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3.97/5 (sur 62 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 03/09/1929
Mort(e) à : Paris , le 14/07/2010
Biographie :

Catherine Guérard est une écrivaine.

En 1955, elle a publié un court récit intitulé "Ces princes". Elle a été journaliste, a écrit des nouvelles et s’intéresse à la musique.

Douze ans plus tard, elle publie un roman, "Renata n'importe quoi" (1967), en lice pour le Goncourt de 1967.

On n'entend plus parler d'elle après, mais François Nourissier (1927-2011) lui a consacré une belle chronique dans son ouvrage, "Le Cycliste du lundi".


Source : Cairn Info
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VLEEL 263 Rencontre littéraire Claire Baglin, Philibert Humm et François Grosso, Terres de Paroles


Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Lorsqu'il fallut choisir, après avoir terminé ses études au lycée, Antoine Villaert ne sut pas.
De tempérament intellectuel et littéraire, il fut tenté de faire Normale Lettres. Mais il s'en dissuada, à cause de sa paresse, laquelle était extrême. Il préféra à la place entrer à Polytechnique où, là, il n'éprouverait aucun remords à ne pas travailler. Il n'avait en rien l'esprit militaire ou mathématique, aussi cette façon d'agir fut-elle blâmée par tout son entourage. Sa famille, indignée, essaya de le faire changer d'avis, mais Antoine était têtu et passa outre; ce qui ne l'empêcha pas une fois qu'il fut reçu au concours d'admission, de confier à son dentiste que «ça m'ennuie beaucoup de faire cette école de crétins. Un polytechnicien, on sait ce que c'est ».
Après quelques mois passés dans cette école son opinion changea, d'ailleurs. Il constata avec quelque surprise qu'il existait des polytechniciens intelligents et fins, et qui n'avaient pas forcément l'esprit militaire. Mais ces quelques mois furent cependant tout ce qu'il put supporter d'une institution vers laquelle aucun de ses goûts ne le portait et dont l'enseignement l'ennuyait à en mourir. Il choisit donc de donner sa démission et, afin de calmer le mécontentement de sa famille, partit faire son service militaire.
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(...) et j'étais toute contente à l'idée de partir comme ça pour je ne savais où , C'est beau la vie, je pensais, c'est beau comme une fête, et personne le sait que c'est si beau parce qu'ils restent tous bien comme il faut dans leurs maisons et chez leurs patrons (...)

( p.49)
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Sur un banc, a dit Madame, sur un banc, c'est ce qui vous attend, On ne part pas ainsi, a dit Monsieur, là ou ailleurs mais travailler, alors j'ai dit Travailler pour quoi, avec mon argent qui dort dans une boîte et moi toujours dans quatre murs que je n'aime jamais, il y a des portes, c'est fait pour partir, les portes, j'ai dit (...)
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Justement comment ils s'appellent ces arbres, j'ai dit en sautant sur l'occasion, alors elle a levé la tête et moi je me disais Enfin, enfin je vais savoir, mais non je n'ai rien su du tout parce que madame ne savait pas, parce que madame a dit Tiens, je ne les avais jamais regardés ces arbres, ils sont jolis mais là pour vous dire ce que c'est, ça non, alors j'ai dit sèchement Tant pis merci, et j'ai repris mes paquets que j'avais posés quand je lui avais demandé pour les arbres et je suis partie, Alors c'est bien la peine j'ai pensé en haussant les épaules, elle est là toute la journée, elle est libre de regarder en l'air quand elle veut, et elle n'avait pas encore regardé en l'air, une libre qui ne profite pas de sa liberté, qui mériterait d'être poinçonneuse tout au fond du métro et qu'il pleuve ses jours de congé (...)

