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EAN : 9791037502902
350 pages
Les Arènes (04/03/2021)
3.77/5   81 notes
Résumé :
Freddie Morvan et son acolyte Didier sont deux piliers de comptoir. Anciens agents de sécurité, ils se contenteraient bien de faire fortune en grattant des jeux de hasard. Pour rendre service à un ami d'enfance de Freddie, ils s'improvisent enquêteurs privés. La gâchette facile et le verbe haut, ils partent à la recherche d'une petite fille disparue.
De zones commerciales anonymes en patelins décatis, ils sèment un joyeux bazar jusqu'au village d'enfance de F... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (29) Voir plus Ajouter une critique
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Vous avez dit bizarre, vous avez dit destroyed, vous avez dit ... Je confirme et encore je ne vous dit pas tous les qualificatifs qui me viennent à l'esprit.
Freddie et Didier reconvertis en détectives privés sans licence sont des forts en gueule, prêts à cogner et surtout toujours prêts à consommer jusqu'à plus soif tout ou presque à condition que cela soit alcoolisé, ajoutez-y un peu de speed, ou de kétamine par ex...une fois défoncés pas grand-chose les arrêtent. Alors lorsque Freddie remet les pieds dans son village natal après 15 ans il en prend plein la gueule au sens propre et figuré !
Benjamin Dierstein propulse son lecteur dans un entre-deux, à la fois un monde réel où le lecteur halluciné reconnait certains codes et un monde inimaginable marqué par le seau de la violence, de la marginalité, du désespoir et de la déchéance morale. Si l'humour, l'ironie macabre sont au rendez-vous l'ambiance est mortifère et délétère. Une lecture difficile pour moi, une lecture qui remue les tripes et vous donne envie de dégueuler , certaines scènes sont d'une violence extrême !
Une lecture qui m'a été proposée dans le cadre de la dernière Masse critique mauvais genre , je remercie les éditions du Points et babelio pour ce partage.
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Benjamin Dierstein nous avait habitué dans ces deux précédents romans à hanter les zones sombres des milieux politico-financiers , il nous offre aujourd'hui une intrigue foutraque , hommage aux brèves de comptoirs et à leurs acteurs , mettant en vedette deux olibrius aux caractères bien trempés et un brin imbibés …

Freddie Morvan et son pote Didier ont une mission à accomplir: retrouver la petite Romane et sa mère Marilou en chair et en os et de préférence en vie . Une mission confiée par Virgile de Larochelière à son ancien copain d'enfance , à l'époque où les deux habitaient dans le même village .
Depuis Freddie a fait du chemin enfin ...il s'est surtout éloigné de sa ville natale pour gagner la région parisienne ,avant de rentrer dans l'armée , puis dans la Police et de terminer détective privé , trois secteurs d'activité où sa hiérarchie a su reconnaître à sa juste valeur son intolérance pour le travail pour lui proposer de réorienter au plus vite son activité vers d'autres cieux moins laborieux . Sans boulot, Freddie s'est recroquevillé dans des réflexions existentielles basées essentiellement sur la couleur de l'alcool qu'il allait ingurgiter les prochaines minutes avant que Virgile le rappelle à son bon souvenir .
Une fois sa mission terminée ( non sans mal ) et avoir sorti des griffes de dangereux apaches la jeune Romane , ce n'est pas sa mère, également disparue , qui a surgi à côté d'elle , mais une ado black au caractère bien trempé , Lily -Prune .
Pour toucher sa prime, Freddie n'a pas d'autres choix que de retourner dans le village de son enfance qu'il a quitté des années plus tôt . Il va découvrir une ville bien changée , entièrement aux mains de la famille de Larochelière , dont les différentes exploitations emploient une majorité d' habitants de la commune et qui tente de modeler le village en fonction de ses ambitions économiques .
Mais la mort étrange de nombreuses vaches , la disparition mystérieuse d'un jeune vont mettre en ébullition une population aux abois et remettre Freddie et son pote Didier sur les rails de nouvelles périlleuses investigations .

