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Critiques de Bérengère Cournut (728)
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L'étrange féminin

Ce recueil de nouvelles est bien étrange, comme son titre le laisse présager. Ici pas question de rester les pieds sur terre, et nous allons même parfois flirter avec le fantastique. Six autrices contemporaines offrent chacune un récit, une nouvelle. Trois d’entre elles s’appuient sur des références littéraires, trois autres vont partir de leur seule imagination.



Pour les premières, nous retrouvons la nouvelle intitulée « Une robe couleur de souffrance », où Clara DUPUIS-MORENCY part de « La marquise de Sade » de RACHILDE, femme fascinée par la violence, dans un long poème gothique en prose et empli de souffrance. Hélène FRAPPAT s’inspire de la vie de Mary SHELLEY (la créatrice de « Frankenstein ») au XIXe siècle dans un récit fort et sombre, « Cette nuit ne finira donc jamais », où elle revient sur la mort de la mère de la petite Mary lorsque celle-ci n’a que 11 jours, cette même Mary qui, une fois adulte, perd son enfant et se voit en meurtrière. Doublement. Marie COSNAY choisit le classique « Les hauts de Hurlevent » de Emily BRONTË pour dresser un parallèle entre ce qu’elle y a lu adolescente et les échos avec son propre parcours dans les Landes. Un texte exigeant, qui convoque par exemple Énée et Didon.



Les trois autres textes, de pure invention ceux-ci, sont aussi signés par trois autrices. « La femme du fleuve » de Caroline AUDIBERT est un récit glacial où un violent orage tourne au déluge sous lequel se trouvent notamment deux véhicules. Le style de cette nouvelle est puissant et proprement apocalyptique, c’est celui qui entame le présent recueil.



Dans « Jaune vif, veiné de noir », Bérengère COURNUT présente une forêt onirique aux débuts de la création avec une créature mi-animale mi-minérale, dans un texte obscur, préhistorique et savamment mythologique.



Le recueil se clôt sur « Niglo » de Karin SERRES, un autre texte fort curieux où des translucides vivent dans un aquarium de laboratoire humain, celui des « nage-pas ». Les translucides sont avant tout utilisés pour servir de réservoirs à organes. Karin SERRES se plaît à nous plonger à la fois dans l’aquarium ainsi que dans un univers énigmatique.



Vous l’aurez compris, c’est le style fantastique qui prime ici, comme le laisse d’ailleurs présager la couverture datée du recueil. Bien que différents, les six textes choisis ont tous ce point commun de nous balader entre réalité possible, passé supposé et déformation du réel, interprétation. Ils sont à la fois imprégnés d’un gothique cher au XIXe siècle tout en restant très modernes sur la forme, tous avec une forte dose de poésie comme désespérée (pas toujours), ainsi que féminisme parfois sous-jacent. Ce livre sorti en 2020 aux éditions du Typhon en pleine pandémie est peut-être passé un peu inaperçu, il vaut le coup de faire un petit détour, ne serait-ce que pour les six écritures très accrocheuses des autrices ici présentes, et leurs univers originaux et désarmants, univers rendu plus distendu encore par les dessins de Jérôme MINARD.



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Graciano & Co

Graciano & Co est un ouvrage pluriel paru entre le Soufi et Johanne, en 2022. Il s'ouvre d'ailleurs par un extrait inédit qui retrace un évènement imaginaire de la vie de Jeanne d'Arc. Vient ensuite un entretien puis diverses critiques générales de l’œuvre de l'auteur.

C'est donc au choix soit un très bonne introduction aux textes si spéciaux de Marc Graciano, soit un complément pour ceux qui l'aiment déjà et connaissent son style inimitable et si inhabituel dans la littérature contemporaine.



L'extrait qui occupe la moitié de l'ouvrage est à l'image des autres textes de Graciano ; rythmé par une langue riche, vivante, martelée, précise, ancrée dans le réel par des mots techniques et anciens, mystique aussi, ouverte aux interprétations, ancrée dans la nature et un opaysage, les arbres, l'humus.



L'entretien éclaire un peu les influences de l'auteur, sa volonté, ses peurs, ses passions, sa volonté en tant qu'artiste, ce qu'il aime et aime moins... On retrouve un homme très cohérent avec son œuvre, je trouve !



Et enfin les quelques critiques qui clôturent le livre offre d'autres regards, d'autres expériences autour des livres de Graciano que je ne peux qu'encourager tout le monde à lire...
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Zizi Cabane

Mais quel étrange titre pour un livre ! Ne faites pas l’erreur de vous y arrêter, vous passeriez à côté d’une œuvre littéraire atypique.



