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3.91/5 (sur 173 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1981
Biographie :

Cofondateur des éditions Playlist Society – essais culturels sur le cinéma, la musique et la littérature –, il est l’auteur d’un récit sur les errances d’une des figures phares du mouvement punk en Angleterre (Le Renoncement de Howard Devoto, Le mot et le reste, 2015) et d’un essai sur Michael Gira, personnalité iconoclaste de la musique contemporaine (Swans et le dépassement de soi, Playlist Society, 2016).

"La Transparence selon Irina", son premier roman, sort en 2019 aux éditions Rivages. Il est suivi en 2021 par "Le Silence selon Manon", deuxième tome d'une trilogie consacrée à la transparence, comme système politique.

Source : www.payot-rivages.fr
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A l'occasion du Quai du Polar 2021, Benjamin Fogel vous présente son ouvrage "Le silence selon Manon" aux éditions Rivages. Retrouvez le livre : https://www.mollat.com/livres/2505120/benjamin-fogel-le-silence-selon-manon Note de musique : © mollat Sous-titres générés automatiquement en français par YouTube. Visitez le site : http://www.mollat.com/ Suivez la librairie mollat sur les réseaux sociaux : Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat Linkedin : https://www.linkedin.com/in/votre-libraire-mollat/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Vimeo : https://vimeo.com/mollat

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Citations et extraits (43) Voir plus Ajouter une citation
Le système de la transparence traquait la peur et niait les rêves.
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En trente ans de carrière, elle n'a jamais versé dans la politique, s'est accrochée au métier de flic, pestant contre les budgets racornis tout en satisfaisant des contraintes, de cette nécessité de faire avec les moyens du bord, comme s'il s'agissait d'un cadre à même de limiter l'ampleur du jeu et d'éviter de se retrouver face à un terrain vierge où l'on peut tout faire, sans savoir quoi faire.
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"La transparence, c'est la surveillance, clamait-il. Nous avons basculé du capitalisme (l'enrichissement de tous) à la surveillance (le contrôle de tous)."
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« L’anonymat dans la réalité ne permet pas d’être soi. Il offre seulement un espace de liberté temporaire. Des vacances en apnée. » (p. 8)
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- Qu'est-ce que tu foutais avec cette raclure de Rachel ?
- J'aime l'espace, et il y en avait pas mal autour d'elle.
- "Autour de lui", tu veux dire. Tu as bien conscience que ce n'est pas une vraie femme, hein ? Il ment sur son histoire, refuse de donner son vrai nom. C'est un putain de pervers, qui s'est autoproclamé femme d'un claquement de doigts, pour être enfermé ici et non dans la Prison de verre.
Marchalle est bien la connasse que j'imaginais. Personne ne s'inflige le parcours épineux d'une transition sans y être contraint par une dysphorie de genre.
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Pour les riencacalistes, ceux qui comme moi ne jouent pas le jeu de la transparence constituent le dernier rempart à abattre avant que la société n’entre dans l’ère de la bienveillance. Ils veulent ouvrir les vannes. Que l’humanité soit non seulement fichée, mais que n’importe qui en extraire les regroupements souhaités. Que la liste exhaustive des employés d’une entreprise, des habitants d’un quartier, ou de n’importe quelle cible relative à une recherche multicritères soit disponible d’un clic. Ils veulent faire sortir du bois les planqués, que le système de notation soit au cœur de toute chose. Que nous subissions sans répit le jugement d’autrui.
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Installés en terrasse au Pas de loup, un bistrot au pied du métro Filles du Calvaire où ils dînent une fois par semaine, ils commandent un verre de vin. Il y a six ans, sa femme l’a quitté, et Holly est partie vivre avec elle. Depuis, Sébastien Mille chérit ces moments avec sa fille. Holly a 21 ans. Après sa maîtrise de droit, elle envisage de préparer le concours pour devenir commissaire à la Police judiciaire. Sébastien voudrait l’en dissuader, mais il n’a jamais su ce qui était bon pour lui, alors comment pourrait-il savoir ce qui est bon pour elle. Toute sa vie, il a privilégié les actions concrètes, le travail de fond, sans chercher à gravir les échelons qui l’éloigneraient des enquêtes, de l’accumulation des témoignages, des données, qui permettent d’identifier les risques et de les prévenir. Pourtant, il n’a cessé de prendre des galons et des responsabilités. On lui proposait de plus gros périmètres, de plus grosses équipes, et il disait oui. Bras droit de Pierre Chambon, directeur du Service central de documentation criminelle, il est pressenti pour être son successeur. Quand on lui proposera le poste, il y verra une mauvaise nouvelle, avant d’accepter les dents serrées, mais le sourire aux lèvres, remerciant qui de droit pour leur confiance.
