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Critiques de Bérengère Cournut (727)
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Elise sur les chemins

Superbe roman sous forme de vers poétique. C'est la première fois que je lis un roman de cette autrice et ce ne sera pas le dernier que je lirai d'elle. Je le recommande à tous ceux qui aiment les romans d'aventures ainsi qu'à tous ceux qui aiment la poésie.
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Née contente à Oraibi

Il s’agit d’un récit intemporel qui permet d’apprécier un mode de vie très différent du nôtre : respect de la nature et des saisons, traditions familiales et de la tribu, légendes et croyances…Le texte a un style particulier poétique et lent. Dommage que quelques coquilles (mot répété, homophone…) soient présentes dans cette version poche. J’ai trouvé le texte moins plaisant que celui de « De pierre et d’os » qui m’avait ensorcelée.
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Par-delà nos corps

Au travers de cette échange épistolaire, plus de vingt cinq ans après entre Élisabeth et Werner, jeune soldat allemand, Bérengère Cournut répond à Minuit en mon silence de Pierre Cendors.



L'écriture est magnifique, doucement poétique, empreint de rêve et d'imaginaire, propice au voyage du lecteur. La prose y est enflammée et pudique, on ressent, on vibre et on est traversé par la mélodie des mots. On se laisse porter dans cet amour, dans cette expérience amoureuse unique, brève, fantasmée. Mais qui fait trace. Qui donne sens.

L'amour, même furtif comme force et soutien au gré de la vie, comme souvenir apaisant.



Puis cette ode à la maternité, au bonheur du quotidien, ceux qui sont nécessaires. La compréhension de la vie. De l'amour inconditionnel.

Bref

J'ai adoré.

Il m'a été impossible de lâcher ce livre
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Zizi Cabane

Un roman tout en délicatesse douce-amère d'une autrice que je lis pour la première fois : Bérengère Cournut. C'est une histoire brodée comme un conte où rêves et réalités s'entre-mêlent et au lecteur de démêler patiemment les fils. Odile a disparu. Elle s'est fondue puis répandue en eau jusqu'à ne laisser plus qu'un O aux intitulés des chapitres où sa voix vient mêler son chant à celui des êtres aimés qu'elle a laissés : Frement son mari et ses trois enfants, Martin Béguin, Chiffon et Zizi cabane, le petite dernière, 4 ans. Volontairement insaisissable, ce début de roman nous échappe, on peine à comprendre qui parle, il faut un peu de temps pour identifier les enfants possédant un prénom mais appelés d'un surnom, on « nage » dans l'absence d'Organisation, de tout ce vide laissé par cette Odile qui gérait tendrement sa maisonnée, on se « noierait » pour un peu - comme les personnages abandonnés - dans cette source dont toute l'EAU inonde peu à peu la maison familiale. Mais cette ambiance lourde de tristesse, cette désespérance que l'on sent poindre dans les actes de chacun pour faire face à cette absence, nous touche et nous pousse tout doucement en avant de l'histoire, en dérivant doucement le long de son flux. Ferment refuse d'accepter l'absence d'Odile et se bat pour faire naître et renaître la vie dans cette maison inondée, quitte à en saper les bases, quitte à les faire s'effondrer ou à les engloutir dans des sables mouvants. Martin le presque adolescent fuit et cherche d'autres bras où se consoler quant à Chiffon, le taiseux, il emporte dans ses pérégrinations campagnardes et artistiques, la jeune Zizi cabane qui a son âge, dénuée de mots, cherche son chemin au milieu de ses propres maux.