Zizi Cabane raconte la disparition d’une mère, Odile, qui laisse derrière trois enfants (dont Zizi Cabane), un mari et une sœur. Les membres de cette famille un peu fantasque vont essayer, chacun•e à sa manière, de faire leur deuil. Bien sûr, c’est un processus lent et difficile d’autant plus que personne ne sait vraiment ce qu’il s’est passé. Pour ne rien arranger, la maison familiale s’anime soudain d’étranges événements : une source en sort, et l’humidifie progressivement…



Ce roman est presque un conte, j’ai d’ailleurs parfois eu envie de lire à voix haute certains passages, comme un album Jeunesse. Il parle de deuil et de reconstruction, mais aussi de notre rapport à la nature qui nous entoure, et des liens entre nos blessures enfouies et nos corps. Par certains côtés, l’écriture est très réaliste : il est beaucoup question de géologie, de rapport à la terre et au vivant, du quotidien d’une famille un peu hors normes. Pourtant, certains passages prennent à l’inverse une forme très onirique et laissent imaginer qu’Odile, la mère, est devenue la source détruisant peu à peu la maison.



En résumé, Zizi Cabane est une lecture qui laisse songeur•se et qui emporte, je vous la recommande vivement !
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Elise sur les chemins

Ce livre n'est pas un roman, mais une manière de conte en vers (libres, forcément), un voyage initiatique (étrange, assurément), une quête (possiblement).

Je n'ai pas l'habitude de lire la poésie et, sans doute, si ce livre ne m'avait pas été conseillé par un ami, je ne l'aurai pas choisi au présentoir de ma libraire.

Mais voilà, certains livres sont malins et savent attirer l'oeil, capturer vos mains, chuchoter à votre intention, obtenir l'attention. Une fois là, ils ne s'imposent pas, ils s'ouvrent. Ils s'ouvrent comme un sentier sous le couvert des arbres, inquiétant et rassurant à la fois. "Élise sur les chemins" est de ceux là.

Élise est sur les chemins, et nous avec elle, tout près.

J'ai adoré !
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De pierre et d'os

J’aurais pu avoir à lire cet opus dans le cadre du jury Fnac, et dans ce cadre, compte tenu de son originalité, je ne suis pas certaine qu’il m’aurait plu. Lui laisser quelques mois de répit m’aura permis de mieux l’apprécier, sans pour autant qu’il soit un coup de cœur.

Alors la banquise se fend Uqsuralik se retrouve séparée de sa famille restée de l’autre côté. C’est le début pour elle d’une aventure qui s’apparente à un chemin initiatique dont le seul but est la survie dans un milieu hostile. Elle y rencontre ses semblables qui comme elle, luttent contre les éléments, contre les animaux, contre eux-mêmes afin d’avancer dans la vie et sur la banquise.

Bérengère Cournut embarque son lecteur sur les traces de Inuits, un peuple qui luttent pour garder ses traditions, son mode de vie au milieu du grand blanc, des animaux et surtout des esprits omniprésents et indispensables à leur survie.

Ce roman s’apparente à un conte, dans lequel la poésie et le surnaturel s’imbrique intimement au quotidien de ces hommes et femmes courageux dans leur milieu hostile que Bérengère Cournut prend soin de nous décrire avec soin et beaucoup d’affection pour la culture amérindienne.

J’ai pris beaucoup de plaisir à me perdre dans ce récit original où la réalité se confond aux légendes. J’ai aimé le regard tendre et respectueux que pose l’auteur sur ces peuples du nord et sur leur vaillant combat pour la différence.


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Par-delà nos corps

Ce n'est pas le premier ouvrage de Bérangère Cournut que je savoure.

Que je hume, vois et ressens.

Que je vis en le lisant avec tous mes sens.

Ce n'est pas le premier livre de Bérangère Cournut qui m'emporte en une vision du monde onirique, profondément entière :

À la fois dans les sensations et ancrée dans la vie, elle a un talent fou, unique et singulier qui sait relier les mondes et faire des histoires humaines, des récits plein de sens reliés à toutes les formes du vivant.

J'ai l'impression lorsque je la lis d'avoir plusieurs âges.