À la fin du repas, sa fille lui dit qu’elle doit rejoindre des amis à République. Elle l’embrasse sur le front et il la regarde s’éloigner, un brin nostalgique du temps qui passe, mais fier de ce qu’elle est devenue. Il craint toujours que son travail se répercute sur Holly, que des extrémistes s’en prennent à elle pour le faire chanter ou se venger. Même si elle a quitté les réseaux sociaux, il lui demande de rester prudente.
Il fait signe au serveur de lui apporter un nouveau verre, prend son téléphone, vérifie ses mails, ouvre un message d’Octave Malot, un flic droit et honnête, avec qui il s’est lié d’amitié lors du démantèlement d’une cellule terroriste islamiste à Argenteuil, dans le Val-d’Oise, en 2016 : « Nous avons reçu un mémo de Mickaël Arnaud, écrit-il, indiquant qu’il fallait te prévenir si nous avions affaire à des incels. Une dénommée Iris Velba sort de mon bureau. Elle vient de déposer une plainte contre X pour une tentative de viol, où seraient impliqués la sphère ultra incels et ce Tristan Largile qui fait parler de lui dans la presse. J’ai informé le procureur de la République, une enquête préliminaire a été ouverte. Si tu le souhaites, tu peux interroger les protagonistes impliqués. »
Sébastien Mille le rappelle dans la foulée. Il a suivi l’accroissement des tensions entre les neo straight edge et les ultra incels. Octave Malot lui fournit les pièces du puzzle qui lui manquent. L’histoire de la croix gammée peinte sur la porte du couple ne surprend pas Mille. Le geste est caractéristique d’une époque confuse, propice à l’inversion des valeurs, où les propagateurs de haine dénaturent les propos de leurs adversaires pour les présenter comme fascistes. Car si tout est fascisme, alors plus rien ne l’est, et les salauds ne sont plus tant que ça des salauds.
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Au bout de quelques titres, Mei aperçoit aux premiers rangs une demi-douzaine d’hommes qui commencent à pogoter, à pousser violemment les autres membres du public, braillant par-dessus la musique. Elle s’arrête de jouer, fait un signe à Yvan qui appelle au calme. L’un des types lui hurle en retour : « Ta gueule, sale nazi. » Elle comprend qu’il s’agit d’ultra incels infiltrés. Mei pose la basse à ses pieds, saute dans la fosse, s’approche du connard en question et lui envoie un puissant coup de genou dans les couilles. À peine s’écroule-t-il, replié en position fœtale, qu’un de ses collègues agrippe Mei et la jette à son tour à terre. Elle se réceptionne comme elle peut, prend appui sur ses cuisses pour rebondir, décroche son porte-monnaie autodéfense, une poche en tissu lestée du poids des pièces de monnaie, qui une fois dépliée devient une arme de 32 cm, à l’image d’une pierre dans une chaussette – parfaitement légal, Mei le trimballe avec elle pour se défendre en cas d’agression -, et frappe le premier assaillant venu, tandis que Gaspard et Yvan se jettent dans l’arène, tentent de maîtriser les types, se retrouvent à se battre, donnent des directs, encaissent des mandales. Des neo straight edge viennent leur prêter main forte, il fait sombre, on ne sait plus qui tape qui, les vigiles sont débordés, la police ne tarde pas à débarquer. Les trois quarts de Significant Youth se retrouvent en garde à vue.
Mei se sent fautive. Yvan et Gaspard ne lui en veulent pas. Elle aurait dû garder son calme, craint les répercussions pour le groupe, que leurs concerts soient réputés dangereux, que le public déserte. Les ultra incels auraient réussi leur coup. Mais comment regretter son geste, le groupe revendiquant le goût pour l’action, la prise de position, le fait de ne jamais s’écraser devant les néfastes, les funestes, les réfractaires aux changements, les partisans du « on ne peut plus rien dire » et du « c’était mieux avant », les racistes, les homophobes, les climatosceptiques et surtout les misogynes. Peu importe les conséquences, être neo straight edge, c’est se foutre de son confort, de sa carrière, de sa richesse, s’engager pour un monde meilleur en tenant tête à tous les opposants. Ne plus faire de compromis. Accumuler de l’énergie via la musique et la déverser à la gueule des salauds.