L'auteur nous montre une autre facette de son talent avec cette histoire haute en couleur même si le (gros) rouge prédomine .
Outre des dialogues fortement dosé en humour noir dont la tonalité dépend du taux d'alcool dans le sang de nos protagonistes en goguette , on découvre une très belle brochettes d'énergumènes , un bestiaire (a)varié d'une incroyable variété : des piliers de bar qui soutiennent l'économie locale à leur manière , un type légèrement barré en couple avec une chèvre , David Croquette le chanteur qui anime le danse-floor du bar de Mado , des loups aux dents longues , une épouse -esclave , des vaches mortes et d'autres presque vivantes avant de passer à l'abattoir , une avaleuse d'assiettes , un “Général” dont la caboche est rempli de souvenirs de l'Indochine , le chien Enfoiré , Francis un fan inconditionnel de Cabrel et Michel le presque grand gagnant au Rapido.
Un Western post-moderne en Renault super 5 au milieu d'un grand nulle part , truculent et déjanté , savamment arrosé au Piconard ( Cocktail Picon-Ricard) , Ricard Suze ou autre gnôle de compost .Ça défouraille sec côté boutanches et côté pétards qui sortent comme par enchantement dès que ça sent le grabuge . Une lutte des classes à coeur ouvert où ceux d'en bas se rebiffent contre l'injustice , comme la saveur d'un roman social qui baigne dans une mare de Valstar frelatée .

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Benjamin Diersten nous offre avec ce troisième roman, un opus déjanté, un western moderne, un roadmovie breton, teinté de références littéraires et cinématographiques.

L'auteur nous entraîne à la suite de Freddie et Didier dans les bas fonds de notre société, les rades, les squats, les troquets où coule à flots la Kro. Mais, derrière ce tableau peu reluisant, avec beaucoup de justesse, il ne tombe jamais dans l'excès même s'il le frôle parfois, souvent même. Les franchissements de ligne sont souvent sauvés par les références, nombreuses, au premier rang desquelles, l'hommage à Steinbeck et plus particulièrement George et Lennie.

Langage fleuri, alcool, armes, drogues, violence… Tous ces ingrédients savamment dosés font toutefois de ce roman un livre à ne pas mettre entre toutes les mains. Inversement, si vous aimez quand ça cogne, que ça saigne, foncez consommer sans modération Un dernier ballon pour la route.
Lien : https://imaginoire.fr/2021/1..
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On ne le dira jamais assez : l'abus d'alcool est mauvais pour la santé… tant physique que mentale.

Ce ne sont ni l'auteur ni les personnages du roman « Un dernier ballon pour la route » qui me contrediront.

« Un dernier ballon pour la route » est un roman d'aventures éthyliques paru en 2021 et écrit par Benjamin Dierstein, un jeune auteur ayant débuté dans la musique et l'organisation de soirées avant de se tourner vers le roman noir à tendances thriller politique.

Paru aux éditions Les Arènes, ce roman est le 3e de son auteur.

Freddie et Didier sont deux potes virés de l'agence de sécurité dans laquelle ils travaillaient. Freddie est un ancien militaire, ancien flic et Didier, bah, c'est Didier, un gentil neuneu toujours d'accord avec son pote.

Aussi, ils décident de devenir enquêteurs privés, ensemble, en retrouvant la fille et la femme d'un pote d'enfance de Freddie, Virgile, fils d'une riche famille ancrée dans la région qu'il a quittée tout jeune.

Mais ramener les disparues à son ami ne sera pas une sinécure d'autant que le retour au pays s'accompagne de mauvais souvenirs et de bien plus mauvais encore à venir.

Autant le dire tout de suite, et l'auteur ne s'en cache ni dans le titre de son roman pas plus que dans ceux de ses chapitres, ce livre est un hommage (une ode) aux piliers de comptoirs.

Effectivement, chaque chapitre débute par une brève de comptoir et l'ensemble du roman se déroule, en grande partie, dans les bistrots.

Car les deux « héros » de l'histoire passent leur temps à prendre des coups. Des coups dans le gosier à grand renfort de piconnard (Picon-Ricard) ou autres breuvages du genre, mais également des coups dans la gueule et ailleurs.

En clair, ce roman est un délire éthylique dans lequel on ne peut rentrer si l'on n'est pas prêt à quitter un monde cartésien et réaliste et si l'on est allergique à l'humour bien gras et à la violence bien sanglante.

La violence et l'humour ne me faisant pas peur, appréciant (moyennement) les brèves de comptoir (je ne pratique pas les bars parallèles), je me suis lancé dans cette lecture, plus par curiosité que par conviction.

En effet, si j'aime l'humour (à l'excès ?) et que la violence (dans les films et les romans, mais là également, je ne suis pas pratiquant) ne me rebute pas, j'aime quand ces éléments (surtout l'humour) demeurent dans un cadre, si ce n'est cartésien, du moins a minima réalistes.