Celui où petite, j'allais dans des chemins et écoutais la voix des rochers et parlais aux vaches, celui ou plus grande je sentais en mon corps des vagues me traverser et parlais aux ruisseaux, celui où devant sortir de l'enfance je voulus secrètement enfanter écoutant la voix des sangs et cherchant mon jaillissement, celui où j'ai erré longtemps dans la trop grande absence de mon essentiel, celui où la vie m'a traversée pour toujours, celui où j'ai choisi de la suivre en couleurs, celui où j'ai voulu faire corps avec les printemps...





Il faut lire Bérangère Cournut, tout les livres de Bérangère Cournut.

Et s'il me faut être plus précise pour vous donner l'envie de lire celui-ci, je vous dirai que, dans cette lettre d'une femme qui répond 25 ans après, à un peintre allemand qui l'a peinte, il y a beaucoup plus qu'une lettre.



Il y a l'horreur de la guerre, il y a la force de vie qui est du côté de l'énergie des femmes, il y a l'histoire d'une femme libre, il y a beaucoup de résistance, il y a des histoires d'amour et une très belle histoire d'amour avec une autre, celle au delà des corps, qui est celle deu peintre



Il n'y a pas de haine, il y a la force des rêves, puissants, beaux, qui résonnent dans l'oreille et la narine, l'incroyable histoire des grossesses et des mises au monde des petits d'hommes, ( des passages sublimes et pourtant si humains) il y a aussi beaucoup d'éléments naturels.

Toujours des éléments naturels dans les livres de Bérangère Cournut.

Et c'est comme nourrissant.



J'ai profondément aimé le récit de la vie de cette femme née fille de marin, ses rapports avec la mort et la vie, ses liens avec les hommes qu'elle a aimé, j'ai absolument adoré les passages de ses moments de maternité, le côté animal parfois, et la force du désir plus forte que toutes les épreuves, l'écriture poétique et onirique pleine de sens de Bérangère Cournut est un miracle au milieu de ce monde bruyant et mercantile.

Lisez ce livre, lisez Bérangère Cournut.

Vous vous ferez un bien fou.
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De pierre et d'os

Une jeune inuit se retrouve en pleine nuit séparée par sa famille suite à l'apparition d’une faille dans la banquise.

Nous allons suivre la survie de Uqsuralik sur la banquise, sa rencontre avec d’autres Inuits. Très belle histoire, avec beaucoup de poésie et qui nous permet d’en apprendre plus sur ce peuple et la culture des chamanes.

C’est aussi l’histoire de la destiné de plusieurs femmes, leurs courages, leurs bravoures et leurs entraides.

Histoire que les liens du cœur peuvent être bien plus fort que ceux du sang.

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Zizi Cabane

JE RESUME : Zizi Cabane vit au sein d'une famille unie où les rires des enfants résonnent et les parents sont aimants. La disparition soudaine et inexplicable de la mère va bouleverser cette petite famille qui va essayer de survivre à cette douloureuse absence ; tout en faisant face au mystère d'une source d'eau venue de nulle part, et s'imposant à leur quotidien.



MON AVIS : Un roman aux aspects de conte très poétique qui aborde le sujet du deuil au sein de la famille. Comment se reconstruire et comment sublimer l'absence de l'être aimé de manière à ce qu'elle continue à faire partie de notre vie.
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Zizi Cabane

L’histoire du famille qui de prime abord est classique, banale, de jeunes gens qui se côtoient dans leur tendre enfance, se promettent amour toujours, se marient, achètent une maison dans laquelle ils s’installent puis développent une famille composée de trois enfants et d’un chat.

La petite dernière, Zizi Cabane a 5 ans quand sa mère disparaît. Avec l’aide de tante Jeanne, de pépé Marcel et de leur papa, les enfants tentent de survivre au deuil et de se reconstruire.

La maison, le jardin, l’environnement proche de la famille sont également des personnages à part entière du roman.

En effet, peu après la mystérieuse disparition d’Odile, une source commence à sourdre dans la cave de l’habitation, et l’eau s’écoule, inexorablement, à tel point qu’ils sont obligés de la quitter, elle devient totalement insalubre. La famille migre alors vers un petit cabanon dans le fond du jardin, puis, plus tard, s’installera dans une maison louée, située au centre du village.

Là vont devoir apprendre à faire face à la douleur de l’absence, les enfants vont devoir vivre et grandir, développer leurs sensibilités, continuer à rêver sans savoir, en continuant à espérer. Chaque personnage est extrêmement attachant, touchant par sa faculté à réussir à se projeter dans le futur malgré la disparition.