Une écriture intéressante qui joue avec le lecteur avec subtilité et brode tout au long du roman cette dissolution de la mère comme métaphore de la mort. Les sentiments des enfants en proie au manque, aux souvenirs, à la recherche incessante de la figure maternelle dans le clapotis de l'eau ou tapie dans un creux de roche, est émouvante et parlera sans nul doute à ceux et celles qui ont inscrit ce creux de la perte de l'être cher au fond d'eux. C'est un texte tout en petites touches d'émotions, sans envolées dramatiques au lyrisme un peu convenu et cela fonctionne merveilleusement. C'est atypique, discret, ciselé. J'ai pensé évidemment à « L'Ecume des jours » de Vian ou à « En attendant Bojangles » de Bourdeaut. C'est écrit dans cette poésie délicate et intime du récit de la survivance de ceux qui restent. Cela raconte les batailles, les défaites, les prix à payer, la victoire de la vie qui continue malgré tout à se frayer un chemin, dans nos profondeurs souterraines puis jaillissant au grand jour, telle la petite source ténue creusant la montagne pour rejoindre les pentes galopantes vers la mer.

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Elise sur les chemins

A lire si on aime le genre onirique.

On suit le destin d'une famille qui vit dans une maison au milieu de la nature.

La narratrice est une des enfants de la famille.

Toute la famille a un lien particulier avec la nature.

Une créature mythologique la Vouivre joue un grand rôle dans le roman, trop grand à mon goût.
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Elise sur les chemins

18. DERNIÈRE ENTREVUE



Carte en main, je dévale la combe en trombe

Cette fois, c'est moi l'orage, c'est moi le vent

Je descends le torrent en éclaboussant

Ronces, bouleaux et coudriers -

Tout ce qui pousse en bosquet



Si les vipères sont là, je ne les vois pas

Seuls m'importent les reflets moirés

Près des pierres, sous les peupliers

Je guette la présence de la Vouivre

J'ai quelque chose à lui demander



De la combe, de tout le torrent

Aucun signe de sa présence

Je ne regarde pas dans les trous

Parce que ses petits yeux gris, je m'en fous

Je veux voir la jeune fille en flammes



Celle qui s'enroule autour des arbres

Je sais qu'elle me voit

qu'elle est quelque part

Puisque c'est elle qui m'envoie

À la rencontre d'Élisée
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De pierre et d'os

Durant dix mois, Bérengère Cournut s'est plongée dans les fonds d'archives du Muséum d'histoire naturelle de Paris, et plus précisément dans la culture et les traditions du Groenland-Oriental et du Grand Nord canadien. Complétant ces recherches par deux entretiens menés avec des anthropologues spécialisés, l'autrice nous livre l'une des plus belles façons de découvrir une culture. Non pas avec un ouvrage de recherche risquant l'ennui, mais en nous aspirant littéralement dans le Grand Nord. Nous sentons le froid mordant, le goût de la graisse, le poids des traditions. Sans s'en rendre compte, nous découvrons une culture entière, d'une façon pleinement humaine, qui prends aux tripes. Un roman brillant et, je dois l'admettre, où les mots et phrases me manquent pour en souligner la grande qualité.
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De pierre et d'os

De pierre et d'os est un roman qui nous plonge dans la culture inuit. Nous suivons une jeune inuit qui se retrouve séparée de sa famille et doit se débrouiller pour survivre. C'est un récit qui est rythmé par des chants inuits, ce qui offre une immersion totale dans leur imaginaire. A la fin du roman, il y a plusieurs photos de ce peuple qui sont magnifiques. C'est un récit passionnant, j'ai toutefois eu du mal avec la plume de l'autrice que j'ai trouvé très froide, impersonnelle.

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Elise sur les chemins

Tout est beau dans un livre de Bérengère Cournut. Depuis la couverture de Corinne Pauvert qui se déplie comme des bras et qui résonne parfaitement avec le texte dans cette belle édition du Tripode. Le texte est un long poème en vers où s'expriment, ou se taisent aussi, tous les membres de cette famille nombreuse qui part à la recherche d'Elisée. Le texte est poétique par le choix des rimes de fin de vers, par les images qui caractérisent les lieux et les personnages et par la portée du texte : une unité de beauté et d'ode à la vie. Un très bon moment de poésie qui rapproche de la nature et invite à une écoute fine de cette vie. Les thèmes abordés sont nombreux dont la sororité/fraternité, l'amour et les liens familiaux, les relations avec le vivant et l'imaginaire. Une vie grouillante et enveloppante comme cette belle lecture réconfortante.
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Vövöl