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Je sens mon mobile vibrer dans ma poche. Les notifications affluent. Irina cherche à me noyer sous les messages. Je choisis de l’ignorer. Je dois décompresser, m’extraire du flux de nos conversations. Elle m’en voudra demain, mais j’ai besoin d’une pause.
Maxime et moi venons de pénétrer dans le sous-sol du Parallax, une boîte de nuit que je fréquente occasionnellement pour m’éloigner du Réseau et me vider la tête. Tout est fait pour empêcher les clients de s’observer. Il est impossible de reconnaître quelqu’un à moins d’un mètre. La faible luminosité et la fumée produite par de larges générateurs encastrés dans le plafond rendent les perceptions incertaines. Je danse sans crainte, avec juste ce qu’il faut comme repères pour ne pas entrer en collision avec les autres corps. Maxime ne me quitte pas des yeux ; il sait qu’il ne me retrouverait jamais si je disparaissais dans la foule. C’est la première fois qu’il met les pieds dans un club de ce genre. Les gens comme lui n’ont en théorie rien à y faire, il m’a fallu des mois pour le convaincre de m’y accompagner. Le résultat n’est pas probant. Je voulais qu’il découvre mon monde et la liberté que procure l’anonymat. Mais la proximité d’inconnus qu’on ne peut relier à leur identité sur le Réseau l’angoisse. Je ne lui en veux pas. Je ne m’attendais pas à une épiphanie. Je fais partie des exceptions au sein de la génération, la majorité qui est née après 2027 ayant embrassé la transparence comme une valeur constitutive du bon fonctionnement de nos sociétés.
Je ne sais pas comment font les rienacas – ceux qui n’ont rien à cacher – pour accepter que l’on sache tout d’eux, tout le temps. Quand Maxime rencontre une fille à une soirée, il se présente sous son vrai nom, lui ouvrant ainsi les portes sur ses qualités et ses défauts, mais aussi sur toutes les informations collectées sur lui au fil des ans – de ses revenus financiers à son dossier médical, de ses opinions politiques à sa consommation énergétique. Il trouverait malsain d’agir autrement. Si la fille lui offre également son sésame patronymique, ils sauront tout l’un de l’autre avant même d’avoir fait connaissance.
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Extrait du droit à la vie privée ( samuel d.warren et louis d.brandeis).
Le commérage n'est plus réservé aux désoeuvrés et aux vicieux, c'est devenu une industrie effrontément exercée. Pour satisfaire un appétit lascif, les détails des relations sexuelles s'étalent dans les colonnes des quotidiens. Pour distraire l'oisif,de vains ragots qui ne peuvent reposer que sur l'intrusion dans l'intimité sont colportés à longueur de colonnes. L'intensité et la complexité de la vie, liées au progrès de la civilisation, ont rendu indispensable un certain retrait du monde et l'homme, raffiné par la culture, est devenu plus sensible à la publicité de sorte qu'il est maintenant essentiel pour l'individu de pouvoir s'isoler et d'avoir une vie privée; cependant l'activité et l'inventivité modernes, en s'immiscant dans sa vie privée,lui ont infligé une souffrance et une détresse morales beaucoup plus grandes que n'aurait pu le faire la blessure physique à elle seule... Même le commérage apparemment innocent, lorsqu'il est largement et constamment répandu, est potentiellement maléfique. Il avilit et pervertit. Il avilit en inversant l'importance des choses, réduisant par là les pensées et les aspirations d'un peuple. Quand le commérage entre les personnes se hisse à la dignité de l'imprimé et occupe l'espace ouvert aux sujets d'intérêt réel pour la communauté, comment s'étonner que l'ignorant et le non critique se méprennent sur la relativité de son importance. D'un accès facile et présentant un attrait pour le côté faible de la nature humaine que n'abattent jamais totalement les malheurs et les fragilités du prochain, il n'est pas étonnant qu'il capte à son profit l'attention de cerveaux aptes à autre chose. La trivialité détruit sur le champ la vigueur de la pensée et la délicatesse des sentiments. Nul enthousiasme ne peut s'épanouir , aucun instinct généreux ne peut survivre sous sa force d'aveuglement.
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