C’est un texte plein de fantaisie, d’émotion, de sensibilité, de poésie. Une narration originale, parfois un peu confuse, faite d’échanges épistolaires, de prises de parole de la source et de l’eau par le biais de poèmes, d’introspection des différents protagonistes.

O, eau, Odile, fluidité … larmes qui coulent sur les joues, les petits rus font des grandes rivières, l’eau qui nettoie en profondeur, qui balaie tout sur son passage. Qui est cette eau ?

Un conte de fées mais contemporain, avec des héros du quotidien, le papa travaille durant la journée et s’occupe de la maison le soir, les enfants vont à l’école et s’ennuient parfois, se chamaillent … comme dans n’importe quelle autre famille.

L’objet livre est splendide, la couverture est en double triptyque, une œuvre d’Astrid Jourdain. Elle y rassemble tous les symboles si présents dans le texte, un corps de femme encore jeune, une maison, beaucoup de végétation et de l’eau, des poissons …

Une fresque haute en couleur pour illustrer une histoire qui aurait pu être traitée comme un polar glauque alors qu’un sujet aussi dur que la disparition d’une maman est ici traitée avec beaucoup de tendresse, d’amour, de respect de la tristesse de chacun par les autres membres de la famille.



Un véritable coup de cœur pour un style qui ne m’est pas familier, que je recommande chaleureusement.

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Zizi Cabane

J'avais beaucoup aimé De pierre et d'os et Née contente à Oraibi, aussi avais-je hâte de découvrir ce nouveau livre de Bérengère Cournut. J'ai un peu moins aimé que les précédents mais tant pis, c'est tout de même un livre qui vaut la peine d'être lu.



Zizi Cabane est un livre très particulier, à mi chemin entre le conte et le récit philosophique, un livre empreint de poésie et de mélancolie. Le deuil, la mort, y sont abordés de manière un peu étrange : Odile, mère de famille disparaît mystérieusement laissant derrière elle son mari et ses trois enfants dont Zizi Cabane, petite fille au tempérament fantaisiste. Elle revient cependant auprès de sa famille sous forme d'eau, inondant la maison familiale pour aller rejoindre le ruisseau.



Chaque personnage de ce roman a un caractère bien à lui, une particularité, quelque chose d'inimitable. Ce sont des personnages hauts en couleur, des personnages pour qui on se prend de tendresse.



C'est un récit un peu décousu, dont ion peut facilement perdre le fil pour le retrouver quelques pages plus loin, un récit à la structure étrange et déconcertante, à l'écriture lyrique, un récit à la frontière du réel et de l'imaginaire, un récit plein d'émotion. C'est particulier, très particulier, inclassable et c'est tout ce qui fait son charme!
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Zizi Cabane

Il faut je crois une âme d'enfant active pour saisir celle de ce roman déroutant et délicieusement sensoriel qui parle à mots couverts et délicats de perte, de deuil et de chemins à construire dans l'absence.

En l'absence de connexion directe à la mienne d'âme d'enfant, présente mais trop bien rangée depuis trop longtemps, il m'a fallu changer de stratégie à mi lecture pour parvenir à me couler dans les eaux et les vents qui entourent l'univers de la petite Zizi Cabane.

D'abord, en m'appuyant sur deux très belles images du roman: celle des cartes dessinées par son frère sur de vieux chiffons comme autant de cartes aux trésors appelant à découvrir le monde; ensuite celle du père creusant jusqu'à la folie la terre sous la maison familiale pour y retrouver son épouse disparue et pouvoir l'absorber.

Ensuite, en prenant le temps de plonger dans la splendie couverture du roman, extérieure et intérieure, et d'y relire cette première partie. Etonnamment, ma lecture y a pris du sens et du poids.

Nul étonnement alors et beaucoup de plaisir et de tendresse à suivre l'essor de cette famille amputée de son membre le plus essentiel, fortifiée d'apports humains extérieurs, rassemblée autour d'explorations et de constructions naturelles, avec le personnage central et solaire de Zizi Cabane capable en grandissant de se délivrer de la part d'elle-même pour prendre son envol.

Très belle histoire que "cette histoire de veines et de chagrins qu'on mêle,

de nappes, de mares et de sel

de charbon aussi...

d'eaux profondes et de gemmes".

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Zizi Cabane

Voilà un roman à nul autre pareil.