Longue poésie en prose bercée d'un imaginaire fécond, ce texte nous entraine au-delà du monde connu, en un temps où nous aurions eu de la peine à trouver le moindre repère, la moindre trace d'une vie charpentée. Un créateur agissait comme bon lui semble, dans une folie destructrice d'où devait jaillir l'origine du monde connu ou inconnu car là était le problème, lui ne savait s'il était reconnu comme tel, un univers inexistant, ne demandant qu'à s'ouvrir. L'esprit, malheureux de n'être que cela, cherche sa moitié, désespéré de ne pouvoir entretenir ce désir charnel qui lui est interdit. Le tout-puissant, comment l'appeler joue avec les éléments, mélange le minéral, le végétal, le solide et le liquide, noie puis assèche, démembre puis remembre. A la volupté succède la cruauté, à l'extase se substitue une plate rectitude morale.

Et de ceci, les enfants ne verront que la part du rêve, heureusement pour eux, ils auraient pris peur et le monde ne serait jamais né.

Quelle idée que l'alliance d'un pur esprit et d'une chimère faite femme pour les besoins de l'enfantement du monde !

J'arrête là mon petit délire poétique personnel, juste une histoire d'amour impossible, que seuls les dieux et les Elfes peuvent entrevoir, furtivement, au hasard de leurs promenades spatiales.

L'univers vient-il du vol du papillon, le souffle de ses ailes engendre une tempête semant les graines d'une nature exubérante d'où naît la vie, ce grand mystère, l'interrogation à laquelle nulle poésie ne peut répondre.

Très beau texte de Bérengère Cournut dans un très joli livre aux Ed Tripode.

Merci.
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De pierre et d'os

Je relis avec beaucoup de plaisir ce livre qui m’a cueillie durant la pandémie. Il permet de vivre les émotions et les blessures qui leur sont associées à travers ce beau personnage de Uqsuralik. Abandon, rejet, humiliation, trahison et injustice se succèdent au cœur du vivant radical de la banquise, dans ce Grand Nord qui suscite en moi autant d’attirance que de répulsion. Cette femme forte et sauvage qui vit au fil des pages un parcours de femme, de mère et de chamane est vraiment attachante et stimulante. Les chants se succèdent pour faire avancer le récit qui constitue des moments de vie marquants. Ces chants donnent la parole à d’autres personnages et la décentration ainsi élaborée par rapport au personnage principal est une belle trouvaille narrative qui correspond exactement à une vision large quasie anthropologique de cet univers qui ainsi mis en mots devient à portée de conscience et d’imaginaire. Ce livre m’apparaît lors de cette seconde lecture comme un véritable manifeste de l’écoute qui peut s’établir entre les vivants, homme -femme-animal-territoire, pour permettre la vie, le lien, l’échange tout autant que l’acceptation des épreuves et de la mort. Cette dernière n’est jamais une fin et intervient pour renforcer les liens, recomposer les filiations, réparer les injustices et maintenir la vie la plus harmonieuse possible. C’est une véritable philosophie de vie qui nous est transmise au fil des réflexions de Uqsuralik : « De mon côté, je suis envahie par le sentiment que chaque saison sera la première. » (p200).

Quel bonheur de lire la description de cet orage qui déchire l’héroïne et qui l’accompagne lors de l’accouchement poétiquement raconté de ses deux bébés, puis du retour du père! Ces quelques pages sont suivies du chant du père, Naja, qui narre son histoire, l’abandon de sa première famille et l’appel de la mer qui lui envoie en vision trois bélugas. C’est alors l’ensemble du livre qui s’unifie et unit le monde humain et le monde animal au cœur de leur territoire - Nuna- qu’il a fallu parcourir tout en apprenant à en décoder les signes aussi subtils soient-ils .

