peux rien faire pour départager les coupables de ceux qui n'ont rien fait. Alors les innocents, c'est comme d'habitude, c'est ceux qui ont de bons avocats, parce qu'ils ont de l'argent, qu'ils s'en sortent bien et qu'ils sont suffisamment manipulateurs pour arriver à donner une bonne image à tout le monde.
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La victoire a cent pères, mais la défaite est orpheline.

John Fitzgerald Kennedy
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Il est 22h30 quand elle m'ouvre la porte, visage de glace mais joues pourpres, les yeux qui vacillent, elle a bu, robe de soirée, noire, élégante, très courte, deux bagues étincelantes sur la main gauche, sourire à demi assumé, et derrière elle tout ce luxe qui s'étend sur des dizaines de mètres carrés.
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Maître Pascal dans le coin de ton oeil, là-haut sur les marches. L'avocat de tes amis corses. Celui qui t'a évité la taule. Il a fini de discuter avec ses collègues en blouse noire. Il te fait un signe discret.
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(Facebook) - C’est devenu un outil classique pour les prédateurs. Les types comme Franck Trichet suivent les profils de collégiennes, trouvent une cible, observent ses post sur son blog ou sa page Facebook, et ensuite ils entrent en contact avec elle.
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… les essuie-glaces qui crissent dans mes oreilles et qui vont de droite à gauche et de gauche à droite et de droite à gauche et de gauche à droite (On a compris ! Normal que le bouquin fasse 800 pages !)
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Gris comme le ciel qui gronde.La météo est infecte.Les giboulées de mars,avec quelques jours d'avance.Les immeubles tout autour osbtruent ta vision.Du béton de tous les côtés. Du goudron au dessous.
Et les nuages qui font comme un sixième mur au-dessus de ta tête.
Tu as l'impression d'être enfermé entre les gouttes.
Paris est une putain de prison.
Une prison avec son défilé de condamnés.Vêtements gris.Visages gris.Nuages gris.
Retour en France après un mois et demi sur un petit nuage.Le changement est brutal .
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Je suis les indications du GPS à la découverte de ces rues de Paris que je connais peu,rue de Rivoli,place de la Concorde,puis les Champs-Élysée,des pompes à fric à droite et à gauche,des enseignes jusqu'à la nausée,la plus belle avenue du monde ça m'étonnerait,la plus belle arnaque opérée par les promoteurs immobiliers,là d'accord.
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— Pourquoi vous me racontez tout ça ? C’est confidentiel, non ?
— Parce que j’ai confiance en vous.
— Pourquoi moi ?
— Vous le savez très bien.
— Je ne veux rien avoir à faire avec les enquêtes de l’IGS.
— C’est pas ce qu’on m’a dit.
Je lui lance un regard noir, et croise le sien, sans expression, impossible à déchiffrer.
— Vous ne voulez pas savoir à quoi vous attendre avec un prédécesseur de cette trempe ?
Je ne dis rien, Marignan continue :
— Je n’ai jamais réussi à prouver l’existence de ces comptes et c’est là tout le problème. Michel Morroni se fait des couilles en or, mais son compte bancaire officiel est blanc comme neige. Tout passe par des propriétés sous un faux nom. Il a des maisons en Dordogne, en Corse, dans les Alpes, mais sur le papier rien n’est à lui. Il a monté avec des associés une société fantôme qui a des parts dans des casinos un peu partout sur la Côte d’Azur, mais son nom n’apparaît nulle part.
— Mes collègues sont au courant de tout ça ?
— Gérard Berthelot et Christian Kertesz, les deux gars de la BRP qui vous ont bousculé, travaillent avec lui sur les clubs et le racket des macs. Ils bossent pour Toussaint Mattei, l’associé de Morroni, qui gère les affaires courantes de leur famille corse à Paris.
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Dehors, à travers le vasistas qui éclaire la pièce, la pluie tombe, toujours, la Seine est grise et l’air humide a comme un parfum de nostalgie de mes années rennaises. Le rêve de tous les gamins de l’école de police, les bureaux de la Crime sous les toits du 36 quai des Orfèvres, et pourtant ce goût amer qui persiste dans ma bouche.
— Capitaine Prigent ?
Je relève la tête : face à moi, un quarantenaire impeccable, grand, costaud, cravate noire typique du 36, les cheveux déjà blancs, un demi-sourire un peu gêné collé sur la tronche.
— Lui-même.
— Salut, mon vieux. Je suis le commandant Franck Beauvais.
— Enchanté.
— T’es arrivé en avance, non ?
— Il y a dix minutes, le temps de m’installer. Un des gars du groupe Le Goff m’a montré les bureaux.
— Installe-toi et fais comme chez toi. Tu peux ranger tes affaires où tu veux.
En disant ça, il balaye la pièce d’un geste de la main, passant successivement par les bureaux de chacun, qui débordent de dossiers et de tasses de café sales, pour finir sur un vieux frigo surmonté d’un bocal à poissons rouges, accolé à une armoire remplie de paperasses, médailles, photos de groupe et babioles touristiques.
— C’est noté, commandant.
— Appelle-moi Franck, mon vieux.
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Isabelle déteste les voitures, les gens qui marchent vite, les supermarchés, les produits conditionnés, la pollution, les téléphones portables, la violence.
— Non, c’est Paris qui est grand.
— Tu vas t’habituer.
— C’est dangereux aussi. Il se passe beaucoup de choses dans une grande ville, surtout avec ton métier.
— La routine, comme à Rennes.
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Tu sors ton téléphone et tu composes son numéro. Tu ne le fais jamais à jeun, mais bourré ça ne loupe pas. Et le lendemain tu te mets des baffes.
Une bonne dizaine de sonneries, une voix fatiguée qui décroche.
— Allô ?
Tu imagines Sandra à l’autre bout du combiné. Tu penses à ses formes. Tu penses à ses tétons.
— Allô ?
Tu vois son corps nu. Tu as envie de la prendre, là, maintenant.
— Christian, c’est toi ? T’as vu l’heure ?
Tu la revois à votre mariage. Quand tu la sautes dans les chiottes de la salle des fêtes.
— Bon Dieu, ça devient du harcèlement !
Une voix nasillarde la remplace au téléphone. Laurent. Ce con de Laurent.
— Christian, ça suffit. On a déjà posé une main courante et je vois que ça ne sert à rien, tu continues à nous harceler. Qu’est-ce qu’on doit faire ?
Tu imagines ce fils de pute au lit avec Sandra et tu as les narines qui gonflent.
— Christian, ça fait trois ans, putain ! Trois ans ! Il est temps de te faire soigner, psychopathe de m
Le téléphone raccroche brusquement. Tu écoutes la tonalité qui s’étire à l’infini.
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