Fort déboussolée par le côté onirique, voir fantastique des premières pages, j'ai eu la riche idée de poursuivre ma lecture . Ma persévérance a été récompensée parce qu'il aurait été dommage de ne pas faire plus ample connaissance avec Ferment, Béguin, Chiffon et bien sur Zizi Cabane. Odile, leur mère, a disparu un matin. Le temps a passé, l'eau s'est infiltrée dans la maison et chacun essaye de survivre comme il peut. Les trois enfants forment un trio soudé, Ferment le père essaye de ne pas se noyer dans le chagrin.

La tonalité de ce roman m'a surprise, rêve ou réalité, mémoire ou transmission, espoir ou désespoir, envie de partir ou de rester? A chacun de faire le long chemin crée par l'absence, par le manque et de tracer sa route.

Ce roman un brin déjanté, très élégamment écrit mérite le détour.





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Zizi Cabane

Merci Sylvaine pour cette lecture commune .

Merci à Céline organisatrice d 'un challenge qui m'a décidé à ouvrir ce livre.

Merci à ma libraire qui avait été enthousiasmée par la lecture de cet ouvrage à sa parution

Je ne vous raconterai pas l'histoire maintes fois critiquée

J'étais un peu freinée par l'étiquette "fantastique" mais rassurez vous ce coté n'a pas beaucoup d'importance et il se perd au fur à mesure du récit

En bref j'ai eu du mal avec les 70 premieres pages mais ensuite une chouette lecture qui a fait que les heures ont passé très vite.

Un bel hommage à la nature à la nature végétale oui mais aussi à la nature humaine

Bérengère je te connaissais mais je vais continuer à te découvrir et vous lecteurs aussi j'espère.
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Zizi Cabane

Dans cette famille, il y a beaucoup d’amour, chacun s’appelle par un surnom qui lui colle à la peau : il y a Ferment le papa, les deux ainés, Beguin et Chiffon, et la petite dernière Zizi Cabane, parce que contrairement à ses frères, elle ne possède pas un zizi tout court, mais un zizi à l’intérieur d’elle : un zizi cabane.



Et puis il y a la maman, Odile, qui un beau jour disparaît, sans explication, sans indice, rien. Alors tout le monde se sert encore plus les coudes, aidé par la tata et un grand père tombé du ciel.



Bérengère Cournut nous conte l’histoire de cette famille, en lutte avec une maison qui prend l’eau, au gré des saisons qui passent avec toujours cette maman disparue qui manque et chacun qui fait comme il peut.



C’est un peu surréaliste, avec l’âme de cette maman disparue qui s’est transformée tour à tour en eau, en terre ou en vent, et empli d’une douce poésie de tous les instants.



Mais bon voilà, j’ai fini par m’ennuyer. Il y a beau y avoir beaucoup de poésie dans tout cela, il ne se passe pas grand-chose et j’ai eu du mal à garder toute mon attention jusqu’à la fin.



Cela reste un roman un peu à part, que je ne peux que vous conseiller si vous avez une âme de poète.

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De pierre et d'os

En lisant le résumé, ce roman avait tout pour me plaire mais je suis passée complètement à côté.



Le rythme est très rapide, trop à mon goût. Les actions s’enchaînent sur plusieurs années dans ce court roman.

Je m’attendais également à de longues descriptions contemplatives mais il n’en est rien (oui j’aurais facilement pu lire 100 pages de plus).

C’est une culture que je ne connais pas et je manquais souvent d’informations pour comprendre certaines scènes.



S’agissant de la narratrice, je l’ai trouvée très neutre, sans émotions. Et généralement je suis plutôt attirée par les lectures où toute une palette d’émotions s’offre à nous.



Je pense néanmoins que beaucoup apprécieront cette lecture rapide ponctuée de chants inuits nous permettant de nous imprégner davantage de leur culture.
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Zizi Cabane

Si le titre interroge, l’énigme est rapidement levée, le surnom de la petite dernière est né de l’imagination fertile de son frère !





L’imagination, c’est un leitmotiv de ce roman aussi poétique que déjanté, avec ce paradoxe qu’il s’appuie sur une réalité tragique, la disparition de la mère qui laisse les trois enfants et le père démunis et obsédés par des questions récurrentes et sans réponse. D’autant que le vide créé par l'absence s’accompagne de phénomènes étranges dans la maison familiale, qui est un personnage à part entière, plutôt maléfique et impossible à contrôler.



Bientôt rejoints par un hypothétique grand-père surgi du néant, ils tenteront de survivre en construisant des fables autour d’une mère qui a créé le mystère.





