Le pinceau est trempé, les poils s’imbibent, accrochent la peinture et transportent la couleur. ils la transportent là,, au milieu en un point qui se crée quand le pinceau s’écrase, quand il rencontre la toile pour la première fois. Il s’appuie, s’échappe , forme un premier trait. Il nait de la
conséquence qu’entraîne l’infinité des causes. La pression du pinceau sur la
toile, l’écartement des poils, le trajet de la molécule rouge au travers de la fibre et son éclatement microscopique. La couleur révélée.
On ne peut rien savoir de seul qu'un sans avoir vu comment il échoueà ranger.
Peindre, c’est savoir rester debout sur un fil mal tendu. Il y a le projet, la version initiale. Il y a l’accident et la coïncidence. d’un geste, on reprend son équilibre, on fait apparaître un labyrinthe dont chaque chemin mène à une sortie, quelque chose qui n’ait en saisissant sa chance d’exister maintenant. quand la toile est finie, celui qui peignait ne reconnaît plus rien, il est un étranger, un autre spectateur.