Et j'ai bien failli arrêter ma lecture à cause de cette absence totale de réalisme, absence volontaire et assumée de la part de l'auteur.

Si la scène dans laquelle les deux héros peinent à quitter le centre commercial, y revenant sans cesse, n'est pas sans me rappeler le sketch de Raymond Devos sur les sens interdits, les délires éthyliques et les réactions pour le moins incohérentes des personnages ont failli avoir raison de moi (un peu comme les aventures de de Luj « Inferman et La Clauducque de Pierre Siniac).

Ayant tenu bon quelques pages, voyant la fin de la mission s'approcher, mais curieux de savoir pourquoi il restait encore tant de pages à venir, je poursuivais ma lecture (plus par curiosité, donc, que par réel intérêt) et la seconde partie du roman m'a un peu plus séduit (sans aller dans un enthousiasme débordant) par une montée crescendo de la tension et de la violence et une intrigue qui prenait un peu d'épaisseur.

Mais il faut bien avouer que les comportements de chacun continuaient à manquer de crédibilité.

Certes, la narration à la première personne est maîtrisée et apporte un réel plus au roman. Elle est à la fois intrusive et permet une connexion plus rapide entre le lecteur et le narrateur.

Oui, d'un point de vue stylistique, pour peu que l'on ne soit pas imperméable à une retranscription littéraire d'un langage parlé, le roman est plutôt abouti.

Effectivement, les personnages sont à la fois originaux et hétérogènes. On peut même s'attacher à Lily-Prune, une gamine ramassée en cours de route, même si, comme pour les autres, il est difficile de croire à ses comportements.

On ne peut nier que l'humour est présent, omniprésent, même. Que l'intrigue, tout d'abord assez simpliste, prend de l'épaisseur à partir du retour aux sources et qu'un certain mystère plane sur l'histoire. On appréciera la montée crescendo de la tension et de la violence, ainsi que le final en forme d'apothéose sanglante.

Mais, pour moi, tous les faits irrationnels gravitant autour de l'histoire et des personnages ont vraiment perturbé ma lecture.

Que ce soit les histoires de fantômes de vaches mortes, le gars qui épouse une chèvre, le lynchage du bonimenteur par le chef de la police locale, les loups, et j'en passe des meilleurs et des pires et ce dès le début avec l'ultra violence de la scène liminaire ou bien le comportement des deux héros face à la flèche dans l'épaule de Didier et le « docteur » qui la « soigne ».

Alors, oui, chercher du rationnel dans un délire éthylique, c'est un peu comme chercher de l'humanité chez un tueur en série xénophobe, mais, le problème, quand est que, quand un mec bourré te raconte une histoire, tu ne peux vraiment l'apprécier que si tu es dans le même état. Si tu es sobre, pour toi, le conte prend des formes d'élucubrations incohérentes.

Et, je dois le confesser, je suis d'une sobriété désespérante.

Pourtant, je dois avouer que, malgré tout, je n'ai pas abandonné ma lecture, ce qui est déjà pas mal, mais que j'ai même fini par prendre un certain plaisir dans la seconde partie, faisant fi des défauts (de ce que je considère, pour moi, comme tels).

Ah oui. Si je dois pointer un réel défaut stylistique, j'évoquerai les quelques répétitions facilement évitables qui émaillent le récit. Rien de bien grave, parfois des mots que l'on retrouve deux fois dans une même phrase (or dialogues, où là, tout est permis).