Bérengère Cournut n’hésite pas à donner jusqu’au bout la parole à son héroïne qui met en garde :

«  Ces gens habitent et colonisent un imaginaire qui ne leur appartient pas. » (p218).

Mais qui rassure aussi :

«  Durant ma longue vie d’Inuit, j’ai appris que le pouvoir est quelque chose de silencieux. Quelque chose que l’on reçoit et qui - comme les chants, les enfants - nous traverse. Et qu’on doit ensuite laisser courir. » (P218).

A l’issue de cette lecture revigorante et passionnante, la lectrice que je suis reste toute empreinte de cette incroyable femme qui de métamorphose en métamorphose sculpte ce paysage de neige et de mer d’une manière si délicate et subtile. Uqsuralik est à l’image de l’écriture de Bérengère Cournut imprimée sur ces pages épaisses de l’édition grand format du Tripode que j’ai le plaisir de tenir entre les mains. Le carnet photographique qui s’achève sur la photo du « masque utilisé par le chaman eskimo pour rechercher la cause de la maladie » de la Wellcome Collection Gallery résonne parfaitement avec un dernier chant qui évoque précisément la fille d’Uqsuralik, Hila, alors que le livre raconte l’histoire de sa mère. Je peux sans cesse établir des liens nouveaux entre cet incroyable travail de recherche et d’imprégnation réalisé par l’autrice et ses personnages qui sont porteurs de soin pour l’âme. Un très beau et fort roman qu’il faut prendre le temps de relire pour en apprécier toute la sève.

Revenue ravie de deux jours au Musée Confluences à Lyon autour des peuples autochtones du Grand Nord et avec le petit livre Oraison Bleue, de Bérengère Cournut également, je perçois combien l’aide, qu’elle apporte à la famille dont elle parle, est riche et s’origine dans la lecture, l’écriture et l’imprégnation de cette culture Inuit.

De plus, je sais désormais encore davantage pourquoi je peux dire que la littérature m’a sauvée et je sais pourquoi je veux transmettre ce message; la littérature peut aider à soigner les blessures de l’âme en les identifiant et en trouvant des moyens de transformation incroyables grâce aux contes, à la lecture et à l’écriture, à l’art en général. Une merveilleuse lecture pour moi.
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Zizi Cabane

« Zizi cabane » c’est une couverture extérieure et intérieure d’une beauté, merci Astrid Jourdain pour cette fresque !



La vie citadine ne correspond pas à Odile et Urbain, ils décident de s’installer là « où le soleil brille plus longtemps » entre forêts et collines.

C’est dans ce cadre de vie que la famille s’agrandit avec 3 enfants, les prénoms donnés à l’état civil sont changés car un prénom « c’est le nom qu’on choisit pour lui quand on ne le connaissait pas… » ça sera donc Beguin pour l’aîné, Chiffon et Zizi Cabanne et même le père change son prénom Urbain en Ferment.

Un jour Odile disparaît, elle s’est évaporée et Ferment reste avec sa tristesse et les trois enfants chacun avec son originalité.

C’est à ce moment que la maison prend l’eau, elle coule, l’eau s’infiltre partout. L’eau est la métaphore du chagrin qui envahit Ferment.

La famille grandit sous les yeux et l’amour de la tante Jeanne et de Marcel.

Les principaux personnages prennent la parole pour expliquer ce qu’il ressente, il y a de la mélancolie mais jamais de tristesse.

Les éléments naturels permettent à Odile d’observer et de veiller sur sa famille



C’est un roman sur le deuil, de la période nécessaire avant de retrouver l’énergie pour avancer, pour se reconstruire. C’est aussi une ode à la nature.

C’est un joli roman fantastique mêlé à de la poésie.