( p.43)
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Lorsqu'il fallut choisir ,après avoir terminé ses études au lycée, Antoine Villaert ne sut pas.
De tempérament intellectuel et littéraire il fut tenté de faire Normale Lettres.Mais il s'en dissuade,à cause de sa paresse,laquelle était extrême. Il préféra à la place entrer à Polytechnique où ,là,il n 'éprouvait aucun remords à ne pas travailler.(Page 9).
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, Bien, elle a dit, avez-vous une pièce d’identité ou une quittance de loyer, et moi j’ai dit Oui, et j’ai cherché mon vieux portefeuille dans mon sac et j’ai pris dedans ma carte d’identité et je l’ai donnée à la bonne femme mais je n’étais pas contente, ça ne la regardait pas mon âge et mon nom et tout ça cette bonne femme, et elle l’a regardée et tout de suite elle a dit Mais elle n’est plus valable votre carte, alors moi j’ai été en colère Pourquoi, j’ai dit, Mais parce qu’il y a vingt-cinq ans qu’elle a été faite, elle a dit, Et alors j’ai crié, moi c’est moi, il y a vingt-cinq ans c’était moi aussi, Je regrette, elle a dit en me tendant la carte, je ne peux pas vous ouvrir un compte avec ça, C’est la loi des banques, j’ai demandé, C’est le règlement elle a dit, Tous des saletés alors ces règlements, j’ai dit, et puis j’ai repris mes paquets et je suis partie vers la porte mais la bonne femme m’a rappelée Vous oubliez votre carte, elle a crié, mais ça m’était bien égal, à quoi elle me servait cette carte, une indiscrétion qui disait mon âge et tous les secrets sur moi, alors je suis sortie de la banque sans retourner la prendre, ma carte, et dans la rue j’étais bien contente que plus personne puisse savoir comment je m’appelais, si on me demandait je dirais que je m’appelais n’importe quoi, Renata Mésange, Renata Fougère, et puis voilà ils ne sauraient jamais la vérité, personne, et c’était encore plus la liberté qu’avant, ça, et j’étais toute heureuse,
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, et je suis repartie, comme ça, je ne savais pas où, n’importe où, Toujours pas à l’hôtel, j’ai pensé, payer pour ne pas être libre, ah non, et le petit soir tombait et moi j’aimais quand le petit soir tombait, c’était un beau moment de la journée et j’ai pensé Personne ne connaît comme c’est beau, cette heure, ils sont toujours pressés à cette heure-là, à toutes les heures ils sont pressés, alors j’ai pensé Si les autres n’en profitent pas cette heure elle est à toi, et j’étais si contente que c’était comme si mes yeux riaient de joie, alors j’ai pris une rue plus tranquille et au bout de cette rue le ciel était rose, et il y avait des jolis cris d’oiseaux qui tournoyaient dans le ciel, et alors j’aurais bien voulu m’asseoir pour profiter bien de cette jolie vie, mais il n’y avait pas de bancs, alors j’ai continué des rues vers le ciel rose, et puis maintenant c’était une petite nuit qui tombait et tout est devenu gris et des ombres, et alors j’ai pensé Ceux du métro, et ceux qui dînent, et ceux des cinémas, ils manquent tous cette belle heure, ils manquent toute la beauté, Alors c’est moi la reine de la nuit, j’ai pensé,
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, et je voyais des fenêtres allumées dans la maison d’en face et j’ai pensé Est-ce qu’il y a des femmes heureuses qui habitent là, est-ce que ça existe d’être heureux quand on n’est pas libre, j’ai pensé, Non, j’ai pensé, on n’est pas heureux quand on rentre dans la même maison tous les jours, et longtemps j’ai regardé les fenêtres allumées, et je pensais que moi je n’avais jamais été heureuse, alors j’ai pensé à Paul, et puis j’ai encore regardé la maison aux lumières et j’ai pensé Si je mettais le feu à la maison, tout brûlerait, et comme ça les gens seraient libres puisqu’ils n’auraient plus de maison, Et avec quoi je mettrais le feu, j’ai pensé, Avec les lettres de Paul, j’ai répondu à ma pensée, alors là j’ai ri, j’étais bien gaie, Brûler les lettres de Paul, j’ai pensé en rouspétant cette bête idée, ça jamais, les lettres de Paul c’est comme mon cœur, et je riais, et j’ai pensé Ça pour une bonne soirée c’est une bonne soirée, et alors j’ai dû faire un peu de bruit à chanter des petits airs parce que tout à coup il y a eu une lumière qui s’est allumée derrière moi, et une dame est sortie de la maison où j’étais assise Et alors, elle a dit, ce n’est pas l’Opéra ici,
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Alors le bruit s'estompa et un profond e gourdissement s'empara des sens d'Antoine, qui ne s'aperçut jamais qu'il s'endormait enfin.

Dehors ,le jour se levait,pluvieux et maussade. ( Page 112).
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. «Et longtemps je l'ai regardée la belle forêt, longtemps, et tout à coup ça été décidé, Ma liberté, ça sera ici; alors je me suis levée et j'ai pris mes affaires, et les fleurs, je les ai fourrées dans mon sac, et je suis partie à travers le pré vers la forêt, et j'étais contente d'une si belle liberté que j'allais avoir dans la forêt, avec les arbres, et les fleurs, et les fougères et les petits matins. »
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