Nous sommes bien loin des légendes du Grand Nord, et pourtant ce sont des mythes universels qui prennent corps dans ce roman très créatif où la force de l’amour sauve cette famille à la dérive, au coeur d’un décor qui peut d’un moment à l’autre les porter ou les trahir.



Ce roman est une confirmation des talents de conteuse de Bérengère Cournut, qui réussit à nous emporter dans des territoires qui explore les mythes fondateurs, avec une langue aussi poétique qu’émouvante.


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Zizi Cabane

Un livre découvert dans le cadre d'un jury littéraire et qui me laisse plutôt nuancé.

Si, d'un côté, j'ai trouvé l'histoire un peu trop onirique (j'avoue ne pas avoir toujours saisi où nous emmenais l'auteur), l'écriture est belle.

Peut-être parce que j'écris de la poésie, mais j'ai été très sensible au style merveilleux, proche d'un conte, aux mots qui sonnent comme un rêve.



Une femme meurt, laissant seuls son mari et ses trois enfants, dans une maison qui voit surgir une source d'eau. L'histoire est originale, nous sort de nos habitudes. On est très loin d'un roman descriptif. Cela part dans un côté imaginaire. Peut-être un peu trop loin à mon goût. Mais n'est ce pas là se que peuvent ressentir des enfants lors d'une perte tragique?



Une façon sensible de raconter le deuil. Et cette famille qui continue d'avancer malgré tout, avec chacun ses spécificités, mises en avant par le changement régulier de narrateur.



Au final, ce n'est peut-être pas très compréhensible. Mais c'est beau et ça fait du bien.
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Née contente à Oraibi

C’est une connaissance, qui avait déjà lu De Pierre et d’Os, qui m’a donné envie de découvrir le travail de cette autrice. La couverture de ce livre, superbe, ainsi que les photographies compilées à la fin, ont fini de me convaincre. Dans ce livre, on suit Tayatitaawa, Celle-qui-salue-le-Soleil-en riant, de son enfance jusqu’à son adolescence. Cette jeune fille appartenant au peuple hopi vit dans le désert de l’Arizona. Les paysages, le fonctionnement du clan et les nombreux rites et fêtes y sont décrits en détail et avec finesse, de sorte que j’ai eu l’impression de suivre un documentaire, certes poétique et plein de charme, mais la dimension en quelque sorte romanesque m’a un peu manqué. D’ailleurs, c’est la seconde partie, où la description du quotidien au travers des yeux de la jeune fille laisse davantage de place à son histoire personnelle, qui m’a le plus touchée. J’en retiens une jolie parenthèse dans le désert, qui m’a laissé de belles images en tête et m’a donnée envie de me renseigner sur ce peuple et sa culture.
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Elise sur les chemins

Elise quitte sa maison et sa famille pour aller chercher ses frères aînés qui étudient dans la ville après avoir été prévenue par une femme-serpent que son frère Elisée est en danger.

Récit poétique sur la nature et sur la famille écrit comme un roman en vers tels un poème épique.
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De pierre et d'os

Très beau roman, à la fois poétique, engagé et instructif, qui m’a vraiment transportée dans l’univers et le quotidien d’Uqsuralik et du peuple des Inuits. On y côtoie des inuits bien sûr, mais aussi des ours polaires, des phoques ou encore des chamanes ; on y découvre une vie rythmée par les saisons, les mouvements et l’évolution de la banquise et donc, la migration des animaux ; on y apprend des croyances profondément ancrées dans une culture ancestrale et des règles de vie en communauté où le respect et l’entraide mutuels sont lois ; on y ressent la faim des années difficiles, le froid mordant et la rigueur des périodes hivernales où s’installe la nuit ; ... On découvre, on ressent, et surtout, on apprend ce qui fait ce peuple et cette culture inuits.



L’écriture est très belle, envoûtante par moment, lors des chants ou poèmes qui s’insèrent régulièrement dans le récit. L’histoire est intéressante et permet à l’auteur de nous emmener de façon romancée, avec Uqsuralik, dans les pas des inuits. Bref, une plongée magnifique dans ce monde sauvage, vivant, vibrant au rythme de la nature, monde que nous n’avons pas su préserver ; le dernier chapitre nous le fait douloureusement ressentir, en pointant tristement notre orgueil, nos incohérences, nos erreurs, ... Et mention spéciale également pour les très belles photos en fin du livre, qui nous permettent de prolonger pour quelques pages encore ce beau voyage !
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