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Zizi Cabane

Encore un ouvrage du Tripode qu’il me tardait de découvrir – je pense que cet éditeur est en train de devenir mon préféré avec les temps qui passent. Ici, un roman familial qui se déroule également dans les temps qui passent, et comment l’effet des ceux-ci s’éloignant fait évoluer les êtres. Toute une famille – dont la matriarche, Odile, s’est éteinte – est atteinte d’une tristesse qui ne s’en va pas, qui colle à la peau, et les différentes amours exercées sont de celles qui ne s’arrêtent jamais, et qui, si elles ne changent pas, froissent et attristent.



Nous suivons, à l’intérieur de ce roman choral où les points de vue s’enchaînent avec une vérité éclaircissante, quatre personnages qui se débattent fermement avec la mort, pour ne pas lui succomber violemment, cela semble évident. Ferment, lui, essaye tant bien que mal de se reconstruire, avec une femme en moins, il est peut-être celui qui se cherche le plus, celui en qui le vase s’est fracturé avec le plus de morceaux. Béguin, lui, semble vouloir fuir la famille, une façon comme une autre de chercher du réconfort. Chiffon s’enferme dans ses mondes faits de choses merveilleuses que les inconnus ne peuvent comprendre, il faut bien un laisser-passer pour comprendre cet univers de tissus et d’imagination. Zizi Cabane, elle…essaye seulement d’exister comme elle peut. Encore jeune lorsque la sainte mère a trépassé, comme est-il de se construire dans un tel environnement ? où tout le monde autour d’elle semble avoir connu l’absente, mais pas tant elle-même ? Ces quatre personnages s’enferment dans une boucle morbide où l’environnement prend le dessus. Cela jusqu’à ce que Marcel Tremble débarque et se réclame être le père d’Odile, homme que personne ne connaît mais que tout le monde accepte. Il va provoquer de grands changements et profitera pour faire ramener Tante Jeanne, sœur d’Odile, dans cet obscur tableau de pastels. La mort va et vient, sera parfois là, observatrice parmi d’autres, jusqu’à voir cette famille refleurir de son sort.



S’il y a bien quelque chose qui m’a plu au sein de cet ouvrage, c’est la douceur ambiante – même si certains passages m’ont absolument horrifié. Je ne m’attendais pas du tout à un texte sur une reconstruction, je dois dire. Cela m’a paru presque un ouvrage de grande distribution, possiblement visible dans une grande maison d’édition, avec un public bien renfloué. Mais la particularité de l’œuvre est sa proximité avec la nature, personnage à part entière au sein de ce cercle, comme gardienne, entourant tout ce petit monde d’une aura, d’une barrière bien singulière. J’ai aimé ces entrées poétiques, presque rimiques avec l’omniprésence de la nature sur les êtres, il y a un vrai sentiment ressenti pour écrire de telles choses, il est possible de sentir l’air pur en lisant cela, jusqu’à ce que l’on en ait aussi l’impression, qu’elle est là, et qu’elle veille.



Zizi Cabane est de ces ouvrages que l’on ne peut pas connaître réellement. Comme une saga familiale peut être si courte et pourtant si fournie, il est possible d’entrevoir la vie de ces survivants à la pire catastrophe possible : la mort de l’être aimé, de la figure maternelle, la suppression de ce qui a été connu auparavant. Malgré quelques passages seconds, la nature sauve tout et émeut. {19}
Lien : https://clemslibrary.wordpre..
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De pierre et d'os

Alerte dépaysement imminent ! Nous quittons l’espace d’une lecture la canicule estivale pour se retrouver dans le froid polaire, complètement immergés dans la culture inuit. Une jeune femme, Uqsuralik, se retrouve séparée de sa famille après une rupture de banquise. Seule dans le froid polaire, avec pour seule compagnie quelques chiens, elle va devoir lutter pour sa survie.