Au final, un livre qui ne s'adressait pas tout à fait à moi (un délire éthylique pour un lecteur sobre) qui a bien failli me perdre, mais qui a réussi à m'accrocher un peu dans sa seconde partie plus intéressante et plus rythmée.
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J'ai reçu le roman « Un dernier ballon pour la route » grâce à la masse critique de Babelio « Mauvais genres ». Je suis extrêmement contente d'avoir pu le découvrir. C'est un roman qui m'a fait un peu peur à la lecture de la quatrième de couverture. J'ai eu un doute sur le fait qu'il allait me plaire en lisant la liste des personnages qui pouvaient y apparaître… Je pensais lire une histoire complètement barrée. Et si j'aime bien un peu d'originalité je suis moins fan des récits complétement loufoques. Ici je n'ai pas été déçue : si le roman est un peu déjanté, le fil conducteur reste bien tracé. Voici donc le roman en quelques points …
C'est un livre édité dans la collection Equinox des éditions Les arènes. L'objet livre est top : j'ai eu plaisir à feuilleter le livre. La couverture est un mélange d'affiche de film des années 70 et de culture pop : elle attire à la fois l'oeil et la curiosité.
C'est un western contemporain qui nous est annoncé dans le résumé et, en effet, on retrouve la plupart des codes du western. Il se construit autour de plusieurs oppositions comme cow-boys/indiens, fort/faible, sauvagerie/civilisation ou nature/culture. le western actuel qui nous est présenté remplace le saloon par un bar, les indiens sont les marginaux et les cow-boys sont représentés par une famille huppée qui contrôle l'ensemble du village. le livre fait référence au surwestern, western post-années 50 qui ne montre plus les cow-boys comme bienfaisants et source de progrès mais comme destructeur du patrimoine des indiens. le texte est par ailleurs très cinématographique.
Des thématiques engagées sont présentes comme l'omniprésence de la société de consommation avec ces zones commerciales vertigineuses où il ne fait pas bon de se perdre. Il y a également la thématique de l'industrie qui prend de plus en plus de place dans certains villages, jusqu'à les détruire complètement.
Les personnages sont également très particuliers. Outre les trois personnages principaux, un peu alcoolos et déjantés, les personnages secondaires sont comme sortis d'une cuite hallucinogène. Et c'est presque un euphémisme ! Une enfant qui parle avec les loups, une chèvre dépressive, une veuve anarchiste, une femme bodybuildeuse qui mange des assiettes et même un macchabée qui conduit …. Malgré tout ce cortège déferlant pages après pages, le roman reste logique et construit. La folie douce reste cantonnée à ces personnages secondaires et ne vient pas empiéter sur le fond de l'intrigue. Personnellement je pense que c'est très bien comme cela. Là où ça peut me déranger quelquefois quand le déroulement de l'histoire en devient complètement incompréhensible, ici le bon dosage fait que les scènes sont cocasses et plaisantes à lire.
L'écriture de l'auteur est, elle aussi, très bien dosée. Un vocabulaire proche de celui des bistrots de villages accompagné d'une écriture intelligente et métaphorique. La manière de l'auteur d'arriver à combiner des mots presque douteux avec des images pertinentes et poétiques est presque magique. Je ne résiste pas à vous mettre une citation : « Les étoiles se reflètent par millions dans les flaques de boues, comme si la gadoue avait volé leur éclat à toutes ces minuscules divas de l'infini. »
C'est un roman également très marqué par les souvenirs du personnage principal. Les américains voyaient un peu les westerns comme des romans ou films d'apprentissage. On retrouve un peu de cela dans les souvenirs adolescents de Freddie. Un passé où il découvre des émotions de vie, des sensations… et qui est très bien mêlé à l'intrigue.
Très bonne lecture, vous l'aurez compris … Avec beaucoup de manières d'aborder la lecture. Il propose une intrigue aboutie, non conventionnelle, qui prend tout son sens dans les dernières pages.
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critiques presse (1)
LesInrocks
30 mars 2021
Avec un troisième roman délirant façon western franchouillard, le Rennais Benjamin Dierstein paye sa tournée générale de chasseurs de primes pintés, d’enfants kidnappé·es et d’apaches broliqués. C’est bon, c’est brute, c’est truand.
Lire la critique sur le site : LesInrocks
Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
La première chose que j'ai vue en sortant de la voiture, c'est deux gosses tout sales qui jouaient avec une vieille pelle rouillée et un cadavre de chien. J'avais à peine foutu les pieds dehors qu'ils me lançaient déjà des cailloux en me traitant de fils de pute. Le plus grand des deux faisait un bon mètre quarante de long comme de large, et le plus petit avait les dents si pourries qu'on aurait dit qu'il avait passé la nuit à grignoter une tronçonneuse.
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D’où j’étais, je pouvais sentir les effluves des poubelles du McDo le plus proche , cette étrange combinaison de produits toxiques et de steaks périmés que les jeunes d’aujourd’hui considèrent comme une odeur appétissante.
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Non mais vous êtes pas bien ,les jeunes , sérieusement ? Vous avez qu’ça à foutre , de bosser ? Y a plein d’autres choses à faire dans la vie , bon Dieu !
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De voir ces six ou sept cents vaches rester allongées en nous regardant fixement avec leurs yeux morts , ça m’a donné l’impression d’être un politicard devant une assemblée d’électeurs.
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Les étoiles se reflétaient par millions dans les flaques de boue, comme si la gadoue avait volé leur éclat à toutes ces minuscules divas de l'infini.
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