Une belle surprise culturelle qui nous permet de découvrir ce peuple hors du temps dont la vie est étroitement liée à la nature. Chasses aux phoques, tempêtes de neige et périples en traîneaux sur glace sont au rendez-vous. Des chants traditionnels ponctuent le roman et viennent apporter un éclairage bienvenu sur les personnages et esprits qui peuplent l’Arctique.



L’écriture de Bérengère Cornut est sobre et sans concession. Au milieu de ces étendues de glace, il m’a manqué un peu de chaleur pour m’attacher davantage à notre héroïne, dont la vie est jalonnée d’épreuves terribles. Style voulu par l’autrice sans aucun doute, mais je ne suis pas rentrée dans le roman aussi bien que je l’aurais espéré. Une lecture rafraîchissante qui m’a toutefois donné envie d’en apprendre davantage sur les Inuits et leurs mœurs si différentes.
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Zizi Cabane

Quel titre ! Et quelle couverture ! Je les ai beaucoup vu passer il y a un moment et j'ai enfin pu lire ce roman.



Alors voilà, c’est l’histoire de Zizi Cabane, de ses frères Chiffon et Béguin et de leurs parents. Drôles de prénoms, oui, c’est parce qu’ils ont été rebaptisés en fonction de leur personnalité, ou de ce que les autres membres de la famille voient en eux...Les parents sont des originaux, des poètes, des rêveurs.



Odile, la mère, a disparu. Enfuie ? Enlevée ? Morte ? On ne sait pas, elle a disparu.



Les jours, les mois et les années s’écoulent avec cette perte, et ces questions. Et toute cette eau qui sort et entre de la petite maison, on ne sait comment, on ne sait pourquoi. Ça rend fou le père, en même temps ça l’occupe, ça amuse les enfants aussi. Elle parle cette eau, c’est Odile elle-même qui se fait tour à tour protectrice, rassurante et douce, puis menaçante, bruyante et angoissante.



Le récit se construit sur la parole de chacun des enfants et celle du père, entrecoupé de très jolis poèmes venant d’Odile, l’eau.



C’est éminemment poétique, tout cet amour filial, cette fratrie où chacun possède une sensibilité qui se transforme presque en pouvoir pour affronter la vie. Les coups durs, les accidents, la résilience, Odile est partout, l’amour est partout.



Ce conte fantastique m’a transporté, bouleversé, amusé, emporté. Une très jolie lecture.

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Par-delà nos corps

Else , jeune fille française , a rencontré Werner à Paris à l'aube de la première guerre mondiale. Ils se sont aimés ( rien n'est vraiment dit sur cette liaison) et perdus. Werner a écrit une lettre à Else ( c'est l'objet d'un roman d'un autre auteur) à laquelle Else répond 25 ans plus tard en forme de bilan de sa vie.

c'est avec ce court roman que je découvre l'écriture de Bérangère Cournut. Une écriture qui s'apparente à la prose poétique et fait surgir des images, une écriture qui semble puiser sa force dans une matière charnelle, terrienne, gorgées des éléments tels que la mer, la forêt, la roche. Tout un monde qui m'a diversement emportée suivant le moment de ma lecture. Il est des écritures , comme celle-ci, qui ne se laisse pas apprivoiser facilement car il faut que l'univers de celui écrit entre en résonnance avec l'univers de celui qui lit.

j'ai bien aimé la forme épistolaire, d'une adresse à un homme plutôt fantasmé et intériorisé ( car perdu de vue depuis 25 ans) J'ai bien aimé les sensations décrites par la narratrice lors de ses grossesses.

j'ai du mal à dire ce que me laisse cette lecture à part une curiosité certaine pour d'autres écrits de l'auteur, à découvrir!

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Née contente à Oraibi

J ai beaucoup’ de respect et d admiration pour les peuples traditionnels ce qui m’a amenée à enchaîner un voyage littéraire chez les Evenks ( voir ma critique du dernier quartier de lune ) puis chez les inuits ( voir ma critique de Pierre et d os), pour finir chez les Amérindiens Hopi.

Autant j avais bien aimé les 2 premiers livres cités autant la je me suis ennuyée et ai fini par décrocher à mi parcours.

En effet, le style est vraiment lent avec beaucoup trop de détails et d anecdotes sans grand intérêt au détriment de vrais sujets qui ne me semblent pas avoir été traités ( place du cheval par ex ) .

Je reste sur ma faim.. Dommage …



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Elise sur les chemins

« Je suis une fille, je m’appelle Élise

Je suis née il y a onze ans

Au flanc d’une colline boisée

Les pieds dans un ruisseau

La tête dans les bouleaux

Enfant des arbres, fille de l’eau »



Elise sur les chemins, Bérengère Cournut @le.tripode



Fille de l’eau, fille de la nature, enfant sauvage qui n’a pas peur des vipères, Elise vit dans les bois avec ses parents Zeline et Jacques

« Mais on dit plus volontiers

Féline et le Lion »

et sa grande fratrie… des garçons et des filles qui vivent en harmonie avec la nature, dans un monde préservé, ayant peu de contact avec l’extérieur et le monde voisin!



Un jour les deux grands frères partent pour apprendre l’horticulture… et Elise se met aussi à rêver d’horizons lointains…



En flânant sur les chemins, son esprit vagabonde et ses pensées virevoltent… mais gare aux vipères qui surgissent sous ses pieds et qui ont pour mère la Vouivre!



« J’ai du mal à le croire, de mes yeux écarquillés

Mais ce que je vois autour du regard d’acier

C’est une femme, une toute petite femme

Au corps nu et blanc, aux cheveux de flammes »



Elise sur les chemins, c’est ce conte chanté en poésie et en vers, cette histoire qui nous raconte une nature sauvage peuplée d’humains, d’animaux et de créatures issues du peuple des chimères et du folklore… la Vouivre, Ondine, Mélusine… qui sont ces enchanteresses?



« Tu vas aller vérifier que la Vouivre affabule

Qu’il n’existe pas d’autres créatures sans scrupule

Cherchant comme elle à capturer l’âme de nos frères

À en faire des idiots, des zozos, des serpillières »



Elise le découvrira au hasard des chemins, en suivant son destin, courageusement, mais sans jamais oublier que…



« Je le sais maintenant :

Pour s’orienter, les rêves sont grands »



Un joli conte moderne plein de surprise et de saveur, comme un enchantement à découvrir… au hasard des chemins!
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De pierre et d'os

Imaginez une jeune femme inuite seule sur la banquise. Pour survivre dans cette nature hostile, elle marche sans répit, elle chasse et mange des baies, elle convoque les esprits et chante. Et la vie ne sera pas beaucoup plus facile quand elle aura rejoint ses congénères…

Ce récit est présenté par l'éditeur comme un "roman d'aventures et de sagesse". J'ai suivi l'aventure avec plaisir, j'ai découvert avec intérêt le mode de vie et la culture inuite. Mais, je ne suis pas assez Sage pour en avoir apprécié le côté roman initiatique et l'approche chamaniste.
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De pierre et d'os

Après mon voyage enrichissant au pays des Evenks, peuple nomade vivant au nord de la Chine ( voir ma critique du livre, le dernier quartier de Lune) me voilà partie dans le Grand Nord sur la trace des Inuits.

J’avais quelques doutes, car à la différence de l’auteur du dernier quartier de lune, l’auteur de Pierre et d’Os n’a pas séjourné parmi le peuple héros de son roman . Elle s est par contre apparemment appuyée sur une très riche documentation.

Cela donne au final un joli livre tout à fait crédible. Il décrit avec beaucoup de précisions la vie difficile de ce peuple en permanence en prise avec les éléments et dont les relations entre individus sont basées sur des valeurs qui malheureusement font de plus en plus défaut dans la société occidentale.

J’ai passé un très bon moment de lecture qui m’a permis de sortir agréablement de mon quotidien.

Je recommande !

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